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EEN SCHOONE HISTORIE VAN DEN RIDDER VAN AVENTUEREN

HELIAS

GENAEMD DEN RIDDER MET DE

ZWAEN.

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ANTWERPEN,

By J. H. HEYLIGER, op de groote Merkt in de Pauw.

Il épouse la fille de la duchesse qui lui donne une fille, Ida, qui sera la mère de Godefroid de Bouillon. Hélias, devenu duc de Boulogne, quitte sept ans plus tard, à la suite de la curiosité de sa femme, son duché. Il se retire au couvent et y meurt.

Nous pouvons comparer cette version avec celle d'une de nos éditions hollandaises du même livre, parue chez B. Koene, à Amsterdam, en 1815. Ce livre hollandais, qui porte un permis d'imprimer donné à Bruxelles le 2 février 1543, par Willem, curé de l'église de la Chapelle, reproduit très probablement le texte du livre non censuré, c'est-à-dire tel qu'il était répandu ici, dans nos écoles et dans le peuple, avant l'édit de Malderus. Et qu'y lisons-nous ? La belle Béatrice y est accusée de bestialité par sa belle-mère, la jalouse Matabrune. Le flamand, en ses mots, y brave l'honnêteté ! La chose y est racontée tout au long. La belle-mère y conjure sa belle-fille de lui avouer son commerce criminel avec un chien: „O Ongevallig Wijf! ziet hier de Vroedvrouwe die van u Ligchaem ontfangen heeft zeven Honden, die ik weg heb doen dragen, om te bedekken de groote Beestelijke Zonden, daerom zegt nu en beleid haer de waerheid, en zegt ons of gy eenige conversatie ofte gemeenschap hebt gehad, met eenige Hond daer of die gekomen zijn, en wij zullen u zake verbergen. „, Plus loin, quand le roi Oriant réunit son conseil pour décider du sort de la reine, un des chevaliers plaide en faveur de la malheureuse et admet que le chien pourrait l'avoir violentée dans son lit, pendant son sommeil: het is mogelijk dat er in haer slaep eenig Beest gekomen is, die haer deze overdaed gedaen heeft buiten haer weten of wil...."

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Parmi les autres changements apportés au texte par le censeur anversois, nous signalerons qu'il a remplacé par des laïques ou supprimé, des personnages religieux comme l'évêque, l'abbé de Saint-Trond et l'ermite. Ainsi, l'ermite devient un vieillard bien que le vieux bois gravé, représentant un ermite en prière près de la chèvre et des enfants, ait été maintenu parmi les illustrations. Il a supprimé aussi le passage dans lequel Hélias rend la vue à Marcus par le signe de la croix sur les yeux de l'aveugle; où il rend la forme humaine au cygne, son frère Esméré, en le plaçant sur un autel. Il a supprimé encore la version d'Ida

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allaitant ses trois enfants, etc. On a dans l'édition hollandaise, presque à chaque chapitre, une pièce de vers rhétoriciens.

Nous possédons encore deux autres éditions flamandes de ce livre populaire; mais elles sont modernes et reproduisent le texte de l'édition censurée de 1610. Ce sont celles publiées à Gand, la première in-8°, en 1847, chez F. et E. Gyselynck, par F. A. Snellaert, dans sa série, Volksboeken ", la seconde, un in-12, chez Snoeck, après 1840. Notre ami M. G. J. Boekenoogen possède un exemplaire imprimé à Anvers, en 1647, chez Arnout Van Brakel; le Musée Plantin un autre, qui contient les mêmes bois que le nôtre, sorti des presses de P. J. Rymers, à Anvers (vers 1780). Une édition in-12° a paru chez Van Paemel, à Gand (B. G.), et une autre, du même format, en 1840, chez Jos. Thys, à Anvers (B. R.). Les éditions anciennes de ce livre populaire sont rares.

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Historie van de vier vroome ridders genaemd de vier | HEMS-KINDEREN | Reynout en syne broeders || Zoônen van Haymo, oft Hemon Graeve van Dordoen. | Den lesten Druk, op een nieuw overzien en van veel quaed gezuy-lvert, en tot vermaek der Jongheyd toegelaeten. || [Bois gravé: Les quatre fils Aymon sur le cheval Bayard.] T' ANTWERPEN, || By J. N. VINCK, Boek-drukker en Boek-verkooper || woonende in 't Klapdorp in de vyf Ringen. (Vers 1800.)

In-40 de 60 p., chiffrées, à 2 col., car., goth., somm. en rom. Sign. A3-D4. Page [1] Titre. [2] Tot den leser. [4] Den Koning Carel voert Oorloge, ende maekt peys || etc. 58 Aymeryn Reynouts Zoône vecht tegen Galeram, en ver- || etc. 60 zak met steenen gevult ten grond zoude zin- || etc. Bois gravés de remploi, dont plusieurs répétés, aux pages [2]. 21, 26, 41, 51, 53, 55, 58. Approbation donnée à Anvers le 12 février 1619 par Max. van Eynatten.

36. Historie || van de vier vroome ridders genaemd de vier || HEMS-KINDEREN, || Reynout en syne broeders || Zoônen van Haymo, oft Hemon Graeve van Dordoen. Den lesten Druk, op een nieuw overzien en van veél quaed gezuy- || vert, en tot vermaek der Jongheyd toegelaeten. || [Bois gravé : Deux armées s'attaquent]. T' ANTWERPEN | By J. H. HEYLIGER, Boekdrukker en Boek-verkooper, op de groote Merkt in de Pauw. (Vers 1800.)

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In-40 de 60 p., chiffrées, à 2 col., car. goth., somm. en rom. Sign. A3-D4. Page [1] Titre. [2] Tot den leser. [4] Den Koning Carel voert Oorloge, ende maekt peys met || etc. 58 Aymeryn Reynouts Zoône vecht tegen Galeram, en ver- etc. 60 zak met steenen gevult ten grond zoude zin- || etc. Bois de remploi aux pp. [2], [3], [4], 21, 26, 41, 51, 53, 55 et 58. Approbation donnée à Anvers le 12 février 1619 par M. Van Eynatten.

L'histoire des quatre fils Aymon est le plus populaire des romans de Huon de Villeneuve, ancien poète français, qui vivait sous Philippe-Auguste. Elle offre une peinture animée des différends et des luttes qui s'élevaient entre le prince suzerain et ses grands vassaux, au temps de la féodalité. Charlemagne et Renaud de Montauban s'y montrent opiniâtrement héroïques pendant leur longue querelle. Renaud, après avoir terminé glorieusement sa carrière, finit comme presque tous les héros chevaleresques; il se fait ermite. Toutefois, le livre populaire flamand n'est pas une traduction du roman français. C'est une version en prose, abrégée, de Renout van Montalbaen, un poème néerlandais de la seconde moitié du XIIIe siècle. La rédaction en prose néerlandaise la plus ancienne date de la fin du XVe siècle. Ce poème et ce roman remontent peut-être à un même roman français. Bien qu'il soit difficile de résumer en quelques lignes un beau roman de cape et d'épée, dont l'abondance et l'enchevêtrement des aventures et des prouesses font surtout le charme et le prix, nous allons tenter de le faire pour le livre populaire censuré, publié à Anvers.

Lors d'une cour plénière, Hugues d'Ardenne supplie le roi Charles (Martel) de récompenser pour leurs loyaux services ses oncles Aymon et Aymery. Charles refuse et comme Hugues insiste, il se fâche et le tue. Les deux oncles jurent de venger cruellement la mort de leur neveu. Combat entre les armées de Charles et d'Aymon, mais leurs deux chefs se réconcilient et Aymon épouse Aye, la soeur du roi. Mais cette réconciliation n'est qu'apparente, car Aymon prend de nouveau les armes et sa haine pour le roi est si grande qu'il jure de tuer ses propres enfants, qui naîtront de son mariage avec la sœur du roi. Pendant que son mari est à la guerre, Aye met au monde quatre fils, Ritsaert, Adelaert, Wolfaert et Renaud, qui sont élevés secrètement. Renaud, orgueilleux et téméraire, jette un jour par terre son père qu'il ne connaît pas. Aymon, flatté du carac

tère violent de l'un de ses fils, les arme chevaliers tous les quatre et leur donne le cheval Bayard que Renaud dompte au péril de sa vie et qui devient son cheval de bataille. Aymon et ses fils se rendent à la cour, pour assister au couronnement de Louis, fils de Charles. Renaud s'y querelle avec le cuisinier, le drossart et tue le roi Louis. Aymon et ses gens sont poursuivis, une bataille s'engage. Aymon est fait prisonnier, et ses fils s'échappent. Le roi Jewyn (Yon) les accueille, accorde sa fille à Renaud et lui donne un rocher sur lequel il bâtit le château de Montauban. Les frères, en rendant visite à leur mère, sont faits prisonniers, à l'exception de Renaud; mais ils sont délivrés par leur oncle Maugis, le magicien. A la demande de Aye, leur mère, Charles consent à se réconcilier avec ses neveux à la condition qu'ils lui livrent le cheval Bayard, qu'il fait noyer. Renaud va en Terre-Sainte, avec Maugis, pour combattre les infidèles; il les vainc, tandis que son oncle défait le sultan ; ensuite ils mettent le siège devant Jérusalem. Maugis est tué, mais Renaud s'empare de la ville. Le patriarche lui donne l'absolution générale de ses péchés et Renaud regagne son pays. A Cologne, s'étant fait embaucher comme ouvrier maçon à l'église Saint-Pierre, il est tué par ses compagnons de travail et jeté dans un sac dans le Rhin. Son corps demeure à la place où il est jeté, malgré la violence du courant. Il est recueilli par le clergé. Le roi de France, informé du meurtre de Renaud, se rend avec son armée à Cologne pour y venger la mort de son neveu et y fait exécuter les assassins.

Les éditions anciennes du livre populaire sont condamnées en 1621 par Malderus, évêque d'Anvers, parce qu'elles sont ,, remplies de sortilèges; à la fin on voit tout à coup le magicien devenir un Saint, on fait l'éloge de ses miracles, mais on ne parle pas de son changement de vie ". Mais cet évêque autorise la lecture des nouvelles éditions, récemment corrigées, qui ne contiennent plus le récit des tours joués par Maugis à Charles. Si l'on compare les éditions approuvées avec la réimpression du livre populaire donnée par J. C. Matthes (De Vier Heemskinderen, Groningen, 1872), on constate que le censeur y a supprimé les chapitres XI, XIV à XVII (jusqu'à la page 111), XVIII, XX à XXII. Ces éditions approuvées ont la même

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