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leur chef Clayborne siéger à l'assemblée, celui-ci fit passer une loi déclarant que les catholiques n'avaient pas droit à la protection que leur assurait le décret précédent et défendant à tout membre de cette Eglise de participer aux travaux de l'assemblée. La guerre civile s'ensuivit; le gouverneur lord Baltimore fut forcé de prendre la fuite et, durant des années, la victoire alterna d'un camp à l'autre. Enfin, en 1691, le roi termina ce différend en faisant de la colonie de Maryland une province royale, en y déclarant l'Eglise d'Angleterre religion d'Etat, et en enlevant aux catholiques les priviléges dont ils jouissaient dans la colonie qu'ils avaient créée.

Vingt ans après, le roi remit le gouvernement de Maryland à l'un des descendants de lord Baltimore, qui s'était converti au protestantisme. Celui-ci, doué de meilleurs sentiments que son souverain, favorisa, pendant la durée de son administration, la liberté des cultes, et la colonie reconquit la prospérité que ces événements lui avaient fait perdre.

Par ses meurs et ses habitudes, le Maryland ressemblait à la Virginie. Ses habitants étaient aussi partisans de l'esclavage, et les nègres qu'ils possédaient étaient, comme en Virginie, employés à la culture du tabac. Ils acquittaient également leurs taxes avec ce produit du sol, et presque tous leurs achats étaient payés de la même manière.

Ainsi que nous l'avons raconté dans l'histoire primitive de la Pennsylvanie, les habitants de cette colonie furent longtemps en dispute avec ceux du Maryland à propos de leurs frontières respectives. Clayborne, celui-là même qui devint le chef des puritains réfugiés, avait été un ardent défenseur des droits du Maryland qu'il exhortait ses compagnons à soutenir les armes à la main. Heureusement, grâce au travail accompli en 1767 par les inspecteurs Mason et Dixon, cette cause de mésintelligence et de conflit fut écartée.

CHAPITRE XIV

Les deux Carolines. Premier essai de colonisation par les Français.

Les Anglais reprennent ce projet. Fondation des colonies d'Albemarle et de Carteret. L'esclavage y est introduit. Manière de vivre et habitudes des habitants. Administration des colonies, révolte des colons. Le roi d'Angleterre les prend sous sa protection. Il dé clare les deux colonies provinces royales, Attaques des Indiens.

Fondation de la Géorgie. Jacques et Edouard Oglethorpe. But dans lequel ils veulent fonder une colonie en Amérique. Premiers départs d'émigrants. Ils achètent le territoire aux Indiens. Oglethorpe protége les Indiens et défend l'introduction de l'esclavage dans la colonie. Composition de la population. Jean et Charles Wesley, fondateurs du méthodisme. George Whitefield, le prédicateur. Guerre entre la Géorgie et la Floride. Impopularité des commissaires du gouvernement. Le roi d'Angleterre déclare la colonie province royale.

LES DEUX CAROLINES.

La contrée qui porte encore aujourd'hui le nom de Caroline fut ainsi nommée par une petite troupe de protestants qui, sous la conduite de Jean de Ribaut, était partie de France le 18 février 1562, fuyant les persécutions dont les huguenots étaient alors l'objet. Nous avons vu, dans un chapitre précédent, quelles furent les aventures de la colonie qu'ils fondèrent dans ce pays et le peu de succès qu'ils obtinrent dans leur entreprise. Un siècle environ après ces événements, quelques courageux colons de la Virginie et des colonies de la Nouvelle-Angleterre traversèrent les forêts et les vastes plaines désertes qui les séparaient de la Caroline et s'y établirent.

L'Angleterre se préoccupait aussi de la colonisation de ce magnifique territoire, car en 1663 le roi Charles II en divisa la propriété entre lord Clarendon et sept autres seigneurs de son entourage. Il avait d'abord été convenu de donner à la forme du gouvernement de la colonie une tournure beaucoup plus aristocratique que dans les autres colonies. Un ordre de noblesse devait être institué, et toutes les terres divisées en comtés et en baronnies. En somme, le gouvernement devait être mis entre les mains de quelques-uns seulement, et la condition du peuple insensiblement différente de ce qu'elle était en Angleterre. Par bonheur, ces beaux projets n'eurent pas de suite; ils soulevèrent une violente opposition qui contraignit le roi et les propriétaires de la nouvelle colonie à les abandonner avant de les avoir mis à exécution.

Pendant le temps que prirent ces arrangements préliminaires, des émigrants arrivèrent dans la Caroline venant de toutes les directions. Deux colonies permanentes furent bientôt fondées, elles devaient plus tard constituer les deux États connus sous les noms de Caroline du Nord et de Caroline du Sud, mais elles prirent d'abord les noms de leurs propriétaires respectifs, lord Albemarle et sir George Carteret.

par une

1° La colonie d'Albemarle était composée des établissements fondés par quelques anciens membres de la colonie de Virginie qui s'y étaient définitivement installés. Ils s'étaient choisi un gouverneur, cultivaient en paix leurs plantations et ne payaient annuel. lement aux propriétaires anglais de la contrée qu'un demi-penny (cinq centimes) par arpent de terre.

2. La colonie de Carteret fut fondée en 1670 troupe nombreuse d'émigrants venus d'Angleterre. Ils cherchèrent d'abord à s'établir sur les rives de l'Ashley, à peu

de distance de l'endroit où Jean de Ribaut avait bâti un fort, mais ils abandonnèrent bientôt ce site et construisirent leurs habitations sur l'emplacement actuellement occupé par la ville de Charlestown. Lä colonie grandit très-rapidement, augmentée par les arrivées fréquentes de Hollandais quittant la colonie de New-York, à cause de l'oppression exercée sur eux par le gouvernement anglais et attirés dans la Caroline par son climat extrêmement doux. Les protestants français, fuyant les persécutions, vinrent aussi accroître la population de la colonie en se réfugiant sous la protection du drapeau anglais. A un moment, il se trouva, rien que dans Charlestown, 16,000 huguenots au moins. La sévérité de leurs principes, leur charité, leurs manières élégantes, les firent considérer comme une bonne acquisition pour la colonie. Ils implantèrent des mûriers, des oliviers et diverses autres espèces d'arbres fruitiers qui portent encore aujourd'hui les noms des plus célèbres protestants de cette époque.

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