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des équations et des argumens, en n'employant que le lieu vrai du soleil, et en corrigeant successivement les argumens par les équations déja calculées. Cette forme avoit des inconvéniens, qui avoient porté M. Schulze de Berlin à refondre les tables de Mayer, pour les ramener aux argumens moyens. M. Carlini de Milan vient tout récemment d'annoncer qu'il avoit formé le projet d'une transformation semblable pour les tables de M. Bürg. M. Burckhardt avoit eu cette idée le premier, et, à cette occasion, il a voulu s'assurer s'il n'existoit pas encore d'autres équations qui méritassent d'entrer dans les tables de la lune. Autrefois, quand un astronome entreprenoit de nouvelles tables d'une planète, il les recommençoit en entier, et risquoit de faire moins bien que ses prédécesseurs. Par la méthode qui est maintenant adoptée, on ne s'expose plus à ces mouvemens rétrogrades on cherche les corrections des tables les plus accréditées que l'on compare aux observations; ou égale les erreurs de ces tables à une fonction qui comprend les corrections des élémens employés et les équations nouvelles qu'on veut introduire. On détermine ainsi tout-à-la-fois et les corrections légères des élémens déja connus, et les coefficiens des équations négligées.

C'est la marche qu'a suivie M. Burckhardt; il a commencé par donuer aux tables de M. Bürg la nouvelle disposition qui les ramenoit aux argumens moyens, et les comparant, sous cette forme nouvelle, non-seulement à toutes les observations calculées par M. Bürg, mais encore à un millier d'observations plus récentes, il a trouvé dans ce long travail plusieurs avantages: celui de soumettre à un nouvel examen les coefficiens si bien discutés par M. Bürg, de les tirer directement des observations, avec les changemens que nécessitoient les argumens moyens, d'introduire les équations nouvelles que les observations exigeoient clairement, et cependant de ne point allonger les calculs, puisque, si d'un côté il augmentoit le nombre des équations, de l'autre il simplifioit la formation des argumens, ce qui est un avantage inappréciable surtout pour les calculateurs d'éphémérides.

Après avoir terminé ce travail, M. Burckhardt a soumis ses tables à une épreuve nouvelle, en les comparant à tous passages de la lune au méridien qui ont pu être observés dans les dix premiers mois de 1811, soit par lui-même à l'Observatoire de l'Ecole militaire, soit par M. Bouvard, à l'Obser vatoire impérial.

Nous n'en pouvons dire aujourd'hui da

vantage sur ces tables, qui n'ont été que quelques instans entre nos mains; mais tout nous porte à croire qu'elles seront pour le moins aussi précises, et surtout plus commodes que celles même de M. Bürg, publiées par le Bureau des longitudes, et c'en est assez pour faire désirer aux astronomes la prompte publication de ce travail, dont nous espérons qu'ils pourront jouir dans quelques mois

OPTIQUE.

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Nouvelles recherches de MM. Malus et Arago.

Un rayon de lumière directe jouit, comme on sait, de la singulière propriété de se partager en deux faisceaux distincts, dans son passage au travers d'un rhomboïde de spath d'Islande, quelle que soit, d'ailleurs, la position par rapport à la section principale du rhomboïde.

Si l'on soumet la lumière dont se compose un de ces faisceaux quelconques à l'action d'un second rhomboïde, on reconnoît qu'elle diffère essentiellement de la lumière directe, puisque, dans certaines positions de la section principale du deuxième cristal, elle n'éprouve plus la double réfraction: la découverte de cette belle propriété est due à Huyghens.

En cherchant à expliquer cette expérience,

Newton remarque, dans une des questions qu'il a placées à la fin de son Traité d'optique, qu'il est nécessaire d'admettre que les molécules, dont se composent les rayons lumineux, ont des côtés doués de propriétés différentes; ces côtés, que quelques auteurs ont désignés par le nom de pôles, sont deux à deux diametralement opposés, et dans deux directions respectivement rectangulaires.

Cela posé dans un rayon de lumière ordinaire, les pôles des molécules n'affecteront aucune position particulière, et seront uniformément dirigés vers tous les points de l'espace, tandis qu'un rayon polarisé sera composé de molécules dont les pôles semblables auront la même situation; ce dernier rayon se distinguera d'un rayon de lumière directe, en ce que celui-ci se partage toujours en deux faisceaux dans son passage au travers d'un rhomboïde de carbonate de chaux, tandis que le rayon polarisé n'éprouve qu'une seule réfraction dans quelques positions particulières de la section principale du cristal auquel on le présente.

Les rayons polarisés diffèrent des rayons de lumière directe par plusieurs autres propriétés qui étoient inconnues à Huyghens et à Newton, et dont la découverte est due à M. Malus. Si l'on suppose, en effet, qu'après avoir disposé verticalement la section principale

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d'un rhomboïde de carbonate de chaux, on reçoive les deux faisceaux qui en proviennent sur la surface d'une eau tranquille, et sous un angle de 52 degrés 45 minutes, on remarquera que le faisceau ordinaire se comporte comme la lumière directe, puisqu'il abandonne à la réflexion partielle une partie de ses molécules; quant au faisceau extraordinaire, il pénètre le liquide en totalité. Si l'on suppose, au contraire, que la section principale du rhomboïde soit perpendiculaire au plan d'incidence, le rayon extraordinaire éprouve la réflexion partielle, et le rayon ordinaire pénètre le liquide en totalité.

Lorsqu'on examine, à l'aide d'un rhomboïde de spath calcaire, la lumière qui est réfléchie sur la surface de l'eau, et sous un angle de 52 degrés 45 minutes, on voit qu'elle a tous les caractères d'un des faisceaux produits par la double réfraction d'un cristal, car elle ne se partage plus constamment en deux faisceaux; dans cette expérience qui est, en quelque sorte, l'inverse de celle que nous avons d'abord rapportée, le plan de réflexion fait l'office de la section principale du premier rhomboïde. Nous ne rappelons ces résultats, qui sont exposés avec beaucoup de détail dans le bel ouvrage de M. Malus auquel la Classe décerna le prix de mathé

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