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BIOGRAPHIE GÉNÉRALE

DEPUIS

LES TEMPS LES PLUS RECULÉS
JUSQU'A NOS JOURS,

AVEC LES RENSEIGNEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

ET L'INDICATION DES SOURCES A CONSULTER ;

PUBLIÉE PAR

MM. FIRMIN DIDOT FRÈRES,

SOUS LA DIRECTION

DE M. LE D' HOEFER.

Tome Trente-Huitième.

c PARIS,

FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET CE, ÉDITEURS,

IMPRIMEURS-LIBRAIRES DE L'INSTITUT DE FRANCE,

RUE JACOB, 56

M DCCC LXII.

Les éditeurs se réservent le droit de traduction et de reproduction à l'étranger.

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BIOGRAPHIE

GÉNÉRALE

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'A NOS JOURS.

N

NICOLLE (Sire), acteur et auteur lorrain, vivait à Metz dans le quinzième siècle. Il était curé de l'église Saint-Victor de Metz, et malgré ses fonctions il passait pour le meilleur acteur de l'évêché messin. Aussi lorsque, en 1437, Conrard Bayer, évêque de Metz, fit exécuter dans la semaine sainte les Mystères de la Passion, le bon curé de Saint-Victor fut chargé non-seulement d'arranger l'œuvre en patois lorrain, mais aussi de la construction du théâtre, de la mise en scène, des répétitions; il fit plus, il joua le rôle du Christ à l'édification générale; un autre prêtre, Jean de Nicey, chapelain de Métranges, fut non moins applaudi dans la même pièce, où il représentait le personnage de Judas. La même année le sire Nicolle arrangea pour ses compatriotes le mystère de la Vengeance, et y représenta le héros de la pièce,Titus. Ajoutons que Nicolle avant de monter sur les tréteaux les sanctifiait par la célébration d'une grande messe. On le voit, le spectacle était alors considéré comme un acte reli gieux. Nicolle ne s'est pas borné à arranger les œuvres des auteurs dramatiques du temps; il a composé et représenté plusieurs mystères; mais leurs manuscrits sont perdus ou enfouis dans quelque bibliothèque de la Lorraine. A. D-s. Émile Morice, La mise en scène depuis les mystères jusqu'au Cid, dans la Revue de Paris, t. XXIII, n° 2, ann. 1835. - Begin, Biog. de la Moselle.

NICOLLE (Charles-Dominique), instituteur français, né à Pissy-Poville (Seine-Inférieure), le 4 août 1758, mort à Soisy-sous-Enghien (Seineet-Oise, le 2 septembre 1835. Il commença ses études au collége de Rouen, et vint les terminer à Paris, au collège de Sainte-Barbe, où il était professeur et préfet, lorsque la révolution éclata. Chargé alors de l'éducation du fils de M. de Choiseul-Gouffier, il conduisit en 1790 cet élève près de son père, ambassadeur de France à Constantinople. Il l'accompagna trois ans après à Saint-Pétersbourg, où il fonda un pensionnat qui NOUV. BIOGR. CÉNÉR.

T. XXXVIII.

attira bientôt les enfants des premières familles nobles de cette capitale et dans la direction duquel il fut secondé par d'autres ecclésiastiques français, notainment par l'abbé Pierre Nicolas Salandre, mort vicaire général de Paris, le 18 juillet 1839. Le duc de Richelieu, fondateur et gouverneur d'Odessa, appela dans cette ville l'abbé Nicolle, qui reçut de l'empereur Alexandre le titre de visiteur de toutes les églises catholiques de la Russie méridionale. Nicolle y devint le directeur du lycée Richelieu, et fit paraître un admirable dévouement pendant une peste affreuse qui désola Odessa en 1812. Quelques affaires le ramenèrent en 1817 à Paris, et Louis XVIII le nomma l'un de ses aumôniers honoraires. De retour en Russie, l'abbé Nicolle y éprouva tant de tracasseries de la part du clergé russe, jaloux de ses succès, qu'il donna sa démission, et revint en France, où il reçut en 1820 le titre de membre du conseil royal de l'instruction publique. Le 27 février 1821 il devint recteur de l'Académie de Paris, et coopéra avec son frère à restaurer une maison d'éducation destinée à remplacer l'ancien collége de Sainte-Barbe, et qui est devenue le collége Rollin. Au rectorat de l'abbé Nicolle se rattache un fait curieux de l'histoire de l'instruction publique en France. Le 18 novembre 1822 il présidait pour la première fois la séance de rentrée de la faculté de médecine, où Desgenettes prononça l'éloge funèbre du docteur Hallé, titulaire comme lui de la chaire d'hygiène. Les étudiants n'avaient jamais vu l'abbé Nicolle, qu'ils connaissaient cependant de réputation, comme l'ami particulier du duc de Richelieu, alors fort impopulaire en sa qualité de ministre responsable. Cette figure émue, ornée d'un franc rabat, qu'on voyait au fauteuil présidentiel, au lieu de la figure mâle et peu craintive de Cuvier, excita d'abord des chuchotements et des murmures. Là où il fallait imprimer le respect à un auditoire hostile et quasi séditieux, l'abbé flatta par

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faiblesse, promettant sa bienveillance à cette foule indisciplinée qui n'en voulait pas et qui répondait par des clameurs furibondes au discours obséquieux que le recteur lui débitait avec timidité. Desgenettes vint ensuite, et, loin de les calmer, ne fit qu'exaspérer les passions haineuses qui animaient l'assemblée. Une phrase, où l'orateur faisait allusion à la fin chrétienne du professeur Hallé, fut maladroitement répétée par lui jusqu'à trois fois, et commentée par des gestes, aux marques croissantes d'une improbation scandaleuse. Jamais mauvaise comédie n'avait mis en jeu tant de sifflets. A quelques jours de là, l'École de Médecine fut licenciée, et d'illustres professeurs en furent exclus pour toujours, à l'exception de Desgenettes et d'Antoine Dubois, qui y rentrèrent après la révolution de 1830. La place de recteur ayant été supprimée en 1824, l'abbé Nicolle conserva ses fonctions au Conseil royal de l'Instruction publique, et fut admis à la retraite le 17 août 1830. Officier de la Légion d'Honneur depuis mai 1825, il devint en 1827 chanoine honoraire de Paris et vicaire général de ce diocèse. Rendu à la vie privée, il s'occupa de rédiger ses idées sur l'éducation, et les publia sous le titre de Plan d'éducation, ou projet d'un college nouveau; Paris, 1833, in-8°.

H. FISQUET.

- De

rable. En 1821 il songea à relever de ses ruines une institution qu'avaient formée à Paris d'anciens élèves de Sainte-Barbe, et qui, après avoir été florissante, se trouvait bien déchue. Secondé par l'abbé son frère, revenu de Russie, Nicolle devint le directeur de cette maison, à laquelle ils donnèrent le nom de Sainte-Barbe, en mémoire de l'école où tous deux avaient étudié. L'université l'érigea plus tard en collége, et le nom de Sainte-Barbe ayant été conservé à l'institution fondée par De Lanneau (Voy. DE LANNEAU), celui de collége Rollin a été imposé à la fondation de Nicolle.

Nicolle n'a laissé aucun ouvrage ; mais comme libraire éditeur il a donné une immense collection de livres classiques, connus sous le nom d'éditions stéréotypes, et remarquables alors par leur extrême correction. Le premier il conçut le plan de la Bibliothèque latine, ou réimpression des commentaires allemands sur les auteurs classiques latins; après la publication de quelques volumes, il lui fallut renoncer à cette entreprise, pour éviter une concurrence fâcheuse avec celle de Lemaire. Les Dictionnaires français-latin trançais de Planche, etc., furent imprimés pour et latin-français de Noël, le Dictionnaire grecla première fois, en 1807, par les soins de Nicolle. H. F.

Notice sur G. H. Nicolle, 1829, in-8°.
NICOLLE DE LA CROIX. Voy. LACROIX.

Frappaz, Vie de l'abbé Nicolle; 1857, in-12. Beaurepaire, Notice sur l'abbé Nicolle; 1859, in-8°. NICOLLE (Gabriel-Henri), journaliste français, frère du précédent, né le 23 mars 1767, à Fresquienne (Seine-Inférieure), mort à Paris, le 8 avril 1829. Comme son frère aîné, il fit ses études à Paris, au collège de Sainte-Barbe, et se destinaitturage ou travaillait à des ouvrages mécaniques.

à l'instruction publique, lorsque la révolution, en détruisant les établissements universitaires, renversa également ses projets. Il s'associa alors avec quelques amis pour lutter contre les excès de l'anarchie, et de cette coalition naquirent plusieurs journaux, tous rédigés dans le but de restaurer la monarchie. Henri Nicolle, que Lacretelle place à côté des Bertin, des Dussault et des Fiévée, coopéra surtout à la rédaction du Journal français, ou tableau politique de Paris, qui parut du 15 novembre 1792 au 1er juin 1793. Incarcéré en janvier comme contre-révolutionnaire, puis mis en liberté par la Convention, qui reconnut, par un décret du 1er février 1793, que sa détention était attentatoire à la liberté de la presse, il prit part à la publication du Courrier universel, et fonda ensuite L'Éclair, journal qu'il faisait parvenir à ses abonnés de province par une voiture qui devançait le courrier ordinaire en transportant aussi des voyageurs. Les opinions qu'il y professait le firent proscrire le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795) et le 18 fructidor an v (4 septembre 1797). Un nom supposé lui permit de se soustraire aux mandats d'arrêt lancés contre lui, et les lois d'amnistie le sauvèrent. Redevenu libre, il se fit libraire éditeur; mais le commerce ne lui fut pas favo

français, né le 24 juillet 1786, à Cluses, en Savoie, NICOLLET (Joseph-Nicolas), astronome mort le 11 septembre 1843, à Washington. Dans sa première enfance il conduisait les vaches au på

A douze ans il commença d'apprendre à lire; ses progrès furent si rapides qu'il ne tarda pas à être admis au collège de Cluses. En 1805 il se rendit à Chambéry, et servit de répétiteur et de secrétaire au professeur de mathématiques. Recommandé par ce dernier à Tochon et à Bouvard, ses compatriotes, il partit pour Paris, où il fit le meilleur usage des moyens d'instruction secrétaire bibliothécaire (1817), il fut naturalisé mis à sa portée. Attaché à l'Observatoire comme Français en 1819, entra en 1823 au bureau des longitudes, et reçut en 1825 la croix de la Légion d'Honneur. Il remplit également les fonctions de professeur de mathématiques au collége Louis-le-Grand et d'examinateur des aspirants aux écoles de marine. Malheureus'empara de son esprit : il se mit à jouer à la sement le désir de faire une prompte fortune bourse, et, encouragé par le bonheur de ses premières tentatives, il hasarda dans les spéculations de l'agio tout ce qu'il possédait. La révolution de 1830, en déterminant une baisse soudaine dans les fonds publics, le ruina complétement. Au mois de décembre 1831, il s'embarqua à Brest pour les États-Unis. Bien accueilli du ministre de la guerre Poinsett, il se chargea d'une mission scientifique destinée à l'exploration des

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