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1692 et non 1689; d'autre part, la jeune fille avait 47

ans (1).

On dit encore que « depuis elle continua à

» vivre dans la solitude de son château de la Char»ce (2), où elle mourut en 1703.

>> Elle vécut à

Nyons comme auparavant, et c'est là qu'elle mourut.

(') Voir la Notice de M. Du Boys, pag. 20, lig. 18, tom. Ier, 3a série. (1) Voir pag. 26, id. (Notes du rédacteur du procès-verbal.)

SUR L'OUVRAGE ADRESSÉ A L'ACADÉMIE DELPHINALE

Par M. Jules De ROBERNIER

INTITULÉ

DU PATRONAGE DES JEUNES LIBÉRÉS,

PAR M. BURDET

Séance du 13 juillet 1866.

Messieurs,

Le livre dont je dois rendre compte à l'Académie se recommande par ses qualités littéraires : le style en est constamment élevé et révèle un homme familier avec l'art d'écrire et habitué à traiter des sujets de haute morale et de philosophie chrétienne.

Mais il montre surtout dans l'auteur, M. Jules de Robernier, un homme de cœur et de bonne volonté poursuivant à travers les plus réelles difficultés la solution d'un grand problème social, celui de savoir comment il est possible de secourir efficacement et d'arracher au vice les enfants atteints d'une corruption précoce qui se rencontrent si souvent dans notre état de société et forment l'une des plaies les plus vives de notre époque. C'est une œuvre digne de Saint Vincent de Paul, que M. de Robernier n'hésite pas à prendre pour patron

et dont il a rappelé quelques touchantes paroles comme épigraphe de son livre.

Je ne puis dans ce rapport qu'indiquer la question qu'a voulu traiter M. de Robernier, et l'œuvre qu'il propose et qu'il a déjà entreprise et réalisée, mais cela suffira pour faire apprécier la grandeur de son but et l'énergie du caractère et des moyens qu'il a dû développer pour l'atteindre. Il s'agit pour lui, comme il le dit, de verser l'élément charitable dans la question pénitentiaire.

Le Code pénal de 1810 avait statué dans son article 66 que les accusés et prévenus âgés de moins de 16 ans, acquittés comme ayant agi sans discernement, seraient, suivant les circonstances, remis à leurs parents ou conduits dans une maison de correction pour y être élevés et détenus pendant un certain nombre d'années. Le Code civil, voulant venir en aide à la puissance paternelle, avait aussi établi que le père pourrait faire détenir son fils pendant un certain temps dans une maison de correction.

Mais la sollicitude du législateur ne s'était point étendue jusqu'à la création de maisons de correction destinées à cet usage qui aurait exigé de grands soins et de grandes précautions. Plus d'un demi-siècle devait s'écouler encore sans qu'on songeât à réaliser cette idée qui semblait le complément naturel des deux lois, et on se bornait, pour leur exécution, à avoir dans les prisons ordinaires un quartier séparé où on plaçait les jeunes détenus. On comprend, pendant le temps qu'a duré ce régime, la répugnance qu'éprouvaient les tribunaux et les pères de famille à faire détenir les enfants dans des lieux où ceux-ci ne pouvaient recevoir que des inspirations souvent pires que celles de la vie libre.

Mais enfin la bienfaisance privée, frappée d'un tel état de choses, se mit à faire quelques tentatives d'établissements qui prirent de la consistance au moyen des encouragements dont ils furent l'objet de la part du Gouvernement, et on en vint dans la période de 1840 à 1849 à fonder la colonie agricole de Mettray qui devint le type et le modèle de plusieurs maisons de même nature. Ce fut l'origine de la loi du 5 août 1850 qui vint, peu de temps après, légaliser cet état de choses, en instituant des colonies pénitentiaires et correctionnelles où pourraient être enfermés d'abord les enfants n'ayant pas 16 ans, poursuivis devant les tribunaux et acquittés comme ayant agi sans discernement, mais ensuite, ceux condamnés à moins de deux ans de prison, et enfin, dans des maisons séparées, ceux condamnés plus fortement ou ceux déclarés entièrement insubordonnés.

C'était un grand progrès : le législateur déposa dans le dernier article de la loi le germe d'un progrès plus grand encore, en statuant qu'il serait pourvu par un règlement d'administration publique au mode de patronage des jeunes détenus après leur libération.

Voilà l'idée dont s'est emparé M. de Robernier et qu'il a cherché à rendre féconde en proposant les moyens d'organiser le patronage des jeunes détenus en province après leur libération.

Paris, qui avait sous ce rapport plus de besoins, a fait, sous l'inspiration et la direction d'hommes généreux, de grands efforts pour organiser ce patronage des jeunes détenus libérés, et, grâce aux ressources d'une immense capitale, il y a obtenu quelques succès: mais l'ensemble des tentatives faites ailleurs a donné des résultats à peu près insignifiants.

Le problème est en effet des plus difficiles, par la manière dont il se pose, avec les seules sociétés de patronage qui ont cherché jusqu'ici à le résoudre. Des hommes réunis dans une idée de bienfaisance offrent au jeune détenu, au moment de sa libération, une protection qu'il devrait apprécier ils lui procurent un asile momentané, des secours en nourriture, vêtements, leur intervention pour trouver un apprentissage conforme â leurs dispositions naturelles ces généreux protecteurs continuent pendant l'apprentissage leurs soins et une surveillance attentive; le dimanche, les jeunes libérés trouvent à l'asile une lingerie pour renouveler leur linge, et, au besoin, un vestiaire pour changer de vêtements.

Tout cela est très-bien et procure quelquefois de douces émotions aux généreux protecteurs. Mais le détenu libéré est mineur et ne peut par conséquent s'obliger. Le bienfaiteur n'a pas qualité comme père pour engager, dans le contrat d'apprentissage, la liberté de l'enfant. Celui-ci est changeant, indiscipliné; on le verra souvent abandonner le maître qu'on lui a donné, après avoir gâté son ouvrage, et, s'il est l'objet de quelque réprimande, disparaître aussitôt pour ne plus revenir. C'est alors une nécessité, pour ne pas voir s'évanouir le but de la louable entreprise, de se résigner sans cesse à un système de composition, de tempérament et de condescendance pour toutes les faiblesses. C'est ainsi que, même à Paris où les secours étaient organisés d'une manière puissante, plusieurs des jeunes détenus se dérobaient bientôt à l'action bienfaisante de la société de patronage, et un grand nombre parmi les autres laissaient encore des doutes sur leur avenir. Etant donnée l'économie de l'institution, étant donné aussi le caractère de l'enfance et le

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