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sont d'Arves et non d'Albiez. D'après M. Ducis, les finales en acum, en anum, signifient campagnes, habitations dans les champs; Albiacum, champs blancs' couverts de neige. Ce serait aussi l'étymologie d'Albane, Albanum, de l'autre côté de la montagne.

M. Ducis propose une autre étymologie. Les Albanois, peuplade ibère venue du Caucase, occupaient une partie de la Savoie. Vers le VIIIe siècle avant JésusChrist, les Allobroges s'avancèrent jusqu'à Chamousset, poussant devant eux les Médules, qui contraignirent les Albanoi à se réfugier dans les montagnes au-dèssus de St-Jean-de-Maurienne. Il émet aussi l'hypothèse de l'existence d'un peuple nommé Morigenenses ou Mauriani, qui aurait occupé notre vallée avant les Médules et les Graïocèles (Quest. Archéol.) Mais ce dernier nom a peut-être désigné, non un peuple particulier, mais tous ceux qui ont successivement occupé les Alpes Graïes, du Mont-Genèvre au St-Bernard.

Au bas d'Albiez-le-Vieux, sur le chemin de Montrond, existe une côte dénudée, ravinée, en décomposition et dont la traversée est particulièrement dangereuse quand de grandes quantités de neige fraîchement. tombée peuvent facilement déterminer des avalanches. Elle se nomme Cotarse, Costa Arsa, la côte brûlée. Cette côte aurait été, il y a bien des siècles, couverte de bois, qui ont été détruits par un incendie.

VI.

Villards.

Villarium, Villare, village, diminutif de villa, ville (1), dit du Cange. Dans nos communes des montagnes à groupes de maisons éparpillées ce nom est commun. Les unes, comme St-André, Valloires, StJean-d'Arves, Fontcouverte..... n'y ajoutent rien.

d) Le mot rille avait primitivement le sens de domaine rural.

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D'autres y mettent un qualificatif, un diminutif: Villaret, Bonvillard, Bonvillaret. Beaune a Villard-Putier, mauvaise traduction de Villare Puteum, Villardle-Puits, le village qui a un puits. Villard-Jarrier, entre St-Jean et Jarrier, s'appelait autrefois le Villardsur-St-Jean.

Plusieurs Villards portent le nom d'un antique propriétaire ou seigneur féodal, qui en latin se met au génitif, le village d'un tel. De ces personnages, quelques-uns ne sont pas autrement connus: Villard-Léger, Villarium Legerii ou Logerii, près Chamoux ; Villarodin, Villarium Oudini, près Modane; Villard-Clément, Villarium Clementis, hameau de Saint-Julien. Les Rambert, de Villarembert, Villarium Ramberti, audessus de Fontcouverte, qui remontent au moins au XIIe siècle, puisque l'on trouve en 1184: l'église de Villard-Raimbert, ont laissédeux noms dans nos chartes de ce XIIe siècle, celui du chanoine Hugues de Villard-Rahimbert et celui de Guillaume de VillardRembert, qui fonda la fête de S. Blaise dans la cathédrale.

Vilargundrana, Vilare Gundramni, au XIIe siècle, le village de Gondran. C'est le nom du fondateur de l'évêché de Maurienne, le roi Gontran de Bourgogne, au Ve siècle. L'arête qui sépare Villargondran des Plans porte quelques débris d'un château qui appartenait aux évêques. Si l'on en croit les traditions locales, le roi Gontran l'avait fait bâtir et le leur avait donné ; il avait aussi fait construire l'église paroissiale et établi un prieuré dont, en 1383, il ne restait que le titre. Le château était la résidence d'un châtelain. Anthelme de Clermont (1269) ordonna d'y transporter une partie de ses armes et machines de guerre. Il y avait aussi de temps en temps une petite garnison composée des hommes de Villargondran. Son nom était La Garde (castrum Garde). Il devait avoir été construit pour garder la Terre de l'Evêque. En fait, il

ne garda jamais rien et ne paraît pas avoir eu la moindre aventure guerrière. Il mourut paisiblement comme il avait vécu. Lesdiguières ayant occupé StJean le 23 juin 1597, envoya quelque troupe au château de La Garde. Les gens de Villargondran rentrèrent sagement chez eux et quelques jours après Lesdiguières fit démolir le château aux frais des communes environnantes.

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LES VILLARDS. C'était probablement, dans l'origine, une dépendance, un pâturage des Cuines, dont le nom révèle une antiquité beaucoup plus reculée. La vallée s'allonge sur un plateau et sur les pentes des deux montagnes, puis se redresse et monte à la Croix de Fer, sa limite avec St-Sorlin-d'Arves. On a dit qu'elle a été habitée dès les temps préhistoriques et l'on a donné en preuve des ames de creusets de pierre, trouvées dans des grottes à St-Colomban. Je n'y contredis point. Je ferai seulement observer que ces grottes portent le nom de grottes des Sarrasins. C'est une tradition constante que les Sarrasins y ont exploité des mines de fer, ce qui nous ramène au Xe siècle de notre ère, mais les Sarrasins ont pu reprendre une antique exploitation. Un village de St-Colomban s'appelle Valmore (Vallis Maura. 1044).

Une autre tradition place dans cette vallée un mcnastère bénédictin avant l'occupation sarrasine. Supposons que le monastère ait été un simple prieuré. Que les Bénédictins aient eu des établissements en Maurienne, soit après, soit même avant que le patrice Abbon, en 739, eût donné au monastère de la Novalaise tout ce qu'il y possédait, cela est certain. Le moine irlandais saint Colomban passa en Maurienne vers l'an 600, allant en Italie. Il a pu y laisser des colonies. Ainsi s'expliqueraient le nom du martyr anglais saint Alban (287) donné aux églises d'Albane, de Villargondran, de St-Alban-d'Hurtières et du premier Villard, celui de St-Georges-d'Hurtières et celui de

saint Colomban donné plus tard au second Villard.

La division de la vallée des Villards en premier et en second Villard est marquée dans une charte du 15 mai 1054, dans laquelle l'évêque Thibaud et le comte Humbert de Maurienne donnent au Chapitre de la cathédrale plusieurs propriétés qui y sont situées et d'autres situées dans les Cuines et à St-Rémy. L'église de St-Colomban-des-Villards fut unie au Chapitre en 1250 par l'évêque Amédée III de Savoie, fils du comte Thomas l

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VII.

Bois et Forêts.

Si l'on remonte aux temps inconnus de la première colonisation de nos montagnes, on constate que cellesci étaient couvertes de forêts jusqu'à des hauteurs où ne pousse maintenant qu'un misérable gazon et qu'en bien des endroits ces forêts ont été détruites par le feu. A Valloires, j'ai vu moi-même dans les vallées les plus élevées des tourbières contenant d'épaisses couches de charbon, des troncs d'arbres brûlés par la cime, ou par le pied, ou d'un côté dans toute leur longueur. Dans ces altitudes, où il n'est pas à présumer que l'on ait songé à se fixer, a-t-on voulu créer des pâturages, ou détruire des repaires de bêtes fauves?

Plus bas le défrichement des forêts eut pour cause la nécessité d'étendre les cultures pour satisfaire aux besoins de la population qui s'accroissait rapidement. Au XVIe siècle, la destruction des forêts avait pris de telles proportions, qu'en 1559 le Sénat, craignant que l'on ne vint à manquer de bois de construction et même de chauffage, défendit de faire des coupes (essarts) sans autorisation. Il fallut renouveler cette défense en 1685.

Un grand nombre de localités, sur tous les points de

la Maurienne et à toutes les altitudes, gardent dans leurs noms le souvenir des bois qui furent abattus pour l'établissement des villages et des cultures qui les entourent, plusieurs même celui d'un arbre remarquable qui avait longtemps été conservé.

MONTDENIS. Traduction fantaisiste de l'ancien nom latin Mons Linetus ou Lignetus, montagne couverte de bois. On trouve aussi Mons Lunetus, mais ce ne peut être qu'une corruption.

MONTVERNIER, autrefois et encore maintenant en patois Montvarnier, Mons Varnerii, montagne des vernes (1), couverte de vernes. Un hameau de cette commune porte le nom de Noiret, dans les chartes Nupcetum, lieu planté de noyers.

MONTPASCAL, Mons pascalis ou pasquerii, montagne des pâturages. Des bouquets de sapins au milieu des pâturages et au sommet de la montagne démontrent que toute la pente a été couverte de bois. Ce fut d'abord une dépendance, un lieu d'inalpage de Montvernier et c'est ce qui explique pourquoi les concessions, les albergements de forêts, faits par les comtes de Savoie, sont communs à Montvernier et à Montpascal.

La famille des nobles Varnier, de St-Pancrace, déjà fort ancienne au XIVe siècle, tirait aussi son nom des vernes qui garnissaient son domaine. A cette date on trouve des familles Varnier à Montvernier, des Verney à Montricher.

VERNEY, villages de Bramans et de Valloires — Vernetum, lieu planté de vernes.

Le sapin, que l'on peut appeler l'arbre national de la Savoie, puisque, au dire de plusieurs étymologistes, Savoie vient des deux mots celtiques Sap wald, forêt de sapins, le sapin a donné son nom à plusieurs localités la forêt du Sapey, Sapetum, Sapinetum, qui couvre le sommet du Rocheray et joint les extrémités des territoires de Jarrier, Pontamafrey et Ste-Marie(1 Voir note 5,

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