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dans la Floride, et ceux-ci, pour se défendre, suscitèrent contre leurs ennemis les tribus des Indiens. La nation des Tuscaroras se distingua particulièrement dans les combats contre les Anglais, mais elle fut finalement battue et dut se retirer à New-York, où, en 1722, elle se fondit dans la vaste association des tribus indiennes connue sous le nom de «Cinq Nations.»

COLONIE DE LA GÉORGIE.

La Géorgie a été, des treize colonies célèbres par leur soulèvement contre l'autorité de la Grande-Bretagne, la dernière fondée. A l'époque où le projet d'établir une colonie au nord de la Floride était conçu par Jacques et Édouard Oglethorpe, l'Amérique était devenue la demeure de tous ceux qui avaient eu à souffrir dans leur pays à cause de leurs opinions religieuses huguenots, puritains, presbytériens, quakers et catholiques y avaient trouvé un refuge assuré.

Jacques Oglethorpe, officier de l'armée anglaise et membre du parlement, voulut qu'elle fût aussi un asile pour les débiteurs insolvables auxquels les lois en vigueur rendaient le séjour en Angleterre intolérable. George II lui accorda un vaste territoire situé entre la Caroline et la Floride et que son propriétaire, par reconnaissance envers le roi, appela immédiatement « Géorgie. »

En 1733, Oglethorpe organisa un premier convoi

d'émigrants, et il partit lui-même avec eux comme leur gouverneur. En arrivant, il planta sa tente sous quatre grands pins, à l'endroit même où devait être construite plus tard la ville de Savannah, et, pendant une année, il y habita.

Quoiqu'il eût entre les mains l'acte par lequel le roi lui avait donné la propriété du territoire, cependant Oglethorpe ne voulut pas dépouiller les Indiens qui s'en disaient les maîtres, sans leur payer une certaine somme en compensation de la perte qu'il leur faisait subir. Aussi, les Indiens éprouvèrent-ils une grande amitié pour lui, et un de leurs chefs lui fit cadeau d'une peau de buffle dont l'intérieur était décoré d'une peinture représentant la tête d'un aigle et une quantité de plumes de cet oiseau, lui disant : « L'aigle signifie « vitesse » et le buffle «force. » Les Anglais sont aussi rapides que l'oiseau pour traver« ser les vastes mers et aussi forts qu'un animal sauvage devant leurs ennemis. Les plumes de l'aigle « sont douces et signifient « amour, » la peau du buffle « est chaude et veut dire « protection. Que les Anglais donc aiment et protégent nos familles. » Oglethorpe agit toujours conformément à cette prière, et il ne se montra pas seulement l'ami des Indiens, mais il étendit encore sa protection sur les nègres dont il défendit l'importation dans sa colonie. Quoique dans la province voisine (la Caroline du Sud) l'esclavage des nègres fût autorisé, jamais, pendant toute la durée de son administration, Oglethorpe ne voulut entendre

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parler d'une pareille mesure, déclarant que, si des esclaves étaient introduits dans la Géorgie, il romprait inmédiatement tous les liens d'intérêt et d'affection qui l'attachaient à la colonie.

En Angleterre, un sentiment général de compassion pour la « Colonie des Pauvres » se répandit, et beaucoup de personnes charitables envoyèrent des sommes d'argent pour seconder l'entreprise. D'autres émigrants partirent, comprenant dans leurs rangs des catholiques et des quakers qui fuyaient les oppressions qu'ils avaient à subir en Angleterre; d'autres suivirent encore qui demandaient la liberté du peuple, en sorte que la population de la colonie s'accrut très-promptement et qu'une prospérité relative favorisa ses débuts.

Un grand nombre de Moraves, persécutés en Autriche pour leur foi religieuse, vinrent aussi s'établir dans la nouvelle colonie, et ils y fondèrent une petite ville qu'ils appelèrent « Ebenezer. » Lorsque les deux frères, Jean et Charles Wesley, les fondateurs du méthodisme, arrivèrent en Amérique pour y prêcher et propager leurs doctrines, ils furent charmés par la piété fervente du petit peuple établi à Ebenezer. Plus tard, le célèbre prédicateur George Whitefield, qui avait fondé un asile pour les orphelins à Savannah, vint les visiter et éprouva la même impression. Ce ministre de la religion réformée tirait les ressources nécessaires à son œuvre des nombreux auditeurs que son éloquence extraordinaire attirait autour de lui. Une fois plus de 60,000 personnes se rassemblèrent

pour l'entendre, et les réunions en plein air qu'il tenait variaient entre 20,000 et 40,000 auditeurs.

Lors de la guerre entre l'Espagne et l'Angleterre, la Géorgie, comme la Caroline, prit part aux hostilités contre la colonie espagnole de la Floride, et ses habitants nommèrent Jacques Oglethorpe commandant des forces dont disposait la colonie, soit environ 1,000 hommes. Aidé par quelques centaines d'Indiens, il attaqua, en 1740, le fort Sainte-Augustine, mais son assaut fut repoussé. Deux ans plus tard, 3,000 Espagnols débarquèrent dans l'île de Saint-Simon d'où les Anglais les délogèrent après un combat acharné.

Oglethorpe étant retourné en Angleterre peu de temps après, le gouvernement de la colonie fut confié à des commissaires nommés par le roi, qui, dès les premiers jours de leur installation, se rendirent impopulaires et se firent détester par la population, à cause de plusieurs lois vexatoires qu'ils établirent. Ils limitèrent la superficie de la ferme que pouvait posséder un seul homme, ils annoncèrent qu'une femme ne pourrait hériter de biens en terres, défendirent l'importation du rhum, etc..... Enfin ils devinrent si odieux aux colons que ceux-ci envoyèrent une supplique au roi pour qu'il les prît sous son autorité immédiate. Le roi se rendit à leur désir; la Géorgie devint province royale, les magistrats furent nommés par le roi, mais le peuple conserva la faculté d'élire son assemblée de représentants.

CHAPITRE XV

Remarques sur la situation particulière des colonies. Différences de mœurs qui les tenaient divisées. Opinion exprimée par John Adams sur les causes de la révolution américaine.

Aucune loi politique ne reliait l'une à l'autre les colonies dont nous venons de retracer l'histoire primitive. A peine quelques provinces de la Nouvelle-Angleterre avaient-elles pu former une confédération contre les Indiens. Lorsque Penn mit en avant un projet d'alliance générale entre toutes les colonies pour faciliter le commerce et la résistance aux invasions, l'Angleterre opposa son veto; elle sentait que l'Amérique, si elle était unie, n'aurait plus besoin d'elle. Elle maintenait la division pour mieux assurer sa suprématie. Le moment n'était pas venu d'ailleurs de former une seule nation de toutes les colonies, et cette union faillit échouer au moment même de la guerre d'indépendance. Qu'eût-ce été à l'époque où s'est arrêté notre récit? De profondes différences, en effet, éloignaient les unes des autres les diverses colonies religion, constitution, mœurs, état social même, rien ne se ressemblait si du nord l'on passait au sud. Dans les colonies du nord, dans ce qu'on appelait la « Nouvelle-Angleterre, » se conservait le culte sévère

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