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ration des principes de liberté se calma avec le temps, et Rhode-Ísland prit, sans s'en apercevoir, les habitudes et les meurs des autres colonies.

COLONIE DE CONNECTICUT.

Après qu'Adrien Block eut, en 1614, fondé les premiers établissements des Hollandais au Nouveau Monde, et exploré les côtes du Connecticut, quelques autres navigateurs hollandais firent le même voyage et remontèrent le fleuve du Connecticut. La Hollande, ainsi que nous l'avons dit plus haut, prétendit alors à la possession de toute la contrée visitée par ses nationaux; mais les Anglais, eux aussi, revendiquaient la possession de ce territoire. En 1633, une compagnie formée sous le patronage de lord Say-and-Seal, et de lord Brooke, ayant obtenu du gouvernement anglais la concession de cette partie des terres comprises dans la Nouvelle-Angleterre, remonta le fleuve du Connecticut, et y établit un comptoir suivant l'invitation qu'elle avait reçue d'un chef indien appelé Séguin. Puis, les Anglais construisirent un fort qu'ils nommèrent Windsor; mais tout cela prit du temps, et avant qu'ils ne se fussent ainsi établis dans le pays, les Hollandais avaient fondé leurs établissements et bâti le fort a Bonne Espérance » sur l'emplacement aujourd'hui occupé par la ville d'Hartford. Ils défendirent aux Anglais de remonter ou de descendre le fleuve, et menacèrent de tirer sur toute troupe détachée de la colonie de Plymouth qui se montrerait dans leur voisinage.

Pendant de longues années, cette rivalité subsista entre les deux nations; mais les Anglais étaient plus entreprenants; leur émigration en Amérique prenait une importance considérable et ils finirent par l'emporter. Ils arrivèrent bientôt de tous côtés à la nouvelle colonie, aussi bien par terre que par eau, attirés par les rapports que leur avaient faits les Indiens sur la fertilité naturelle du sol.

En 1635, un groupe de colons de Plymouth quitta cet établissement pour venir se fixer dans la contrée qu'on leur avait décrite sous un aspect si avantageux; mais, après un premier hiver dont ils eurent beaucoup à souffrir, ils se décidèrent à retourner dans leur ancien campement.

Au printemps suivant, une troupe d'émigrants plus nombreuse arriva, conduite par le révérend pasteur Thomas Hooker, dont la femme malade était portée sur une litière. Il est difficile de se figurer les fatigues du voyage qu'ils avaient eu à faire pour arriver au lieu où ils s'établirent; on peut néanmoins s'en faire une idée en se rappelant qu'aucune route n'était tracée dans les immenses forêts qu'ils avaient traversées, poussant devant eux un troupeau de bétail dont la moindre tête avait pour eux un prix inestimable. Si l'on songe en outre aux embarras que devait leur causer le transport à bras d'une femme malade, on aura une idée, bien faible encore, de la persévérance qui faisait le fond du caractère des colons.

En 1639 fut rédigée la première constitution de la colonie de Connecticut; elle autorisait à prendre part aux votes tous ceux qui jureraient fidélité à la communauté.

Hartford, Wethersfield et Windsor furent fondées, et une autre colonie établie en 1638 à New-Haven, dans le territoire de Connecticut, par une troupe de puritains venus directement d'Angleterre.

Un des fils du gouverneur de la colonie de Massachusetts, Winthrop, s'était fixé avec quelques membres de sa famille dans la nouvelle colonie de Connecticut. Désigné par les autres habitants pour aller en Angleterre demander au roi Charles Ier une charte qui leur garantît la libre possession de leur territoire, ainsi que le droit de se gouverner eux-mêmes, Winthrop se rendit à Londres et, tant par son influence personnelle que par sa popularité, il obtint du roi la charte la plus libérale qu'aucune colonie eût obtenue jusqu'alors. Les querelles et les conflits avec les Hollandais durèrent jusqu'en 1664, époque à laquelle toute la province des Nouveaux Pays-Bas fut enfin cédée aux Anglais.

En 1665, la colonie de New-Haven s'unit à celle de Connecticut, et toutes deux continuèrent à prospérer malgré les attaques des Indiens, attaques auxquelles étaient d'ailleurs exposées toutes les colonies de la Nouvelle-Angleterre.

CHAPITRE X

Fondation de la colonie de New-Amsterdam. Construction d'une

ville sur l'ile Manhattan, Pierre Stuyvesant, quatrième gouverneur de la colonie, soumet les Suédois établis sur le Delaware à son autorité. Griefs des habitants contre son administration. La colonie passe entre les mains du duc d'York; sa dénomination en New York. Formation de New-Jersey. Désappointement de la population dans ses espérances sur son changement de maitre; réclamations; son retour à la Hollande qui la rend à l'Angleterre. New-York sous l'autorité anglaise. Fondation de la colonie de New-Jersey par les Hollandais. Des émigrés danois et suédois viennent les y rejoindre. Expulsion de ces derniers. La colonie s'agrandit et se met sous la protection de la Grande-Bretagne. Fondation de la colonie de Delaware. Le roi de Suède GustaveAdolphe veut fonder une colonie en Amérique; il meurt. Son projet est repris. Création de la Nouvelle-Suède. Jalousie des Hollandais établis aux Nouveaux Pays-Bas ; ils annexent la colonie & leurs possessions.

COLONIE DE NEW-YORK.

Peu de temps après la découverte de l’Hudson en 1609, des navires hollandais commencèrent à remonter le cours de ce fleuve pour trafiquer et acheter des fourrures des Indiens. Puis, une compagnie s'étant formée pour l'exploitation régulière de ce commerce et l'établissement de quelques comptoirs, elle obtint du gouvernement des Pays-Bas la cession à son profit de l'étendue de territoire comprise entre les fleuves Hudson et Delaware, c'est-à-dire de ce qu'on appelait déjà les « Nouveaux Pays-Bas. »

Cette compagnie, qui s'intitula la Compagnie des Indes occidentales, fonda quelques établissements à NewAmsterdam en 1613, ainsi qu'au fort Orange, et autorisa ses colons à acheter des terres aux Indiens, leur promettant que toute propriété acquise par ce moyen reviendrait, après eux, à leurs héritiers. L'ile sur laquelle New-York est bâtie a été achetée ainsi aux Indiens Manhattans et payée par le premier gouverneur de la colonie, Pierre Minuits, vingt-quatre dollars, soit cent vingt francs. La réunion des premières maisons qui y furent construites s'appela New-Amsterdam.

Pendant les premières années de leur établissement les Hollandais manquèrent de bras pour cultiver leurs plantations, aussi traitèrent-ils avec quelques capitaines de navire, qui se chargèrent d'aller chercher en Allemagne les pauvres gens qui désireraient émigrer en Amérique. Beaucoup se présentèrent, mais, ne pouvant payer leur passage, ils durent, à leur arrivée, contracter un engagement pour plusieurs années de service avec l'un des propriétaires qui, alors, soldait au capitaine le prix de leur traversée.

Dans un petit ouvrage très-intéressant, New York Society in Olden Times, on raconte que l'un de ces serviteurs, ayant achevé le temps de son engagement, tira d'une cachette où il l'avait enfoui un sac d'argent qu'il avait apporté avec lui d'Allemagne, et dont la valeur pouvait, dès son arrivée, lui permettre d'acheter une ferme. Comme son maître lui exprimait sa surprise et lui demandait pourquoi il n'avait pas em

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