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retrouve même jusqu'à la chaire de plu sieurs évêques savans et courageux. Les tombes sont ouvertes, et des Ottomans attestent le séjour de l'homme au milieu de cette solitude effrayante. Le silence qui règne à Césarée n'est troublé que par le bruit monotone des flots de la mer; leurs efforts redoublés ont ébranlé des masses énormes de granit; la tour du phare s'est entr'ouverte les distributions du château restent à découvert, et l'oiseau de proie en fait sa demeure. Césarée néanmoins conserve encore en grand nombre des colonnes superbes dont quelques-unes sont parfaitement entières ; plusieurs dans le moyen âge furent employées à la construction du môle; cet édifice s'avançait de très-loin dans la mer; les matériaux les plus riches servirent à former sa base: on voit parmi ces débris des blocs de granit rose de huit pieds de proportion, qui portent des inscriptions latines, mais elles sont trop frustes pour pouvoir être déchiffrées (*).

le voyageur rencontre celles de Selencie et de Ctisiphon qui ont presque égalé dans les anciens temps la grandeur et la magnificence de Babylone, et qui, comme cette cité, n'offrent plus que des scènes de désolation. Avant de décrire son arrivée à Bagdad, M Heude s'arrête pour donner une rapide description de l'Arabie, pour peindre les dangers et les illusions du désert, pour donner une idée du caractère, des mœurs des Bédouins, pour faire connaître la noblesse de leurs sentimens et la manière généreuse avec laquelle ils exer cent l'hospitalité. Nous ne nous arrêterons pas à donner l'analyse de cette partie de la relation, parce que celle de sa route dans le désert dont nous avons donné des extraits dans nos deux premiers articles, fournissent à cet égard une instruction plus sensible et plus attachante que des observations générales. Nous nous arrêterons seulement à quelques-unes des observations les plus curieuses du voyageur sur le chameau et sur le cheval arabe. Je crois, dit-il,

peut porter un chameau en l'évaluant à sept cents livres. Dans l'Inde, où les chameaux sont plus grands, plus vigoureux et mieux nourris que dans les dé serts de l'Arabie, on regarde un chameau comme égal à trois bœufs et à deux mulets; et M. Heude pense qu'il ne peut pas porter régulièrement plus de quatre à cinq cents livres : la construction même de cet animal le fait paraître plus propre à la course qu'à porter des fardeaux; et cependant il ne peut point devancer le cheval au galop : c'est donc Dans la route de Babylone à Bagdad, par la sobriété, par son peu de besoins,

Voyages de la côte de Malabar à qu'on a beaucoup exagéré le poids que Constantinople, etc. , par William Heude, etc. (Voyez pour l'adresse et le prix, le deuxième cahier de ce journal 1820, et pour les deux premiers articles d'extraits de ce voyage les dixième et onzième cahiers de ce journal 1820.)

Article troisième et dernier.

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par la faculté qu'il a de pouvoir supsurtout d'être distingué; mais il est diporter la soif, que cet animal mérite le désert, il perd souvent, sinon la gne de remarque que lorsqu'il quitte faculté, au moins l'habitude de cette singulière abstinence. Il n'est aucune partie du chameau dont on ne puisse faire usage: son lait qui ressemble assez

jestueuse, un cou bien arqué, des mem bres nerveux, une chair ferme, l'épaule d'un cheval de course, le poitrail large et ouvert, le cheval arabe, quand il galoppe, a un œil de feu, et montre la légèreté, sinon la vitesse d'une antilope, laissant à peine sur la terre les traces de ses pieds. De même que le chameau, le cheval, en Arabie est habitué de bonne heure à la soumission, à la fatigue et à l'abstinence. Dès sa jeunesse, on lui fait porter un poids léger qu'on augmente peu peu jusqu'à ce qu'il puisse supporter une extrême fatigue, en se contentant d'une nourriture grossière en petite quantité. Dans une marche de trente, heures, que le voyageur et ses compagnons firent, en traversant le petit désert de Mossoul à Nisibie, leurs chevaux, quoique montés sans interruption pendant tout ce temps, n'eurent d'autre nourriture que quelques poignées d'orge de qualité inférieure, et quelques brins d'herbe desséchés qu'ils pouvaient atteindre en courant: ils virent ces coursiers pleins de feu et de docilité se repaître avec délices des arbrisseaux dessé chés qui se trouvèrent sur la route, et manger même avec avidité des tiges de la grosseur d'un pouce, entièrement dépouillées de leurs feuilles. C'est à ces qualités précieuses d'être infatigable et facile à nourrire, autant qu'à la beauté de ses formes et à sa docilité, qu'on reconnaît le cheval arabe de race pure, et qu'on le distingue des autres. Partout ailleurs les chevaux du plus beau sang sont ordinairement les plus délicats; c'est absolument le contraire en Arabie : le capitaine Kinnaire, dans ses mémoi res topographiques sur la Perse, nous apprend qu'il monta une fois un jeune cheval de cette race précieuse, sans quitter la selle et sans s'arrêter pendant o milles; on en embarque tous les aus plusieurs centaines à Bassora; le prix en est ordinairement de 12 livres sterling dans le pays; quand on en donnait davantage, c'était pour déterminer quel

à celui de la chèvre, sert de boisson au Bédouin qui fuit la poursuite d'un ennemi; son poil fournit d'excellentes couvertures, et quand il tombe de fatigue, sa chair offre une nourriture qui n'est pas à dédaigner; M. Heude en a goûté une fois par curiosité, à une fête musulmane, et il l'a trouvée semblable à celle d'un vieux cheval maigre. Si par son utilité reconnue, le chameau à mérité d'être appelé le navire du désert, le che val arabe n'est pas moins digne de fixer l'attention. Les plus beaux viennent de la province de Nadged, et les Bédouins en conservent la race et la généalogie avec un soin religieux ; ils en distinguent cinq races originaires, dont chacune a donné son nom à quelques races qui en sont descendues, et elles sont reconnues comme la race première. Les chevaux arabes descendent de l'une ou de l'autre de ces races, par leur mère; car les Arabes appliquent à leurs che vaux le principe que quelques peuples ont adoptés pour eux-mêmes, et pensent que le sang est transmis de la manière la plus sûre dans la ligne maternelle. On permet quelquefois à un étalon de la plus noble race de couvrir une jument d'une race inférieure; mais le contraire n'a jamais lieu, et l'Arabe ne manque jamais d'appeler à l'acte de copulation des témoins qui assistent aussi à la naissance, afin d'être toujours en état prouver la pureté du sang. Soit qu'ils doivent cet avantage au soin avec lequel on les élève; soit que ce soit une prérogative du climat, ces chevaux sont sans contredit de superbes animaux ; et quoi qu'il soit rare d'en voir d'une grande taille, il est presqu'impossible d'en trouver qui puissent leur être comparés pour les formes, la docilité, la vitesse et la force. Nourris dans la tente du Bédouin, comme ses enfans, recevant de sa main la nourriture, ils suivent tous les pas de leur maître, comme un chien fidèle, et s'il périt dans une bataille, il reste immobile à leurs côtés. Avec une taille ma

de

son

que riche Arabe à se défaire d'un cour- il conçut d'abord le projet de traverser sier favori. Le cheval Arabe rase la terre de nouveau les contrées qu'avait par en galoppant; il doit la vitesse de courues Mungo Park; mais convaincu mouvement, non pas à l'étendue du ter- bientôt de l'impossibilité de faire des rain qu'il parcourt en un seul bond, découvertes de ce côté, il résolut de s'ou mais à la célérité avec laqueile il rap- vrir une route nouvelle; et après s'être proche ses pieds les uns des autres, et à enfoncé dans le continent, il suivit une Ja multiplicité de ses pas. Le voyageur, ligne parallèle au méridien. Les pays au surplus, observe, relativement à presque inconnus où il dévait pénétrer, l'emploi du cheval arabe dans le service en prenant cette direction, lui offraient de la cavalerie, que ce cheval est peu des observations non moins nombreuconvenable pour la charge, et qu'il est très difficile de le maintenir dans les sembla répondre à son attente, et il atses qu'intéressantes à recueillir : le succès rangs, quand il est une fois échauffé par teignit en grande partie le but qu'il s'était la course. proposé c'est ce qu'on verra dans l'exposé rapide que nous ferons dans cet ar ticle et dans le suivant de ses périlleuses excursions, qui nous font connaître des parties du continent de l'Afrique qui n'avaient pas encore été explorées, et d'autres sur lesquelles on n'avait que des notions imparfaites.

De ces notions si curieuses, M. Heude passe immédiatement à l'histoire som, maire de Bagdad sur laquelle nous ne arrêterons pas, parce qu'elle n'offre pour des Européens qu'un intérêt assez médiocre. Le surplus de sa relation se lira avec quelque plaisir dans l'ouvrage même, mais n'est point susceptible d'analyse; nous en avons indiqué le contenu dans le dixième cahier de ce journal

1820.

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gomme,

Il commence par rappeler un voyage aux Escales, où l'on trouve la par une peinture du désert et par des notions intéressantes sur les Maures excessivement jaloux de conserver exclusivement le commerce de la gomme : il en vient ensuite aux instructions qui lui furent données. Muni de ces instructions, il de Saint-Louis, l'un des établis part semens français en Afrique.

Arrivé à Niaka, il est obligé de reprendre les habits européens pour Moustache, arrive à Coqué: tu: il part multe qu'y excite la présence d'un voyageur européen. Désert du pays des Jolofs. Description du royaume de Cayor. Arrivée du voyageur sur les terres de Bourg-Jolofs Il se rend à la cour du roi, Accueil que lui fait ce prince. Reavoi de deux de ses compagnons. Impossibilité de suivre la route du Oulli: le voyageur prend celle de Fontatoro: le roi lui donne un guide: portrait de ce guide. Meurs des Jolofs et des Laobez. Bala, premier village des Poules: le voyageur y est volé: il est arrêté à Diaba: son arrivée à Sedo. Audience que lui donue

il

par

Almamy: ce prince lui permet de traverser ses états. Hospitalité du chef d'Ogo: son portrait. Arrivée du voyageur à Sénopalé Boukart, l'un des noirs qui l'accompagnaient, y retrouve sa sœur. Le voyageur part pour Banaï; y est arrêté et renfermé dans une case: il y arrive des envoyés d'Almamy qui lui fait ordonner par eux de revenir près de lui: son entrevue avec ce prince: il est obligé de marcher à la suite de l'armée de Fontatoro. Détails sur cette contrée. Là il reconnaît la communication de la Gambie et du Sénégal (*). Il arrive sur les terres de Boudou : il est bien reçu par les habitans ; mais l'avantage de cette réception gracieuse est balancée une vive dispute qu'il a avec ses guides qui veulent l'abandonner; il est sur le point de se battre avec eux. Il part avec une caravane pour le Fonta-Diallon. Détails sur le Boudou et le Bambouk. Marche de la caravane dans le désert. Arrivée sur les bords de la Gambie. Elévation des montagnes dans cette contrée. Cacagné premier village de FontaDiallon. Le voyageur est arrêté à Niebel par l'iman Ali; portrait de sa femme; vexation qu'elle fait éprouver au voyageur: Ali exige de lui plusieurs présens ; il lui donne un passeport: Boubou s'offre pour guide Hospitalité du chef de Lamguébana. Montagnes de Tangné; leur hauteur; difficulté de parvenir à leur som.net; danger qu'y court le voyageur: son arrivée à Bandeia ; il laisse sonr rheval chez Boubou et prend un second guide. Il parvient aux sources de RioGrande et de la Gambie. Son arrivée à Boré. Générosité du chef à son égard: le voyageur devient médecin. Observation sur la fertilité du pays. Source de Falémé Le voyageur est obligé d'y faire des talismans pour son hôte: il se rend à Niégo: son entrée à Timbo, capitale

;

(*) C'était un des points qui lui étaient recommandés par ses instructions.

du Fonta-Diallon; il est menacé d'y être retenu; il obtient la permission de partir. Description de Timbo.

ÉCONOMIE POLITIQUE:

La Charte constitutionnelle du 4 juin 1814, précédée du discours

du Roi et de M. le Chancelier de France; édition stéréotype d'Her han, d'après son procédé perfectionné. Broch. in-18. Paris. Treuttelet Würtz, à Strasbourg et à Londres même maison de commerce. 20 cent. cinquante exemplaires, 7 fr. 50 c. cent exemplaires. 10 fr. La même Charte sur papier vélin, prix doubles.

Considérations sur l'état politique de l'Allemagne : traduction de l'ouvrage allemand intitulé Manucript aus Sud-Deutschland. Londres 1820. 1 vol. in-8. de l'imprimerie de Plassan se trouve chez Treuttel et Würtz. 5 fr.

Nous reviendrons sur cet ouvrage.

Examen impartial des nouvelles vues de M. Robert Owen et de ses établissemens à New Lanark en Ecosse, pour le soulagement et l'emploi le plus utile des classes ouvrières et des pauvres, et pour l'éducation de leurs enfans, etc., etc. Avec des observations sur l'application de ce système à l'économie politique de tous les gouvernemens, etc. Par Henri Grey Macnab, médecin ordinaire de feu le duc de Kent et de Strateharn, traduit de l'anglais par Laffon de Ladedat, ancien député des départemens de la Gi

ronde et de la Seine. 1 vol. in-8. A Paris chez Treuttel et Würtz, Londres et Strasbourg, même maison de commerce. 5 fr. On y a joint une préface, un portrait du duc de Kent et deux vues de NewLanark. 5 fr.

Nous reviendrons aussi sur cet ou vrage.

Considérations sur l'état politique de l'Europe, sur celui de la France, sur la censure et les élections; ou Supplément aux documens historiques de M. Kératry. Par M. A. Jay. Broch. in-8. Baudouin frè

res.

PHILOSOPHIE.

Principes de la philosophie de l'homme moral; ou les lois de l'action de l'âme et des idées entre elles. Broch. iu-8. Clermont-Ferrant. Imprimerie de P. Landriot, 2 fr. 50 c.

Traité élémentaire de physique et de morale, par le vicomte d'Ordre,

chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et pensionnaire du Roi. 1 vol. in-12. Boulogne. Imprimerie de Le Roi Berger.

Du sort de l'homme dans toutes les conditions ; du sort des peuples dans tous les siècles, et plus particulièrement du sort du peuple français. Par H. Azais. Première partie, théorie fondamentale. 1 vol. in-12. Chez l'Auteur, rue du Gay-Trouin, n°. 5, et chez les principaux libraires. 4 fr.

Nouvelle réfutation du livre de l'Esprit. Broch. in-8.Clermont-Ferrant. Imprimerie de P. Landriot. 2 fr.

Discours sur le duel, par Crivelli, avocat à la cour royale de Nismes, membre de plusieurs académies : ouvrage qui a concouru pour le prix proposé par l'Académie de Dijon pour 1820, et dont le sujet a été retiré ensuite. Broch. in-8. Ba

vour.

QUATRIÈME CLASSE.

BEAUX ARTS.

Pensées de F. Garris jeune, peintre saxon; ou Collection d'esquisses et de sujets gracieux d'après les dessins qu'on a de lui. 3e. et 4e. livrai

sons in-4. Chez l'Editeur, rue de Bourbon-Villeneuve, no. 47, et chez M. Kemli, au dépôt général de lithographie, quai de Voltaire, n°. 7.

Nous reviendrons sur cet ouvrage.

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