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ET

LA SOCIÉTÉ DU XVIII SIÈCLE

PAR

M. CAPEFIGUE.

Quand la populace se mêle de raisonner,
"tout est perdu........ Si vous faisiez valoir
«< comme moi une terre, et si vous aviez des
charrues, vous seriez bien de mon avis... »
(Lettre de M. de Voltaire à M. Du-
milaville, du 1er avril 1766.)

Tome Quatrième.

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899.

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ET LA SOCIÉTÉ DU XVIII° SIÈCLE.

CHAPITRE PREMIER.

DERNIÈRE PÉRIODE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES SOUS LE DUC DE CHOISEUL.

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Situation de l'Europe. État de l'alliance de l'Autriche avec la maison de Bourbon. -Projets de mariage. — La Russie. Gouvernement de Catherine II. Ses rapports avec le parti philosophique. Correspondance. Frédéric de Prusse. Puissance morale de son nom. - - Première idée du partage de la Pologne.— Le comte Stanislas Poniatowsky. Alliance du Nord. Le roi

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de Danemarck à Paris. Le prince royal de Suède. Projet de révolution. Ambassade de M. de Vergennes à Constantinople. — L'Angleterre.—Sa situation morale et politique.-Georges III. -Ministère mixte.-Commencement de la question coloniale dans l'Amérique. Les Indes. Alliance méridionale. - L'Espagne. Naples. La Savoie. Idée d'un rapprochement par mariage. — Mode de travail de M. le duc de Choiseul.

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d'ambassadeurs.

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Ses choix

Les premiers commis des affaires étrangères.— Caractère de la diplomatie. - Cabinet particulier de Louis XV.

1768-1771.

Dans la première période qui suivit la paix de Fontainebleau, l'Europe se trouva tellement satisfaite d'avoir mis un terme à la guerre acharnée sur le

continent, aux colonies, sur le Rhin, le Danube, l'Elbe et l'Océan, qu'elle ne demanda plus qu'à se restreindre aux combinaisons d'une diplomatie pacifique. Des combats successifs, le choc des armées, des batailles navales avaient épuisé la sève et la vie des états; il en résulta donc naturellement dans les affaires une sorte d'atonie et de suspension de toutes les puissances vitales des cabinets et des peuples; on courut vers les bienfaits d'une paix si profondément souhaitée. Ce même esprit se trouvait partout en Europe; tous les états éprouvaient la même fatigue, parce que tous avaient pris part aux mêmes efforts; à Pétersbourg, à Vienne, à Berlin, à Londres comme à Paris, la guerre de Sept ans avait pour longtemps épuisé les ressources publiques 1.

L'origine de cette longue guerre avait été pour la France son alliance avec l'Autriche; les armées impériales de Marie-Thérèse avaient marché de concert avec les régiments du roi Louis XV dans une cause commune; les drapeaux élevés sur les deux camps s'étaient unis dans le combat. Quand la guerre fut finie, cette alliance devait-elle s'éteindre? Etait-elle une pensée politique, large, féconde, durable pendant des siècles, ou bien une nécessité instantanée ? Ceci était facile à décider. Le prince de Kaunitz et M. de Choiseul avaient

1 La dette publique de l'Angleterre s'était accrue pendant la guerre de Sept ans de 27 millions de liv. sterl. En France, cette guerre avait coûté 450 millions.

conçu l'alliance austro-française, comme un principe général de politique européenne, et la base désormais de leurs relations. Pour lui donner une sanction nouyelle, il fut question d'unir M. le dauphin, duc de Berry, enfant encore, avec une archiduchesse de la maison d'Autriche, prise dans cette foule de gracieuses princesses qui entouraient Marie-Thérèse. Depuis Louis XIII, on n'avait pas vu de reine de France choisie dans la maison d'Autriche; les rivalités avec cette vieille maison avaient été trop vives, trop profondes, pour que l'on songeât à s'unir par le mariage et par des alliances de famille; on ne s'était vu que sur les champs de bataille pour s'y heurter violemment. Les choses étaient depuis bien changées, et l'on revenait tout naturellement à une alliance de maison souveraine qui assurait la paix continentale, en permettant tous les efforts maritimes de la France dans une guerre contre l'Angleterre. L'idée de M. de Choiseul tendait à prendre son plus large développement, et parmi les instructions données à M. de Breteuil, ambassadeur de France à Vienne, il était spécialement recommandé de voir celle des archiduchesses qui par son âge, ses gouts pouvait le mieux convenir à M. le dauphin. L'Autriche n'était plus désormais considérée que comme un principe d'alliance 1.

1 On trouve encore dans les galeries de Versailles les portraits de toutes les petites archiduchesses qui entourent Marie-Thérèse.

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