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aura une idée, bien faible encore, de la persévérance qui faisait le fond du caractère des colons.

En 1639 fut rédigée la première constitution de la colonie de Connecticut; elle autorisait à prendre part aux votes tous ceux qui jureraient fidélité à la communauté.

Hartford, Wethersfield et Windsor furent fondées, et une autre colonie établie en 1638 à New-Haven, dans le territoire de Connecticut, par une troupe de puritains venus directement d'Angleterre.

Un des fils du gouverneur de la colonie de Massachusetts, Winthrop, s'était fixé avec quelques membres de sa famille dans la nouvelle colonie de Connecticut. Désigné par les autres habitants pour aller en Angleterre demander au roi Charles Ier une charte qui leur garantît la libre possession de leur territoire, ainsi que le droit de se gouverner eux-mêmes, Winthrop se rendit à Londres et, tant par son influence personnelle que par sa popularité, il obtint du roi la charte la plus libérale qu'aucune colonie eût obtenue jusqu'alors. Les querelles et les conflits avec les Hollandais durèrent jusqu'en 1664, époque à laquelle toute la province des Nouveaux Pays-Bas fut enfin cédée aux Anglais.

En 1665, la colonie de New-Haven s'unit à celle de Connecticut, et toutes deux continuèrent à prospérer malgré les attaques des Indiens, attaques auxquelles étaient d'ailleurs exposées toutes les colonies de la Nouvelle-Angleterre.

CHAPITRE X

Fondation de la colonie de New-Amsterdam. Construction d'une ville sur l'ile Manhattan. Pierre Stuyvesant, quatrième gouverneur de la colonie, soumet les Suédois établis sur le Delaware à son autorité. Griefs des habitants contre son administration. La colonie passe entre les mains du duc d'York; sa dénomination en NewYork. Formation de New-Jersey. Désappointement de la population dans ses espérances sur son changement de maître; réclamations; son retour à la Hollande qui la rend à l'Angleterre. New-York sous l'autorité anglaise. Fondation de la colonie de New-Jersey par les Hollandais. Des émigrés danois et suédois viennent les y rejoindre. Expulsion de ces derniers. La colonie s'agrandit et se met sous la protection de la Grande-Bretagne. Fondation de la colonie de Delaware. Le roi de Suède GustaveAdolphe veut fonder une colonie en Amérique; il meurt. Son projet est repris. Création de la Nouvelle-Suède. Jalousie des Hollandais établis aux Nouveaux Pays-Bas ; ils annexent la colonie & leurs possessions.

COLONIE DE NEW-YORK.

Peu de temps après la découverte de l'Hudson en 1609, des navires hollandais commencèrent à remonter le cours de ce fleuve pour trafiquer et acheter des fourrures des Indiens. Puis, une compagnie s'étant formée pour l'exploitation régulière de ce commerce et l'établissement de quelques comptoirs, elle obtint du gouvernement des Pays-Bas la cession à son profit de l'étendue de territoire comprise entre les fleuves Hudson et Delaware, c'est-à-dire de ce qu'on appelait déjà les Nouveaux Pays-Bas.

Cette compagnie, qui s'intitula la Compagnie des Indes occidentales, fonda quelques établissements à NewAmsterdam en 1613, ainsi qu'au fort Orange, et autorisa ses colons à acheter des terres aux Indiens, leur promettant que toute propriété acquise par ce moyen reviendrait, après eux, à leurs héritiers. L'île sur laquelle New-York est bâtie a été achetée ainsi aux Indiens Manhattans et payée par le premier gouverneur de la colonie, Pierre Minuits, vingt-quatre dollars, soit cent vingt francs. La réunion des premières maisons qui y furent construites s'appela New-Amsterdam.

Pendant les premières années de leur établissement les Hollandais manquèrent de bras pour cultiver leurs plantations, aussi traitèrent-ils avec quelques capitaines de navire, qui se chargèrent d'aller chercher en Allemagne les pauvres gens qui désireraient émigrer en Amérique. Beaucoup se présentèrent, mais, ne pouvant payer leur passage, ils durent, à leur arrivée, contracter un engagement pour plusieurs années de service avec l'un des propriétaires qui, alors, soldait au capitaine le prix de leur traversée.

Dans un petit ouvrage très-intéressant, New-York Society in Olden Times, on raconte que l'un de ces serviteurs, ayant achevé le temps de son engagement, tira d'une cachette où il l'avait enfoui un sac d'argent qu'il avait apporté avec lui d'Allemagne, et dont la valeur pouvait, dès son arrivée, lui permettre d'acheter une ferme. Comme son maître lui exprimait sa surprise et lui demandait pourquoi il n'avait pas em

ployé une partie de cet argent pour payer son passage, au lieu de s'engager à le servir pendant un si long temps: « Oh! lui répondit le prudent et rusé émigrant du Rhin, en arrivant je ne savais pas l'anglais et j'aurais été trompé. Maintenant que je connais bien le pays et la langue, je puis m'établir à mon compte. Ce raisonnement très-sensé est une preuve de vraie sagesse, et il est à remarquer aujourd'hui que les descendants de ces hommes travailleurs sont comptés au nombre des plus riches fermiers des rives de l'Hudson.

Le dernier des quatre gouverneurs qui administrèrent les colonies hollandaises des Nouveaux PaysBas fut Pierre Stuyvesant, ancien soldat qui avait perdu une jambe dans un combat; on l'avait surnommé « Jambe d'argent, » parce qu'il se servait d'une jambe de bois ornée de bandes de ce métal. Il s'entendit avec la colonie de Connecticut pour la rectification des frontières, et, se mettant à la tête d'un petit corps d'armée, marcha sur les Suédois qui s'étaient établis sur les rives du fleuve Delaware, et les soumit à son autorité.

Mais le vieux gouverneur était assez despote; il avait en haine toutes les institutions démocratiques et n'en tolérait aucune dans sa colonie; aussi les Anglais qui se trouvaient parmi ses administrés, et qui connaissaient les priviléges de leurs compatriotes du Connecticut, les regardaient-ils avec envie. Ils cherchaient toutes les occasions de signaler aux Hollan

dais les bénéfices que chacun tirerait d'un gouvernement libéral, élu par la population. Un nommé Baxter, s'inspirant des sentiments de ses concitoyens, rédigea la pétition suivante qui fut portée au gouver

neur:

Les Etats généraux des Provinces-Unies sont nos seigneurs liges : nous nous soumettons aux lois des « Provinces-Unies; mais nos droits et nos priviléges « doivent être en harmonie avec ceux de la patrie, car « nous sommes des membres de l'Etat, et non pas un « peuple conquis.

« Nous qui sommes venus ici des différentes parties « du monde, et qui sommes une communauté formée <de races diverses; nous qui avons, à nos propres frais, « quitté notre terre natale pour la protection des Pro« vinces-Unies; nous qui avons transformé le désert « en terres productives; nous demandons qu'on ne < fasse pas de lois nouvelles sans le consentement du « peuple; qu'on ne nomme pas de fonctionnaires pua blics sans l'approbation du peuple; qu'on ne fasse pas revivre des lois obscures et prescrites. »

Ce sont là les mêmes réclamations et les mêmes arguments que lors de la grande révolution. Comme l'Angleterre plus tard, la Hollande expia son entêtement et le despotisme de son gouverneur. En effet, en 1664, une flotte anglaise se présenta devant la ville de New-Amsterdam; elle en demandait la reddition au nom du duc d'York, frère du roi d'Angleterre,

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