Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

l'Est un peu Sud de Trachis. Vers Trachis Ouest le passage se rétrécit et n'a plus qu'un demi-plèthre, environ huit toises. Vers le bourg d'Alpènes (Est-Sud), derrière les Thermopyles, il n'y a d'espace que pour passer une voiture; et au-dessus des Thermopyles, vers la rivière de Phénix, ce défilé n'a aussi de largeur que pour une voiture, c'est-à-dire, huit pieds.

Hérodote nous apprend lui-même l'étymologie de ce nom. Les Phocidiens, pour avoir une barrière contre les Thessaliens, leurs implacables ennemis, bâtirent une muraille dans ce passage, qui étoit l'unique voie par où l'on pût passer de Thessalie en Phocide. Ils laissèrent quelques ouvertures dans cette muraille. Elles furent appelées α, portes; et à cause de quelques bains chauds qui se trouvoient aux environs, on ajouta depμai, et de ces deux mots on fit celui de Opμóñuλα, Thermopyles, comme qui diroit portes des eaux chaudes, Herod. lib. v11, §. CLXXVI

et CLXXVII.

THESPIES ou THESPIE, ville au pied (1) Sud vers Est du mont Hélicon, au Sud-Ouest de Thèbes, à l'Ouest un peu Nord de Platées, et à l'Est d'Ascra. Pline nous (2) apprend que c'étoit une ville libre. Son nom moderne est Neocorio, selon M. d'Anville; mais il auroit dû écrire ce mot Néochori, avec le Père Hardouin : cependant Mélétius dit qu'elle s'appelle (3) actuellement Cacosi. Herodot. lib. VIII, S. L.

THESPIENS, habitans de Thespie.

THESPROTIE, contrée de l'Epire d'une grande étendue. Elle comprenoit au Sud-Est les Cassopéens et la Molosside, et avoit pour bornes de ce côté les Ampraciates et le golfe d'Ampracie ou d'Ambracie; au Nord-Ouest elle

[ocr errors]

(1) Pausan. Boeotic. seu lib. ix, cap. xxv1, pag. 761.
(2) Plin. lib. IV, cap. vII, tom. 1, pag. 197, lin. 9.
(3) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 344, col. 1.

renfermoit la Chaonie et même l'Orestiade, puisque la ville de Thronium, qui n'étoit pas éloignée d'Apollonie, étoit en Thesprotie, comme le dit (1) Pausanias. Les Cassopéens, la Molosside, la Chaonie et l'Orestiade ayant été dans la suite retranchés de la Thesprotie, ce pays eut des bornes beaucoup plus étroites. Il étoit arrosé par trois fleuves, qui sont de l'Ouest à l'Est, le Thyamis, le Cocyte et l'Achéron. Ces deux derniers (2) se jettent dans le lac Achérusia près de Cichyros, et de-là dans la mer. Homère (3) ayant vu dans ses voyages ces deux fleuves, dont l'eau est désagréable, sur-tout celle du Cocyte, les plaça dans sa Description des Enfers. Les autres Poètes l'ont imité en cela, comme en une infinité d'autres choses.

La ville de Dodone, célèbre par son oracle, en étoit la principale ville. Les premiers Pélasges ayant été chassés de la Thessalie 1,726 ans avant notre ère par une autre horde de Pélasges, s'établirent à Dodone et dans son territoire, et lui donnèrent le nom de Pélasgie, qu'elle ne conserva pas long-temps.

THESPROTIENS, habitans de la Thesprotie.

THESSALIE, contrée de la Grèce, qui du temps d'Hérodote avoit (4) à l'Est le golfe Therméen, la mer Egée, et les monts Ossa et Pélion; au Nord elle étoit bornée par le mont Olympe, qui commence vers le golfe Therméen, et s'étend fort loin vers l'Ouest; à l'Ouest le Pinde; au Sud l'Othrys et l'Eta. On divisoit la Thessalie en cinq parties, en Histiæotide, Pélasgiotide, Thessaliotide, Phthiotide et Perrhæbie. L'Histiæotide et la Pélasgiotide étoient dans le voisinage du Pénée, la première vers le haut, la seconde vers le bas. La Thessaliotide est plus au Midi, ainsi que

(1) Pausan. Eliacor. prior, seu lib. v, cap. xxII, pag. 435. (2) Strab. lib. VII, pag. 499, B; Pausan. Attic. seu lib.

cap. XVII, pag. 40.

(3) Pausan. ibid.

[ocr errors]

(4) Herodot. lib. I, §. LVI et LVII; lih. VII, §. cxxviii et cxxix,

la Phthiotide, qui s'étend à l'Est vers la mer. La Perrhæbie est près des montagnes vers le Nord; elle faisoit anciennement une partie de l'Histiæotide. La partie maritime de la Pélasgiotide fut depuis une contrée particulière, connue sous le nom de Magnésie. Ce pays (1) changea souvent de nom, suivant les différens peuples qui l'habitèrent et les différens Princes qui le gouvernèrent. On l'appela Hæmonia, Pelasgicum Argos, Hellade, Thessalia, Argeia ou Argia, Dryopis, &c.

THESSALIENS, habitans de la Thessalie. La cavalerie Thessaliène étoit renommée, parce que la Thessalie abondoit en pâturages et en bons chevaux. Le fameux Bucéphale étoit de Thessalie. Les Thessaliens étoient naturellement perfides, et n'ont jamais démenti leur caractère: une trahison s'appeloit ordinairement un tour de Thessalien; et pour désigner de la fausse monnoie, on disoit monnoie de Thessalie. Les Thessaliens passoient pour être habiles en magie. Voyez Apulée dans ses Métamorphoses.

THESSALIOTIDE (la) est toute au Sud du Pénée; sa partie Ouest est au Sud de l'Histiæotide, bornée au Sud par le Pinde. Cette partie est petite et rétrécie entre l'Histiæotide Nord et le Pinde Sud; sa partie Est s'élargit du Sud au Nord, et s'enfonce vers le Sud dans l'Hellade, entre les Dryopes Ouest et la Trachinie Est : elle est bornée au Sud par le mont Eta, qui est une chaîne de montagnes qui s'étendent de l'Ouest à l'Est, jusqu'au golfe Maliaque, au Sud du Sperchius, et même au Sud de l'Asope: elle est bornée à l'Est par la Phthiotide.

THESTÉ, fontaine de Libye, près d'Irasa, où les Cyrénéens battirent les Egyptiens. Cette fontaine traverse ensuite la Cyrénaïque, et peut-être est-ce le même ruisseau que les Cyrénéens nommoient Cyré. On peut cependant d'autant moins l'assurer, que la Cyrénaïque étoit arrosée

(1) Plin. lib. iv, cap. VII, pag. 188, lin. 16.

d'un grand nombre de ruisseaux. Voyez ma traduction, livre IV, S. CLVIII et CLIX, et note 286.

[ocr errors]

THMUIS, ville considérable d'Egypte dans le Delta sur le bord d'un des canaux qui entrecoupoient l'Egypte; mais non sur les bords de l'une des sept principales branches du Nil. On s'y rendoit par mer, et Titus s'étant (1) embarqué à Nicopolis y aborda. Elle étoit entre (2) Tanis et Cyno ou Cynopolis, à soixante-six milles de Péluse, quarante-quatre milles d'Héracléopolis Parva, vingt-deux milles de Tanis et vingt-cinq milles de Cyno. Thmuis signifie en langue Egyptiène un bouc. C'est ce que nous apprend Saint Jérôme: Urbes quoque apud eos (Ægyptios) ex animalium vocabulis nuncupantur, Leonto, Cyno, Lyco, Busiris, Thmuis quod interpretatur hircus. Hieronym. adversùs Jovin. lib. 11, cap. vi. M. d'Anville prétend que son nom actuel (3) est Tmaié. Elle a donné son nom au nome Thmuites. Hérodote ne parle que de son nome lib. 11, S. CLXVI.

[ocr errors]

THORIQUE (4), ville ou bourg de l'Attique, au Nord du promontoire Sunium, avec un promontoire de même nom, peu éloignée de l'île Macris, ou d'Hélène, sur la côte orientale de l'Attique, au Sud de Prasies. Elle étoit de la tribu (5) Acamantide. Pline dit (6) que ce lieu étoit riche en émeraudes et en mines d'argent.. Son, nom actuel est Thorico. Herodot. lib. IV, S. XCIX.

THORNAX, montagne du Péloponnèse, en Laconie, au Nord très-peu Est de Sparte, et à l'Est un peu Sud du nont Olympe. Pausanias dit (7) que lorsque Jupiter se

) Joseph. de Bello Jud. lib. rv, cap. xi, pag. 313.

Antonini Itinerar. pag. 152 et 153..

(4

Mémoires sur l'Egypte Ancienne et Moderne, pag. 91.
(Stephan. Byzant. Strab. lib. ix, pag. 611.

(6)

sych. Harpocr. Schol. Soph. ad Ed. Col. vers. 1595.
lib. xxxvii, cap. v, pag. 775, lin. 23.

(7) F

an. Corinth. sive lib. u, cap, xxxvi, pag. 196 et 197

fut métamorphosé en coucou sur cette montagne, elle prit le nom de Coccygion, du mot grec Kóxxvž, un coucou. On y voyoit un temple de Jupiter, et au bas un autre qu'on croyoit consacré à Apollon, et qui n'avoit ni toît, ni porte, ni statue. Herodot. lib. 1, §. LXIX.

[ocr errors]

THRACE (la), pays de l'Europe, d'une vaste étendue, resserré, depuis le siècle d'Hérodote, dans des bornes assez étroites par les conquêtes des Macédoniens. Ses limites au Nord étoient l'Ister, au Nord-Est le même fleuve vers son embouchure dans le Pont-Euxin. Au Sud-Est elle est bornée par la Propontide, au Sud par l'Hellespont et la mer Egée, à l'Est par le Pont-Euxin, et à l'Ouest par la Mygdonie, la Macédoine, la Pélagonie, le mont Boras, et en avançant vers le Nord par l'Illyrie, puisqu'elle renferme le pays des Triballes. Thucydides la resserre beaucoup du côté de la Mygdonie et des sources de l'Echidore, parce qu'il étend la Macédoine jusqu'au fleuve Strymon.

Ses principales montagnes sont le mont Hæmus, qui aboutit à l'Est au Pont-Euxin, et à l'Ouest au mont Scomius. Hérodote ne parle pas de cette dernière montagne; mais Thucydides (1) en fait mention. Elle étoit contigue au mont Rhodope, et c'est vraisemblablement par cette raison que notre Historien n'en a point parlé, parce qu'il la comprenoit sous ce nom. Il y a aussi le mont Pangée, qui aboutit à la mer près d'Abdères, et renferme les Pières, le pays nommé Phyllis, les Dobères, les Peoples, et se joint au mont Scomius dans le pays des Agrianes; et le mont Orbélus, ou plutôt deux montagnes de ce nom, dont j'ai parlé à l'article ORBÉLUS.

Ses principales rivières sont l'Ister, l'Atlas, le Tibisi l'Athrys, le Noès, l'Artanès, le Cios ou Œscus, l'Angrus Brongus, l'Artiscus, &c. J'ai dit à l'article BRONGUE Peucer conjecturoit que ce fleuve étoit la Save. Ce fle

(1) Thucydid. lib. 11, §. xcvII.

en

« VorigeDoorgaan »