but est de concilier les intérêts de deux ou de plusieurs puissances, les ministres de la cour médiatrice ont ordinairement le rang sur ceux des puissances en contestation, fût elle-même d'un rang inférieur.

§. 39.

Ordre à observer par les ministres étrangers dans les places d'honneur.

Quant aux places d'honneur que les agens diplomatiques sont dans le cas de s'accorder, soit dans des conférences ou séances diplomatiques, soit dans toute autre occasion où ils se trouvent réunis, il faut distinguer:

1o. Lorsqu'il s'agit d'être assis, la place d'honneur à une table carrée ou ronde, occupée de tous les côtés, est ordinairement celle qui se trouve être en face de l'entrée de l'appartement, et celle qui lui est opposée est regardée comme la dernière. A compter de la première place on suit le rang en sautant toujours de la droite à la gauche. 2o. Lorsqu'on est debout ou assis, la main d'honneur est à droite, c'est-à-dire que celui qui prétend la supériorité de rang, se place à la droite de celui qui lui est inférieur1).

résidens, lorsque ceux-ci se rencontreraient avec les secrétaires d'ambassade d'Angleterre temporairement chargés des fonctions de ministres plénipotentiaires, le cabinet des Tuileries décida en faveur de ces derniers.

1) Quelquefois aussi c'est la gauche qui marque la préséance, comme par exemple chez les Turcs; de même chez les catholiques romains in sacris.

Dans l'ordre linéal, c'est-à-dire, lorsque plusieurs personnes marchent à la suite l'une de l'autre, on observe un ordre différent, fixé de diverses manières. Tantôt c'est la personne qui est devant qui a la première place; celle qui se trouve immédiatement derrière elle, a la seconde, et ainsi de suite. Tantôt la place de derrière est regardée comme la première, et celle qui la précède, considérée comme la seconde, &c. C'est surtout le cas lors des processions religieuses ou funéraires. Tantôt enfin l'ordre des places est fixé selon le nombre des personnes qui se suivent, par exemple, lorsqu'il n'y en a que deux, la place de devant est la première; étant trois, la place du milieu est la première, celle de devant est la seconde, et celle de derrière est la troisième; lorsqu'il y en a quatre, la place de devant est là quatrième; celle qui suit est la seconde, celle après est la première, et celle de derrière est la troisième; lorsque les personnes sont au nombre de cinq, la place du milieu est la première; celle qui la précède est la seconde, celle qui suit immédiatement la place du milieu, est considérée comme la troisième, et ainsi de suite en sautant toujours les places du milieu.

4o. Dans l'ordre latéral, lorsque plusieurs personnes se trouvent placées en ligne droite, il faut faire les distinctions suivantes. Tantôt la place à l'extrémité, soit à droite soit à gauche, est considérée comme la première; alors celle qui la suit immédiatement, est la seconde, et ainsi de suite.

Tantôt c'est le nombre des personnes, dont le rang exige différentes places, qui fixe l'ordre à suivre. S'il n'y en a que deux, la place à droite est la première; entre trois personnes, celle qui est la plus distinguée occupe la place du milieu; suit alors celle à droite, et celle à gauche comme dernière; lorsqu'il y a quatre personnes, la place à l'extrémité de la droite est la seconde, celle qui suit, est la première, celle à l'extrémité de la gauche est la quatrième, et la place à côté de celleci est la troisième; entre cinq personnes, la plus distinguée occupe la place du milieu, à sa droite se trouve la seconde, à sa gauche le troisième, à l'extrémité de la droite la quatrième et à l'extrémité de la gauche la dernière et cinquième; de la même manière, en comptant toujours de la place du milieu ou de la place d'honneur, les places alternent, lorsqu'il y a six personnes et plus.

Lorsque le rang entre les puissances est le même, ou qu'il est contesté, et qu'on ne peut éviter les rencontres personnelles, on a recours à différens expédiens au moyen desquels on laisse en suspens les prétentions de chacun. On déclare, par exemple, que chaque place doit être considérée comme la première et que la préséance momentanée ne portera point préjudice aux droits et aux prétentions réciproques; ou bien, on convient d'un changement alternatif, de manière qu'à de certaines époques périodiques le rang et les places soient changées; soit