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2o Les Hurons-Iroquois. Leur domaine s'étendait sur toute la contrée située entre la baie de Géorgie et le lac Huron jusqu'aux lacs Erie et Ontario, le long de quelques rivières de l'est. Leurs tribus avaient formé une sorte de confédération qui comprenait les Cayugas, les Senecas, les Mohawks, les Oneidas et les Onondogas. C'étaient les « Cinq Nations. » Ce nom fut illustré par une véritable habileté politique et par une énergie de tous les instants, plus rare chez ces peuples que le courage et la témérité sur le champ de bataille. Aux Cinq Nations » se joignirent plus tard les Turcaroras de la Caroline du Nord, plus tard encore, les Nanticokes, les Conoys et les Tuteloes.

3° Les Cherokees. Ils habitaient plus au sud que les Iroquois et occupaient les vallées qui sont au pied de la grande chaîne des Alleghany.

4o Les Mobilians. Leurs campements occupaient toute la contrée située entre le bas Mississipi et l'océan Atlantique.

5o Les Dakotas. Leurs possessions couvraient toute la partie qui s'étend de la rivière Arkansas au pays des Esquimaux, et tant à l'est qu'à l'ouest des Montagnes Rocheuses.

Nous omettons quelques peuplades secondaires, telles que les Comanches, dont le nom est resté longtemps synonyme de férocité et de sauvagerie; les Aztecs, éteints aujourd'hui.

Aux cinq grandes races que nous avons nommées correspondaient cinq langues : l'algonquin, le wayan

dot, le cherokee, le mobilian, le dakota ou sioux. Le caractère général de ces langues est d'être gutturales, dures et polysyllabiques. Le wayandot, pourtant, a moins de rudesse et parfois le mobilian ne manque pas d'harmonie. Les discours des Indiens sont remplis de comparaisons et de métaphores hyperboliques qui leur donnent un air de dignité et en rehaussent la portée.

Les facultés intellectuelles des Indiens sont généralement très-faibles. Ils sont stupides, brutaux, féroces, mais dans toutes les affaires importantes pour la communauté, ils se conduisent selon les règles de la prudence et de la justice. Leurs traités sont toujours fondés sur le bon sens, bien que les cérémonies qui en accompagnent la conclusion soient d'un ridicule et d'une étrangeté incroyables. Ils dirigent leurs conférences au moyen d'une sorte de collier appelé « vampum. » Les grains, faits d'un solide coquillage, sont enfilés ou réunis en forme d'une large ceinture, dont la dimension varie suivant l'importance du sujet traité. Il n'est pas soumis de proposition, ni fait de réponse sans que ces ceintures soient exhibées et échangées. Cette formalité est une condition essentielle de la validité du traité.

Les Indiens n'avaient pas d'écriture conventionnelle. Ils ne correspondaient que par des sortes d'hieroglyphes. Le voyageur Schoolcraft rapporte le fait suivant : Dans une de ses expéditions au milieu des peuplades indiennes, ceux des Indiens qui lui servaient de guides eu

rent à faire savoirà leurs camarades qu'une troupe composée de quatorze blancs et de deux Indiens avait passé la nuit en un certain lieu. Ils tracèrent sur une écorce plusieurs dessins représentant les soldats blancs tout armés, leur capitaine agitant un sabre, le fourrier de la troupe portant un livre, un géologue muni de son marteau. Ils n'oublièrent pas de figurer les vivres dont on avait fait usage et indiquèrent le nombre exact des feux qui avaient été allumés.

Un tel état intellectuel fait pressentir un caractère et des mœurs assez sauvages. Comme presque tous les peuples jeunes, les Indiens avaient des sentiments généreux. Ils étaient courageux et patients, quelquefois bons et hospitaliers. L'oubli d'une injure était pour eux une lâcheté et une honte. La vengeance, au contraire, était regardée comme la première des vertus. Lorsqu'un Indien se trouvait en face d'un étranger, il savait mettre sur son visage un masque d'impassibilité; la taciturnité était pour lui un mérite, et souvent il passait des heures et des journées entières sans prononcer un mot.

Les mœurs des Indiens répondent à leur caractère. Ils ont toujours été essentiellement nomades, ne pouvant se fixer que pour un temps relativement court dans le même endroit; la principale cause de leurs déplacements tient à leur habitude d'abattre et de faire servir à leurs besoins domestiques tous les arbres du voisinage. Sitôt que le lieu de leur campement commence à se trouver dégarni, le conseil des

chefs est réuni, et, selon la décision prise, la tribu se transporte dans une autre partie du territoire, souvent peu éloignée. C'est cette habitude qui leur avait fait croire, en voyant les premiers Européens, que ceux-ci avaient brûlé tout le bois de leur pays et que, manquant de combustible, ils s'étaient mis à la recherche de nouvelles régions.

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Lorsque les premiers colons arrivèrent en Amérique, ils trouvèrent les Indiens couverts de peaux d'animaux qu'ils préparaient en les fumant, mais bientôt après, s'étant procuré des couvertures de laine, ils en firent usage et les décorèrent en y ajoutant des rangs de perles, des coquillages et des plumes. Pendant l'été ils allaient presque nus. Les hommes se rasaient la tête en laissant toutefois ce qu'ils appelaient la « mèche du scalp, qu'ils se faisaient une sorte de point d'honneur de conserver toute leur vie. Leur nourriture était très-simple; elle se composait ordinairement de ce qu'ils pouvaient prendre de poisson ou de gibier, de blé écrasé, de glands, de mûres et de quelques légumes. Ils faisaient usage de tabac, mais n'avaient aucune liqueur spiritueuse. Ils étaient cependant industrieux: ils faisaient des paillassons en jonc, des mortiers en bois, des vases de terre et des pipes parfois très-curieusement enjolivées; ils fabriquaient avec les moyens restreints dont ils disposaient tous les objets nécessaires à leurs besoins et à leurs habitudes, mais les deux inventions les plus ingénieuses qu'ils aient faites sont certainement le

soulier à neige et le canot d'écorce. Le premier, semblable aux raquettes de nos enfants, était fait d'un cadre de bois de trois à quatre pieds de longueur tendu d'un filet en peau de cerf. Des courroies fixaient cet appareil au pied chaussé de mocassins légers, et de cette manière le soutenaient au-dessus du niveau de la neige. Un Indien pouvait ainsi parcourir quarante milles par jour sur ses raquettes et atteindre facilement l'élan et le daim dont les sabots pointus, pénétrant à travers la croûte durcie de la neige, retardaient la course. Quant au canot, il

était fait de l'écorce entière d'un bouleau blanc, délicatement détachée de l'arbre, et étendue sur une carcasse en bois de cèdre. Aux bords, étaient cousues des lanières coupées sur les racines du cèdre, et le tout était ensuite enduit d'une résine tirée de certains arbres. Si le canot venait à se déchirer, on pouvait aisément le réparer en y ajoutant des morceaux d'écorce que l'on fixait de la même manière. Cette embarcation simple et facile à construire était, en outre, par sa légèreté et son faible tirant d'eau, d'une manœuvre des plus aisées; c'est ce qui explique pourquoi non-seulement les Indiens actuels, mais aussi les habitants blancs du nord des Etats-Unis et du Canada, en ont conservé l'usage, ainsi que des souliers à neige.

Chez les Indiens, le mariage était un trafic. Le père mettait en quelque sorte sa fille aux enchères et la donnait à celui qui offrait les plus nombreux et les plus riches présents. Les chefs avaient quelquefois.

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