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oblongs-linéaires, mais il en diffère considérablement par sa corolle bien plus grande, d'abord jaunâtre, à lobes étalés et arrondis, et à gibbosités grandes et saillantes, par son style 2 ou 3 fois plus long, etc.

Le Myosotis tubuliflora n'offre avec aucune des espèces mentionnées une ressemblance assez grande pour être présumée en dériver. D'une façon générale, son origine est conjecturale.

Explication de la planche X de ce volume.
Myosotis tubuliflora Murbeck. - 4/5.

SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901.

PRESIDENCE DE M. BOUDIER.

M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 novembre, dont la rédaction est adoptée.

M. le Président informe la Société qu'elle a fait deux nouveiles pertes. Le Secrétariat n'a été prévenu que très récemment de la mort du R. P. Miégeville, qui remonte au 21 mars et, le 17 novembre dernier, le professeur Joseph-Camille Giordano succombait à Bernalda (Basilicate) après une courte maladie.

Né en 1814, à Saint-Laurent-de-Neste (Hautes-Pyrénées), d'une famille très appréciée dans le pays, l'abbé MIEGEVILLE se distingua de bonne heure par son esprit d'observation. Après de brillantes études aut petit séminaire de Saint-Pé et au grand séminaire de Tarbes, notre collègue entrait dans l'enseignement. Il en sortait bientôt, pour prendre rang dans la Société des missionnaires de Garaison.

Son intelligence vive et souple, servie par un jugement sûr et par une merveilleuse puissance d'assimilation, lui permit de cultiver avec succès la théologie, la philosophie, l'éloquence, les mathématiques et la botanique. Doué d'une constitution robuste et d'une énergie de volonté rare, l'abbé Miégeville fut toute sa vie un travailleur hors pair.

L'étude des plantes avait pour lui un tel charme que souvent le botaniste oubliait l'heure des repas. A l'époque de ses prédications à travers les campagnes, il se reposait des fatigues de la chaire par des promenades botaniques. Enfant de la plaine, il avait un vrai culte pour la montagne. Il n'y a pas un pic des Pyrénées centrales qui n'ait été foulé par son pied devenu montagnard.

L'abbé Miégeville est mort, à N.-Dame de Garaison, le 21 mars 1901, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Les botanistes des Hautes-Pyrénées perdent en lui un aimable confrère, un guide intelligent et sûr; la Société botanique de France regrettera un membre si zélé, un auxiliaire si précieux.

Entré dans cette Société en 1861, l'abbé Miégeville a publié dans son Bulletin, de 1861 à 1893, environ trente articles, qui forment une contribution importante à l'étude des plantes des Pyrénées centrales. Nous citerons les principaux dans l'ordre chronologique (1) :

1861, t. VIII, Découverte dans les Pyrénées du Trisetum agrostideum. 1865, t. XII, Étude comparative de quelques Saxifrages des Pyrénées

centrales.

t. XII, Orobanche Hellebori et carlinoides.

1867, t. XIV, Explanatio analytica quarumd. plantarum pyrenæarum. 1868, t. XV, Examen comparatif de trois Primula des Pyrénées (P. officinalis, P. Tommasinii, P. pyrenaica).

1871, t. XVIII, Revision des Armoises alpines des Pyrénées françaises. 1872, t. XIX, Notes sur le Polygala alpina, le Myosotis nana et le Valerianella pusilla.

1874, t. XXI, Conopodium mutabile Miég. sp. nova.

1885, t. XXXV, Étude des Daphnoïdées des Pyrénées centrales. 1890, t. XXXVII, Quelques plantes des Pyrénées (Helianthemum tripetalum, Viola perennis, V. pyrenaica).

1891, t. XXXVIII, Étude sur quelques plantes des Pyrénées centrales. 1893, t. XL, Campanula præcox Miég. et Myosotis pyrenaica Pourr.

Joseph-Camille GIORDANO, descendant d'une ancienne famille, naquit le 1 mars 1841 à Pomarico (Basilicate), fit de brillantes études au séminaire archiepiscopal de Matera, vint à Naples, où il fut, à l'Institut Royal technique et nautique, l'élève du professeur Nicolas Pedicino, qui le choisit ensuite pour assistant. Devenu à son tour professeur, il enseigna avec un grand succès l'histoire naturelle à l'École technique municipale

(1) Nous devons cette Notice nécrologique à notre confrère, M. l'abbé Jean Dupuy.

Alexandre Volta, à l'Athénée Galileo-Galilei, et enfin, de 1874 jusqu'à sa mort, à l'Institut technique de Naples, auquel il a légué son riche herbier.

Il avait, nous écrit M. le professeur Mori, un cœur affectueux et ouvert aux plus nobles sentiments, un grand talent professoral, un caractère parfaitement bon.

Outre plusieurs Monographies illustrées (I Cotoni coltivati, Musa paradisiaca, Iris germanica, Aconitum Napellus, etc.) et divers ouvrages sur la flore napolitaine, Giordano a publié d'importants travaux bryologiques, notamment un estimé Pugillus Muscorum in agro neapolitano lectorum (1).

Camille Giordano était entré dans la Société botanique de France en 1885.

M. Malinvaud résume la communication suivante :

NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE; par M. Michel GANDOQER.

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VOYAGE BOTANIQUE DANS L'ANDALOUSIE OCCIDENTALE

ET L'OUEST DE L'ESPAGNE.

On a peu herborisé dans le sud-ouest et l'ouest de l'Espagne. En 1901, j'ai voulu combler cette lacune en visitant moi-même les provinces d'Huelva, de Badajoz, de Cacérès, de Salamanque et de Zamora.

Parti d'Arnas au commencement d'avril, je m'arrêtai à Madrid pour récolter abondamment quelques rarissimes plantes dont je n'avais pris, en 1896, qu'un nombre restreint d'échantillons: Sisymbrium Lagascæ, Trigonella polyceratoides, Lupinus leucospermus, Hohenackeria polyodon, Andryala Rothia, Microlonchus valdemorensis, Desmazeria castellana, etc. Puis, avant d'arriver à Séville, je faisais une herborisation printanière dans la sierra Morena, aux célèbres gorges de Despeñaperros.

a. Les gorges de Despeñaperros, sierra Morena.

Mon inspiration était bonne de visiter cette localité au printemps. La végétation y était de toute beauté sous l'action des pluies très abondantes qui tombaient depuis un mois. Aussi ai-je pu y récolter, ainsi que dans tout le cours de ce voyage, de superbes exemplaires et beaucoup d'espèces minuscules qui, les années sèches, ne poussent pas du tout.

(1) Les renseignements sur le professeur Giordano nous ont été obligeamment fournis par MM. les professeurs Mori, de Modène, et Saccardo, de Padoue.

On descend à la station de Cardenas; loger à la venta (très mauvais gîte) et, de là, par la route, se diriger au sud vers le défilé de Despeñaperros, taillé dans d'immenses rochers à pic qui surplombent le chemin de fer, la route et le torrent. C'est la porte de l'Andalousie : à droite, les ondulations infinies de la sierra Morena; à gauche, les hautes montagnes de Segura et de Jaen. Parmi les 156 espèces récoltées, je dois citer :

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Rien à dire de mes plantes de Cordoue et de Séville, en ayant déjà récolté la flore lors de mon voyage de 1896. Cette année, la végétation a été exubérante et, dans un rayon d'un kilomètre, on pouvait facilement

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