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M. Ponsonby, par exemple, a remarqué qu'on avait naguère demandé un million, qu'aujourd'hui l'on en demandait deux, que demain on en demanderait trois ; et il s'est écrié que jamais les ministres n'avaient pu faire prendre à l'Angleterre un engagement si téméraire et si ruineux. Qu'entend-on par la défense du Portugal, a dit l'honorable membre ? est-ce celle du terrain qu'occupent nos troupes? mais ce terrain est celui qui existe depuis Lisbonne jusqu'à nos lignes; est-ce pour cette défense qu'on compromet le sort de l'armée anglaise, celui des finances du pays, peut être la défense du pays lui-même? M. Ponsonby ajoute, sur les dépenses dont il s'agit, des détails très-curieux.

Il est bon qu'on sache, dit-il, toute l'étendue des sacrifices que l'on est obligé de faire pour faire passer de L'argent à Lisbonne. Sur toutes les sommes que l'on envoie on perd d'abord trente pour cent (Ecoutez, écoutez ! ) mais ce n'est pas tout, les lettres-de-change sur Lisbonne sont acquittées, moitié en numéraire et moitié en papier portugais, qui est déjà grandement déprécié. Sur ces diverses assertions, M. Ponsonby défie la contradiction; et il demande pendant combien de tems l'on suppose que l'Angleterre pourra soutenir de pareilles dépenses. Il n'a point l'intention de diviser la chambre, mais il la prie de comparer un instant le but que l'on peut raisonnablement espérer d'atteindre dans cette lutte inégale, et les dépenses effrayantes qu'elle entraîne. La dépense des transports est de 3 millions; celle de l'armée, de 15 à 16; celle de la marine, de 4 à 5; enfin, d'après les états soumis à la chambre, la dépense totale ne peut pas être estimée à moins

de 23 millions sterl.

Dans la chambre des pairs, lord Grenville a tenu le' même langage; mais le bill a passé malgré ce que son expérience et ses lumières donnaient de poids aux sinistres prédictions qu'il a faites, si les ministres ne changent pas de système..

Le bill sur le crédit commercial a également passé dans la chambre des communes, mais non sans que M. Whitbread indiquat, comme la plaie profonde de l'Angleterre, la ligue du continent contre les produits de son industrie. Le texte de ces divers orateurs peut se réduire à ces termes:

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Qu'au lieu de persister dans un système d'entêtement et d'exagération, au lieu de soutenir une cause perdue, de se, ruiner dans des expéditions désastreuses, notre gouver

nement cherche les moyens de traiter de la paix. Dans la paix seule est la restauration de notre crédit, de notre industrie, de notre commerce; dans la paix seule notre indépendance et notre salut. S....

PARIS.

DIVERS décrets impériaux organisent les cours impériales de la Haye, de Metz, de Nanci, d'Orléans, de Rouen d'Amiens, de Lyon et de Bruxelles.

-Dimanche dernier, il y a eu audience et présentations. S. M. a tenu ensuite un conseil de la Légion-d'honneur et un conseil privé.

-Mercredi prochain, l'Académie française tiendra une séance pour la réception de M. Parseval: dans cette séance les prix de poésie mis au concours pour 1811, seront décernés.

Tous les travaux publics sont repris avec la plus grande activité. On passera au 1 octobre sur le pont 'Iéna. Le quai de ce pont, du côté des Invalides, portera le nom du duc de Montebello.

Grandmesnil se retire du Théâtre-Français. Caumont qui y partageait son emploi, et qui était rétiré depuis deux ans, vient de mourir. Vigny est reçu sociétaire.

ANNONCES.

Précis historique de la révolution française. DIRECTOIRE Exf. CUTIF, par Lacretelle jeune. Seconde édition. Deux forts vol. in-18, avec quatre gravures. Prix, 10 fr., et 12 fr. franc de port. Sur papier vélin, figures avant la lettre, 15 fr., et 17 fr. franc de port. A Strasbourg, chez Treuttell et Würtz, libraires; et à Paris, même maison de commerce, rue de Lille, no 17 ; Arthus-Bertrand, libr., rue Hautefeuille, no 23.

Cet ouvrage sert de suite au Précis historique de l'Assemblée constituante, par Rabaut-de-Saint-Etienne, et aux Précis historiques de l'Assemblée législative et de la Convention nationale, par Lacretelle jeune, il complète l'Histoire de la révolution française en six volumes in-18. Prix des six volumes, sur papier ordinaire, 30 fr., et 35 fr. franc de port; pap. vélin, 45 fr., et 50 fr. franc de port. Ces divers ouvrages se trouvent aux mêmes adresses indiquées ci-dessus.

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Sur l'heureux accouchement de S. M. l'Impératrice-Reine
MARIE-LOUISE D'AUTRICHE, et sur la naissance de S. M.
le ROI DE ROME.

DANS les cœurs palpitans d'une illustre famille,
Dans ses yeux attendris, quelle espérance brille,
Lorsqu'éprouvant ces maux que l'amour rend si doux,
Vierge naguère encore, au lit de l'Hyménée

Par Lucine enchaînée,

Une épouse, d'un fils va doter son époux!

Mais combien cette joie est entière, unanime!
Comme le genre humain tressaille et se ranime,
Quand ce fils, que les cieux marquèrent de leur sceau,
Ce fils, qu'avec ardeur nos prières demandent,
Vingt nations l'attendent,

Et que, né pour régner, un trône est son berceau!

C'est là que la victoire, et la paix consolante,
Qui l'atteint tôt ou tard en sa marche plus lente,

D

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Reçoivent dans leur sçin ce plus cher des dépôts,
Que les ames en proie aux haines criminelles,
Désormais fraternelles,

Goûtent innocemment un vertueux repos.

Ce fils, dont les faveurs sont d'avance implorées,
Est comme un rejeton de deux tiges sacrées,
Qui va naitre et grandir sous leurs troncs protecteurs,
Et qui, de leurs rameaux reproduits d'âge en âge,
Eternisant l'ombrage,

En couvre au loin les champs, les troupeaux, les pasteurs.

Eufant, qu'un Dieu promet à la terre ravie,

Apparais, tout brillant, aux portes de la vie,
Comme l'astre du jour, qui, dans son vol hardi,
Conquérant bienfaiteur de l'horizon qu'il dore,
Même dès son aurore,

Par des flots de lumière annonce son midi.

Ces obscurs factieux, dont la fureur contrainte
Garde un espoir coupable en cédant à la crainte,
L'Anglais, dont un héros a comprimé l'essor,
Et qui voit sur son ile, en sa détresse urgente,
Sa richesse indigente

Enfler ses magasins, et tarir son trésor,

Se disaient l'un à l'autre : « Il n'est point de rivage
Où l'aigle des Français n'ait, domptant notre rage,
» Vaincu de nos soldats les belliqueux essaims;
Mais cet aigle, malgré son héroïque audace,
> Ne voit point dans l'espace

D'aiglon qui suive encor son vol et ses desseins.

Si tout frémit, tout tremble au bruit de son tonnerre,

» Nul fruit de son amour n'a fécondé son aire;

» Il triomphe, mais seul, sous la voûte des cieux :

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» Eh bien! n'attendons pas que, croissant sous son aile, » Une race nouvelle

> Par degrés s'enhardisse à vaincre sous ses yeux.

» La victoire est sa force, opposons-lui l'intrigue.
» N'épargnons ni complots, ni largesse, ni brigue,
> Pour troubler l'univers, et pour le désunir;
» Et si, jouets encor du héros qui nous frappe,

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› Le présent nous échappe,

» A nos projets du moins enchainons l'avenir. »

Cet avenir, l'espoir de ceux qui désespèrent,

Grâce au pudique amour dont les doux soins prospèrent,
Trahit déjà vos vœux par le ciel rejetés.

Voyez-vous ces apprêts, ces voiles, ces parures,
Et les pompes futures

Du fils-roi que j'annonce, et que vous redoutez?

Hercule en lui renaît: vous êtes les couleuvres
Que ce héros enfant. pour essai de ses œuvres,
Vainqueur dès le berceau, se hâte d'étouffer ;
Jugez par cet exploit, ce jeu de son courage,
Comme, dans un autre âge,

Des hydres, des lions il saura triompher.

Voyez-le, sous son père, et plein de son génie,
Briguer, par ses travaux, la gloire réunie
Des vertus qui du trône affermissent les droits,
Et dans son sein auguste, où sa tendresse vole,
Trouver la triple école

Des favoris de Mars, des sages et des rois.

Voyez-le du trident, que l'orgueil insulaire
Crut être dans vos mains le sceptre de la terre,
Partager les bienfaits à cent peuples rendus,
Et vous déshériter des trésors que le Gange
Vous payait en échange

Des fléaux avec vous sur ses bords épandus.

Il chérira les arts, ces arts dont la magie
Des tems, des lois, des mœurs tempérant l'énergie,
Unit Minerve à Mars, et la lyre au clairon :
Il saura que leur voix un jour fait tout connaître,
Et qu'Homère doit naître

Dès qu'Achille a saisi l'arc tendu par Chiron.

Réjouis-toi, héros, le seul dont la sagesse

N'ait point d'orgueil secret, ni le bonheur, d'ivresse :
Un père d'un tel fils peut se glorifier.

Pour doubler ton présent, son avenir se lève;

Jamais plus digne élève

A tes vastes projets ne vint s'associer.

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