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5o On y voit une dissimulation indigne de la droiture et de la sincérité qui doivent régner dans les tribunaux; on affecte, dans la sentence et dans le réquisitoire, de regarder la lettre signée et avouée de l'évêque de Marseille comme un ouvrage supposé par un perturbateur du repos public.

6o Mais ce n'est que pour attribuer plus impunément à cet évêque, qui depuis plus de quarante-quatre ans gouverne son diocèse dans une profonde paix, l'odieuse qualification de perturbateur du repos public, qualification qui a causé une indignation générale dans cette ville.

7° Depuis que cette sentence a été mise sous la presse et que l'évêque de Marseille s'est cru obligé de notifier au sieur Catelin, lieutenant général, et au sieur Demende, procureur du Roi, qu'il étoit l'auteur de la lettre, on a déjà fait un retranchement considérable dans la sentence, comme on est en état de le prouver par le témoignage de ceux qui l'ont vue chez l'imprimeur avant et après le retranchement. C'est une liberté qu'on accuse ces magistrats de se donner souvent pour rectifier les jugements qu'ils ont prononcés; mais ce retranchement et ceux que leurs réflexions ou celles de leurs conseils pourront leur faire faire ne peuvent pas empêcher que la sentence ne soit une entreprise qu'il est très-important de réprimer.

8° On y remarque une partialité indigne d'un tribunal de justice et qui suffiroit seule pour faire casser et flétrir la sentence; on y épargne l'écrit calomnieux contre lequel l'évêque de Marseille a été obligé de se justifier, quoique cet écrit soit injurieux non-seulement à cet évêque, mais encore au pape, à plusieurs prélats illustres de ce royaume, au premier président du Parlement d'Aix et au parlement lui-même, et à la réfutation de la calomnie qui est supprimée comme l'ouvrage d'un perturbateur du repos public.

Toutes ces raisons engageront M. le chancelier, qui s'est toujours servi de son autorité pour protéger la religion et maintenir le bon ordre dans le royaume, à réprimer l'entreprise des trois juges auteurs de la sentence et à faire contenir les juges subalternes dans les bornes de leur devoir.

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lettre de m. L'ÉVÊQUE DE MARSEILLE A M. L'ÉVÊQUE DE Au sujet des Nouvelles Ecclésiastiques du 31 décembre 1754.

Vos bontés pour moi, Monseigneur, vous font désirer quelques éclaircissements sur ce qui regarde Marseille dans la suite des Nouvelles Ecclésiastiques du 31 décembre 1754, article d'Aix en Provence. Je ne vous en dirai rien qui ne vous confirme dans le jugement que vous me faites l'honneur de me mander que vous en avez déjà porté vous-même. C'est réellement un amas monstrueux de calomnies et de noirceurs.

mangeur; il n'avoit que cinquante-quatre ans. Il a trois frères. Ils sont de Piémont. Leur frère aîné avoit eu quelque mécontentement et avoit passé au service de Saxe. Il a été fait gouverneur des enfants du roi de Pologne, électeur de Saxe. Il a engagé celui qui vient de mourir, qui étoit le cadet des quatre frères, à passer à ce même service. M. d'Entremont de Bellegarde (Entremont est leur nom) laisse une veuve et deux enfants sans bien; la veuve, qui es tactuellement à Chambéry, est bâtarde du roi Auguste, sœur cadette du feu maréchal de Saxe, à qui elle ressemble beaucoup. On dit que c'est une femme de beaucoup de mérite et qui a une grande considération.

M. l'archevêque, en arrivant à Lagny vers les huit heures, alla loger chez un curé et prit son lit. Ce curé, qui n'a qu'un lit, alla coucher en ville. Tous ceux qui ont des maisons commodes à Lagny s'y sont rendus exprès pour les offrir à M. l'archevêque. M. l'archevêque a reçu une grande députation du chapitre. Sa maison n'étant point encore arrivée, il a pris à l'auberge ce qu'il falloit pour donner à dîner à la députation. Ils étoient 22 à table. M. l'archevêque a dit aux curés qu'il donneroit 50 livres par semaine pour les pauvres à chacune des deux paroisses.

M. l'archevêque a accepté la maison d'un nommé Ausonne, avocat au conseil.

M. l'archevêque donnoit environ 80 ou 90,000 livres tous les ans aux pauvres de son diocèse; il compte employer une partie de cette somme pour secourir les prêtres de son diocèse qui seront poursuivis par le Parlement. Il donne 50 louis par an à chacun des trois prêtres qui sont exilés.

Du vendredi 28, Versailles. — On a appris aujourd'hui que Mme d'Hautefeuille est morte dans ses terres des suites d'une couche. Elle étoit jeune et jolie. Elle étoit accouchée d'un enfant mort; c'étoit son premier enfant.

Il paroît qu'il y a quelque espérance de conciliation

sur les affaires du temps. Le plus grand embarras est la compétence que le Parlement veut s'attribuer et aux juges séculiers sur les matières ecclésiastiques, et en particulier sur les refus de sacrements; compétence qu'il eu grand soin de faire reconnoître par le doyen du chapitre d'Orléans comme on verra par le détail des nouvelles ci-dessus. Mais comme l'affaire du moment qui sert vraisemblablement de prétextes aux entreprises de la jus tice séculière et les billets de confession, il s'agit de voir s'il n'y a point quelque tempérament à prendre sur cette règle observée dans le diocèse de Paris, ainsi que dans celui de Marseille, et vraisemblablement dans quelques autres. Le Roi prend infiniment à cœur cette affaire; il a écrit à Conflans et à Lagny sur cela à M. l'archevêque; la dernière lettre de S. M. est remplie d'expressions les plus pressantes et les plus propres à faire sentir combien il désire de voir la paix se rétablir. C'est de la réponse à cette lettre que le Roi a paru très-mécontent. Il en a parlé à M. de Séchelles, qui lui a répondu avec la vérité et l'attachement pour la bonne doctrine que l'on connoît à ce ministre; le Roi en a paru frappé. Il donna avant-hier une audience d'une demi-heure à MM. les cardinaux de Soubise et de la Rochefoucauld. Celui-ci, qui part pour son diocèse de Bourges, étoit venu pour prendre congé; il les chargea d'aller sur-le-champ à Lagny parler à M. l'archevêque. Tout ce que l'on sait jusqu'à présent, c'est qu'ils ont rendu compte à S. M. de cette conférence avec M. l'archevêque, et que les agents du Clergé ont eu ordre d'assembler les évêques qui sont à Paris et qui se trouvent au nombre de 22 ou 23 pour concerter avec eux les moyens que l'on peut prendre pour parvenir à la paix, au moins en attendant l'assemblée du Clergé. On avoit proposé d'attendre le moment de cette assemblée, mais le Roi a trouvé que ce moment seroit trop éloigné,

MARS.

Morts. Abbayes vacantes. Comment le Roi nomme à l'abbaye des SeptFontaines. Abbaye destinée à être unie à la chapelle de l'École Militaire. - Mort dù duc de Saint-Simon. - Conférence de divers prélats à Lagny. - Mort de Mme de Roissy. Assemblée de 27 évêques au sujet des billets de confession. Testament du duc de Saint-Simon. Nouvelles du Parlement. Lettre de l'évêque de Marseille au président Hénault. Mémoire de l'évêque de Marseille au chancelier. — Lettre de l'évêque de Marseille à l'évêque de ***. Lettre de l'archevêque d'Auch et de ses suffragants au Roi. — Réquisitoire de M. d'Ormesson contre la lettre de l'archevêque d'Auch et arrêt du Parlement. Mort de la maréchale de BelleIsle; son caractère. Lettrés de la Reine à la duchesse de Luynes.

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Nouvelles du Parlement. Présentations.

Paris.

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Mariages.

Le parlement d'Aix et l'évêque de Marseille. L'archevêque de Paris revient à Conflans. Nouvelles du Parlement. Affaire de l'évêque de Marseille. Nouvelles du Parlement. Audience du Roi aux cardinaux de Soubise et de la Rochefoucauld. Travail du Roi avec le prince de Nouvelles du Parlement. - Affaire du curé de

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Saint-Vrin. de Saint-Médard. Arrêt du Parlement sur la bulle Unigenitus. Réception de cinq ducs au Parlement. Procès plaidé devant les pairs. Affaire du procureur du Roi du bailliage de Troyes. ..Les curés de Paris cités devant le Parlement. - Assemblée de Lagny. — La princesse de Carignan. Détails sur l'assignation des curés de Paris. Mort de la duchesse de Ruffec Affaires du Parlement. Élection de M. de Châteaubrun à l'Académie. Audience du Roi au premier président. Discours du premier président et réponse du Roi. La Reine et le Dauphin font leurs dévotions. Affaires d'Amérique. Résolution du

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gouvernement. Nouvelles du Parlement. Lettre du cardinal d'Alsace

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On a eu nouvelles ces joursci de la mort du cardinal Coscia (1); c'est le neuvième chapeau vacant; mais le Pape n'en compte que huit pour les Couronnes, parce qu'il s'en étoit réservé deux à remplir dans sa dernière promotion, desquels un a été donné à M. Spinelli, archevêque de Naples.

Mme de Fimarcon est morte; elle étoit Me Haillet, fille que l'on avoit crue fort riche; elle n'a point d'enfants. Son

(1) Il est mort à Naples, le 7 février, âgé de soixante-treize ans. Il avoit été fait cardinal en 1725. Il étoit le sous-doyen des cardinaux prêtres, et le quatrième qui restoit de la création de Benoît XIII. (Note du duc de Luynes.)

frère étoit maître des requêtes; il a mal fait ses affaires, et a été obligé de vendre sa charge; il est allé aux îles. Ce sont des gens de Rouen.

Du dimanche 2.-M. l'évêque de Mirepoix, qui a été considérablement malade, doit travailler aujourd'hui avec le Roi. Il y a peu de bénéfices vacants. Le Roi n'a à nommer présentement qu'à l'abbaye de Liessy, diocèse de Cambray, et à celle de Saint-Jean de Laon qu'avoit feu M. l'évêque d'Auxerre (Caylus) et à un petit prieuré de peu de valeur. Il y a aussi l'abbaye des Sept-Fontaines en Bourgogne (même règle que La Trappe); elle est vacante et le Roi y nomme; mais l'usage est que M. de Mirepoix s'en fait envoyer dans une cassette toutes les voix par écrit; il les porte au Roi, qui prend la peine de les lire, et qui y voit souvent le détail en abrégé des raisons de chaque votant, et nomme sur la pluralité des suffrages.

Des deux abbayes de Liessy et de Saint-Jean, le Roi destine celle-ci à être unie à perpétuité à la chapelle de l'École militaire pour l'entretien des prêtres qui la desserviront; elle n'est mise que pour 11,000 livres dans l'Almanach; elle en valoit 13 à feu M. d'Auxerre et depuis qu'elle est aux OEconomats, M. du Muy l'a fait monter à 21 ou 22,000 livres. Outre cela il faut bâtir cette chapelle; pour les frais de ce bâtiment, le Roi désire qu'il soit pris par an 20,000 livres, et ce pendant vingt ans, sur l'abbaye de Liessy qui en vaut 80 et qui sera donnée à un régulier.

MM. les cardinaux ont eu une audience du Roi ce matin, après la messe ; elle a duré environ un quart d'heure. M. le prince de Conty a vu aussi le Roi deux ou trois fois.

M. le duc de Saint-Simon est mort aujourd'hui à sept heures du matin; il avoit quatre-vingts ans du 15 janvier (1).

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(1)« Je suis né la nuit du 15 au 16 janvier 1675, de Claude, duc de Saint

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