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J. Reinharti Robbigii codex criticus, hoc est Robigaliorum libri XII. Lemgoviæ, in-4o, 2 tomes en un vol.

Cet ouvrage reparut ensuite sous ce titre : Lexicon novum ac perspicuum, tractatum continens de rebus criticis, in quo ex optimis, tum sacris tum prophanis auctoribus, multa ab errore, plura a silentio, plurima ab interitu vendicata reperiuntur. Cum triplici indice. Autore Justo Reinharto Robbigio, U. J. D. ab Hallerspinck. Rintelii, nov. acad. Ernest. impensis Phil. Jac. Wagneri, 1622, in-4o.

C'est tout bonnement l'ancienne édition rafraîchie au moyen d'un nouveau titre et d'autres préliminaires. Ceux des premiers exemplaires ont été remplacés par une dédicace de Robbigius à GeorgesGuillaume, marquis de Brandebourg. Les pièces liminaires de la seconde partie sont retranchées dans la prétendue deuxième édition. Tout le reste est le même, page pour page.

Pour en revenir au langage des animaux, c'est dans le troisième chapitre du second livre que Robbigius entreprend de nous prouver voces articulatas brutis male denegari. Plein de son idée favorite, il découvre des sons articulés dans le bèlement des moutons, dans le grunnissement des cochons, etc. A ce propos il parle du grogner des chiens en colère, irritati, mot qui se dit particulièrement d'eux, selon la remarque de Donat sur Térence, parce que les chiens irrités semblent prononcer la lettre R redoublée. Le vers de Lucilius, sat. Ire :

Irritata cane quam homo quam planius dicit.

Notre auteur le corrige comme il suit :

Irritata canes R homo quam planiu' dicit.

Ce qui signifie : une chienne en colère dit mieux R que l'homme. Canes est le nominatif féminin et canis le masculin, d'après Varron, qui pouvait le savoir, et comme Lucilius parle de la lettre R, Robbigius croit que le copiste, par ignorance, a placé la dernière lettre du mot canes à la fin de planiu'.

Depuis le chien qui parlait, et dont il est question dans Leibnitz, on n'a pas prêté assez d'attention à cette partie des sciences naturelles. L'observation qui s'attache à tout, pèse tout, mesure tout,

n'a pas voulu comprendre les animaux. Qui sait si depuis longtemps ils ne réclament pas une constitution, comme la Prusse, et si, faute de les entendre, nous ne sommes pas à la veille d'une révolution plus terrible que toutes celles qui l'auront précédée? DE RG.

Manuscrits de Mercier de Saint-Léger.

A la vente qui a eu lieu à Gand, le 20 janvier dernier nous avons acquis deux volumes manuscrits cotés 45, et attribués dans le catalogue à l'abbé de St-Léger. Ils contiennent des notes et renseignements bibliographiques.

La bibliothèque royale, pour laquelle nous avons fait cette acquisition, possédait déjà beaucoup de souvenirs de ce savant et infatigable bibliographe, tels qu'un exemplaire de l'onomasticon de Saxius, entièrement annoté de sa plume nette et preste, une collection de lettres qui lui ont été adressées par divers savants, et qui renferment des remarques, des minutes et des collectanea de sa main, une autre collection de lettres du suédois Jonas Bjornstal, écrites de Rome au même bibliophile, une copie de la nouvelle édition projetée de l'Histoire de l'origine de l'imprimerie, par Prosper Marchand, copie faite sous les yeux et la surveillance de l'abbé de Saint-Léger.

Les deux volumes que nous venons de nous procurer à un prix des plus raisonnables, ne sont pas écrits d'un bout à l'autre par Mercier; on ne reconnaît son écriture proprette et courante que dans la moitié d'un de ces in-4°.

En voici une table abrégée des matières.

Tome 1er désigné au dos sous le titre de Mélanges de bibliographie. Catalogue des éditions du Decameron de Boccace (écriture étrangère).

Environ 18 pages de fragments d'un traité sur les bibliothèques (écriture de Mercier.)

Une notice sur le livre intitulé de justa Henrici III abdicatione (id.)

Notes sur des romans de chevalerie, des relations de voyages, des ouvrages théologiques et d'autres livres (id.)

Tome 2o, portant au dos: Notices sur les éditions VARIORUM.

C'est en effet le sujet de ce volume, écrit en entier d'une autre main que celle de Mercier.

En plaçant ici cette indication, nous saisirons l'occasion d'énoncer un vœu que nous avons formé depuis longtemps, c'est qu'on fasse pour Mercier ce qu'on vient de faire pour l'abbé Le Beuf, en réunissant les articles qu'il a disséminés dans quantité de journaux et en extrayant de ses manuscrits connus, les détails que M. Parison promettait de mettre au jour sous le titre de Merceriana, et qui, d'après l'opinion de Chardon de la Rochette, auraient été, après le Menagiana, le recueil le plus curieux de ce genre. DE RG.

Un album du seizième siècle.

Les belles dames qui étalent sur leurs guéridons de magnifiques in-folios, et qui infligent aux artistes et aux rimeurs une persécution si opiniâtre et si aimable pour obtenir, soit un dessin soit des vers destinés à remplir les pages de ces insatiables livres, ne savent pas que la mode des albums est très-ancienne, et qu'elles pourraient invoquer, au besoin, des autorités puissantes pour justifier leurs exigences, j'allais dire leurs importunités. Le XVIe siècle mit les albums en vogue: une partie de l'Allemagne et les Pays-Bas s'empressèrent de les adopter les premiers qui parurent semblèrent réfléter le génie expirant des minnesinger et des rederykers, mais bientôt le mauvais goût et la fade galanterie s'en emparèrent. Il n'y eut plus que les femmes de chambre et les grisettes qui osèrent en avoir, jusqu'au jour où ils revinrent triomphants et envahirent de nouveau les boudoirs et les salons.

Ces albums, comparés aux nôtres, sont d'une simplicité extrême et presque rustique. La plupart manquent complétement d'élégance; ils se composent d'un petit in-40 allongé, doré sur tranche, relié en

maroquin ou en velours. Au lieu des peintures charmantes, des pochades spirituelles, des esquisses délicieuses qu'on y rassemble aujourd'hui, on n'y voit guère que des cœurs enflammés ou percés de flèches, quelques aquarelles allégoriques, d'un faire médiocre, et des armoiries d'une exécution meilleure. Quant à la partie littéraire, elle est aussi le côté faible et très-faible de ces recueils. Cependant ils méritent, à certains égards, d'être recueillis, comme témoignages de l'état de la bonne compagnie, des rapports réciproques des deux sexes dans le grand monde, de la tournure d'esprit qui pouvait y réussir. Les albums conservent encore des traces des grands événements, des souvenirs de certains personnages éminents, qu'on est bien aise de surprendre dans le laisser-aller de la vie intime, et, il y a plus, ils ont sauvé quelquefois de l'oubli des pièces fort applaudies à leur naissance, et qui n'existent plus que là, des morceaux inédits d'écrivains devenus célèbres ou qui auraient mérité de l'être.

C'est d'après ces considérations que nous avons consigné ailleurs des extraits étendus de plusieurs albums anciens, et que nous en avons même publié un tout entier à la suite du 1er volume de nos Nouveaux souvenirs d'Allemagne.

Celui que nous voulons faire connaître, et qui est à la bibliothèque royale, a appartenu à Marie de Mompraet. Pour nouer connaissance avec elle, nous dirons d'abord, qu'elle portait un écusson-parti, au premier fuselé d'or et de gueules, au second coupé de sable à deux fleurs de lys d'argent en fasce, et d'argent à une fleur de lys de sable. Issue d'une famille distinguée, elle eut des rapports fréquents avec la plus haute noblesse; elle fut courtisée par des gentilshommes de tous les pays, et passa une partie de son temps à voyager, notamment dans notre pays et en Italie.

Une des signatures qu'on rencontre en commençant, est celle de l'électeur de Cologne, prince-évêque de Liége, Ernest de Bavière. Elle est accompagnée du millésime 1596.

Un peu plus loin on reconnaît les blasons des Lynden. Le premier qui ne porte pas de nom, et qui est écartelé d'Elderen, est celui de Robert de Lynden, chevalier de l'ordre de St-Jacques, baron de

Froidcourt, au pays de Liége, et grand-maître d'hôtel de l'électeur Ernest qu'on vient de nommer (1).

Le second est celui de son fils Théodore de Lienden (c'est ainsi qu'il écrit son nom). Il l'a surmonté des mots : Reins sans peine, 2 déc. 1593, et encadré entre ces deux couplets:

Qui veult dhonneur au hault temple aborder
Doibt penetrer par cent mil (mille) travaulx,
Par maints perils corps et vie hasarder,
De nuict, de iour, patir faim, soif, froid, chault,

Ne craindre mort, feu, fer, alarme, assault,
Ne tous les maulx qui font l'homme peureux,
Car l'honneur gist assis sur un monchault
Où nul n'ateint qui n'ayt cœur généreux.

Plus bas d'une autre main il est écrit:

Il sauance qui matinra (m'atteindra)
Th. de Lienden,

Au-dessous est la signature d'une fille de Robert de Lynden :

Espoir me content.

Vilhelma Anna de Lyenden (sic).

Cette dame épousa Guillaume Scharenberger, seigneur de Haupertingen (2).

Or, Marie de Mompraet était alliée à la noble famille de Lynden. La première femme de Gille Thiéry ou Théodore de Lynden, seigneur de Dormaele, fut, en effet, Isabelle de Mompraet (que Butkens ap

(1) Butkens, Annales de la maison de Lynden, pp. 269-278 Ce livre, dans lequel on prétend que Butkens n'a pas toujours puisé à des sources très-pures, est fort rare, et sa rareté date de loin. En 1672, Moretus offrit 50 florins pour un exemplaire; on proposa la même année à Cnobbaert, dont le père en avait été l'imprimeur, 100 florins pour tous les exemplaires qu'il pourrait procurer. L'invasion des Français en Hollande, laquelle eut lieu à cette époque, avait fait rechercher ce volume.

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