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la nation la plus civilisée du monde peut off grand et de plus magnifique.

§ 1101. Considérons en particulier chacun renfermées dans la voyelle e muet. Par l'épit appliquée à cette voyelle, on ne veut pas dire qu' pas. La nature de cette voyelle ne consiste q propriété essentielle d'être voix ou son. Si el point, si elle ne donne aucun son, elle ne sera si elle parle, quoique peu, elle ne sera pas mu que le muet ne parle ni peu ni point: et si l'on le mot peu on entend un son faible de l'e, al plus un son muet, mais plutôt un son faible.

A la rigueur donc, on n'entend et on ne do par e muet qu'un son obscur et vague de cette

S1102. Entre les sept principales voyelles fra seul semble capable de devenir muet, c'est-à-di vague, lorsqu'on veut en affaiblir le son. Les i, o, u, ou, eu gardent toujours leur son na toute sa pureté. Mais qu'on fasse ici une fort curieuse : c'est que si l'on veut pousser jus l'affaiblissement de ces voyelles, il n'en rés des sons tout-à-fait semblables à l'e muet; et d voyelles, il s'en formera une huitième qu'on muet, qu'on pourrait désigner par un autre n un caractère qui lui serait propre. C'est ainsi fiant sur les voyelles, elles deviennent plus pr plus vagues lorsqu'on descend jusqu'aux dern de la gamme il semble alors que la voix se confonde avec l'idée de l'e muet. Cette gradatio la nature; et elle peut avoir lieu dans la voix parle, soit qu'elle chante.

Et voilà peut-être la raison pour laquelle u

de peut offrir de plus

lier chacune des idées
. Par l'épithète muet,
pas dire qu'elle ne parle
: consiste que dans la
u son. Si elle ne parle
elle ne sera plus rien :
sera pas muette, puis-
et si l'on dit que par
e de l'e, alors l'e n'est
son faible.

et on ne doit entendre
que de cette voyelle.
s voyelles françaises, l'é
t, c'est-à-dire obscur et
e son. Les voyelles a,
eur son naturel dans
e ici une observation
pousser jusqu'au bout
il n'en résultera que
muet; et de toutes ces
ième qu'on appelle e
un autre nom et par
C'est ainsi qu'en sol-
ent plus profondes et
u'aux derniers degrés
a voix se perde et se
te gradation est dans
ans la voix soit qu'elle
laquelle une grande

partie des mots qui, en italien, sont terminés en a, o, i, u, se terminent en français par un e muet. Les anciens Français, pour conserver l'énergie de leurs accens, voulurent affaiblir le son de ces voyelles parasites; et par suite de cet affaiblissement de son, elles se sont converties insensiblement en une autre voyelle appelée e muet.

S 1103. Distinguons d'abord deux sortes d'e muet : l'e muet soutenu d'une consonne, comme dans les mots Rome, gloire, reine, table; et l'e isolé sans le soutien d'aucune articulation, comme dans les mots vie, ravie, tyrannie, année, patrie, jolie, joie, et en d'autres mots.

Il semble, dit Marmontel, que les e de cette seconde espèce ne se prononcent pas ; ils ne font aucun nombre: leur prononciation serait désagréable. C'est pourquoi les Français, toujours attentifs à ce que leur langue soit .épurée de tous les sons qui blessent la délicatesse de l'oreille, ont eu soin, en de pareils cas, de placer après cet e une autre voyelle qui l'élide, comme dans les mots vie active, année abondante, joie extréme, etc.

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vouera,

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Souvent, dit le même auteur on supprime l'e muet parce qu'il altère la mesure si on ne le compte pas, ou qu'il affaiblit le nombre et le sentiment de la cadence, si on le compte pour une syllable. Ainsi, l'e d'assiduement, d'ingénuement, d'enjouement, d'effraiera, d'ade gaieté, se retranche, parce qu'il n'offrirait pas à l'oreille un tems assez marqué. On voit donc le que son de ces sortes d'e muets isolés, qu'on croit désagréables, n'est sensible dans un petit nombre de mots; et quand même le nombre en serait grand, on voit qu'il est facile d'en éviter complètement la difformité dans la prose, et au milieu, ainsi qu'à la fin des vers, soit par l'élision, soit en s'abstenant, autant que

que

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possible, d'en faire usage, soit en ne le pronom

Il n'en est pas de même des e muets de l espèce. Appuyés d'une consonne qui les p avec laquelle ils font une articulation et un ils donnent un son agréable, semblable à dernières consonnes d des mots tronchi des It. que favor, amor, egual, sarem, la man, daran semblable à celui des dernières consonnes des amabar, amabam, amas, amat, amatur, etc évident, comme je l'ai observé ailleurs, et c le monde en convient, que ces consonnes n jamais donner une articulation sans le secours c'est-à-dire, d'une voyelle qui les suive. On n prononcer 6 sans dire ba, ou be, ou bi, ou bo si l'on ne veut pas déterminer le son de cett en la joignant à l'une de ces voyelles, on pra avec l'e muet, qui n'est au fond qu'une huitiè d'un son vague, sourd et indéterminé. Cette v de la nature même des articulations; c'est le donne à l'effet de la dernière ondulation, ou trémoussement de l'air sonore ; c'est le dern lement que le nerf auditif reçoit de cet air; près le scheva des Hébreux, comme l'observe teurs de la Grammaire de Port-Royal.

$ 1104. On pourrait me contester la re ci-dessus établie, sur le motif que ces e muets et des Latins ne sont presque rien, et qu'ils ne.

(1) En Sicile, à Naples, à Rome, à Florence, j'ai enter ces consonnes finales des mots latins comme si l'on pronone amábame, amature, dominuse, etc. On prolongeait c point qu'il se convertissait en e clair. r. Mais cette prononciati n'est pas suivie par tous les savans d'Italie; elle est même très-ridicule. Néanmoins cela prouve avec évidence que finales gardent après elles une voyelle qui est l'e muet.

on,

pas

Et

nne

be

elle

maît

'on

nier

an

peu

au

nce

ens

une

oncer

près

t au muet

vis,

nnes

que

italiens sont bien loin d'être contraires à la e muets des mots féminins français jouissent moins peuvent jouir, de la même préro comme nous le dirons ci-après, on peut muets des Français tous les degrés de quan veut; et on peut même les anéantir.

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§ 1105. Je ne peux en effet concevoir co rait possible que le son de ces e qui est si nat semblable à la dernière vibration des corps s une harmonie légère et agréable; ce son qu dit l'abbé d'Olivet, a été imaginé par les F adoucir la rudesse de leur langue naissante 5 outre la variété, une douceur inexprimable je ne peux concevoir, dis-je, comment il s que ce même son pût être contraire à l'harn mélodie, et conséquemment à la bonne mus gage en prose ne plaît à l'oreille que par une turelle, qui est la source de toute musique: dicendo quidam cantus. (Cic.) Serai-je donc vouer que cet e qui contribue au chant d est contraire au chant de l'art ?

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Serait-il possible qu'une langue si douce dans la se trouve réellement úne espèce de chant, ne fût pa de produire des vers encore plus doux, par le s tacle de l'e muet ? Et si elle est capable de les p comme on le voit en effet dans les ouvrages poëtes; serait-il possible qu'une voyelle qui con la mélodie des vers, fût, par un phénomène e naire, rebelle à la mélodie du chant?

Je ferai observer aux SS 11111 que les mots tro très-favorables aux cadences de la musique : cet devrait nous porter à croire que les e muets son bles à la musique, parce qu'ils rapprochent piani des mots tronchi; car la syllabe finale qu'ils peut se considérer comme presque nulle. Qu'on à fond cette vérité, énoncée ici en passant, et 1 qu'elle peut contribuer à plusieurs découver utiles aux beaux-arts.

§ 1106. Je veux donner une idée plus préc muets, d'après l'autorité des Académiciens leur véritable pron faire voir pour ne diffère pas de l'e qui se fait sentir après la p tion des consonnes finales des mots italiens (§ 1

M. Duclos, dans ses Remarques sur la G raisonnée, en établissant la distinction entre les réelles et les syllabes d'usage, démontre que t muets qui accompagnent nécessairement les o finales des mots, forment une syllabe réelle, qu e ne soient point écrits; et que les e muets écrit après les consonnes finales, font une syllabe de valeur, et se prononcent de même que celle du cas. Ce principe est conforme à celui de l'abl vet qui, dans son Traité de la Prosodie, pag. tend que « l'e muet, écrit ou non, ne fait dans

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