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L'église paroissiale dut bientôt y être transférée. On ne possède aucuns renseignements sur sa construction et sans doute ses reconstructions successives, ni sur son état jusqu'à l'année 1622. A cette date, comme elle était insuffisante pour la population, qui s'élevait à 2.400 âmes - aujourd'hui elle n'est guère que de la moitié, l'évêque ordonna de l'agrandir. La commune préféra la rebâtir. Les travaux commencèrent en 1630; cependant la consécration ne put avoir lieu que le 22 juillet 1682.

Une vingtaine d'autres villages ou hameaux sont échelonnés sur les pentes des deux montagnes et le long de la vallée. Leurs noms sont généralement tirés de leur situation. Aussi plusieurs se rencontrent dans d'autres communes le Verney, le Villard, deux hameaux du Poingt distingués par le nom d'un ancien propriétaire, Ravier et Rogerel (Rogerii), le Col près de l'arête par où l'on descend à St-Martin-d'Arc. Nommons encore les Granges (Granéa, dépôt de grains) qui, au dire de la tradition, aurait appartenu, au commencement du XVIe siècle, avec les propriétés environnantes, à des habitants de St-Martind'Arc; les Choseaux, Casalia, maisons de cultivateurs ; la Rivine, ou Ravine, bâti sur un éboulement de la montagne; Tigny, qui partage ce nom, dont l'étymologie m'est inconnue, avec un hameau de La Chapelle ; Bonne-Nuit, qui devrait le sien à une enseigne d'auberge depuis des siècles disparue..........

Bonne-Nuit s'étend sur une moraine. Au pied de la pente qui y conduit, des restes d'une muraille qui jadis coupait le passage, portent le nom de Barricades. Voici, à ce que l'on rapporte, l'origine de la muraille. et du nom. En 1630 année de la peste le registre mortuaire mentionne 128 décès; c'est peu en comparaison des ravages que le fléau exerçait dans la plaine. En 1637, un ouvrier qui travaillait à BonneNuit, ayant été atteint d'une maladie qui présentait

les caractères de la peste, la commune alarmée se hâta de faire construire cette barricade, pour empêcher toute communication entre le village contaminé et le reste du territoire.

Valmeinier. J'ai lu quelque part que le nom de cette commune vient du latin Vallis minerii qui se traduit par l'allée de la mine ou du minerai et, comme les Sarrasins ont été en Maurienne, au Xe siècle, de grands exploiteurs de mines de fer, on supposait qu'ils en avaient exploité dans les montagnes de Valmeinier. Je n'ai trouvé dans aucun document ni mention de ces mines ni ce nom de Vallis minerii. Une charte de 1297 dit Vallis maynerie; au XVIe siècle on trouve Vallismanerii, Mainerium. Ces appellations, évidemment identiques, n'ont rien à faire avec une mine ou du minerai; mais elles se peuvent, sans trop d'effort, tirer de maieria, qui veut dire bois, échalas, palissades, bois bonpour bâtir, pour faire des tonneaux, etc., et l'on pourrait dire vallée du bois, où l'on prend du bois. (1)

A la fin du XIIIe siècle, Valmeinier était depuis longtemps en pleine culture, car le 3 décembre 1297 l'évêque Aimon de Miolans fit don à son Chapitre des biens et droits servis, plaids, alpages, dîmes, laods, etc., qu'il y avait acquis d'Emydon d'Outr'Arc. En ce même siècle, Guillaume, curé de Valmeinier, fonda dans la cathédrale la fête de la Transfiguration de Notre-Seigneur, avec repas du Chapitre.

XIII.

Le bassin de Saint-Michel.

Lancellot, dans ses identifications des noms de lieux inscrits dans le testament du patrice Abbon, assure que la localité appelée Magus est Saint-Michel et que dans les Bausets (in Bausetis) il faut comprendre les

(1) Voir note 15.

territoires du Thyl, de Beaune et de Saint-Martin-laPorte. La signification de Bauseta nous échappe; mais du Cange donne celle de Magus. Chez les Gaulois, ditil, Magus était synonyme de Mansio, maison, famille; on appelait aussi mansio une localité où les ambassadeurs, les magistrats, les soldats avaient droit d'être logés par les habitants; c'était le bourg, le centre du commerce de la vallée. Tel était et est encore SaintMichel. Les localités voisines portaient les noms de Colonica, Colonia, Villa ou Villula, village habité par des cultivateurs. Le fief de Magus ayant passé entre les mains des Bénédictins de la Novalaise, ceux-ci, selon leur coutume, ne le désignèrent plus que par le nom du saint titulaire de l'église, St-Michel archange. En l'année 1112, Berlion et Guitfred de Faverges, étant, sans doute par suite de l'invasion et de l'expulsion des Sarrasins, au cours du siècle précédent, détenteurs du quart des biens de l'église de Saint-Michel, le donnèrent ou restituèrent, non pas aux Bénédictins de la Novalaise, mais aux chanoines de la cathédrale de SaintJean.

En ce temps-là, et il en était encore de même en 1706; l'Arc occupait jusqu'au pied de la montagne, l'espace où sont la route nationale et le bourg d'en bas de St-Michel. La rive gauche du lit ordinaire

car

il était fort variable appartenait à St-Martin d'Outr'Arc (de ultra Arcum), dont le territoire s'est retiré avec la rivière. L'église était dans la plaine; l'Arc l'ayant emportée, Pierre Aimar la rebâtit sur la hauteur en 1410.

Les Aimar, dont plusieurs portèrent la qualification de nobles, étaient des Seignières (Segneria, de segina, segna, pour siligo, seigle, champs de seigle). Ce petit coin de terre eut encore d'autres nobles qui n'avaient peutêtre pas d'autre titre de noblesse que d'avoir pour nom patronymique le nom de l'endroit où étaient leurs propriétés avec quelquefois une petite tour: Emydon

d'Outr'Arc vers 1280; Jacques du Chasne (traduction patoise de quercus, chêne) en 1585; Cosme Chastellard (castellarium, lieu fortifié, tour) vers 1500.

La route continuait à suivre la rive droite de l'Arc et à se tenir dans les hauteurs. On en voit le tracé à Chambarlet (Campus barleti, champ de la fortification, de la barrière). Au XIe siècle on construisit en cet endroit une tour ronde avec enceinte fortifiée et divers bâtiments, le château de St-Michel (castrum sancti Michaelis). Il appartint aux nobles Mareschal, fut encore occupé par les Français en 1690 et tomba ensuite en ruine il en reste la tour ronde.

En descendant de l'escarpement sur lequel était bâti le château, on trouve, à l'entrée de la rue, une grosse tour carrée, la tour. Elle date du XIIe siècle. C'est une des deux tours, appelées tour blanche et tour noire, d'une maison forte qui a appartenu successivement aux nobles Don et du Pont.

Un nom à relever en traversant le bourg d'en haut, le Barioz, la barrière. C'est un souvenir des anciennes fortifications du château et des barrières, peut-être avec péage, qui constituaient une première enceinte.

Un passage voûté sous l'antique maison Favre débouche surla Place du Marché. Il y a un passage semblable à l'autre extrémité du bourg. Ainsi en temps de peste, de passages de bandes de soldats et autres circonstances graves les syndics pouvaient fermer les portes et ne laisser entrer personne qui n'eût été dûment interrogé et visité. Quand l'Arc coulait le long de la montagne, la Place du Marché était hors du bourg et aboutissait au pont. Elle a été établie aux environs de l'année 1226; puisque ce fut le 8 avril de cette annéelà que, par lettres-patentes signées à Aiguebelle dans le château de Charbonnières, le comte Pierre accorda à la paroisse de St-Michel la faculté de tenir un marché le mercredi de chaque semaine et une foire chaque année la veille, le jour et le lendemain de la fête de

St-Michel.

A mi-chemin entre St-Michel et le Pas-du-Roc, dans un bouquet d'arbres se cachent une maison de ferme d'aspect tout moderne et quelques restes d'une chapelle. C'est le Temple, antique commanderie ou dépendance de commanderie de Templiers. En 1182 ou 1183, le pape Lucius III lui défendit de percevoir des dimes qui appartenaient au Chapitre de St-Jean. En 1312, lors de la suppression des Templiers, le Temple de St-Michel fut donné à l'ordre des chevaliers de St-Jean-de-Jérusalem, apppelés plus tard de Rhodes, puis de Malte. Frère Jean de Châteaumartin en était recteur en 1473. En 1606, les bâtiments étaient en ruine et la chapelle, fort délabrée : cependant celle-ci était encore debout en 1700.

La voie romaine, selon son habitude, ne descendait pas dans la plaine; elle montait derrière l'église et suivait à peu près le chemin qui conduit à la Porte. Ce chemin traverse deux hameaux le Mollard, Molarium, nous savons déjà ce que ce nom signifie; et le Vigny, Viniacum, le vignoble. Jean-François de Bertrand sieur de Vigny -on trouve aussi de Végié vivait en 1564. Il devait habiter le Mollard cette maison qui a un certain air nobiliaire, la maison Bertrand. Jacques-François de Végié de Lépigny épousa, vers 1670, Françoise de Bellegarde, petite-fille d'Urbain du Pont, dernier du nom.

Le territoire de St-Michel aboutit, dans la montagne, aux communes du Thyl et de Beaune. Nous avons vu l'étymologie du Thyl-Beaune, en latin Belna, Beuna, signifierait, d'après du Cange, pâturages marécageux, tourbières. Guigues de Belna vivait en 1112.

Le comte Humbert II, qui régna de 1091 à 1103, donna au Chapitre de St-Jean le hameau de VillardBernon, Villarium Bernonis (?) à Beaune et celui de la Traverse, Traversa, en travers de la montagne, au Thyl. Le comte Thomas, en 1189, y ajouta Mont-Bé

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