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Je n'ai pu m'abuser, et de mon horoscope

Pour garant, si l'on veut, j'aurai toute l'Europe.
Quand ta première enfance aura fini son cours,
Parmi les flots de vers qu'ont produits ces beaux jours,
Si les miens sous tes yeux peuvent aussi paraitre,
Oui, prince, en les lisant, prompt à t'y reconnaître,
Dans le fond de ton cœur tu trouveras empreint
L'heureux pressentiment de tout ce que j'ai peint.
R. D. FERLUS.

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JE chéris ma compagne et je lui suis fidèle;
Du tendre hymen j'aime les douces lois;
Et toujours la saison nouvelle,

En émaillant nos prés, vient ranimer ma voix.
Au bord d'une claire fontaine,

Sur un rameau, dans le vallon,
Je chante ce qui fit ma peine ;
Echo répète ma chanson.
Tandis que ma sensible amante
Soigne les fruits de nos amours,
Pour elle ma voix séduisante

Abrége la longueur des jours.

Mais quoi! de mes tourmens la douloureuse histoire
Viendra sans cesse, hélas ! m'arracher des soupirs!
Trop cruels souvenirs,

N'importunez plus ma mémoire.....
Ah! non, je veux, dans ma douleur,
Pendant que la nuit sombre
Couvre l'univers de son ombre,

Retracer mon malheur;

Et, lorsque le soleil fournira sa carrière,
Et que son char brillant versers la lumière
Sur les êtres sans nombre et les peuples divers
Que l'on voit répandus dans ce vaste univers,
Je veux redire encore à toute la nature
Le crime d'un barbare et ma triste aventure.

Par M. R. DUFAU DE MOULIS.

LOGOGRIPHE.

SANS moi l'on ne voit point de roses :
Lecteur, si tu me décomposes,
Tu trouveras dans mon nom
Ce qu'au tems de la moisson

Les champs offrent en abondance.
Ote-moi tête et pied, ne laisse que ma pansé,
J'étais d'un simple arbuste l'importun rejetton,
Je suis un arbre et même un arbre de renom.

S........

CHARADE.

NAGUÈRE encore on vit les enfans de la gloire
Aux bords de mon premier enchaîner la victoire ;
Quand deux preux concurrens parcourent mon second,
La foudre est moins terrible, et l'éclair est moins prompt;
Mon tout, des citoyens active protectrice,

Fait avorter le crime et punit l'injustice.

A. L. CHESNEAU, de Rouen.

Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme est Magister.

Celui du Logogriphe est Magister, dans lequel on trouve : rat,

mars, tigre, mari, rime et maître.

Celui de la Charade est Magister.

LITTÉRATURE ET BEAUX-ARTS.

HISTOIRE DE L'ADMINISTRATION DE LA GUERRE, par XAVIERAUDOUIN, ci-devant secrétaire-général du ministère de la guerre, commissaire-ordonnateur, adjoint au ministre, historiographe attaché au département de la guerre, etc. Quatre vol. in-8°. Prix, 20 fr., et 26 fr. 50 c. franc de port. - A Paris, chez Pierre Didot l'aîné, imprimeur-libraire, rue du Pont-deLodi, no 6; Firmin Didot, imprimeur-libraire, rue de Thionville, no 10; Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, no 23; et chez Treuttel et Würtz, libr., rue de Lille, n° 17.

SANS doute, comme le remarque fort bien l'auteur dont nous annonçons l'ouvrage, les premiers combats des hommes furent des duels pour lesquels il ne fallait ni administration, ni administrateurs ; et les guerres primitives, aussi anciennes que le monde, entre des hordes ennemies, n'ont point eu d'historiens. Chasseurs et nomades, d'abord armés seulement d'une javeline d'une massue, puis employant l'arc et la fronde, nos pères perfectionnèrent leurs instrumens militaires en perfectionnant leurs arts. Ainsi le mal naquit avec le bien, et les travaux industrieux de la paix produisirent la guerre. Le germe de ce fléau n'est pas, comme l'ont affirmé quelques écrivains trop célèbres, dans l'organisation sociale; il est dans le cœur humain, irascible et naturellement envieux de propriété exclusive. Les intérêts étant plus grands, plus opposés dans les grandes sociétés, la source des guerres y est plus active, et l'on se bat pour envahir, ou pour jouir en paix. Le fer, si utile à l'homme dont il produit la nourriture en ouvrant les entrailles de la terre, le fer perce aussi son cœur. Compagnons de son travail, les animaux domestiques qu'il employa si long-tems aux besoins de la vie, furent par lui dressés

MERCURE DE FRANCE, MAI 1811.

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aux combats; la force, la légéreté de ces serviteurs auxiliaires devint funeste à leurs maîtres.

Le levée des troupes, difficile chez les modernes, fut spontanée dans la haute antiquité. Ensuite les arts appliqués à la guerre, et la législation perfectionnée firent naître des lois de conscription. Les Hébreux étaient appelés sous les drapeaux à vingt-un ans. Chez les Perses il n'y avait point d'exemption de service personnel. Les Grecs étaient soumis à deux réquisitions, dont la première, à l'âge de quatorze ans, n'était qu'une inscription sur les contrôles. Les réfractaires étaient punis, la première fois, par une amende et par le fouet; et læ peine de mort était prononcée contre eux à la seconde rébellion. Les Athéniens étaient enrôlés à vingt ans ; et les Lacédémoniens n'accordaient de congé qu'après cinquante ans de service. Les Africains (excepté les Carthaginois), presque tous les Asiatiques, les Scythes nomades, les Sicambres et les Teutons combattaient en masse. Dans une partie de la Germanie, les jeunes hommes étaient esclaves jusqu'au moment où ils recevaient dans l'assemblée de la nation l'écu et la lance. La conscription des Romains commençait lorsqu'ils prenaient la robe virile, à quatorze ans, et ils marchaient à dix-sept. Leur législation militaire varia au tems de Marius et changea encore après César; mais jamais l'enrôlement ne fut à Rome un acte de force ou de séduction, et le serment que Polybe nous a conservé n'était point arraché par la misère. La sainteté de cet acte qui se renouvelait tous les ans, ne fut méconnue et les sermens ne furent multipliés que chez les modernes.

Les soldats, d'abord faiblement nourris par une espèce de bouillie ou de galette, trouvèrent ensuite un aliment plus substantiel dans le pain levé qu'ils faisaient eux-mêmes, après avoir broyé leur grain. Les magasins furent connus plus tard, et l'approvisionnement des armées, subordonné par-tout aux mouvemens du commerce, suivit ses progrès et ne fut assuré que par lui. Rome, au cinquième siècle de sa formation, organisa un collége de boulangers et de bouchers, soumis à des magistrats inspecteurs et ayant au-dessus de lui un col

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lége de fournisseurs de viandes, pris dans les familles riches, privilégiées ; et les peuples du nord, vaincus par les Romains, adoptèrent cette institution. Le mouvement des troupes, le transport des vivres et bagages était réglé comme on le voit dans la description des grands chemins que les Romains perfectionnèrent, description dont l'exactitude est attestée par des vestiges que les siècles n'ont pas entièrement détruits.

On ne trouve point chez les Hébreux, les Egyptiens, les Babyloniens, et autres anciens peuples, d'indication de solde militaire. La Grèce triomphante n'en donna point à ses soldats jusqu'au tems de Périclès qui employa de cette manière les trésors des Perses. La solde était peu nécessaire aux armées romaines, puisque aucun citoyen n'était admis sous les drapeaux s'il ne possédait un fond de 4000 livres.

Chez les premiers Grecs, les femmes exercèrent la médecine dans les armées, et prirent soin des blessés. Dans l'Occident, Odin et d'autres chefs furent les chirurgiens des armées, et les druides chez les Gaulois. La médecine, respectée dans tout l'univers, eut beaucoup de peine à l'être chez les Romains, qui la firent d'abord exercer par des esclaves. Caton' le censeur écrivait à son fils que la médecine était le plus dangereux des arts apportés de la Grèce, et que, si elle était tolérée dans l'armée, il désespérait du salut de la république. Les médecins effacèrent ce préjugé par leurs services.

Les premières armes et les plus honorables étaient d'or. La forme en est parfaitement décrite dans les anciens auteurs militaires.. Les peuples du Nord, les anciens Germains et les premiers Français, couverts d'une simple cotte de mailles, ne portaient point d'arme défensive, et leur tête était nue. Le bouclier des Grecs et des Romains, composé de planches minces, était ovale. Les Romains portaient l'épée suspendue à la cuisso droite, et à gauche six javelots. Ils combattaient encore avec l'arc, les flèches, la fronde, l'arbalète et les demipiques. Ils portaient, comme les Grecs, des chaussures de cuir, par dessus leur habit court une cuirasse, et un casque surmonté d'un cimier. Les instrumens de mu

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