Maurienne remarquable par quelque souvenir historique. M. l'abbé Gros propose pour cette année la visite de Bourget-Villarodin et d'Avrieux. La Société se rallie à cette proposition, en remettant à une prochaine séance les détails à régler pour l'excursion. La séance se poursuit et s'achève par la lecture du mémoire du chanoine Truchet sur les étymologies des noms de lieux dans les communes de St-Michel, StMartin-la-Porte et St-Julien. Séance du 2 Avril 1906. Présidence de M. Truchet. M. le président donne lecture de la réponse de M. Robert Triger, inspecteur général de la Société française d'Archéologie, à l'adhésion de la Société d'Archéologie de Maurienne au vou touchant la conservation des divers monuments religieux du territoire français « Cette adhésion, dit M. Robert Triger, est pour nous un encouragement hautement apprécié, et nous en sommes très reconnaissants >>. Sur la proposition de M. le docteur Foderé, la Société décide de faire hommage d'un exemplaire de son Bulletin à M. l'avocat Ferrand de Grenoble, dont la conférence avec projections sur la ville de St-Jean et quelques sites alpestres de la Haute-Maurienne et de la Tarentaise a si vivement intéressé le public réuni à l'Hôtel-de-Ville le samedi soir 11 mars. La Société offre des remerciments à M. Ferrand et à M. le docteur Foderé pour cette heureuse initiative, en souhaitant que des conférencés semblables soient organisées au moins dans les chefs-lieux de canton et les localités les plus importantes. C'est un des moyens. les plus pratiques et les plus intéressants de graver dans l'esprit et le cœur de nos compatriotes la géo graphie du pays de Maurienne et les traits les plus saillants de l'histoire locale, toutes choses trop oubliées dans la centralisation moderne. Suit la lecture du Mémoire de M. Truchet qui nous transporte à Aiguebelle pour revenir par les Hurtières jusqu'aux Cuines, en étudiant les étymologies des noms de lieux. Le vocable Cuines, autrefois Cuine au singulier, paraît à l'auteur du Mémoire d'origine, tout à fait incertaine, et il ne se hasarde pas à le découvrir. Pour y suppléer, l'un propose l'étymologie Cunc berceau, l'autre Cuneus coin. Toutes les deux sont vraisemblables, par conséquent toutes les deux incertaines. Adhuc sub judice lis est. Séance du 11 Juin 1906. Présidence de M. Truchet Florimond, président. Le Secrétaire fait part à la Société de la distinction honorifique accordée à M. Truchet Florimond par l'Académie de Savoie qui l'a nommé membre agrégé, à la suite du Congrès d'Aix-les-Bains. M. Truchet reçoit les félicitations de tous les membres présents. Le Comité d'histoire ecclésiastique et d'Archéologie religieuse des diocèses de Valence, Digne, etc... fait savoir par une circulaire qu'il cesse la publication de son Bulletin, et que par suite, il n'a plus droit à l'échange du Bulletin de la Société de Maurienne. Il est pris acte de cette communication. En revanche, la Société historique et archéologique de l'arrondissement de St-Malo, et d'autre part l'Université d'Aix-en-Provence demandent à échanger leurs Bulletins avec la Société de Maurienne : la Société est heureuse d'accepter l'échange, et décide d'envoyer à ces nouveaux correspondants le dernier volume de ses publications. M. le Président communique ensuite une circulaire de la Société des Lettres, Sciences et Arts des AlpesMaritimes. Un incendie a détruit sa Bibliothèque et ses collections réunies depuis plus de trente ans. Elle demande qu'on l'aide à reconstituer ses richesses scientifiques par l'envoi de la collection complète des publications de la Société d'Archéologie de Maurienne. Il est décidé de satisfaire à cette demande pour être utile à une Société correspondante dont le territoire a d'ailleurs partagé la fortune politique et l'histoire de la Savoie. Parmi les ouvrages reçus depuis la dernière séance. nous sommes heureux de mentionner une plaquette de l'infatigable travailleur qu'est M. le chanoine Bouchage, membre honoraire de notre Société, sur Les Repas funèbres en Savoie. Cet opuscule sera d'autant plus précieux qu'il fait le tableau des coutumes chrétiennes et fraternelles qui tendent à disparaître un peu partout dans la platitude et le prosaïsme de la vie. moderne. Sur la présentation de MM. Gros et Gorré, la Société reçoit au nombre de ses membres effectifs M. l'abbé Deschamps Alphonse, professeur de Sixième et d'Italien au Petit-Séminaire, dont les connaissances seront particulièrement utiles dans les relations avec les Sociétés savantes italiennes, et les correspondants italiens de la Société de Maurienne. L'excursion archéologique annuelle, déjà fixée à Avrieux, dans une séance précédente, revient à l'ordre du jour. On arrête la date du lundi 23 juillet. MM. Foderé, docteur, Freyre, curé d'Avrieux, et Pascal, instituteur en retraite, sont désignés membres de la commission chargée des détails pratiques de l'excursion, tandis que le Bureau de la Société en arrêtera avant le 30 juin le programme archéologique et informera par une circulaire tous les membres effectifs et honoraires. Le reste de la séance est consacré aux dernières pages du Mémoire du chanoine Truchet sur les étymologies mauriennaises. De Randens à Argentine, nous passons successivement à Epierre, La Chapelle et Les Chavannes; puis, dans le bassin de La Chambre, pour en arriver à Pontamafrey, Le Châtel et Hermillon. Malgré tout le mérite de ce travail, la Société décide cependant de surseoir à l'insertion dans son Bulletin, pour le soumettre à un nouvel examen, car les étymologies d'un certain nombre de noms de localités semblent obscures, aventurées, ou du moins incertaines. L'EXCURSION DE 1906 à Avrieux A la date fixée du Lundi 23 Juillet, une vingtaine de membres avaient répondu à l'appel de la Société. La plupart descendent du train à la gare de Modane; ce sont les membres qui résident à St-Jean ou dans les environs, MM. Truchet, président, Gros, vice-président, Gravier François, Gravier Alfred, Francoz, Deschamps, Albert, Taravel, Viannay, et Gorré, secrétaire. On se compte et l'on s'aperçoit avec plaisir de la présence de M. le chevalier d'Arcollières, secrétaire perpétuel de l'Académie de Savoie, et de M. l'abbé Tremey, de la Val d'Isère, qui apportent à la Société de Maurienne les sympathies des Sociétés voisines. Bientôt nous sommes rejoints par M. Pollien, de Termignon, et M. le docteur Foderé qui nous a devancés pour remplir ses fonctions de commissaire organisateur de l'excursion. Tandis que le Président est retenu à la gare par les préparatifs d'une voiture, le cortège archéologique se met en marche à pied, bravant la chaleur, et la curiosité des passants qui ne reconnaissent pas dans ses rangs des touristes ordinaires. Au pont de Loutraz, la caravane s'augmente de deux membres, M. le chanoine Demaison, curé de Modane, notre collègue, et M. le Docteur Demaison, médecin de la famille royale d'Italie, et membre honoraire de notre Société. Nous traversons l'Arc. Nous voici dans le quartier de Loutraz qui fait partie de la commune de Modane. Il y a quelques années, on avait découvert, non loin de Loutraz, près de la route qui mène au Bourget, un abri sous roche, sorte de cabane primitive contenant des couteaux en silex, du charbon, et le squelette d'une tête de cervus elaphus. M. Truchet, président de la Société, l'avait visitée et signalée à l'attention des archéologues et des touristes. Rien n'en subsiste maintenant, l'excavation ayant disparu par suite de la continuation des travaux d'exploitation des pierres de taille qui l'avaient fait découvrir. On continue la route; la chaleur devient plus intense, et la voiture présidentielle a bientôt fait de devancer la troupe plus modeste des archéologues à pied. Nous voici à l'entrée du Bourget, où quelques souvenirs historiques méritent notre attention. C'est d'abord la maison du mistral, ancien fonctionnaire des ducs de Savoie qui cumulait les attributions de percepteur et d'officier de police; malheureusement, une couche de mortier a recouvert les vieilles peintures qui en décoraient la façade, et si nous voulons en avoir quelque idée, ce n'est pas la maison elle-même qu'il nous faut regarder, mais une photographie qui en a été prise autrefois par notre président. Quelques pas plus loin, nous avons une maison protégée par un auvant, et ornée de fresques: c'est la maison des nobles Palluel. Ces peintures sont en deux |