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nom de pont de Se Catherine, du nom d'une collégiale fondée en 1254 par Pierre d'Aigueblanche, évêque d'Héreford. Il fit partie de la commune d'Aiguebelle jusqu'à la seconde moitié du XVIIIe siècle. L'ancien village lui-même n'en avait été détaché qu'en 1738. L'église collégiale a été détruite pendant la Révolution.

Le cimetière est situé à la Maladière, hors du village, à côté de la voie romaine. Il y avait là une des cinq léproseries qui existaient en Maurienne. La cha pelle était dédiée à saint Lazare, le recteur était à la nomination du conseil municipal d'Aiguebelle, qui fit faire des réparations à la chapelle en 1748.

Argentina, mine d'argent « Mines de plomb et d'argent, dit Grillet (t, 3), situées au mont Chabert, exploitées très anciennement et en grand; elles donnent, suivant M. de Robillant, une once d'argent et 55 livres de plomb par cent. » Elles étaient exploitées en 1513; car cette année-là le receveur de l'évêché reconnut à noble Michel Vercellot dit Brulefert le droit de couper du bois dans les forêts d'Argentine, pour faire du charbon.

Au commencement du XIIe siècle, Jean-Baptiste Castagnéry, noble gênois, établit à Agentine une fonderie de fer, extrait des mines des Hurtières, des Heuilles et de La Rochette. En 1610, il obtint un privilège pour la fabrication du fil de fer, du laiton et du fer blanc. En 1612, Mgr. Philibert Milliet l'autorisa à rechercher les minières propres pour en tirer du vitriol et de l'airain. » Pierre Antoine, son fils, président de la Chambre des Comptes, fit rebâtir l'église, qui fut consacrée en 1649.

Argentine faisait partie de la Terre de l'évêché, constituée par le roi Gontran vers 579. En 1285, le comte Philippe Ier reconnut que les droits régaliens appartenaient à l'évêque dans tout le territoire de la commune. Les ruines du château épiscopal se dressent derrière l'église. En 1269, Anthelme Ier de Cler

mont y avait réuni ses armes et machines de guerre, qui jamais n'avaient servi. En 1505, on répara les prisons « existantes dans la grande tour. »> Au mois d'août 1622, le château eut l'honneur de loger saint François de Sales. Il tomba en ruine peu d'années après, car l'église est bâtie sur une partie de son emplacement.

Si l'on en croit la tradition, Mont-Chabert aurait pris ce nom de saint Chabert, Galibert, Cabert, Cabertus, un des premiers disciples de saint Dominique. Né à Aiguebelle, ce saint aurait employé les dernières an nées de sa vie à évangeliser cette partie du diocèse, se retirant souvent dans une grotte de cette montagne pour vaquer à l'oraison sa mort est postérieure à l'année 1267.

L'église est bâtie sur un éboulement dont une large. échancrure marque le point de départ dans la montagne. Au bas, à côté de la voie romaine. était une chapelle dédiée à Sainte Magdeleine et dont l'entretien était à la charge de l'évêque. En 1503, elle avait un revenu de 40 florins, 8 deniers gros, et était désignée sous le nom de maladière ou léproserie. L'endroit a gardé ce nom.

XIX.

Epierre. La Chapelle. Les Chavannes.

Entre Argentine et Epierre la montagne s'avance en promontoire couvert de halliers et de vignes, de manière à ne laisser entre elle et la rivière que la place de la route et du chemin de fer. Il est manifeste que la montagne a été coupée et plus que probable que ce travail a été fait postérieurement à l'établissement de la voie romaine. Celle-ci devait gravir ce promontoire et traverser l'échancrure qui le domine. Il en était de même à l'Echaillon, au bas de Pontamafrey, de La

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Chambre et d'Argentine. L'actus des Hurtières s'amorçait à la voie plus haut. Le Mont c'est le nom du promontoire, la Chronique de Savoie l'appelle le Mont de la Pierre fut occupé par le baron de la Serraz en 1598 avant la bataille des Cuines, et par le marquis de Cordon en 1793; il en fut chassé par le général Herbin (1).

La commune d'Epierre se compose de deux villages: l'Estrat et Epierre, et de quelques maisons éparses sur la pente de la montagne, aux Côtes.

L'Estrat est maintenant le centre de la commune ; il a la gare; il avait déjà pris la mairie et l'école; on a reconstruit l'église à proximité. Strata, la route. La route romaine passait donc là, non pas la via qui, à mon avis, venant du Mont, continuait à côtoyer la montagne, mais l'actus qui, là même où est le pont, franchissait l'Are.

Le nom d'Epierre vient d'une carrière de pierres très anciennement exploitée. Le procès-verbal d'une visite pastorale de Mgr. Lambert en 1570 écrit: Iepetra, peut-être pour : Eypetra (2). Des actes du XVIIe siècle disent: Aypera, la Chronique de Savoie traduit par La Pierre. Le village qui a donné son nom à la commune, garde deux souvenirs de son importance perdue l'ancienne église qui était devenue tout à fait trop petite, et les grandes ruines du château. On peut conjecturer de ce château une construction primitive vers le XIIe siècle, une reconstruction presque totale au XIV, une reconstruction partielle au XVIe et au XVII. Il appartenait en 1419 à Urbain de La Chambre, en 1576 à nobles François et Jean Brunet, en 1613 à Louis de Livron, en 1658 à Pierre de Tignac, puis à Gaspard de Verdon, à Emmanuel de Ville qui, en 1676, le vendit à la commune. A cette date la ruine était déjà commencée; elle se compléta peu à peu. (3)

(1) V. Travaux de la Société d'Hist..., 2 série, t. 3. 1' part.. p. 189. (2) Voir note 23.

(3) V. ibid. p. 206. V. sur les usines d'Epierre, 1 série, t. 1, p. 247.

En 1643, le ruisseau passait encore au milieu du village d'Epierre des forges et des martinets étaient construits tout à côté.

La Chapelle Capella. - Ce nom, d'origine évidemment chrétienne, n'est pas le nom primitif de la localité. D'où vient-il? Une supposition, appuyée en partie sur une tradition, touche peut-être de très près à l'histoire. Le territoire de La Chapelle, depuis le débouché d'une gorge profonde jusqu'à l'Arc et de la plaine d'Epierre à celle des Chavannes, se compose d'une moraine arrondie: d'un côté, le hameau de Tigny; de l'autre, celui de Gondran. Le chef-lieu, La Chapelle, est au milieu, sur la croupe de la moraine. Quand ce cône de déjection est-il descendu de la montagne ? M. Assier (1) rapporte une tradition locale qui indique le milieu du XVe siècle et appelle ce cataclysme le déluge de Saint Laurent, parce qu'il aurait eu lieu le 10 août, fête de ce Saint. Mais, ajoute-t-il, <<nous avons de fortes raisons pour croire qu'il est plus ancien. »>

De fait, qu'un éboulement, un déluge, ait eu lieu au XVe siècle, c'est possible. Mais le grand cataclysme qui a amené cet énorme cône de déjection est incontestablement beaucoup plus ancien. En tixer la date, même approximative est impossible. On peut supposer que les premiers habitants qui revinrent en ce lieu désolé bâtirent une chapelle et que ce nom remplaça l'ancien nom peu à peu oublié. Celle-ci, lorsque la colonisation se fut développée, devint église paroissiale.

L'église de La Chapelle a toujours été sous le vocable de Saint Philibert, abbé de Jumièges au VIIe siècle qui fut persécuté par Ebroin, maire du palais de Neustrie, à la même époque où celui-ci fit mettre à mort saint Léger. Si nous pouvions avoir la preuve que la chapelle, qui précéda ou devint l'église, avait

d) Fracaue de la Societe...... I' serie, t. 2, p. 189.

le même patron, elle fournirait une indication précieuse sur l'époque à laquelle eurent lieu ces évènements (1). Elle fournirait encore un élément pour la solution d'un autre problème historique.

Le hameau de Gondran au bord du cône de déjection et où l'on a trouvé à d'assez grandes profondeurs un squelette, des substructions, etc., devrait son nom, d'après la tradition, au roi saint Gontran, fondateur de l'évêché de Maurienne.

Nous avons donc, réunis dans un petit cercle, tous les souvenirs locaux de la domination mérovingienne en nos contrées, avec Villargondran: St-Sulpice, StRémy, St-Léger, Gondran, St-Philibert. Il serait bien intéressant, je l'ai déjà dit, de pouvoir conclure avec certitude que le roi Gontran et ses successeurs possédèrent, dans cette partie de la Maurienne, les propriétés et les fiefs que plus tard se partagèrent les comtes de Maurienne et les seigneurs de La Chambre, et qu'ils furent les fondateurs de ces églises.

Tigny, Tigniacum, nom dont je n'ai pu trouver l'origine (1), est situé sur le bord opposé du cône de déjection. Ce petit hameau formait encore au commencement du XVe siècle une paroisse distincte de celle de La Chapelle. Etienne Davrieux (De aprili) était curé de Tigny en 1278; Michel Davrieux l'était en 1401, en même temps que Jean Dominé était curé de La Chapelle. Une famille noble a porté le nom de Tigny et sa vieille tour carrée existe encore. Les chartes où ils sont mentionnés vont de Richard de Tigny en 1278 à Humbert de Tigny qui mourut en 1533.

Les Chavannes, entre La Chapelle et La Chambre Cabana, Cabannariæ, Chavannerie, maisons rustiques pour l'exploitation de domaines, fermes. Au XVe siècle, Les Chavannes étaient encore une dépendance de La Chambre, dont les habitants y possédaient des maisons pour l'exploitation de leurs propriétés. La

(1) Voir note 21.

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