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1690, il répara cette oisiveté involontaire par la prise de Mons en 1691, de Namur en 1692; par le siége de Charleroi en 1693; par la défense de la Basse-Bretagne contre les desseins des Anglais, en 1694 ct 1695; enfin par le siége d'Ath en 1697. La succession d'Espagne ayant fait renaître la guerre, il était à Namur en 1703 lorsqu'il reçut le bâton de maréchal de France. Il prit à la fin de cette année le Vieux-Brisach, et mourut en 1707, d'une fluxion de poitrine, à 74 ans, après avoir travaillé à 300 places anciennes, et en avoir construit 33 nouvelles; et après s'être trouvé à 140 actions de vigueur et avoir conduit 53 siéges. Le maréchal de Vauban était un ancien Romain sous les traits d'un Français. Sujet plein de fidélité et nullement courtisan, il aimait mieux servir que plaire. Il méprisait cette politesse superficielle, qui couvre souvent tant de dureté; mais sa bonté, son humanité, sa libéralité, lui composaient une autre politesse plus rare, qui était dans son cœur. Dans tous ses voyages, il s'informait avec soin de tous les détails de l'agriculture et du commerce. Il avait recueilli le prodigieux nombre d'idées qui s'étaient présentées à son esprit pour le bien public. De toutes ces différentes vues, il avait composé 12 gros volumes manuscrits, qu'il intitula ses Oisivetés. Fortifications, détail des places, discipline militaire, campemens, manœuvres, courses par mer en temps de guerre, finances, culture des forêts, colonies françaises, il embrasse tout; mais ses vues ne sont pas toutes praticables. L'académie des sciences se l'associa en 1699 comme un homme qui ferait autant d'honneur à son corps qu'il en faisait à la France. Outre les

Oisivetés, il y a encore plusieurs ouvrages qu'il a faits, ou qu'on lui attribue, ou que l'on dit avoir été composés sur ses idées. 1o Manière de fortifier, par M. de Vauban, mise en ordre par M. le chevalier de Cambrai, Amsterdam, 1689 et 1692, in-8° et in-12.-Paris, in-8°, sous ce titre : l'Ingénieur français.... Hébert, professeur de mathématiques, a joint ses notes à cet ouvrage. Coignard le réimprima à Paris en 1691, in-12, avec les notes de l'abbé du Fay. Cette édition fut contrefaite à Amsterdam, en 1702 et 1727, en 2 vol. in-4°. 2° Nouveau Traité dé l'attaque et de la défense des places, suivant le système de M. de Vauban, par M. Desprez de SaintSavin, Paris, 1736, in-8°, excellent. 3o Essais sur la fortification, par M. de Vauban; Paris, 1740, in-12. Ceux qui ont considéré cet homme célèbre comme l'inventeur de la fortification moderne, ne font pas attention au grand nombre de places très-antérieurement construites selon les mêmes idées en général, plus fortes dans leur simplicité et leur petit nombre de très-solides ouvrages (telles que la citadelle d'Anvers), que des forteresses d'une défense plus vaste et plus compliquée. 4° Projet d'une dime royale, supprimant la taille, les aides, les décimes du clergé, et tous les autres impôts. Projet romanesque qui a paru inexécutable, et contraire à plus d'un principe, Rouen, 1707, in-4°. 5o Le Testament politique de M. de Vauban, imprimé en 1708, in-12, est de Pierre le Pesant, sieur de Bois-Guillebert, lieutenant-général au bailliage de Rouen, mort en 1714. Cet écrit avait d'abord paru sous le titre de Détail de la France.

PRESTRE (Antoine le ), pa

rent du précédent, après s'être signalé en 1703 au siége de Brisach, et en 1714 à celui de Barcelone, fut fait lieutenant-général, et obtint l'érection de sa terre de SaintSernin en comté, sous le nom de Vauban. Il mourut dans son gouvernement de Béthune, en 1731, à 77 ans. Il avait alors 58 ans de service. Il s'était trouvé à 44 siéges, et avait reçu 16 blessures considérables.

PRÉTEXTAT (saint), évêque de Rouen, craignant les suites d'un commerce scandaleux, maria en 576 Mérovée, fils de Childéric, avec Brunehaut sa tante, persuadé que le cas était assez pressant pour autoriser une telle dispense; mais le concile de Paris en 577 en jugea tout autrement, et le condamna; le roi l'exila dans une petite île de la Basse-Normandie. Quelques auteurs prétendent que Prétextat ne donna pas cette dispense; mais que le mariage s'étant fait à Rouen, il parut être en faute. En tout cas la dispense était nulle, puisque les évêques ne peuvent dispenser à volonté dans les lois de l'église universelle; et c'est vainement que quelques novateurs ont cité cet exemple pour renverser les règles établies: car si la dispense a été donnée, Prétextat en a été puni; et ce n'est pas par le délit, mais par la punition qu'il faut juger des principes alors reçus dans l'église. On peut voir sur cette matière divers Traités, publiés dans ces dernières années. Véritable état du différend élevé entre le nonce apostolique résident à Cologne, et les trois électeurs ecclésiastiques, 1787. Coup d'œil sur le congrès d'Ems, 1787. Réflexions sur les 73 art. du pro Memoria de l'archevéque de Cologne, 1788. (Voyez COLLET.) Prétextat, de retour dans son dio

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cèse, continua de veiller avec soin à la garde de son troupeau. Il tâcha par ses exhortations d'ouvrir les yeux à Frédégonde sur l'énormité de ses crimes; mais cette princesse, au lieu de profiter de ses exhortations, le fit assassiner le 25 février 588.

PRETI (Matthieu). Voyez CALABROIS.

PRETI (Jérôme ), natif de Toscane, mort à Barcelone en 1626, s'est fait un nom parmi les poëtes d'Italie. De toutes les poésies de son recueil, imprimé en 1666, in-12, la pièce dont on fait le plus de cas, est l'idylle de Salmacis.

PREVOST D'EXMES (A. le), naquit à Caen le 29 septembre 1729. Il passa en Lorraine, et entra dans les gardes du corps de Stanislas, roi de Pologne. Il cultivait les lettres avec succès, et se fit connaître par une Ode qui obtint une mention honorable à l'académie de Nancy. Il donna aussi quelques comédies, qui furent bien reçues du public. Encouragé par ces essais, il quitta le service pour se fixer à Paris, et donna aux Italiens les Thessaliennes. Peu de temps après, il obtint une place qui réparait en partie la perte de sa fortune, qu'avaient engloutie plusieurs faillites. La révolution le priva de cette seule ressource, et le plongea dans la plus affreuse misère. Naturellement timide, et n'osant confier sa détresse à ses plus chers amis, il se vit contraint, en 1793, de se retirer à l'hospice de la Charité, à Paris, où il mourut vers 1799. Il a laissé : 1° Les trois Rivaux, opéra comique; la nouvelle Réconciliation, comédie en un acte, jouée sur le théâtre de Lunéville; les Thessaliennes, comédie en 3 actes, 1752. 2° Rosel, ou l'Homme heureux. On trouve dans cet ouvrage, d'ail

leurs très bien écrit, de sages conseils qu'un père donne à son fils. 3° Vies de Lulli et de Julienle-Roi, insérées dans le Nécrologe des hommes de lettres. 4° Elémens du Parnasse, qu'il rédigea pendant plusieurs années. 5° Trésor de la littérature étrangère, qui eut beaucoup de succès, et dont on aurait souhaité la continuation. Le Prevost a travaillé au Journal des spectacles, et fait les paroles des oratorios pour les concerts spirituels. Il avait laissé manuscrite une Histoire de la dernière guerre (1779) de l'empereur d'Autriche contre les Turcs.

PRÉVOT (Jean), devint famenx par ses prestiges dans le 14° siècle. Un abbé de l'ordre de Cîteaux ayant perdu une somme considérable d'argent, il entreprit de la Jui faire recouvrer par ses sortiléges. Mais ayant été découvert dans le temps de l'opération, il fut condamné à être brûlé vif avec Jean Persant, qui passait pour un grand maître dans l'art des sortiléges. Les complices qui étaient un Maure apostat de l'ordre de Cîteaux, disciple de Persant, l'abbé de Sarconcelles du même ordre, et quel ques chanoines réguliers, furent dégradés et condamnés à une prison perpétuelle. Ces faits, tout extraordinaires qu'ils paraissent, ne sont point d'une autre nature que ceux sur lesquels le parlement de Paris portait des jugemens bien réfléchis à la fin du 17° siècle (1688). Voyez le BRUN ; et PACY, dans le Dictionnaire géographique,

PRÉVOT (Jean) Præpositus, savant médecin, né à Dilsperg, dans le diocèse de Bâle, en 1585, exerça son art avec succès à Padoue. On a de lui: 1° Opera medica, 1656, in-12. 2o De morbo

sis uteri passionibus, 1669, in-8°. 3o. De urinis, 1667, in-12. Il mourut à Padoue en 1631.

PRÉVOT (Pierre-Robert le), chanoine de l'église de Chartres, né à Rouen en 1675, montra dès sa jeunesse un goût décidé pour l'éloquence de la chaire. La ville où il avait reçu le jour, applaudit à ses premiers essais. Il vint ensuite à Paris, pour s'y former sur le modèle des grands maîtres; et bientôt il fut recherché avec empressement, et toujours écouté avec un nouveau plaisir. Il ne fut pas moins goûté à la cour, où il prêcha les avents de 1714 et de 1727 et le carême de 1721. Ilmourut à Paris en 1736. On a de lui un Panegyrique de saint Louis, et quatre Oraisons funèbres; la plus belle est celle du duc de Berry. Elles ont été imprimées à Paris en 1765, in-12.

PREVOT ( Claude-Joseph), avocat au parlement de Paris, mort en 1753, à 81 ans, se fit un nom par ses consultations et par ses livres. Nous avons de lui: 1° Réglement des scellés et inventaires, 1734, in-4°. 2° La manière de poursuivre les crimes, ou Lois criminelles, 1739, 2 vol. in-4°. 30 Principes de jurisprudence sur les visites et rapports des médecins, chirurgiens accoucheurs et sagesfemmes, 1753, in-12.

PRÉVOT D'EXILES (AntoineFrançois), naquit en 1697 à Hesdin, petite ville de l'Artois, d'une bonne famille. Après avoir fait de bonnes études chez les jésuites, il prit l'habit de cette société, et le quitta quelques mois après pour porter les armes. Il s'enrôla en qualité de simple volontaire ; mais fâché de ce qu'il n'était pas avancé, il retourna chez les jésuites, d'où il sortit encore quelque temps après. Son goût pour le service

militaire s'étant réveillé dans le cloître, il reprit les armes. Quelques années s'écoulèrent dans les plaisirs frivoles de la vie dissipée d'un officier. La malheureuse fin d'un engagement trop tendre, le fit entrer chez les bénédictins de Saint-Maur. L'étude amortit un peu ses passions; mais son cœur brûlait sous la cendre. Tourmenté par le souvenir des faux appas du monde, il prit occasion d'un petit mécontentement pour quitter sa congrégation et son habit. Il passa en Hollande en 1729. Se trouvant sans fortune, il chercha des ressources dans ses talens. Il avait composé à Saint-Germain les deux premières parties de ses Mémoires d'un homme de qualité; il les mit au jour, et le succès de cet ouvrage fut aussi utile à sa bourse qu'à sa réputation. Fixé à la Haye, il lia connaissance avec une femme, et leur liaison donna lieu à des bruits désagréables. Diverses raisons l'ayant obligé de passer en Angleterre, à la fin de 1733, cette femme l'y suivit. Londres aurait pu être pour lui un séjour délicieux; mais la qualité de moine apostat et de littérateur vagabond étaient de grandes taches. Il avait entrepris alors un Journal sous le titre de le Pour et le Contre Quelque soin qu'il eût de ménager l'amour-propre des auteurs, il déplaisait toujours à quelqu'un; on l'accablait de brocards; on rappelait toutes ses aventures; on prédisait « qu'il »>irait à Constantinople se faire cir>> concire, et que de là il pour» rait gagner le Japon pour y fixer » ses courses et sa religion. » Las de lutter contre ses folies et celles des autres, il sollicita son retour en France. Ses ouvrages lui avaient fait des protecteurs qui lui obtinrent cette permission. Il repassa à Paris dans l'automne de 1734, y

prit le petit-collet, et vécut tranquillement sous la protection du prince de Conti, qui l'honora des titres de son aumônier et de son secrétaire. Le choix que le chancelier d'Aguesseau fit de lui en 1745, pour l'Histoire générale des voyages, lui donna une nouvelle considération. Sa mort fut accompagnée d'une circonstance tragique. Il fut frappé le 23 octobre 1763, dans la forêt de Chantilly, d'une attaque d'apoplexie, à la 66* année de son âge. On le crut mort; et on le porta chez le curé du village le plus voisin. La justice fit procéder à l'ouverture du corps. Un cri fit connaître au chirurgien que l'abbé était encore en vie; mais c'était trop tard, le coup porté était mortel. Accident tragique qui rappelle celui du cardinal d'Espinosa, dont les circonstances sont exactement les mêmes. L'abbé ne mourut cependant pas d'abord: on le transporta à Paris, et l'on appela le fameux chirurgien M, Louis: c'est à cette occasion qu'on lit dans le Journal général par M. de Fontenai, 1792, n° 188, cette anecdote, digne de la philosophie du jour: «Ancien ami de M. l'abbé »Prévôt, M. Louis l'abandonna, »par cette seule raison, que chré» tien éclairé, mais long-temps » égaré, il avait jugé devoir con» sacrer à la religion ses derniers >> momens. » Ses ouvrages sont : 1° les Mémoires d'un homme de qualité qui s'est retiré du monde, en 6 vol. in-12, 1729. Ce roman renferme plusieurs récits intéressans, des réflexions fines et délicates, et des historiettes assez agréables. La morale qui y règne est noble et utile, mais quelquefois déplacée, et presque toujours trop longue. 2° Histoire de M. Cleveland, fils naturel de Cromwel, 1732, 6 vol. in-12. L'auteur s'ap

pesantit sur les détails: il invente mal; quoique les récits soient honnêtes et circonspects, l'impression générale de l'ouvrage n'est pas en faveur des bonnes mœurs. 3° Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, 1733, in-12. Le héros de ce roman est un jeune homme vertueux et vicieux tout ensemble; pensant bien et agissant mal; aimable par ses sentimens, et détestable par ses actions: on sait que ces sortes de tableaux ne servent guère à multiplier et à renforcer les vertus. 4° Le Pour et Contre, ouvrage périodique, dans lequel on s'explique librement en matière de sciences, d'arts, de livres, etc., 1735, et années suivantes, 20 vol. in-12. Ce journal eut moins de succès que les feuilles de l'abbé Desfontaines. On y trouve cependant des morceaux intéressans et une littérature variée. 5° Histoire universelle de M. de Thou, traduite en français, 1733, in-4°. Il n'en a paru que le premier volume, parce que l'abbé Desfontaines travaillait dans le même temps à une traduction de cette Histoire. Celle de l'abbé Prévôt est assez négligée, et le texte s'y trouve noyé dans un long commentaire 6° Tout pour l'amour, et le monde bien perdu, ou la mort d'Antoine et de Cléopâtre, tragédie traduite de l'anglais, 1735, in-12. Le style de cet ouvrage est vif, nombreux, élégant, sans affectation, et la version est assez fidèle. Le doyen de Killerine, histoire morale, en 6 vol. in-12. 1735: roman verbeux et assez mal imaginé. 8° Histoire de Marguerite d'Anjou, reine d'Angleterre, contenant les guerres

de la maison de Lancastre contre la maison d'Yorck, 1740, 2 vol. in-12. Quoique cet ouvrage doive être rangé autant dans la classe des

romans que dans celle des histoires, on le lut avec avidité. La narration en est agréable et les faits singuliers. 9° Histoire d'une Grecque moderne, 1741, 2 vol. in-12: roman qui a eu du succès. 10° Campagnes philosophiques, ou Mémoires de M. de Montcalm, aidede-camp de M. le maréchal de Schomberg, contenant l'Histoire de la guerre d'Irlande, 1741, 2 vol. in-12. C'est un mélange de fictions et de vérités, quelquefois mal assorties, mais toujours rendues avec beaucoup d'agrément. 11° Mémoires pour servir à l'histoire de Malte, ou Histoire du commandeur de ***, 1742, 2 vol. in-12. 12° Histoire de Guillaumele-Conquérant, roi d'Angleterre, 1742, 2 vol. in-12. Il y a trop d'intrigues de cabinet et de galanterie, trop de ressorts de politique, et point assez de cette simplicité noble qui est le véritable ornement de l'histoire. 13° Voyages du capitaine Robert Lade en différentes parties de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique, contenant l'histoire de sa fortune; et ses observations sur les colonies et le commerce des Espagnols, des Anglais, des Hollandais, etc: ouvrage traduit de l'anglais, 1744, 2 vol. in 12 relation intéressante et curieuse. 14° Lettres de Cicéron à Brutus, traduites en français avec des notes, 1744, in-12. 15° Histoire de la vie de Cicéron, tirée de ses écrits et des monumens de son siècle, avec les preuves et des éclaircissemens composée sur l'ouvrage anglais de M. Middleton, 1743, 4 vol. in-12. Cet ouvrage, fait à la hâte, aurait demandé plus de soin, de méthode, de précision et de goût. 16° Mémoire d'un honnéte homme, 1745: roman qui a peu réussi. 17o Histoire générale des voyages,

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