A Son Altesse sérénissime sonnet. De cet heureux climut visible intelligence, Du peuple que le ciel a mis sous ta régence, « Le troisième et le quatrième feuillet sont occupés par l'Argument général » qui commence ainsi : « L'an 400, sous l'empire du jeune Théodose Paphnvce, seigneur de marque de la ville d'Alexandrie, après avoir demeuré plusieurs années sans auoir des enfans, enfin à force de prières, de ieûnes et d'aumônes, obtint du ciel vne fille qui reçeut le nom d'Evphrosyne sur les fonds de baptême, etc. » On trouve occupant le cinquième et le sixième feuillet : Réflexion sur cet événement. Stances. Dieu tout puissant qu'elle (quelle) aventure! Est-il donc possible, seigneur, Qu'vne fille ayt tant de cœur Que de morguer sexe et nature? Quoy, les tristes sanglots, la peine et le tourment, Vn fameux sacrifice à sa virginité, etc. Ces stances se terminent ainsi : Mais las! que la grâce est puissante, Et après auoir bien pleuré La mort de cette sainte Amante; Estant tout transporté d'vn secret mouuement, L'autheur de la machine ronde, Et quoyque décrépit, il fait encore l'amour. Faites, faites dans nostre cœur Des semblables métamorphoses : Banissez loin de nous ces indignes froideurs, Dont l'amour était pur, comme étant pvr en soy. Les trois feuillets suivants et le recto du quatrième, ne contiennent pas la pièce même, mais seulement l'exposé de cette pièce. Sur le verso de ce feuillet se trouve la liste des personnages, avec les noms des acteurs, où l'on rencontre plusieurs anciens noms liégeois : TOM. II. 21 MESSIEURS. F. Borlé. É. de Tharoulle. P. Mariotte. L. Baoüin. G. Fisen. F. Prealle. F. Borlé. E. Fisen. H. Grognart. H. de Tornaco. E. Medin. F. Le Bon. G. de Plenevaux. G. de Rye. F. Le Bon. G. de Plenevaux. Sur le feuillet suivant (l'avant-dernier, le dernier est en blanc), on lit cet avis: " AU LECTEUR. » Qvi que vous soyez, cher lecteur et spectateur, je vous supplie auant de porter iugement de ce petit poëme, de faire réflexion que ie ne fais pas vanité d'être poëte, et que par conséquent vous deuez tolérer par charité tout ce qui pourra chocquer votre veüe, ou votre oüie je sçay que pour ce qui regarde l'vnité du iour aussi bien que de la scène, il n'est pas régulier, c'est pourquoy prenez s'il vous plaist la peine d'en faire seulement les reproches à l'autheur du S. Eustache, et à plusieurs autres qui ont fait cette faute auant moy. Que si le style est trop bas à votre goût, sçachez que cette pièce m'a seruy dans sa production de diuertissement, et non d'étude; et que le but de la représentation n'a regardé que la pure gloire de Dieu, l'honneur de notre sainte, et l'vnique diuertissement d'vn des plus grands princes qui soit dans l'église romaine. Au reste si i'ay mal réüssy, i̇'aurai tout au moins la consolation d'auoir donné à d'autres l'occasion de mieux faire. A Dieu. » FIN. » L'auteur de cette pièce grotesque, qui parut après les chefs-d'œuvre de Corneille, ne s'est point nommé; mais je suppose que c'est Hermanus a S. Barbara, carme liégeois qui composa plusieurs poëmes latins fort singuliers. Peut-être aussi est-ce le Père Valère de S. Euphrosyne, dont je connais l'ouvrage suivant : les Excellences et grandeurs de Marie, mère de Dieu. Liége, 1674, in-8o. Quoi qu'il en soit, ce canevas est d'une excessive rareté, et c'est en vain qu'on en cherche l'indication dans le catalogue de la riche collection dramatique de M. de Soleinne. J'ai eu le bonheur d'en rencontrer un exemplaire, le seul que je connaisse. H. HELBIG. Impression liégeoise inconnue en partie ou du moins mal connue. Jean de Glen fut à la fois imprimeur et graveur sur bois; il eut un frère appelé Jean-Baptiste qui se fit d'église, comme on disait alors et avec lequel il s'associa dans ses travaux de littérature et d'art. Ses livres sont tous peu communs, celui-ci est presque introuvable : Du debvoir des filles - traicté brief, et fort vtile, — divisé en devx parties: la premiere est, — de la dignité de la femme, de ses bons departements, et deb — voirs ; des bonnes parties et qualités requises aux filles, qui tendent au mariage. L'autre traicte de la virginité, de son excellence, des perfections nécessaires à celles qui en font profescion, des moyens de la conserver; et de plusieurs autres choses, qui se verront plus à plein au sommaire des chapitres par frère JEAN-BapTISTE DE GLEN, docteur en théologie de la faculté de París, et prieur des Augustins lez-Liege. -- Item, plusieurs patrons d'ouvrages, pour toutes sortes de lingerie, de JEAN DE GLEN: le tout dédié-à Madame Anne de Croy, marquise de Renty, etc. — A Liége, chez Jean de - Glen, 1597. La première partie se compose de 120 pages de texte chiffrées, et de 14 pp. liminaires ; la seconde de 12 pages de préliminaires ou de texte non chiffrées, et de 39 planches. Sur le titre des deux parties sont gravées en bois les armes parlantes de J. de Glen trois glands en sautoir, surmontés d'une couronne de chêne. Au revers du premier titre sont les armoiries de Croy-Solre, puis vient l'épitre dédicatoire : à havte et prissante dame, Madame Anne de Croy, marquise de Renty, contesse de Solre, dame de Chievres, vicontesse de Bourbourg, esporse à messsire Philippe de Croy conte de Solre, seigneur de Molembais et Beaufort, etc. Grand escvyer dv sérénissime cardinal d'Avstricke, dv conseil d'estat de Sa Maisté, capitaine d'vne compagnie d'hommes d'armes, gouverneur des ville, et chasteau de Tournay et Tournesis. Anne de Croy était fille et unique héritière de Guillaume de Croy, marquis de Renty, surnommé le grand marquis, vicomte de Bourbourg, seigneur de Chièvres, Meulant, etc., chevalier de la Toison d'or; sa mère était Anne de Renesse-d'Elderen, maison représentée aujourd'hui par M. Louis comte de Renesse, sénateur, et Maximilien comte de Renesse, membre de la chambre des représentants. Anne de Croy était veuve d'Emmanuel-Philibert de Lalaing, baron de Montigny, seigneur de Condé et de Leuze, aussi chevalier de la Toison d'or, quand elle devint la seconde femme de Philippe de Croy, seigneur de Molembaix, Solre-le-Château, Turcoing et Conroy, pair du Cambresis, et en faveur duquel le roi Philippe II érigea la terre de Solre en comté, par lettre du 3 novembre 1590. Philippe reçut le collier de la Toison d'or et mourut le 4 février 1602. Il était fils de Jacques de Croy et d'Yolande de Lannoy, dame de Molembaix et de Solre-le-Château. Anne, douée d'un sens très-droit, était simple dans ses manières et ennemie de l'oisiveté. Le père Jean-Baptiste de Glen loue ainsi ces qualités : « Certainement, quiconque verroit V. E., madame, en son simple et ordinaire habillement, marcher, parlamenter et traicter ses fa»ciendes avec sa naturelle candeur, rondeur et modestie, loin de >> tout faste, luxe et affetterie, se pourroit parfois lourdement mes» conter, et ne la prendre pas pour une dame de tel rang qu'elle |