Périple l'ancienne Achaïe, avoit été fondée par des Orcho- méniens, qui (1), voulant retourner dans leur patrie après la guerre de Troie, s'égarèrent sur ces parages. Appien (2) raconte qu'ils étoient Achéens, et sur le reste il s'accorde avec Strabon. Son opinion paroît la plus vraisemblable, वै moins qu'on ne suppose que du temps de la guerre de Troie l'Achaïe ne fût beaucoup plus étendue qu'elle ne l'a été depuis. Quoi qu'il en soit, Hérodote ne parle pas de cette Achaïe.
ACHAÏE DU PÉLOPONNESE étoit un pays situé au
nord de l'Elide, sur le golfe Corinthiaque, se terminantà la
Sicyonie. Ce pays s'appeloit auparavant Ægialée, du mot
grec 'Arylands, littus, ora maritima, à cause de sa situa-
tion; elle fut ensuite nommée Ionie, par les Ioniens qui
vinrent s'y établir ce nom fut enfin changé en celui
d'Achaïe par les Achæens. Herodot. lib.1, cxLv.
ACHAÏE, pays de la Phthiotide, ou plutôt le même
que la Phthiotide, dont c'étoit l'ancien nom qu'il conser-
voit encore quelquefois. Il s'étendoit depuis et compris la
ville de Mélitea ou Mélitia jusqu'au golfe Maliaque et
Pagases. Thèbes et Alos étoient de la Phthiotide, que (3)
Strabon nomme Achaïe. Mélitæa en faisoit aussi partie.
Thucydides (4) dit, ils vinrent à Mélitia de l'Achaïe, c'est-à-
dire, ville de l'Achaïe. Polybe après avoir avancé que
Phoxidas (5) étoit de Mélitæa, ajoute peu après (6)
Phoxidas l'Achéen. Herod. lib. vII, §. CLXXXV; ib. §. cxcvi. ACHARNES, bourgade de l'Attique, de la tribu Enéide, éloignée (7) de 60 stades de la ville d'Athènes.
ACHARNIENS, habitans d'Acharnes. J'ai rétabli ca nom dans Hérodote, au lieu d'Acarnaniens, qu'on y lisoit auparavant. Voyez ma traduction d'Hérodote, liv. 1, §. LXII, note 158.
ACHÉENS, peuple de la Phthiotide. Alos (1) étoit une de leurs villes. Hérodote les nomme (2) Achéens de la Phthiotide, afin de les distinguer des Achæens du Pélo- ponnèse. Voyez Achaïe.
ACHELOUS, fleuve d'Etolie; il prend (3) sa source dans le mont Pindus en Thessalie, traverse la Dolopie, puis coulant vers le sud un peu ouest, il passe à quelque distance d'Argos Amphilochium, longe l'Acarnanie et la sépare de l'Etolie; et enfin se jette dans la mer vis-à-vis des îles Echinades; on l'appeloit anciennement Thoas. It porte aujourd'hui le nom d'Aspro - Potamo, on fleuve Blanc, pos signifiant blanc chez les Grecs modernes.
ACHÉMÉNIDES, Tribu ou famille particulière de Perse, de laquelle étoient les rois Perséides; c'est-à-dire, descendus de Persès (4) ou Persée. Cette famille devint non-seulement très-illustre par les rois qu'elle donna aux Perses, mais encore très-nombreuse; de sorte qu'elle occu- poit une bonne partie du pays des Pasargades. Ex Indiâ, dit (5) Solin, revertentes ab Azario Carmaniæ flumine septentriones primùm vident. Achaemenides in hoc tractu sedes fecerunt. Voyez aussi Etienne de Byzance.
ACHÉRON, rivière de la Thesprotie, petit pays de l'Epire. Elle est dans le (6) voisinage du Cocyte, et toutes deux se jettent dans le lac ou marais Achérusia (7), et
(1) Stephan. Byzant. voc. Aλ05. (2) Herodot. lib. vII, §. CXXXII. (5) Strab. lib. x, pag. 690. (4) Herodot. 1, §. CXXV. (5) Solin. cap. civ, pag. 61.
(6) Pausan. Attic. sive lib. 1, cap. xvi, pag. 40.
(7) Strab. lib. vii, pag. 499, B.
de-là dans la mer au port Glycys. Homère (1) ayant vu
dans ses voyages ces deux fleuves, dont l'eau n'est nulle-
ment belle, sur - tout celle du Cocyte, les a mis dans sa
description des Enfers; les autres Poètes l'ont suivi en cela,
comme en une infinité d'autres choses; ce qu'un certain
peintre, nommé Galaton, avoit parfaitement exprimé
(quoique d'une façon dégoûtante) en représentant Homère
qui vomissoit, et les autres Poètes qui avaloient ce qu'il
avoit vomi. Son nom actuel est Calamas, selon (2) Mé-
létius.
ACHILLEIUM, ville située près (3) du tombeau
d'Achilles, à une petite distance du promontoire Sigée. Ce fut à la vue, et près (4) de ce tombeau, qu'Alexandre le Grand versa des pleurs en faisant réflexion qu'Achilles avoit eu le bonheur de trouver un Homère pour immor- taliser ses exploits. Cette ville avoit été bâtie par les Mytiléniens (5) auxquels elle servoit de place d'armes; elle fut détruite et rebâtie ensuite par les Athéniens sur le havre où les vaisseaux d'Achilles avoient abordé.
Cellarius dit qu'on doute que la ville d'Achilleium fût différente de celle de Sigée. Il me semble qu'on n'en doit point douter; car Achilleium, dit (6) Hérodote, servoit de place d'armes aux Mytiléniens pour faire la guerre aux Athéniens, qui s'étoient emparés de Sigée.
ACRÆPHIA, ville de Béotie, située (7) sur le mont Ptoon, vers le bord est - nord du lac Copaïs, entre ce bord et Anthédon. Elle fut fondée (8) ou par Athamas,
(2) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 308, col. 2.
(3) Plin. lib. v, cap. xxx, pag. 282.
(4) Cicero pro Archiâ Poetâ, §. x.
(5) Plin. loco laudato. Herod. lib. v, §. XCIV.
(6) Herodot. lib. v, §. xciv.
(7) Pausan. Boot. sive lib. ix, cap. xxiii, pag. 755,
ou par Acræpheus, fils d'Apollon. Pausanias la nomme (1) Acræphnium.
ACRAGAS, ville de Sicile. Voyez AGRIGENTE.
ACROTHOON, ou Acrothoos, ville située vers le pro- montoire de la presqu'île du mont Athos. Elle étoit (2) sur une des cimes de la montagne. Pline et Pomponius (3) Méla disent que ses habitans vivoient plus long-temps de moitié qu'on ne vivoit ailleurs; ce qui faisoit que Grecs les appeloient Macrobiens, et les Latins Longævi. Cette ville n'existoit plus du temps de Pomponius Méla, ni de celui de Pline.
ACROTHOON, promontoire de la presqu'île du mont Athos, qui étoit à sa pointe est. Il s'appeloit ainsi, parce ́ que c'étoit l'extrémité, ou la pointe la plus orientale et la plus haute de la presqu'île du mont Athos, à l'opposite de l'île de Lemnos. Acroathos est composé d'expos, qui signifie summus, et d''Aews, le nom de la montagne.
ADRAMYTTIUM, voyez Atramyttium. J'ai toujours mis Atramyttium, parce qu'on trouve ce mot écrit de la sorte, non-seulement dans la nouvelle édition d'Hérodote, mais encore dans (4) Thucydides et son Scholiaste, et en plusieurs passages de Strabon, qu'on pourra trouver au moyen de l'index de cet Auteur.
ADRIAS, ou Adria, étoit une ville d'Italie, située dans le pays que nous appelons aujourd'hui le Polésin de Rovigo. Les Latins l'appeloient Atria. Elle étoit sur le Tartarus ou Atrianus, rivière qui est entre l'Athésis (aujourd'hui. l'Adige) et le bras nord de l'Eridan ou le Pô. On dit qu'elle a donné son nom à tout le bras de mer, que l'on a appelé mer ou golfe Adriatique, ou simplement Adrias. Il n'y a plus que quelques restes de cette grande ville : elle a été si
(1) Pausan. loco laudato.
(2) Plin. lib. vIII, cap. x, pag. 202.
(3) Pompon. Mela. lib. I, cap. II, pag. 155. (4) Thucyd. lib. v, §. 1.
ravagée par les inondations, qu'elle n'est plus guère habitée
que par des pêcheurs.
ADRIATIQUE (la mer) est le bras de mer qui baigne
cette partie de l'Italie, qui s'étend du nord au sud-est : c'est aujourd'hui le golfe de Venise. Cette mer s'appeloit anciennement mer Cronienne, c'est-à-dire, mer de Cronos, ou Saturne, parce que Saturne en avoit habité les côtes.
ADYRMACHIDES, peuple de Libye, qui s'étend
depuis l'Egypte jusqu'au port de Plunos, c'est-à-dire,
jusqu'aux Giligammes, à l'ouest des villes de Maréa et
d'Apis. Les Grecs s'emparèrent dans la suite de leur pays,
et les repoussèrent dans l'intérieur des terres. Ils occu-
pèrent alors la partie méridionale (1) de la Libye, après
les Buzes et les Ogdæmi. Ptolémée les nomme Adyrma-
chites, mais Hérodote, (2) Pline et (3) Silius Italicus les
appelant Adyrmachides, il paroît qu'il faut réformer,
d'après ces autorités, le texte de Ptolémée. M. d'Anville
a eu dans sa carte plus d'égard à la position que leur donne
Ptolémée qu'à celle que leur assignent les autres Auteurs.
Herodot. lib. IV, §. CLXVIII.
ÆA, ville de la Colchide, située près du Phase, au (4)
confluent de l'Hippos et du Cyanéos, deux grandes rivières qui viennent de différens côtés (l'Hippos du nord, et le Cyanéos du sud), et qui se déchargent dans le Phase. Pline place cette ville à quinze milles de la mer, et le Géographe Etienne de Byzance, à trois cents stades. Le récit d'Apollonius de Rhodes (5) prouve que Pline a raison, Cette ville étoit si célèbre qu'elle donnoit son nom à toute la Colchide. Son territoire abondoit en mines d'or, d'ar- `gent et d'autres métaux ; ce qui donna occasion au voyage
(1) Ptolemæi Geogr. lib. iv, cap. v, pag. 121.
(2) Plin. Hist. Nat. lib. v, cap. vi, tom. 1, pag. 251.
(3) Sil. Ital. lib. 11, vers. 279.
(4) Plin. lib. vi, cap. iv, tom. 1, pag. 304, lin. 16.
(5) Apollon. Rhod. lib. II, vers. 213.
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