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Questo appressa incerto il dito
Al Gorgon che v'è scolpito ;
Ma ciascun discosto aleggia

Da l'acciar scherzando altrove,
Da l'acciaro che lampeggia
Come il folgore di Giove.

II. Roma al suo rè, etc. Ode di G. BIAGIOLI del dipartimento degli Apennini. Paris, P. Didot l'aîné, gr. in-4°.

L'idée de cette ode est heureuse : c'est Rome elle-même qui s'adresse à son roi. Elle lui rappelle son ancienne gloire et lui en montre encore les vestiges, et les emblêmes dans ces fers dont elle enchaînait autrefois les rois et les peuples vaincus, dans ces lauriers qui ceignent encore sa tête; elle lui montre les ombres magnanimes des anciens héros qu'elle porta dans son sein et qui la rendirent maîtresse de l'univers. Mais cette gloire fut éclipsée ; des hordes de barbares détruisirent cette noble race; dépouillée de son ancien éclat, elle languit dans l'opprobre et dans les larmes; ce roi qui vient de naître lui rend l'espoir : il marchera sur les glorieuses traces de son père; if la relèvera, la replacera au rang qu'elle occupa jadis : car, si le peuple de Mars est enseveli maintenant dans un profond sommeil, le désir de la gloire n'est point encore éteint en lui.

A ces mots, une vive lumière jaillit des yeux du divin enfant; Rome prosternée, change tout-à-coup : elle brille d'un éclat céleste; son port n'a plus rien d'une mortelle; elle marche comme une divinité. Les ombres héroïques qui l'entourent font retentir l'air de leurs acclamations et de leurs espérances: un bruit mille fois plus fort que le tonnerre se fait entendre le ciel semble s'ouvrir, le poëte croit en voir descendre tous les dieux aux sons d'une harmonie céleste; et cette vision répand en lui un charme inexprimable qui tempère et adoucit l'ardeur trop ambitieuse de ses désirs.

M. Biaggioli, connu par d'estimables ouvrages de grammaire et de philologie, se prépare à donner un nouveau commentaire sur Dante. On reconnaît dans le style de son Ode des imitations fréquentes de ce poëte sublime. Il est aisé, par exemple, d'en apercevoir dans la strophe suivante :

Tal folgorò, colfin di sue parole,
Un lume in gli occhi bei

Del regio infante, qual per nube suole
Raggio di sol che mei

Sovra prato di fiori;

Onde assalita l'egra Donna, in forma
Non mai vista s'abbella e si trasforma.
Già di mille colori

S'adorna e già nel moto delle membra,

Non più donna mortal, ma dea rassembra.

J'aurais bien quelque doute au sujet de cette expression: Raggio di sol che mei, qui n'est peut-être pas employée ici avec autant de justesse que dans le vers du Dante d'où elle est tirée; mais ce soni-là des questions qui sont peu de la compétence d'un étranger; et il ne me conviendrait pas de hasarder, à cet égard, autre chose qu'un. doute extrêmement réservé.

Cette ode est suivie d'une traduction française, en prose, par M. Tercy.

III. La Nascità di Alessandro, prole di Filippo il Macedone, cantata di STEFANO EGIDIO PETRONJ, del dipartimento del Trasimeno, etc. Paris, P. Didot l'aîné, gr. in-4°.

Cette cantate est dialoguée; le lieu de la scène est l'Olympe; les interlocuteurs sont Jupiter, Mars, Vénus Apollon, Minerve et tout le choeur des Dieux. Il est aisé d'en deviner l'allégorie, même avant de l'avoir lue. Les Dieux conjurent Jupiter d'accorder à Philippe de Macédoine un fils digne de lui. Ils font tous l'éloge de ce grand roi. Jupiter déclare qu'il l'aime, parce qu'il aime les rois guerriers qui lui ressemblent : il promet de lui accorder le rejetton qu'ils demandent. Si c'est une héroïne, Vénus dit qu'elle lui donnera tous ses charmes; Minerve, qu'elle la rendra par ses vertus l'admiration du monde; si c'est un prince, Mars en fera un héros, Apollon lui inspirera l'amour des sciences et des beaux-arts. Chacun recommence à vanter les dons qu'il a répandus sur Philippe; Vénus y a mis le comble en lui donnant Olympias pour partager sa couronne. Jupiter -annonce enfin que c'est un fils que le Destin accorde au roi de Macédoine: que la race de Philippe remplira, comme lui, d'admiration toute la terre, et ne sera pas moins illustre que lui dans la guerre et dans les arts de la paix.

Le style de cette cantate est clair et facile, dans le genre dont Métastase offre de si beaux modèles, et avec cette régularité de rhythme qu'il suivit constamment dans les morceaux destinés à être mis en musique.

VENERE.

Se deve un' eroina

Mirar la terra in lei,
Di tutti i pregi miei
La prole adornerò.

MINERVA.

lo la farò regina

D'ogni alma e d'ogni core:

Il mondo ammiratore

Di sue virtù farò.

MARTE.

Farò ch' eroe famoso

Rimiri in lui la terra : ·
Ne l'arte de la guerra

Suo condottier sarò.

APOLLO.

Io de le scienze amico,

Ed io de l'arti elette

Ne le virtù perfette

QUEL CORE EDUCHERO, etc.

Le texte italien est suivi d'une traduction en prose française.

M. Petronj, auteur de cette cantate, l'est aussi d'un grand ouvrage, déjà imprimé en Italie, et qu'il réimprime en ce moment à Paris, avec tout le luxe typographique, une traduction française et des notes; c'est la Napoléonide, ou les fastes de NAPOLÉON, composée de cent médailles historiques et emblématiques, gravées au trait, et de cent odes italiennes. Il en a déjà paru trois livraisons; nous en rendrons compte incessamment. La naissance du roi de Rome doit terminer cet ouvrage qui commence à la nais sance de Napoléon. M. Petronj vient de publier d'avance la médaille et l'ode consacrées à ce grand événement. C'est la quatrième pièce lyrique italienne, destinée à le célébrer.

SEINE

IV. La nascità del rè di Roma, Medaglia e Ode di Stefano Egidio PETRONJ, etc. Paris, P. Didot gr. in-4°.

La médaille, comme toutes celles dont elle doit faire partie, est dessinée par M. Pêcheux, ci-devant peintre du roi de Sardaigne, membre de l'Académie impériale des sciences et arts de Turin, actuellement à Paris; et gravée par M. Piroli. Le type représente Leurs Majestés Impé riales et Royales; sur le revers, la France présente le nouveau roi à la ville de Rome qui semble sortir de ses ruines; aux deux côtés sont la Seine et le Tibre qui réunissent et confondent leurs ondes. La légende porte ces mots : Roma, resurges. M. Tercy, traducteur de toute la Napoléonide, a joint à cette ode une traduction française en prose.

Le poëte s'adresse à Rome, après que l'auguste enfantement a été signalé par une aurore plus belle, par un éclat étraordinaire des nouveaux rayons du soleil. Il lui annonce la naissance de ce roi qui doit lui rendre un jour toute sa gloire. La voix même du Destin se fait entendre: elle promet à Rome et à son jeune roi les jours les plus glorieux. La Seine, le Danube et le Tibre joindront leurs ondes; la fière Tamise frémit en vain; elle sera forcée de courber son front indompté. O Rome! tu entends cet oracle; ouvre donc ton sein à des torrens de joie; mais fais renaître un Virgile, un Horace dans leur terre natale : la trompette de l'un, la lyre de l'autre, pourraient seules, en ton nom, célébrer dignement Napoléon, Louise, leur fils et ton roi.

Udisti o Roma? il gaudio
Segua a inondarti il sen:

Fa che un Maron rivivere

Possa, ed un Flacco sul natio terren.

La tromba lor, la cetera

Solo potrian per te

Ornar di giuste laudi

NAPOLEON, LUIGIA, il FIGLIO, il Rè.

GINGUENÉ:

Р

VARIÉTÉS.

NÉCROLOGIE.

Aux Rédacteurs du Mercure de France.

MESSIEURS, permettez-moi de répandre quelques fleurs sur la tombe du littérateur distingué que nous avons perdu le 23 février dernier, JEAN-FRANÇOIS GUICHARD, membre de la Société philotechnique depuis son origine, et de plusieurs autres Sociétés littéraires. Il n'y a peut-être pas à Paris un homme de lettres, un artiste, qui ne l'ait connu, et qui ne se rappelle ses yeux animés, son front décou vert, ses manières originales, sa physionomie expressive, et sur-tout l'inaltérable bonté de son caractère. A la viva-, cité la plus étonnante, et qu'il conserva jusqu'à 81 ans, il joignait une simplicité telle que souvent on lui faisait accroire des choses invraisemblables, qu'il répétait ensuite avec la bonne foi de la persuasion.

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Le théâtre lui doit l'Amant Statue, et le Bûcheron qui fut représenté à la cour en 1763, et qui eut de nombreuses représentations à Paris. Un autre opéra comique, Memnon, n'en eut que deux, et cette défaveur le dégoûta d'achever deux autres pièces dont il avait déjà tracé quelques scènes. genre d'esprit et de talent de M. Guichard ne pouvait s'assujétir à quelque ouvrage que ce fut, de longue haleine. Il ne lui fallait que de petits tableaux, dont le travail pût être terminé dans une matinée ou dans un jour. Sa paresse, qui s'accommodait à merveille de cette tâche, passait le lendemain autant de tems à polir son opuscule, et se reposait ensuite pour recommencer sur nouveaux frais. Il aimait, recherchait les anecdotes piquantes, les fines reparties, les bons mots, et se plaisait à les resserrer daus un conte, sur-tout dans un distique ou dans un quatrain.

Ami de Piron, il en avait saisi, pour ses épigrammes, presque toute la finesse, la précision et la briéveté. J'étais un jour présent à un reversi dans lequel figurait M. Guichard une dame, en mêlant les cartes, en laissa tomber l'as de cœur. C'était matière à lieux communs. M. Guichard, comme les autres, dit son mot, et c'était une niaiserie. Ah! mon poëte, lui dit la dame en lui jettant cet as de cœur, vous expierez la faute. Il prend

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