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dans le 1er vol. des Monuments pour servir à l'histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg; dans le Bulletin de la commission d'histoire et dans les Mémoires de la société littéraire de Stuttgart.

M. Émile Gachet a tiré de la même source des détails et des pièces sur l'expédition de Charles-Quint à Tunis en 1535 (1).

M. le professeur Charles Lanz, de Giessen, a fait paraître cette année même le premier tome d'un ouvrage qui en aura trois et qui est intitulé: Correspondenz der Kaisers Karl V, aus dem Koenihlichen Archiv der Bibliothèque de Bourgogne zu Brussel. Leipzig, in-8° de xxvi et 706 pp.

M. Geel, professeur à l'université de Leyde, et savant helléniste, a collationné deux textes d'Euripide.

Il y a d'honnêtes gens qui s'affligent sincèrement de voir des étrangers exploiter ainsi nos archives et nos bibliothèques, et qui même, en général, voudraient qu'on n'imprimât pas ce qui est inédit, peur de nuire à la valeur des dépôts publics. Ces doléances ne sont point une plaisanterie, je vous jure, et il ne dépend pas de certains hommes de tenir sous clef nos richesses littéraires. Pour nous, loin de nous attrister, nous nous réjouissons, dans l'intérêt des lettres, de ce qu'on cultive un sol qui resterait stérile, et nous sommes fier que des étrangers de mérite viennent moissonner chez nous. La lice est ouverte à tout le monde : malheur aux paresseux ! Au surplus, quel que soit l'avantage du premier venu, il y aura toujours assez à faire pour le savoir et le talent : l'ignorance et la médiocrité se plaignent seules de la disette.

Tâchons donc de faire mieux connaître encore nos manuscrits, au lieu de les cacher en jaloux et en avares. C'est le but que nous nous sommes proposé en poursuivant nos extraits dans les Bulletins de l'académie.

M. Ph. Bernard, qui a donné précédemment deux notices de manuscrits grecs et latins, en a terminé deux autres : 1o sur un manuscrit grec et deux manuscrits latins des lettres de Phalaris; 2o sur le rhéteur Hermogène de Tarse.

Un livre d'heures qui, en 1841, avait captivé l'attention de M. le

(1) Voy. les Bull, de la commission royale d'histoire, t. VIII, pp. 7-54.

baron de Friesen, et qui passait généralement pour avoir appartenu au duc Wenceslas de Luxembourg, frère de l'empereur Charles IV (1), a été restitué au duc Jean de Berry, frère de Charles V, roi de France, par M. Marchal, qui avait d'abord partagé l'opinion commune. Ses raisons me paraissent convaincantes (2). Ne peuvent-elles pas se concilier avec les ingénieuses conjectures de M. de Friesen sur le peintre des miniatures?

Bâtiments. Cabinet de lecture. Prêt extérieur.

Observations.

De nouveaux rayons ont été établis sur la galerie pour loger la collection des incunables, et une partie des in-folio qui ne sont pas fréquemment demandés.

Une décision officielle a été prise à l'instant sur le plan d'agrandissement de la bibliothèque, qui doit se prolonger dans la partie occupée par le musée de l'industrie, auquel le musée des armures, qu'on transfèrera à la porte de Hal, va laisser assez d'espace pour qu'il en abandonne un peu à la bibliothèque royale, étouffée sous l'encombre

ment.

Environ 80 personnes ont été autorisées à emprunter des livres à la première section; le nombre des volumes prêtés s'élève à 1,100 ou 650 ouvrages environ.

Le cabinet de lecture de cette section a été visité par près de 3,000 lecteurs. En général, les lectures deviennent plus sérieuses; les recherches plus substantielles et plus profondes. C'est un élément de la statistique morale que nous sommes en mesure de constater.

La section des manuscrits n'a garde d'oublier M. le baron de Blittersdorff, ministre de Bade, qui raisonne sur de vieux textes, de poudreuses chroniques, en savant plutôt qu'en diplomate; M. le baron de Koenneritz, ministre de Saxe, qui prouve qu'en Allemagne le génie des affaires n'exclut pas le goût délicat des lettres; M. le comte de Ioldi, aimable vieillard, qu'une destinée singulière a fixé, quoique espagnol, à la cour de Danemarck, où sa fidélité, méconnue dans son pays, a trouvé une noble récompense; le poëte Uhland, dont les

(1) Voy. l'Annuaire de 1842, p. 36.

(2) Bull de l'acad., t. XI, pp. 407-424.

derniers hymnes enchantent l'Allemagne attentive; M. C.-H. Kausler, archiviste de Stuttgart, à qui notre histoire et notre littérature flamande ont plus d'une obligation; M. Vincente Pazos, consul général de la Bolivia en Angleterre, arrivé d'un pays perdu de l'Amérique avec plus de philosophie et d'idées avancées que bien des fortes têtes de notre Europe décrépite; M. E. Lanz, fidèle à son poste et à la mémoire de notre grand Charles-Quint; M. Ferdinand Ségoffins, défenseur intrépide du système conservateur; M. le professeur Royaards, digne collaborateur de M. Kist, dont nous avons reçu la visite l'année dernière; M. Tailliar, conseiller à la cour royale de Douai, auteur de dissertations judicieuses et solides sur différents points de notre ancienne organisation sociale; M. Lizt, publiciste, éditeur du Zollvereinsblatt et l'un des rédacteurs, pour la partie commerciale, de la Gazette d'Augsbourg; M. le professeur Huber, de Berlin, qui vient de publier la Chronique du Cid, de manière à faire envie à l'académie de Madrid; M. Poley, orientaliste prussien; M. Schnaase, procureur général à Dusseldorf, habile historien de la peinture et de l'art, M. d'Olfers, directeur du musée de Berlin; M. S.-H. Spiker, bibliothécaire de cette capitale, et pour qui nous professons une vive amitié; M. de Falbe, nommé plus haut; M. Trosch, laborieux et docte archiviste de la ville de Ham, auquel une application excessive a causé la perte d'un cil; M. Alfred Michiels, jeune belge que nous dérobe la France avec ses irrésistibles séductions et ses splendeurs littéraires, et qu'absorbe la composition d'une histoire de la peinture flamande; M. Didron, talent pur et nourri, archéologue plein de goût et d'élévation; M. Rigollot, d'Amiens, infatigable dans ses investigations, épris de Froissart, amoureux d'architecture gothique; M. l'abbé Santerre, chanoine honoraire de la cathédrale de Beauvais, obéissant avec zèle à l'heureuse impulsion qui ramène le clergé français vers l'archéologie sacrée; M. Alexandre Dumas, qui découvre dans les chroniques en apparence les plus insignifiantes et les plus barbares, des situations dramatiques, des scènes saisissantes; M. Buchon, courtisan fidèle de la Grèce du moyen âge et de ces intrépides barons francs qui, se partageant l'empire de Byzance, s'asseyaient fièrement où commandaient Solon et Périclès, où triomphaient Épaminondas et Philopomen, etc., etc.

La bibliothèque royale, passionnée pour les hommes distingués,

de quelque part qu'ils arrivent, aime à se parer pour eux et ne dédaignerait pas de leur faire des coquetteries; elle a étendu le cercle de ses flatteuses amitiés; l'institut de Washington, l'université de Saint-Louis, les bibliothèques d'Oldenbourg, de Coethen et de Parme, d'Angers, de Montpellier, d'Amiens et de Bourges, ont accru le nombre de ses correspondants ordinaires. DE RG.

(Extrait de l'Annuaire de la bibliothèque royale pour 1846.)

L'union de Bruxelles de 1577.

Un vrai bibliophile ne laisse rien échapper ni perdre. En ramassant de petites choses on en découvre quelquefois de précieuses, et d'ailleurs ce qui, considéré isolément, est sans valeur, acquiert quelquefois par relation un prix considérable : c'est le zéro placé à la suite d'un autre chiffre.

C'est ainsi qu'en recueillant de vieux papiers nous avons découvert l'édition originale de l'union de Bruxelles, cette fameuse ligue politique sur laquelle M. J.-C. De Jonge a fait un livre (De unie van Brussel des jaars 1577. 'Sgrav., 1825, in-8°).

L'édition dont nous parlons est une circulaire imprimée in-folio plano à 43 lignes. Elle en contient 13 de plus que la copie figurée de l'acte définitif et général publié par M. De Jonge.

A la fin est une formule d'approbation que les confédérés devaient signer et qui semble le modèle des bulletins de souscription qui terminent aujourd'hui la plupart des prospectus de librairie.

C'est à de pareilles circulaires qu'apposèrent leurs noms les Charles de Croy, les Guillaume de Hornes, les Philippe d'Egmont, des Ligne, des Mérode, des Montmorency, des Ghistelles, des Berlaimont, des Rassenghien, etc. ; cela donne à penser. DE RG.

Souvenirs de la vente Nodier (suite.)

Comedia di Agostino Ricchi, intittelata i tre tiranni. Vinezia 1533, in-4° (n° 737, vendu 49 francs).

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L'histoire littéraire fait à peine mention de A. Ricchi, et nulle part, à ma connaissance du moins, on n'a fait connaître avec quelque détail le sujet des trois tyrans qu'il a mis sur la scène (l'Amour, la Fortune et l'Or). Cette comédie fut représentée à Bologne en présence du pape Clément VII et de l'empereur Charles-Quint, lors d'une fête célébrée pour l'anniversaire du couronnement de ce souverain. Elle est en outre imprimée con privilegio apostolico; toutes ces circonstances peuvent à bon droit paraître étranges, lorsqu'on est témoin des licences que se permet Ricchi. Ajoutons qu'il a fait hommage de son œuvre, par une très-respectueuse dédicace, au cardinal Hippolyto de Medici.

Ainsi qu'une foule de comédies italiennes de la première moitié du XVIe siècle, les Trois tyrans se sont proposé pour modèle le théâtre grec, tel qu'il nous est connu par les imitations de Térence et de Plaute. Les noms des personnages nous transportent à Athènes, mais, à chaque instant, des expressions proverbiales nous rappellent l'Italie moderne (1). Quant à l'intrigue, il serait un peu embarrassant de la faire connaître avec clarté, mais fort heureusement, l'auteur nous a épargné cette peine en mettant, dès son premier feuillet, un argumento auquel on ne saurait du moins reprocher de manquer de netteté; nous demandons la permission de le transcrire :

«Girifalco ama Lucia, et da Listayiro

Et Pilastrino, accorti parasiti,

N'è beffato, et punito : anchor di questa
Preso Chrisaulo nobil, per astutia

(1) Voici quelques-uns de ces vers qui s'accordent si peu avec la couleur antique que revêt parfois cette comédie :

Un paio di culze di scarlatto

A Martin gala, ch' hebbi dal Gonnella
Che ne l'havea donate il duca Borsio.....

Bona vita

Insieme con la pace di Marcone.....

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