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‹ Jerseys, se fondant en une seule, devinrent pro

vince royale.

COLONIE DE DELAWARE.

Lord de la Ware était gouverneur de la Virginie, lorsqu'en 1610, dans une exploration qu'il faisait sur la côte, il découvrit un fleuve magnifique auquel son nom fut ensuite donné. Vingt ans plus tard, les Hollandais essayèrent d'y établir quelques comptoirs, mais les attaques des Indiens les en empêchèrent.

Vers cette époque, le roi de Suède Gustave-Adolphe, celui qu'on appela le « Lion du Nord,» résolut de fonder une colonie suédoise en Amérique. Il accorda en conséquence les priviléges nécessaires à une compagnie de marchands, et contribua lui-même dans le capital de cette société pour 400,000 dollars (2 millions de francs). La compagnie fit connaître, dès sa formation, qu'elle entendait ne point permettre l'introduction d'esclaves dans son territoire, disant que les esclaves coûtaient beaucoup, travaillaient avec répugnance et périssaient très-vite par excès de fatigue. Puis elle engagea les émigrants de toutes les nations à partir pour la nouvelle colonie sous la protection du gouvernement suédois.

Gustave-Adolphe, heureux de son idée, appela la colonie qui allait être fondée « le joyau de sa couronne, persuadé qu'elle rendrait de grands services

à toute la chrétienté opprimée.

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Il est assez curieux de remarquer que ce sont surtout des motifs religieux qui ont présidé à la fondation de toutes les colonies dont nous avons déjà retracé l'histoire. Chaque fondateur de colonie voulait que les victimes des persécutions trouvassent un asile sûr, une seconde patrie où elles pussent remplir, en paix, les devoirs de leur religion.

Malheureusement le roi Gustave-Adolphe fut tué à la bataille de Lutzen en 1632, et sa petite-fille Christine, âgée seulement de six ans, lui ayant succédé, son projet fut momentanément délaissé. Cependant, peu de temps après, le premier ministre du royaume, Oxenstiern, reprit le projet de son ancien souverain et résolut de l'exécuter. Il s'entendit, à ce sujet, avec Pierre Minuits, ex-gouverneur de la colonie de NewYork, qui avait quitté le service de la Hollande pour celui de la Suède.

En 1638, un premier convoi d'émigrants suédois et finlandais partit pour les rives du Delaware, où un fort fut érigé et nommé « Christiana, en l'honneur de la petite reine. La colonie elle-même s'appela « Nouvelle-Suède et s'accrut rapidement par l'arrivée de nombreuses troupes d'émigrants. Chaque fois qu'un navire s'en retournait à Stockholm, les nouveaux débarqués envoyaient à leurs parents et à leurs amis des descriptions enthousiastes du pays, de manière que l'émigration prit, à une époque, une importance considérable: en 1640, plus de cent familles, n'ayant pu trouver de place à bord des navires en

partance pour la

Nouvelle-Suède, durent rentrer

chez elles et y attendre une autre occasion.

La création de cette colonie avait bien, dans les commencements, un peu inquiété les Hollandais établis dans les Nouveaux Pays-Bas, mais lorsqu'ils la virent se peupler et prendre une grande extension, ils s'en émurent sérieusement. Les Hollandais considéraient, en effet, que les Suédois occupaient une partie du territoire qui leur appartenait; néanmoins, ils n'osaient, quoique les plus forts, les en expulser ouvertement, de crainte que le gouvernement suédois ne prît la défense de ses nationaux. Mais lorsque les Suédois du Delaware eurent chassé la garnison du fort que les Hollandais avaient bâti auprès de Christiana, toute hésitation cessa; le gouverneur Stuyvesant, « Jambe d'argent, se mit à la tête des siens et la colonie suédoise fut annexée aux possessions des Hollandais dans les Nouveaux Pays-Bas.

CHAPITRE XI

Fondation de la colonie de Pennsylvanie. William Penn; ses premières années. Il obtient la propriété du territoire. But dans lequel il veut établir une colonie. Générosité dont il fait preuve à l'égard des colons. Organisation intérieure de la colonie. Fondation de Philadelphie. Rapports de Penn avec les Indiens. Il part pour l'Angleterre. Dissensions de la colonie pendant son absence. Réclamations des habitants à son retour; leur ingratitude; mort de Penn. Fixation de la ligne de démarcation entre les colonies de Pennsylvanie et de Maryland. Description de Philadelphie vers le milieu du dix-huitième siècle.

COLONIE DE PENNSYLVANIE.

La Pennsylvanie fut fondée d'une manière complétement différente des autres colonies, car une charité religieuse et fraternelle, seule, fit concevoir à son fondateur l'idée d'abandonner ses droits sur le sol dont il était propriétaire, et d'y établir une colonie.

William Penn avait été élevé en Angleterre et instruit à l'université d'Oxford. Dans les derniers temps du séjour qu'il y devait faire, il prit part à des assemblées de quakers et fut chassé de l'université. Il se rendit alors en France, où il étudia à Saumur les doctrines calvinistes. L'exil ne fit qu'exciter davantage son enthousiasme religieux, et, de retour dans sa patrie, il s'enrôla, au grand désespoir des siens,

dans la secte des quakers. Comme la persécution enflammait à cette époque tous les esprits en Angleterre, Penn, dont la générosité était renommée parmi ses anciens camarades, résolut de fonder en Amérique une colonie où tous ceux qui étaient persécutés à cause de leurs opinions religieuses pourraient trouver un asile.

Son père, fameux amiral de la marine anglaise, mourut sur ces entrefaites. Il lui était dû par le gouvernement anglais une somme de seize mille livres sterling (400,000 fr.) qu'il avait prêtée au roi Charles II avant son avénement au trône. William Penn s'adressa au roi et lui demanda une province en Amérique en paiement de sa dette. Le roi consentit, mais Penn dut s'engager à lui envoyer tous les ans, en signe de fidélité, deux peaux de castor. Connaissant par les rapports qui lui furent faits que la contrée dont il était devenu propriétaire était couverte de forêts, Penn désira l'appeler « Sylvanie» (du mot latin sylva, forêt), mais le roi intervint et ordonna que le nom du propriétaire fût ajouté à ce mot et qu'ainsi elle s'appelât « Pennsylvanie. »

En 1681, Penn organisa un premier convoi d'émigrants, et l'année suivante il s'embarqua sur un vaisseau portant le nom de « Bienvenu, » pour se rendre lui-même dans sa colonie et commencer ce qu'il appelait la « Sainte expérience » (Holy experiment). Il avait fait précéder son arrivée d'une sorte de lettremanifeste dont voici la teneur :

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