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imprimerie. Cependant je ne tardai pas à découvrir que plus tard Simon Moinet s'était effectivement établi pour son propre compte non pas à Leyde, mais à Amsterdam; et je signalai à M. Nodier (c'était malheureusement peu de jours avant sa mort), un petit volume qui venait de me tomber dans les mains, ayant pour titre : « Relation de » l'établissement de la compagnie françoise pour le commerce des » Indes orientales, à Amstredam (sic), de l'imprimerie et aux dépens » de Simon Moinet, le long du canal du Laurier, dans le cû-de-sac » du potier, 1666. » Dans cette relation de 132 pp. petit in-12, les caractères, les initiales grises sont elseviriens, et la composition, le papier même ressemblent aux Elseviers véritables. Deux autres opuscules, relatifs à la compagnie des Indes, portant simplement pour souscription à Paris, 1665, et provenant sans aucun doute des mêmes presses, se trouvent à la suite de cette relation, et de toutes ces particularités je tire la conséquence que Moinet doit s'être établi en 1662 ou 166,3 alors que Louis III s'était définitivement retiré à sa campagne à s'Graveland, nommée par Grævius Praetorium elsevirianum agri comitatensis, et que Daniel a sans doute confié la direction de toute son imprimerie à ce savant Zetterus que Carpzovius qualifie de Ministre Elsevirien, et que M. Adry cite avec tant d'éloges dans sa notice. On peut donc décidément attribuer à Simon Moinet l'impression de quelques Elseviers anonymes ou pseudonymes après 1662 : toutefois ne pouvant pas remplir les bonnes intentions de M. Ch. Nodier, pour les Ragionamenti de 1660, les véritables imprimeurs du Blessebois et de quelques autres livres du même genre, nous intéressent beaucoup moins.

>> Mais pour notre regrettable philologue la lettre de Simon Moinet était intéressante sous un autre rapport : elle était pour ce profond grammairien un nouvel échantillon d'orthographe, qui lui révélait un réformateur de plus à joindre à la liste des Taillemont, Le Baïf, De la Ramée, Jacques Pelletier, Loys Maigret et René Milleran, dont il est question dans ses anciens et ses nouveaux mélanges. Il devait lui importer de savoir si « les quatre cahiers de son orthographe françoise qu'il avait dessein d'aler présanter à monsigneur De Thou, » accompagnés d'une petite épitre dédicatoire » avaient fini par voir le jour; car on peut supposer qu'aussitôt établi, l'amour propre d'auteur l'aura engagé à confier d'abord à ses presses une œuvre pour la

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TOM. II.

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quelle il témoigne un si vif attachement cependant, soit que le continuel usage que l'on fait ordinairement d'une grammaire, ait rendu ce traité d'orthographe aussi rare qu'un ancien Donat, soit plutôt que l'auteur ait sagement prévu que son impression ne profiterait guère à son naissant établissement, je ne sache pas que le livre existe; mais on m'en a procuré dernièrement deux autres, sortis de ses presses, et dans lesquels il s'est plu à mettre sa méthode en pratique, en ayant grand soin d'ajouter sur les titres qu'ils sont corèct é an la bone ortografe : l'un est intitulé : « La masarinade an vers bur

lesques, par le sieur Scaron, corèct é an la bone ortografe. Ams>>tredan aus depens è de l'inprimerii de Simon Moinet, dans la rûële » de la serveîte, vulgairement servetstug, joignant le pré, 1663. » Pet. in-8° de 20 pp. ; et l'autre : « Le vrai testament du cardinal Ma» zarin, corèct é an la bone ortografe, etc., 1663. » Petit in-8° de 28 pp., avec un avis au lecteur sur la nouvelle orthographe. J'ignore si ces deux opuscules sont rares; mais je les aurais signalés à M. Ch. Nodier à cause de Simon Moinet dont ils portent l'adresse; et s'il est d'autres bibliophiles que ces renseignemens intéressent, le Bulletin belge pourrait les leur communiquer.

« Gand, 20 mars 1845. »

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La marque que nous copions ici est à la fin d'un volume singulier, sans nom d'imprimeur :

Die distellacien en virkuyken der watere. In-4° goth. 2 colon., nombreuses fig. sur bois, sans chiffres ni réclames; dern. sign. LIIJ et 12 IIJ (le registre recommence); au-dessous de la marque on lit :

Geprint ide pricelijcke stat van Brussele. In den zeevedere int jaer Ons Heere duysent vijf hondert ende seventiene (1517 III) de lesten dach van aprile.

Ce volume renferme un second traité qui fait suite au premier et intitulé Boeck van den ghebranden en ghedistilleerden wateren. L'art de distiller a été composé primitivement en latin par Jérôme Brunsch

wyg, ou Brunswick, chirurgien et apothicaire de Strasbourg, né au commencement du XVe siècle, mort dans un âge fort avancé, et qui est aussi l'auteur d'un traité de chirurgie en allemand, imprimé à Strasbourg en 1497, in-fol. Il se nomme au premier feuillet de son art de distiller Om welcke voernoemde ik HIERONYMUS BRUYNSWICK, des geslechts Salern, tot Straesborg gheboren, versaemt hebbe desen minen bouk dye genoemt is LIBER DE ARTE DISTILLANDI in onser talen. V. Biogr. universelle classique. Paris, 1829, I, 383.

Il ne faut pas confondre ce livre avec un autre sur le même sujet,

intitulé: Dis is die rechte conste om alderhande wateren distilleren ende oock van die virtuten van alle ghedistilleerde wateren seer gout ende profytelyck. Anvers, Jean Vosterman. Catal. Rymenans, no 1666.

Notre volume, précieux pour l'histoire des sciences chimiques, n'est cité par aucun bibliographe et ne se trouve indiqué dans aucun catalogue. Nous nous sommes servi de l'exemplaire de M. Théodore De Jonghe, qui a appartenu à l'abbaye de Grimberghe.

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CHRONIQUE ET VARIÉTÉS.

NODIERANA.-L'Artiste (XV année, IV° série, t. III, pp. 17-18) contient la suite des pages oubliées de Ch. Nodier. La première remarque est relative à l'orthographe des mots desir, desirer, qu'il faudrait écrire sans accent, et nous nous souvenons, en effet, que Talma, qui avait toutes les bonnes traditions du beau langage vraiment français, les prononçait sans cette inflexion gasconne et contraire à l'étymologie.

Bibliothécaires.

M. Victor Deflinne-Mabille, ancien bibliothécaire de Tournay et ancien professeur de langue flamande à l'athénée de cette ville, vient de mourir à St-Pierre-lez-Calais, à l'âge de 45 ans. Comme bibliographe, M. Deflinne a publié :

Notice historique sur la bibliothèque publique de Tournay, suivie d'un aperçu sur les bibliothèques les plus célèbres de l'antiquité. Brux., H. Tarlier, 1828, in-8° de 124 pp.

L'Aperçu qui comprend aussi des bibliothèques des temps modernes, commence à la page 45 et va jusqu'à la fin.

A la page 92 il est question du Philobiblion de Richard de Bury, évêque de Durham, en Angleterre, et dont il a été parlé plus haut, pp. 111-113.

2e édition, Précis historique et bibliographique sur la bibliothèque publique de la ville de Tournay. Tournay, Renard-Dosson, 1835, in-8° de 77 pp.

Le Précis a subi de nombreux changements, et l'Aperçu a été remplacé dès la page 22 par un choix de manuscrits de la bibliothèque publique de Tournay. Nous avons relevé, à propos du roman de Jourdain de Blaye, une des méprises de M. Deflinne; Ph. Mouskes, Intr. au 2o vol. p. CCLIV.

A tout prendre, cette publication peut être considérée comme un nouvel ouvrage plutôt que comme une seconde édition.

-M. Jean-Baptiste-Augustin Soulié, conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal, ancien rédacteur du Mémorial bordelais et de la Quotidienne, vient de mourir à Paris.

-Par arrêtés de M. le Ministre de l'Instruction publique de France, en date du 5 mars 1845:

M. Moreau, bibliothécaire à la bibliothèque Sainte-Geneviève, est nommé au même titre à la bibliothèque Mazarine. La place de conservateur, laissée vacante à cette dernière bibliothèque par le décès de M. Auguis, est supprimée.

M. Tastu, sous-bibliothécaire à la bibliothèque Sainte-Geneviève, est nommé au grade de bibliothécaire, en remplacement de M. Mo

reau.

M. Dufay, employé à la bibliothèque Sainte-Geneviève, est promu au grade de sous-bibliothécaire, en remplacement de M. Tastu.

M. Alfred de Bougy, surnuméraire à la bibliothèque Sainte-Geneviève, est nommé employé, en remplacement de M. Dufay.

-M. Ad. Keller, si connu par ses travaux sur la littérature française du moyen âge, a été nommé, par arrêté du 27 novembre 1844, professeur ordinaire des littératures germanique et romane, et premier bibliothécaire de l'université de Tubingen. Il remplace en cette qualité M. Robert de Mohl.

-Le conseiller de régence, baron de Münch-Bellinghausen (poëte ingénieux qui se cache quelquefois sous le pseudonime de Friedrich Halm), a été nommé conseiller aulique et premier garde (custos) de la bibliothèque impériale de Vienne.

- A la fête des ordres, à Berlin, le 19 janvier dernier, M. S.-H. Spiker, bibliothécaire de la bibliothèque royale, a reçu les insignes de l'ordre de l'aigle rouge de la troisième classe, avec le nœud.

L'ordre de St-Michel a été accordé, en Bavière, au savant et modeste J.-A. Schmeller, sous-bibliothécaire de la bibliothèque de cour et d'état à Munich. Le premier bibliothécaire de l'université de Leipzig, le conseiller Gersdorf, a reçu, de son côté, la croix d'or du sauveur, de Grèce.

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