« l'Europe savante, il me semble qu'il faudrait que je fusse ་་ R perdu de présomption pour aspirer un moment à une de ces << places. Je puis néanmoins me rendre la justice que je n'ai "pas une telle présomption. Répétez donc de ma part à cet homme illustre, qui a la générosité de vouloir être mon parrain, qu'il me suffira toujours qu'il m'ait jugé digne << d'une distinction si flatteuse, et que, s'il parvenait jamais à me la procurer, je ne saurais en vérité quelle contenance << tenir dans une compagnie composée d'hommes qui me se⚫raient si supérieurs à tant d'égards. Prenez (ceci) au pied ⚫ de la lettre 1..... > LETTRE A SAUSSURE SUR LA MORT D'ALBERT DE HALLER. « Genthod, ce mardi matin 16 de décembre 1777. Quel ami venons-nous de perdre! quel homme avonsnous à pleurer! Le cher, le vertueux, le grand Haller n'est • plus! Lisez, mon digne ami, les deux incluses de son cadet, • et recueillez avec moi les derniers moments de cet homme << respectable. Il m'avait préparé lui-même à cette triste sé paration et m'avait écrit jusqu'au moment où il s'était mis a au lit. Je vous envoie sa dernière lettre et celle du 20 du passé, qu'il terminait en prenant congé de moi et en me << donnant sa bénédiction. Mon cœur l'a recueillie avec une tendre reconnaissance comme celle de l'homme juste et d'un « ami de vingt-trois ans. Combien l'amitié d'un si grand homme m'honorait-elle! Combien de fois avait-il versé dans «mon sein ses plaisirs et ses peines, ses espérances et ses craintes! Je possède plus de huit volumes de ses précieuses « lettres. Vous verrez, dans la dernière que je joins ici, quelle On voit, en comparant cette lettre avec la précédente, que notre grand naturaliste n'avait pas été blessé des critiques de Charles Bonnet, ou que celui-ci avait eu la discrétion de les renfermer dans le cercle de ses amis. ! « était sa profonde humilité chrétienne. Combien le spectacle «de cette profonde humilité dans un si beau et si grand génie <«< est-il instructif pour ceux qui sont dignes d'en jouir! Je << n'avais rien négligé dans mes réponses pour le consoler, le << fortifier, soutenir et raffermir sa belle âme alarmée à la vue << de la redoutable éternité. Je lui présentais la religion comme << notre plus fidèle, notre plus tendre et notre meilleure amie; << en un mot, comme le trait le plus touchant des bontés pa«ternelles du Grand Être, et, si j'osais le dire, du plus << aimable de tous les êtres. Vous connaissiez, mon cher <«<ami, la sorte d'orthodoxie dont notre excellent ami faisait << profession; elle tenait de celle de son pareil, le grand << Pascal, et il est étonnant que le génie de ces deux hommes << uniques en leur genre n'eût pas été écrasé sous le poids << accablant d'une telle orthodoxie. « Je vous dépêche un exprès afin que vous puissiez écrire << à cette famille affligée qui perd avec Berne son plus grand « ornement. Que dis-je! Depuis l'immortel Leibnitz, il n'y << avait pas eu en Europe une tête comme celle de notre « Haller. « La Suisse et l'Europe savantes ont fait cette année deux « pertes irréparables. Elles ont perdu Lambert et Haller, et « ces deux hommes embrassaient seuls tout l'empire des «< sciences. Elles vont perdre encore l'excellent Sulzer, et je « vais perdre dans sa personne un de mes meilleurs et de mes plus illustres amis. « Recevez, mon bon ami, les plus tendres vœux de mon «< cœur. << Renvoyez-moi les incluses. » FIN DES NOTES. TABLE DES CHAPITRES. CHAPITRE PREMIER. - (1720-1740.). Naissance et famille de Bonnet. Enfance et éducation. - - - - Lettre de Réaumur à Bonnet au sujet de ses recherches sur les puce- - - les chenilles et les papillons. - CHAPITRE TROISIÈME. - Observations sur le Ténia; correspondance avec Réaumur; Bonnet obtient le grade de docteur en droit. Il est élu membre de la Société royale de Londres. Il termine son Insectologie (1744); idée de cet ouvrage. Vues de l'auteur sur l'histoire naturelle et sur la gradation infinie des êtres créés; il éprouve des maux d'yeux qui l'obligent à suspendre ses travaux d'histoire naturelle. Expériences sur la végétation des plantes dans (1745-1747.). Mémoires de Bonnet sur les feuilles des plantes. Premier mémoire sur les surfaces des feuilles. Deuxième mémoire; de la direc- tion et du retournement des feuilles et des tiges. Observation sur le mouvement particulier des tiges. Troisième mémoire; sur l'arrangement des feuilles. Quatrième mémoire; sur l'arrangement des folioles ou CHAPITRE CINQUIÈME. Cinquième mémoire; sur la circulation de la séve dans les plantes. tation de l'opinion des naturalistes qui considèrent le mouvement de la séve comme une véritable circulation. véritable nature de ce fluide. Autres observations contenues dans gine des méditations philosophiques de Bonnet; son Essai sur la liberté adressé à Cramer. Correspondance avec Cramer sur ce sujet (1747.) Nouvelle correspondance de Bonnet avec Cramer au sujet de la liberté. Réponse de celui-ci. Nouvelle lettre à Cramer sur la Controverse de Bonnet avec un incrédule qu'il contribue Bonnet rassemble les matériaux d'un grand ouvrage sur l'ensemble de la philosophie. Il en tire l'Essai de psychologie et le publie en 1754. Analyse de cet ouvrage. Vues de l'auteur sur le mécanisme des opérations de · Analyse des diverses facultés, mémoire, imagination, etc. Idée de l'existence de Dieu liée à celle de la cause suprême. sur le perfectionnement moral de l'homme et sur l'éducation. direction des études et l'enseignement des sciences. Il envoie l'Essai de psychologie à son ami Trembley; lettre critique qu'il Mariage de Bonnet avec mademoiselle de la Rive. Caractère de la famille - Lettre de rager les talents du jeune Saussure. de l'Essai. De l'àme des Démonstration sur la liberté de l'âme. Analyse d'une lettre d'Euler. Lettre de Bonnet à Formey. Mairan. - CHAPITRE DIXIÈME. - Lettre de Pages 156 à 178 Idées de Charles Bonnet sur l'organisation des corps. 'Histoire des travaux - CHAPITRE ONZIÈME. Pages 179 à 202 Plan général de la Bonnet compose la Contemplation de la nature (1764). — Esquisse et but - - CHAPITRE DOUZIÈME. Suite du chapitre précédent. Organisation des insectes; zoophytes et polypes; Suite du précédent. Instinct et industrie des animaux. On ne peut raison- |