AU ROL SIRE, Lorsque VOTRE MAJESTÉ daigna permettre que la continuation de l'Art de vérifier les Dates parût.sous ses augustes auspices, nous avons dû reconnaître,' dans l'expression de sa volonté royale, un hommage rendu à la mémoire des premiers auteurs de cet immortel ouvrage, et le 100448 vj seul prix qui pût dignement couronner leurs veilles. Ce témoignage éclatant de la haute protection que VOTRE MAJESTÉ accorde aux lettres, était bien fait pour honorer la tombe des savants Religieux de la Congrégation de Saint-Maur, et encourager les efforts de leurs continuateurs. C'est au nom de mes collaborateurs et au mien, SIRE que je dépose au pied du trône l'expression de la vive reconnaissance dont nous a pénétrés cette marque insigne de la bienveillance de VOTRE MAJESTÉ. Ce sentiment est d'autant plus profond, SIRE, que les bienfaits multipliés, qui signalent tous les jours du règne de VOTRE MAJESTÉ, l'ont rendu le premier besoin de ses sujets. Dans la période pleine d'événements que présente l'histoire contemporaine, la providence, SIRE, a marqué des époques dont le tableau, déchirant pour la France, n'a pu être voilé aux yeux des nations, ni dérobé aux regards de la postérité. C'est alors que la vérité nous a fait connaître combien sont rigoureux les devoirs qu'elle impose à l'historien fidèle. Cependant, SIRE, du sein de vij ces longues nuits de deuil et de désastres, quelques rayons du plus pur héroïsme ont lui pour consoler l'humanité flétrie. Le ciel réservait deux grands exemples au monde, dans le spectacle des vertus sublimes de l'infortuné Louis XVI, et dans la force d'âme avec laquelle VOTRE MAJESTÉ s'est élevée au-dessus de ces grandes vicissitudes humaines. A ces tems de calamités publiques, SIRE, ont succédé quelques années brillantes pour l'honneur français; mais la providence n'a pas permis que les efforts de tout un peuple généreux servissent à fonder son bonheur, comme ils avaient servi à relever sa gloire. Sorti de la ligne sacrée de la légitimité, qui seule garantit le repos et la stabilité des empires, il devait être tour-à-tour l'instrument aveugle des partis, et la victime d'une ambition aussi folle qu'insatiable. Mais le terme de tant de convulsions politiques était marqué dans les décrets de la bonté divine. La France, long-tems déchirée par l'anarchie, et près de succomber sous le poids d'un pouvoir illégal, a enfin recouvré, viij dans la restauration du trône de saint Louis et de Henri IV, ce riche patrimoine de prospérités et de gloire, dont une funeste subversion de principes l'avait dépouillée. Puisse-t-elle jouir à jamais, SIRE, de toutes les garanties de sécurité et de bonheur qu'elle a retrouvées dans les précieuses institutions émanées de la haute sagesse de VOTRE MAJESTÉ, et dans la naissance presque miraculeuse de ce royal enfant, sur lequel désormais reposent toutes ses destinées! Je suis avec le plus profond respect, SIRE, DE VOTRE MAJESTÉ, Le très-humble, très-obéissant et très-fidèle sujet, Le chevalier DE COURCELLES. Paris, le 30 avril 1821. |