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et aussi d'avoir servi à conserver, par la beauté ou la bizarrerie de ses ornements, bien des ouvrages précieux qui, sans ces accessoires, eussent été détruits, de même que d'autres monuments écrits privés des mêmes avantages. O. DELEPIERRE.

Ancienne bibliothèque du conseil des finances.

Les bibliothèques spéciales d'autrefois étaient loin d'être aussi complètes que celles de nos jours. Nous reproduisons ici, comme exemple, le catalogue de la bibliothèque du conseil des finances, l'une des administrations les plus importantes de la Belgique sous la domination autrichienne. Nous transcrivons littéralement : Corpus juris civilis, 2 vol. Corpus juris canonici, 2 vol. - Corps diplomatique, 8 vol. Supplément au corps diplomatique, 5 vol. Acta regis Angliae,

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10 vol. Relevés de 1762, 1763, 1764, 3 vol. Bruxelles, 3 vol. · La bulle Unigenitus, 4 vol.

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dre, incomplets, 8 vol., y compris l'index. Placards de Brabant, Histoire du tarif de 1664, 2 vol.

8 vol.

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Malbranche, Historia

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Tarif

Morinorum, 3 vol. Histoire des finances, 1 vol. Chartres du pays de Haynaut, tome Ier. Souveraineté du Roy, 2 vol. -françois de 1671, 1 vol. Instructions sur les droits, 1 vol. - Table alphabétique des ordonnances et dispositions, année 1766, 1 vol. Droits d'entrée et de sortie, 1766, 1 vol. Droits d'entrée et de sortie, 1766, tome II, première et seconde parties. - Deux tarifs de 1680. Tarif de 1717. Un volume manuscrit sans titre.

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Placards

depuis 1689 jusqu'à 1733, 8 vol.- Placards et ordonnances de Hollande, 4 vol. Placards des années 1758 à 1764. - Papiers concer

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nant la ferme du

pays rétrocédé.

C. P.

Diversités Curieuses pour servir de récréation à l'esprit (par l'abbé L. Bordelon), suivant la copie de Paris (à la Sphère), à Amsterdam, chez André de Hoogenhuysen, 1699, 12 parties en 7 vol. in-12, reliés en vélin de Hollande; hauteur de 5 p. 14 lignes; largeur 3 p. 12 lignes.

Il est prudent de s'abstenir d'attribuer aux Elsevier, avec autant d'assurance que le font certains spéculateurs, les éditions qui ne portent pas leur nom ou qui n'offrent pas incontestablement le cachet de leur typographie.

BRUNET.

Il y a bientôt six mois (le 10 novembre 1844) qu'on vendit à Paris une collection d'Elseviers, remarquable sous tous les rapports, provenant d'un amateur distingué. L'Avertissement qui précède le catalogue justifie, en plusieurs points, le choix qui y avait présidé et qui est le fruit de plus de quinze années de recherches. Par le temps qui court, un argument invincible pour l'amateur qui ne vise qu'à la beauté de la typographie hollandaise, est, qu'il ne pourrait pas entièrement dédaigner d'admettre dans sa collection des ouvrages postérieurs imprimés avec les caractères et vignettes que la dispersion de la vente du matériel de Daniel Elsevier et de ses héritiers a mis en d'autres mains. Les presses d'Abr. Wolfgang, de Moetjens, de Fr. Foppens et d'autres artistes, attestent en effet, que ces typographes, sans les égaler entièrement, se sont montrés bien souvent les émules intelligents de leurs devanciers. L'ouvrage qui doit faire ici l'objet de cet article viendra encore le confirmer. Si, d'une part, nous nous plaisons à rendre hommage au tact exquis du savant auteur du Manuel, qui place les véritables Elseviers dans une section spéciale, nous croyons néanmoins, d'un autre côté, pouvoir signaler ces Diversitez curieuses comme susceptibles d'être annexées à la collection des productions pseudonymes qui en font le complément indispensable.

M. Brunet, à l'article Lettres de M. de Voiture, fait entrer dans cette dernière catégorie une édition de Nimwège, chez André Hoogenhuyse, 1660, pet. in-12. Le catalogue de 1844, enregistre la même édition sous le no 892, avec la note (Leyde, de l'imprimerie de Jean

Elsevier). Quoique cette dernière supposition soit douteuse, elle est mieux fondée en quelque sorte (parce que André Hoogenhuyse était libraire) que celle qui attribue aux Elsevier une édition de 1657-1659, Amsterdam, chez Jean Ravestein (voir Bérard, pag. 99). Jean Ravenstein imprimait lui-même. On pourrait relever bien des erreurs du même genre, dans lesquelles différents bibliographes étrangers sont tombés, par rapport à nos imprimeurs-libraires, parce que, ne connaissant pas la langue hollandaise, ils n'ont pas été à même de vérifier leur existence véritable. Le nom d'André de Hoogenhuyse ne figure guère en français que sur les Lettres de Voiture, édit. de 1660 ou 1663, publiées à Nimègue; sur les Œuvres de Tacite, trad. de Perrot d'Ablancourt, Amst., de Hoogenhuysen, 1691 (à la Sphère), 2 parties, petit in-8°, et sur les Diversités curieuses, 1699. Il est plus commun sur les ouvrages hollandais. Je connais de lui entre autres : Herstelde oudtheyt ofte beschryvinge van Batavia, wesende een gedeelte van 't hertoghdom Gelre ende graafschap Hollandt, door Mr Johan van Someren, tot Nymegen, by Andries van Hoogenhuyzen, boekverkooper (libraire), 1657, in-4o, 399 pag.; plus la table et les feuillets liminaires. Mais revenons à notre article.

La Hollande reproduisait à l'envi dans le XVIIe siècle, différents recueils périodiques français : le Journal des savants, le Mercure galant y avaient trouvé de la vogue. Il n'est donc pas étonnant que les Diversités curieuses, publiées à Paris par Coustelier en 1697 et 98, deux fois par mois, y fussent presque simultanément réimprimées. Ce recueil se publiant séparément, il est bien difficile aujourd'hui d'en trouver des exemplaires complets (1). C'est donc une véritable rareté bibliographique que M. Nodier n'aurait pas désavouée.

Les Diversités curieuses sont comprises en douze parties qui forment 7 vol. in-12.

Le I volume comprend les quatre premières parties. (1TMo p., 64 pag.; 2o p., 64 pag.; 3° p., 64 pag.; 4° p., 192 pag.) Le II volume comprend la 5o partie (de 204 pag.) et la 6° (de 204 pag. ).

(1) Le catalogue de 1844 ci-dessus cité, ne mentionne que le IVe volume, sous le titre de Bigarrures ingénieuses, ou recueil de diverses pièces galantes en prose et en vers, suivant la copie de Paris (La Haye), à la Sphère, 1696, in-12.

Le III volume comprend la 7° partie (de 204 pag.) et la 8o (de 227 pag.).

Le IV volume comprend la 9o partie (de 480 pag.), appelée Bigarrures ingénieuses.

Le Ve volume comprend la 10 partie (de 456 pag.), appelée Livre à la mode.

Les VI et VII volumes comprennent la 11° partie (de 355 pag.) et la 12o (de 397 pag.), appelées Diversités curieuses en plusieurs lettres.

Quoique chaque volume ait une table des matières, le dernier volume renferme de plus un catalogue alphabétique des noms des auteurs qui ont été mis à contribution dans cet ouvrage instructif et varié. Tous ces volumes comprennent un très-grand nombre de dialogues, de bons mots, de réflexions, de caractères, de portraits, de réparties ingénieuses, de maximes, de dissertations critiques; enfin, environ cinq mille des plus beaux traits d'érudition, dont plusieurs n'ont pas été imprimés (ce sont ceux de Bordelon lui-même), et d'autres tirés des ouvrages des plus célèbres auteurs anciens et modernes.

L'abbé Bordelon, qui a rassemblé ce recueil et que l'on place parmi les auteurs satiriques, naquit à Bourges en 1663, et est mort à Paris en 1730. On trouve le détail de ses nombreux ouvrages dans Barbier, Dict. des anonymes, tom. IV, pag. 227, et dans Quérard, la France littéraire, t. Ier, pag. 415. Pour mettre nos lecteurs à même de juger de l'ensemble, nous donnons ci-après quelques extraits, qui ne seront pas déplacés sans doute dans un recueil bibliographique tel que le nôtre.

DIVERSITÉS CURIEUSES.

EXTRAITS.

4o p., pag. 9. Livres.

On peut dire qu'il est à peu près des livres comme des jardins, où tous les arbres ne sont pas fruitiers; l'on en plante pour le seul plaisir de la vue, ou pour donner de l'ombre. Il y a des ouvrages d'esprit qui se font seulement pour la récréation, et où on ne doit pas s'attendre de trouver toute l'érudition que doivent avoir ceux où les

sciences tiennent le premier lieu. L'on ne doit pas mettre au dernier rang les livres qui mêlent l'utilité avec l'agréable.

Omne tulit punctum qui miscuit utile dulci. Horace.

C'est pour tempérer, comme l'on fait en Italie, un vin trop austère et trop fort, avec la douceur du muscat.

5o p., pag. 173. Libraires.

Le grand faiseur de livres Scripan s'imagine que tous les libraires sont infatués de ses pièces, parce qu'ils lui disent sans cesse qu'elles ne se peuvent payer; il ne voit pas qu'ils se mocquent de lui, et qu'ils veulent dire par-là qu'on ne peut payer ses ouvrages, parce que personne n'en achète.

6o p., p. 109. Traductions.

La plupart des traductions, particulièrement de celles qui se font des vers latins en prose françoise, sont, comme les tapisseries de Flandre, regardées à l'envers, où les figures ne laissent pas de paroistre, mais avec tant de filets, qu'on ne les voit point distinctement, et qu'on diroit que ce ne sont que de simples ébauches.

8o p., pag. 134. Titres et desseins extraordinaires de livres qui ont esté imprimez.

Le cœur d'Aaron, c'est-à-dire, un commentaire allégorique sur quelques livres de l'Écriture.

Les os de Joseph; c'est une explication des règles et des canons pour expliquer la Loy.

Les reliques de Joseph; c'est une introduction au Talmud.

Le jardin des noix; c'est un livre de cabale.

La grenade avec sa fleur; c'est un traité des cérémonies anciennes des juifs qui ne sont plus en usage parmi eux.

Les allumettes du feu divin de Pierre Doré.

Le fusil de pénitence pour battre le caillou de l'homme et prendre le feu avec ses allumettes.

La boutique de l'apothicaire spirituel, par Wichmans; c'est un recueil de quelques passages des pères.

Le soupirail pour laisser évaporer les fumées du vin nouveau des hérétiques, par le père Jean David.

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