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Comme au village Aymond avait ouvert l'école,
Aux Muses dans St-Jean édifie un séjour
Cette ruine en deuil, où s'accroche la mousse,
Fut l'abri du proscrit, le toit du malheureux,
Là, de la charité la main modeste et douce,
Nourrissait l'orphelin, égayait le lépreux,
La cathédrale asseoit, docile au doigt des âges,
Sur des piliers romans de gothiques arceaux,
Cet autel, ce portail nés de pieux suffrages,
D'un artiste oublié rappellent les ciseaux.
Ces souvenirs sacrés dont se fait la patrie,
Laborieux savants, sont cueillis de vos mains,
Les fils de la Maurienne en ce jour plus chérie
Acclament vos succès aux nombreux lendemains.

Lorsque les applaudissements qui ont accueilli la lecture de cette pièce se sont calmés, M. l'abbé Gravier, professeur de théologie dogmatique, se lève et sollicite à son tour l'attention des archéologues. Tandis que les orateurs précédents ont surtout loué les morts, il prend la tâche plus difficile et plus délicate de faire l'éloge des vivants.

Tour à tour, il rappelle les mérites de M. Truchet Florimond, que ses travaux archéologiques appelaient naturellement à la présidence; de M. l'abbé Gros, dont la collaboration aux bulletins de la Société a été si active et dont on attend avec impatience les travaux en préparation sur l'Instruction primaire en Maurienne avant la Révolution; enfin des organisateurs habituels des banquets de la Société, MM. Fodéré et Villet. D'un mot aimable, il salue l'entrée imminente de M. l'abbé Freyre, curé d'Avrieux, et de M. Frédéric Truchet, étudiant en médecine, qui tous deux sont venus s'adjoindre à nous pour la fête du Cinquantenaire.

Au milieu des applaudissements, les verres remplis d'un vieux Princens se rencontrent une dernière fois

pous porter la santé des amphitryons, que le Président remercie en termes fort courtois.

Le banquet terminé, on se dirige par petits groupes vers le hameau de l'Echaillon. Chemin faisant, les anciens remarquent étonnés les changements subis par ces parages depuis leurs promenades de collégiens, il y a quelque cinquante ans.

Un coquet petit établissement thermal a surgi de terre, avec un hôtel pour les baigneurs, là où l'on ne voyait qu'une pauvre cabane; les fondrières se sont comblées et aplanies pour former la petite place des jeux et des fêtes champêtres. Ici, la route s'est élargie aux dépens d'un rocher; là, des champs, des prairies, des jardins ont remplacé les marécages.

Voici blanchir, parmi les noyers, les cerisiers et la vigne, les villas bourgeoises et les fermes aisées de l'Echaillon. M. l'avoué Laymond dirige la Société vers son étude de..... viticulteur, où il invite ses collègues en archéologie à déguster, en même temps que de vieux parchemins, les plus antiques vins de son crû.

Mais le soleil, qui a été de la fête, descend à l'horizon. La Société prend congé de l'aimable et généreux archéologue-viticulteur, et, en attendant les fêtes du centenaire, se donne un rendez-vous plus prochain à la séance de Novembre.

LE XVIII CONGRÈS

DES

Sociétés savantes de la Savoie

A AIX-LES-BAINS

Les travaux de notre Société n'ont pas été interrompus trop longuement par les vacances, puisqu'elle a pris part au Congrès des Sociétés savantes de la Savoie tenu à Aix-les-Bains les 25, 26 et 27 septembre.

La Société d'Histoire de Maurienne était représentée par MM. Truchet Florimond, président, Gros, viceprésident, Gorré, secrétaire, Viannay, Pachoud, Martin, Vioud, Rivet et Jourdain.

M. Truchet a été acclamé vice-président du Congrès, si dignement présidé par M. Descostes, l'éminent avocat du barreau de Chambéry.

M. Truchet, dans son rapport sur les travaux de notre Société durant les quatre dernières années, et M. Descostes dans son discours de remercîment aux Congressistes, n'ont pas manqué de rappeler le souvenir, encore si vivant chez les habitués des Congrès, du chanoine Truchet, notre ancien président.

Les applaudissements répétés que ces hommages ont soulevés dans l'assemblée montraient, à l'honneur de la Maurienne, quelle notoriété le savant archéologue avait conquise dans les congrès savoisiens qu'il avait contribué à instituer. Cependant, malgré la perte inappréciable qu'a faite en sa personne la Société d'Histoire de Maurienne, le Congrès a constaté qu'au lieu de s'éteindre avec son Président, cette Société préférait vivre de son inspiration et de ses exemples.

M. l'abbé Gros a présenté au Congrès un mémoire très documenté sur l'Instruction primaire en Maurienne avant la Révolution. Cette communication si intéressante a été accueillie avec le plus grand intérêt. Nous espérons la voir paraître, développée et complétée, dans un bulletin de notre Société.

D'autres communications présentées au Congrès se sont aussi occupées de quelque point de l'histoire ou des curiosités naturelles de la Maurienne.

Nous renvoyons nos lecteurs au compte-rendu du Congrès publié sous les auspices de l'Académie de Savoie. Ils y trouveront le récit de la réception grandiose et cordiale faite aux congressistes par la municipalité d'Aix-les-Bains, ainsi que de la visite du Musée et du Temple de Diane, surtout de la délicieuse promenade sur le lac du Bourget, à bord de La Savoie, qui déposait les passagers successivement au Prieuré et au Château du Bourget, puis à la royale abbaye d'Hautecombe.

Le prochain Congrès, selon l'usage, doit avoir lieu dans une localité de la Haute-Savoie. Cet honneur est échu à Thonon, sur les rives d'un autre lac non moins pittoresque que celui du Bourget.

Séance du 6 Novembre 1905.

Présidence de M. Truchet.

La Société est appelée à se prononcer sur l'admission, à titre de membres effectifs, de M. Freyre, curé d'Avrieux, et de M. Frédéric Truchet, étudiant en médecine, qui avaient été présentés par MM. Gros et Gravier Alfred, à l'occasion de la fête du Cinquantenaire. Les deux candidats sont reçus, ainsi que M. Buttard Joseph, huissier près le tribunal de St-Jean. présenté en cette séance par MM. Truchet et Gros.

La liste des membres honoraires s'enrichit de deux noms distingués: M. le Docteur Demaison, médecin de la famille royale d'Italie, et M. Cippola, professeur à l'Université de Turin. Les archéologues mauriennais peuvent compter sur leur bienveillance et leurs bons offices, quand ils auront à consulter les archives de Turin, où dorment tant de documents précieux pour la reconstitution de l'histoire de la Maurienne.

Conformément à la décision prise le 5 décembre 1904, le service religieux pour tous les membres défunts de la Société d'Archéologie est fixé au 23 Novembre. Les membres résidants à St-Jean-de-Maurienne seront prévenus par une convocation individuelle.

M. l'abbe Augert, curé de Montgellafrey, fait don à la Société d'un exemplaire de Noels et Chansons de Nicolas Martin, poète et musicien en la cité de Maurienne au XVIe siècle.

La séance se continue par la lecture de quelques pages du Mémoire du chanoine Truchet sur les Etymologies de quelques noms de lieux en Maurienne.

Séance du 4 Décembre 1905.

Présidence de M. Truchet

M. Joseph Buttard, admis comme membre effectif à la dernière séance, demande la parole et remercie la Société dans les termes suivants :

« Votre plus jeune sociétaire, natu minor, se félicite de son admission dans une compagnie d'élite où toutes les bonnes votontés peuvent se donner carrière.

<< Get honneur s'adresse moins à ma personne qu'au souvenir de mon père qui, toujours fidèle à la tradition savoyarde « pain, paix, peu », consacra cinquante années de sa vie au service du pays, fut pendant

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