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sabilité légale; qu'il n'a d'autre tribunal que son propre sentiment, celui de son souverain, et surtout l'opinion publique qui établit ou détruit en tyran les réputations.

On est tellement habitué à juger, d'après le caractère, les principes et les qualités personnelles du ministre des relations extérieures, le système de sa politique, que sa nomination ou son renvoi sont toujours considérés comme des événemens politiques. Nous voyons souvent les cours même s'empresser de rassurer les cabinets étrangers sur les principes et les dispositions de celui qui est appelé à remplir ces hautes fonctions.

Pour que le ministère des relations extérieures réponde dans toute son étendue au but de son institution, les objets qui doivent fixer l'attention constante de celui qui est appelé à le diriger, sont: 1o. la connaissance parfaite de la situation géographique de toutes les parties qui composent l'état que l'on sert;

2o. la connaissance des intérêts, des rapports commerciaux et des ressources physiques et morales de ce même état;

3o. la connaissance exacte des droits et des prétentions du souverain, fondés sur les traités et les conventions;

4o. l'étude des principes et des vues politiques du souverain;

5o. l'art de diriger les démarches et les négociations des agens diplomatiques envoyés au dehors, vers le but principal du système adopté;

6o. la connaissance parfaite des moyens physiques et moraux des puissances avec lesquelles le gouvernement est en rapport direct;

7°. l'attention continuelle de se faire informer à temps, par les agens envoyés au dehors, des démarches, des menées et des tentatives secrètes des autres puissances, afin de pouvoir agir ou faire agir en conséquence, déjouer ou seconder leurs efforts.

§. 3.

Des fonctions du ministre des affaires étrangères.

C'est au chef du ministère des relations extérieures qu'il appartient d'entrer en conférence avec les ministres des puissances étrangères; d'écouter leurs réclamations et leurs propositions, d'y répondre au nom du souverain; de discuter les intérêts réciproques; enfin d'entamer avec eux et de conduire à fin les négociations.

C'est lui qui est chargé de la rédaction de tous les actes émanés du souverain et publiés en son nom relatifs aux affaires politiques; tels que les traités de paix, d'alliance, &c.; les conventions pour régler les limites et démarcations de frontières; les actes d'abdication, de renonciation, de protestation, &c.; les déclarations de guerre, les proclamations, les manifestes, les exposés des motifs de guerre ou de toute autre mesure hostile que le souverain se croirait en droit de prendre à l'égard d'une autre puissance; les réponses et répliques aux pièces officielles qu'une autre puissance aurait été dans le cas de faire publier,

&c.; de faire rédiger dans ses bureaux les lettres de créance, les instructions et les pleins-pouvoirs des agens diplomatiques envoyés en pays étrangers; de guider ces derniers dans les négociations dont ils sont chargés, par de nouvelles instructions ou ordres qu'il leur fait expédier, et de veiller sur leurs démarches et leur conduite par le moyen d'une correspondance suivie avec eux; de faire dresser de nouveaux chiffres pour la correspondance secrète. C'est enfin lui qui le plus souvent est chargé d'entamer et de conduire les négociations pour les mariages des princes et des princesses de la famille du souverain, et de notifier aux cours étrangères (lorsque les souverains ne s'adressent point de lettres de cabinet ou autographes) leur naissance et leur décès.

C'est encore par l'intermédiaire du chef du ministère des relations extérieures, et de concert avec les autres cabinets que sont réglés les objets du cérémonial diplomatique, tant pour les agens envoyés au dehors, que pour ceux qui sont accrédités près de son gouvernement.

Quoique dans la plupart des pays, surtout dans ceux qui ont des colonies, les consuls soient en quel– que sorte subordonnés au ministère de la marine, ils reçoivent cependant, et ceux surtout qui sont revêtus du caractère de chargé d'affaires, des instructions directes du ministre des relations extérieures.1)

1) Quant au mode de travail du ministre des affaires étrangères, M. de FlasSAN, dans son Hist. gén, de la diplomatie française, en parlant de la méthode adoptée par M. d'Argenson, ministre de Louis XV, comme pouvant servir d'instruction diplomatique et assurer le succès des aspirans, s'exprime ainsi: „M. d'Ar

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