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possède le secret d'éclairer par une plaisanterie bien des questions que les raisonnements les plus graves ne parviendraient qu'à ob

scurcir.

G. Menage et M. F. Grille. On a dit que Menage était un pédant, mais au rebours de nos pédants vides et sots d'aujourd'hui, il pétillait d'esprit, il débordait de science; à ce double titre M. Grille devait être son défenseur. Joignez-y encore la qualité d'Angevin, et vous comprendrez que l'ingénieux bibliothécaire d'Angers n'ait pu tolérer qu'on offensât la mémoire de l'auteur du Dictionnaire étymologique, de l'anti-Baillet et de tant de livres où il y a toujours des choses peu communes à apprendre, du style, de l'originalité et du savoir. La colère l'a emporté, et avec sa verve ordinaire, il a adressé une verte mercuriale à M. Blordier, élève des Bénédictins, sur la préface de la traduction de la Vie de Pierre Ayrault, par Gilles Menage. Elle forme une brochure de 20 pages que M. Techener débite place du Louvre, à Paris, si déjà l'édition n'est entièrement épuisée.

Congrès archéologique de Lille. Les congrès, naturalisés en France, à l'imitation de l'Allemagne, par M. A. de Caumont, et qu'une personne de notre connaissance essaya, il y a quelques années, d'implanter en Belgique, ce qui scandalisa quantité de personnes aimables qui, ne faisant rien, ne veulent pas qu'on fasse, les congrès, dis-je, ont rencontré de nombreux détracteurs. S'ils n'ont rien fait. pour la science, ils ont fait beaucoup pour ceux qui l'aiment et la cultivent : ils ont déplacé les hommes de cabinet, les ont attirés dans des lieux qu'ils n'auraient jamais visités, ont suscité d'honorables et utiles amitiés, effacé des préventions hostiles, rapproché des esprits qui ne s'étaient pas encore compris, excité un peu de mouvement là où il n'y avait qu'apathie et sommeil, et appelé l'attention sur des objets négligés, dédaignés jusqu'alors. Bref, ils ont produit, par leur nature nomade et aventurière, quelques avantages que les académies immobiles dans leur dignité, doivent leur pardonner. Le congrès de Lille est destiné à réunir toute la vieille Belgique : ce que la politique n'a pu, ni voulu, les lettres l'accompliront. L'ancienne Flandre mettra ses habits de fêtes d'autrefois, et déroulera tout son glorieux passé. Déjà elle a choisi des maîtres de cérémonie qui s'entendent à merveille à cette résurrection des siècles, et dont les noms se rattachent,

d'une manière ou d'une autre, aux plus nobles souvenirs de l'histoire: M. le comte Félix de Mérode, MM. A. de Contencin, le docteur A. Le Glay, M. L. de Givenchy, le baron F. de Roisin, sont précisément ceux qu'il fallait choisir. Le congrès, tout en s'occupant de questions graves et la plupart neuves, fera des excursions en Belgique; il ne se bornera pas à explorer les monuments en pierre, les monuments écrits ont droit aussi à sa curiosité : les bibliothèques intéressent l'archéologue comme les cathédrales, les hôtels de ville, les antiques castels, les forteresses ruinées. Il y aura donc encore quelques heures précieuses pour les bibliophiles, et nous les avertissons de se tenir DE RG. prêts. Le congrès s'ouvrira le 3 juin.

Association typographique. Lundi soir, 5 mai, a eu lieu la réunion des ouvriers typographes, fondeurs, relieurs et brocheurs de Bruxelles. A l'ouverture de la séance il a été donné lecture d'un rapport clair et concis sur les opérations du comité permanent, ainsi que des pétitions à adresser au Roi et à la Chambre des Représentants, pour maintenir le droit de réimpression des ouvrages étrangers.

Le vendredi suivant, le Roi devait recevoir la députation chargée de lui présenter une pétition au nom des diverses branches de cette importante industrie.

O imitatores, servum pecus! Les Mystères de Paris sont oubliés et la foule des imitateurs continue à exploiter un titre que cet ouvrage a mis à la mode. Les libraires ne commandent plus des Lettres persannes à leurs ouvriers littéraires, mais des mystères: nous avons eu ceux de Russie, de Londres, de Bruxelles, du collége, du bagne même, et nous ne sommes pas au bout. Voilà qu'un M. Raoux de Courtrai (ce n'est point un pseudonyme, à ce qu'on assure), M. Raoux, dis-je, qui compose des cantiques à la vierge, approuvés par l'ordinaire, et de petits pamphlets désapprouvés par le goût et par les honnêtes gens, a publié, sans que le public s'en doute, les Petits mystères du Comité de lecture. M. Raoux sacrifie à la piété et au malin, il prend de l'église et du théâtre, il dine de l'une comme l'abbé Pélegrin, et voudrait souper de l'autre. C'est le Nini-Moulin d'une ville qui aura désormais autre chose que son damassé a offrir à l'admiration du monde. Quel dommage que M. Raoux prenne plaisir

à injurier des personnes qu'il ne connaît pas, qu'il n'a jamais vues, dont il n'a jamais eu à se plaindre, et qu'il en fasse de plates et d'ignobles caricatures! Il ne se contente pas de travestir les hommes et les choses, il les crée et semble les créer à son image. M. Raoux devrait savoir qu'en exerçant ce vilain métier on s'expose à de fâcheuses conséquences: ce n'est point avec une plume qu'on répond à tant d'esprit et de gentillesse. DE RG.

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.

55. Tableau bibliographique des ouvrages en tous genres qui ont paru en France pendant l'année 1844; divisé par table alphabétique des ouvrages, table alphabétique des auteurs, table systématique, in-8° de 275.

Ce tableau ou ces tables plutôt, sont le complément de la bibliographie de la France pour 1844, journal auquel M. Beuchot a attaché son nom.

Les ouvrages de bibliographie sont au nombre de 24. On y distingue :
Bibliographie du Maine, par N. DESPORTES, p. 3531.

Notice sur quelques livres rares imprimés au monastère de Clairlieu-lezNancy, 3759. Rupport sur la bibliothèque de la ville de Calais, par H. S. DE RHEIMS, 4017.

Catalogue de la bibliothèque administrative du ministère de l'intérieur (de France), 2260.

Catalogue méthodique des meilleurs ouvrages d'instruction religieuse, par B. DES BELLIERS, 5252.

Catalogue de la bibliothèque paroissiale de Saint-Sulpice, 930.

Catalogue de la bibliothèque de Louviers, par L. BRÉAUTÉ, 151, 3934.

Lettre sur la bibliothèque de Saint-Étienne, par JULES JANIN, 463.

Rapport sur les livres et estampes des bibliothèques du Palais-des-Arts, Lyon, 4596, etc.

56. Lijst van boekwerken, verkrijgbaar in den boekwinkel van L. VAN BAKKENES, te Amsterdam........ Maart 1845, in-8o de 8 pp.

Cette liste mensuelle est le journal de la librairie de la Hollande. Elle est divisée méthodiquement par classes. On y remarque plusieurs brochures sur le miracle d'Amsterdam en 1345, dont l'année présente amène le jubilé, ainsi que sur la sainte tunique de Trèves, une traduction hollandaise du Juif Errant de M. Sue, à qui la Hollande, toutefois, n'a pas encore décerné de médaille, et une lettre d'Ashaverus au peuple des Pays-Bas : Zendbrief van Ashaverus, gewoonlyk genaamd de Joodsche Wandelaar, aan Neerlands volk.

A propos du Juif Errant le Bulletin de l'Alliance des Arts (25 mars 1845, p 295) fait remarquer que M. Gustave Brunet qui n'oublie rien, a pourtant oublié, dans sa précieuse notice sur le promeneur éternel, un article publié en 1842, dans le Journal des Demoiselles, article où sont indiquées différentes sources qu'il a négligées, entre autres l'Histoire de Beauvais, par Louvet. Le Bulletin rappelle encore que l'auteur de cet article, qui a fait aussi une notice historique sur la complainte, dans la collection des chansons et ballades publiée par M. Delloye, a peut-être fourni l'idée mère de tout le roman de M. Eugène Sue dans cette seule phrase des medianoches, t. 1, p. 9: « Le choléra-morbus qui » pourrait bien être une transformation du Juif Errant. » Voy. no 51 de nos revues bibliographiques.

Un défaut sérieux de cette liste, c'est qu'on n'y marque ni le lieu d'impression, ni les imprimeurs, ni les formats. Ces renseignements sont cependant indispensables.

57. Catalogue d'une belle collection de livres, parmi lesquels se trouvent plusieurs beaux manuscrits, bon nombre d'ouvrages rares, de beaux Elzevirs (sic), des traités curieux concernant l'histoire de France et d'Angleterre, d'anciennes impressions belges, des livres à figures, des classiques, etc., dont la vente aura lieu le 5 mai 1845 et jours suivants.... à Gand. Gand, avril 1845, in-8° de 46 pp.

Ce catalogue, qui contient, pensons-nous, les derniers débris de la belle bibliothèque de M. L***, comprend 648 articles. Voici quelques-uns des plus remarquables :

50. Portefeuille contenant un grand nombre de pièces imprimées et manuscrites concernant la bibliographie, rassemblées par GOBET, ancien libraire de

Paris.

51. Recueil de notes bibliographiques, rédigées par GOBET. Pièces détachées contenues dans deux portefeuilles, in-8°.

On y remarque, entre autres, une Bibliothèque choisie où sont indiquées les

plus célèbres éditions qui ont paru depuis l'origine de l'imprimerie, avec les concordances des prix dans les ventes; des remarques sur les éditions Elzevie

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52. Liste chronologique des éditions et versions de Plaute, par GOBET (1772). Un vol. in-80 de 130 pp. demi-rel.

Manuscrit de la même écriture que le précédent. L'auteur avait projeté de composer une Bibliothèque des poëtes latins, dont Plaute devait former le premier volume. On y trouve une notice sur les éditions cum notis variorum et ad usum Delphini, et des détails sur les principaux ouvrages où il est question de Plaute. Ce travail est fait avec soin, dit le catalogue, qui embellit un peu les choses.

53. Liste chronologique des éditions et versions de l'histoire naturelle de Pline, par GOBET (1771), 1 vol. in-8° de près de 100 pp., relié en vélin.

Manuscrit d'une fort belle écriture et tout prêt pour l'impression. L'auteur ne se borne pas à une sèche nomenclature des éditions de Pline, il entre dans des détails sur chacune d'elles.

54. Recueil de chansons et PASKÉES, en français et en wallon, relatives à l'histoire de Liége, in-4°. (De peu d'importance.)

55. Pawillaert, ou recueil d'anciens statuts, paix, ordonnances relatifs à l'histoire de Liége, In-fol.

Beau manuscrit d'environ 400 pp., contenant beaucoup de pièces sur le XVIe siècle. Il a appartenu aux bourgmestres Bex et Renardi.

77. Théâtre d'histoire, où avec les grands prouesses et aventures étranges du noble et vertueux chevalier Polimontes, prince d'Arfine, se représentent au vrai plusieurs occurrences fort rares et merveilleuses. Bruxelles, R. Velpius, 1613, in-4o, figg.

81. Brevis relatio felicis agonis quem pro religione catholica gloriose subierunt aliquot e soc. Jesu sacerdotes, in ultima Angliae persecutione, sub annum 1678 a protestantibus excitata. Pragae, 1683, in-4°o, huit portr. gravés.

Livre fort recherché en Angleterre et extrêmement rare.

87. Ordonnancie en de edit by heeren Gerard Van Groisbeeck. Luyck, by Wouters Morberius, 1569, in-4°, caract. goth.

C'est la seule impression connue de Morberius en flamand. On y a joint une autre pièce flamande, imprimée à Liége en 1625, par Ardt de Corswarem. 94. Statuta synodalia Leodiensia, cum eorum modificationibus, etc. In-4°, fort

rare.

L'impression de ces statuts offre une particularité curieuse : commencée à Anvers, par Guill. Vorsterman, selon l'auteur du catalogue, elle n'a été achevée qu'à Paris, par Josse Bade, l'an 1518. Les 37 premiers feuillets imprimés à Anvers, sont en caractère gothique; le reste est en lettres rondes.

95. Acta et decreta synodi dioecesanae Leodiensis a Georgio ab Austria celebratae anno 1548. Lovanii, Jacobus Batius, 1549, in-4°.

96. Statuta consistorialia ac reformatio judiciorum spiritualium civitatis el

TOM. II.

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