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tent à un nom gentilice pour désigner le domaine d'un propriétaire ainsi Albiniacus « la propriété des Albinius », Aulianus « la propriété des Aulius » (1). Si la forme primitive était Albiacus, on pourrait tout au plus en conclure que Albiez était la propriété d'un nommé Albius.

Quant aux Albanoi du Caucase colonisant le territoire d'Albiez, ils viennent vraiment de trop loin.

Reste donc Albiadum, dont je ne me charge pas de découvrir la signification. A quoi bon ajouter une hypothèse à tant d'autres ?

Observons, en passant, que dans certaines vieilles cartes on trouve Harbi-le-Vieux et Harbi-le-Jeune. C'est aussi la prononciation des habitants de ces deux localités. Mais il n'y a là aucune indication étymologique. Nous avons le simple changement de len r, si fréquent dans le langage de certaines gens ou localités. Dans une carte du 17° siècle, on lit Arbigny pour StPierre-d'Albigny.

NOTE 5

Dans un acte de 1211 (Mém. Acad. de Savoie, documents, t. II, p. 59), il est fait mention de Ecclesia de Monte Garnerio. C'est à cette forme, la plus ancienne que nous connaissions, qu'il faut demander l'étymologie du mot Mont Vernier, c'est la montagne qui est le domaine d'un nommé Garnier ou Vernier, (deux formes du même nom, comme Vuillaume et Guillaume). Par là est rejetée l'explication empruntée aux vernes. D'ailleurs, cette localité située sur un plateau rocheux semble un terrain peu favorable à la verne, qui recherche les lieux humides.

NOTE 6

Tirer Bessans de Mansus sapainus, par une trans(1) Devaux Les noms de lieux dans la région lyonnaise.

position de syllabes, c'est un tour de prestidigitation étymologique.

Bessans, autrefois Bessan, est la transposition en français de Bescanum ou Beranum des vieilles chartes.

Mais que pouvait signifier Bexanum? Si nous avions Buxanum, l'explication serait très simple: ce serait un simple dérivé de Burens, bois, forêt. Peut-être y avaitil, à côté de buxus, le doublet berus.

NOTE 7

Est-il bien sûr que Montricher soit «la montagne des rochers»? Ne serait-il pas plutôt la montagne appartenant à un propriétaire nommé Richer ou Riquier?

La première forme connue est celle de Mons Richerius 1209 (Mém. Acad. de Savoie, docum., t. II, p. 36). C'est par suite d'une confusion que la forme Mons Rocherius s'est introduite dans certains documents.

NOTE 8

L'étymologie extra viam n'est pas soutenable. Quant à celle proposée par Ducis n'accuse-t-elle pas un cer tain degré de cette celtomanie, que le chanoine Truchet a réprouvée au commencement de son étude ? D'ailleurs, extravach est un mot hybride, ni latin ni gaulois.

Extravache, c'est la traduction de Strata via, route pavée, comme l'étaient presque toutes les voies romaines.

NOTE 9

Le mot Lans, nom commun à un certain nombre de localités, telles que Villard-de-Lans dans le Dauphiné, a certainement une signification géographique ou historique. Mais quelle est cette signification? M. Truchet

nous propose celle de lancetus ou lanceta, « indigène, colon », de l'allemand land-seet. Mais cette étymologie a contre elle plusieurs objections.

Pourquoi recourir à la langue allemande et aux chartes anglaises pour expliquer le nom d'un pays où les Allemands ni les Anglais n'ont jamais séjourné ? D'ailleurs, on m'assure que le mot land-seet n'existe pas dans la langue allemande. De plus, a-t-on le droit d'identifier, même pour le sens, lanceum et lancetus ?

M. H. Ferrand (1) incline à croire que le mot Lans n'est qu'une vieille corruption d'orthographe pour lans qui signifiait jadis marais. « On le trouve en effet, ajoute l'auteur, toujours dans des plaines marécageuses comme à Lans, au Villard de Lans, à Lans-l'Etang, ou à proximité de petits marais, comme à Lans-leVillard, qui aurait par voisinage communiqué son nom à Lans-le-Bourg. »

Sans en avoir une meilleure à lui substituer, je trouve cette opinion aussi contestable que la première.

NOTE 10

Quelle est l'étymologie du mot Aussois? On lit, dans la Gallia Christiana, t. XVI, preuv., p. 299: Ecclesia de Hauceis, 1184. Dans les Mém. acad. de Savoie, docum,, t. II, p. 42: Ecclesia de Auceis, 1190.

M. le chanoine Truchet voit dans Auceis le radical du mot avis, comme dans aucellus. Mais est-il bien vrai qu'Aussois soit le séjour préféré des oiseaux ? Pourquoi pas « le pays des oies, puisque ce volatile s'appelle en latin auca?

Je propose une explication, que semble justifier la configuration des lieux.

Auceis ou Hauce is ne serait-il pas simplement la forme romane de Altum sarum, le haut seix, le plateau élevé ?

(1) Annuaire du Club Alpin. t. VIII.

Le mot a subi les évolutions suivantes, conformes aux lois les plus rigoureuses de la phonétique romane : 1o haut saix ou seix, 2o auseix, 3o auseis, 4o auccis, 5o Ausseis, 6o Aussois.

En Tarentaise, à quelques kilomètres de Moûtiers, on passe le détroit ou pas du Saix ou Seix, c'est-à-dire du Rocher, latin Saxum.

NOTE 11

Sans discuter la possibilité de la transformation (peu probable) de Brios en Aprilis, nous ferons remarquer que Jacques Bertrand, en 1622, donne à cette localité le nom d'Aprutium (1).

NOTE 12

D'où vient Amondane, en latin Amondana ? M. Truchet pense qu'il faut encore le demander à Ducange. Il a une confiance illimitée dans l'autorité de cet érudit. Mais l'étymologie germanique - toujours l'Allemand qu'il lui emprunte confine au système qui ne tient aucun compte des voyelles et très peu des consonnes. »

En outre, à supposer que Modane doive son nom aux franchises dont elle jouissait, on n'en peut pas dire autant d'Amodon ou « petit Amondane » près du Bourget, ni du hameau d'Amoudon à Villargondran, lesquels ont évidemment la même origine étymologique.

Au risque de tomber dans la témérité coutumière aux étymologistes, je propose de dériver Modane de Ad montana (au pied des montagnes, par le processus suivant Amontane, Amondane, Amodane, Modane. Cette étymologie a l'avantage d'être simple et d'ex

(1) Diva Virgo Charmensis, c. I",

pliquer en même temps les noms des hameaux d'Amodon et d'Amondon.

Il faut écarter l'étymologie donnée par Jacques Bertrand, l'auteur de la Diva Virgo Charmensis, qui fait dériver Amodane de Amo dominam (j'aime NotreDame), à cause de la dévotion spéciale des habitants à la Vierge du Charmaix.

NOTE 13

Les lois de la phonétique ne permettent pas de dériver Orelle d'Orellum. D'ailleurs, la division du territoire en parcelles ou petites bandes étroites est une conséquence de la division des héritages et n'est pas particulière à Orelle: elle n'a pu par conséquent donner à la commune un nom caractéristique.

Orella ne serait-il pas plutôt une seconde graphie de aurella, diminutif de aura, le vent, et ne désigneraitil pas un pays venté»? En effet, qu'il aborde cette localité du côté de St-Michel ou de St-André, le voyageur s'élève à mi-côte, toujours caressé par la brise ou secoué par le vent.

De l'autre côté des Alpes, un peu au-dessus de Bardonnèche, il existe un village exposé à tous les vents: il porte le nom de Millaures (mille aura).

NOTE 14

L'étymologie proposée mériterait de prendre place à côté de celles qui ont rendu célèbre le nom de Mé-nage. Bien qu'il y ait des monstres dans la phonétique comme il en existe dans la nature, il n'est pas possible que Volovium soit une transformation, même une corruption, de Bologium; car, si la permutation du b et du v est fréquente, jamais la gutturale g ne peut aboutir à la labiale v.

D'ailleurs, Volovium est loin d'être la forme primi

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