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( ses officiers. Il est obligé de tenir toujours dans sa ( maison et à ses propres dépens un mousquet en bon Cordre, une corne à poudre, une livre de cette pou« dre, douzè pierres à feu, vingt-quatre balles de « plomb, une boîte à cartouches et un havre-sac.

« Voilà, dit en concluant Adams, l'esquisse des a quatre sources principales de cette sagesse, de cette « habileté, de cette bravoure, qui ont produit la ré(volution américaine. »

Ces quatre sources, il a raison de les chercher dans chacune des colonies que nous avons passées en revue. Cette organisation puissante et libre, ayant sa base dans l'éducation, est l'unité intime qui, triomphant de la diversité apparente, fera, le jour venu, de l’Amérique du Nord, un seul parti, une seule nation.

CHAPITRE XVI

Sentiments des Indiens à l'égard des premiers colons. Deti envoyé

par les Indiens Narragansetts aux habitants de Plymouth; réponse du gouverneur. Soin apporté par les Européens pour vivre en paix avec les Indiens. Les Indiens Pequots déclarent la guerre aux colons de Connecticut. Dévouement de Roger William. Dévastations commises par les Indiens. Attaque de leur forteresse par les blancs. Mise en déroute des Indiens. Répit qui suivit. Les puritains de Massachusetts entreprennent la conversion des Indiens. Les missionnaires jésuites persévèrent dans l'oeuvre qu'ils ont commencée. - Guerre du roi Philippe. Union des tribus indiennes. Attaque commandée par le roi Philippe; sa défaite. Extension des hosti. lités. Horreurs de la guerre. Expédition organisée contre les Narragansetts. Anéantissement presque total de cette tribu. Mort du roi Philippe. New-York, la Virgioie, la Pennsylvanie et NewJersey souffrent aussi des attaques des Indiens.

Peu de temps après l'arrivée des pèlerins à Plymouth, ceux-ci furent, un matin, très-étonnés de voir s'avancer, au milieu de leur campement, un Indien qui leur souhaita le bonjour en mauvais anglais. Ils le questionnèrent et apprirent de lui qu'il s'appelait Samoset, qu'il était le chef d'une tribu d’Indiens, et que, vivant habituellement beaucoup plus à l'est, sur les rivages de la mer, il s'était souvent rencontré avec des pêcheurs anglais. Il resta un jour avec les pèlerins qui lui donnèrent, à son départ, un couteau, un bracelet et une bague, et il leur promit, à cause des sentiments d'amitié qui lui étaient témoignés, de leur amener d'autres Indiens avec lesquels ils pourraient faire le commerce des fourrures. Jl revint bientôt, accompagné de Massasoit, le grand chef des Indiens Wampanoags dont les tribus venaient d'être décimées par une maladie contagieuse. Un traité fut conclu avec lui, qui resta en vigueur pendant plus de cinquante

ans.

Plusieurs fois les pèlerins envoyèrent une petite troupe des leurs au grand chef Massasoit, qui la reçut très-amicalement et accepta les cadeaux qui lui étaient offerts. Une fois, les pèlerins lui envoyèrent un habit de cotonnade rouge : Massasoit en fut très-flatté et affecta de le porter dans toutes les grandes occasions.

En 1622, le chef des Indiens Narragansetts, nommé Canonicus, celui-là même qui accueillit avec tant de bienveillance Roger William et lui donna les terres nécessaires à l'établissement de la colonie qu'il désirait fonder (Providence), voulut défier les colons de Plymouth en leur envoyant une poignée de flèches roulées dans une peau de serpent à sonnettes. Le gouver. neur fit remplir la peau de serpent de poudre et de balles et la remit au messager indien. Cette façon de leur répondre effraya à un tel point les Indiens que, dans leur superstition, croyant que la peau de serpent ainsi remplie possédait un charme surnaturel et fatal, ils ne voulurent pas la recevoir, et, comprenant l'avertissement qui leur était donné, ils se tinrent tranquilles.

« que

Les colonies de Plymouth et de Massachusetts mettaient le plus grand soin à ce que tout objet pris à un Indien lui fût exactement payé. Dans l'année qui suivit la fondation de la colonie de Massachusetts, le gouverneur rendit le jugement suivant : « Il est ordonné

Josias Plastowe, pour avoir volé quatre paniers « de blé aux Indiens, devra en rendre huit, paiera ( une amende de cinq livres sterling (125 francs) et ne a sera plus appelé désormais que par le nom de « Joa sias » et non « monsieur, » ainsi qu'il l'a été jus« qu'ici. » Ceci prouve que les habitants des premières colonies cherchèrent à vivre en bonne harmonie avec les Indiens, qu'ils redressaient tous les torts commis à leur préjudice et punissaient sévèrement leurs auteurs.

Les colons du Connecticut eurent, pendant les premiers temps de leur établissement, à combattre des hordes d’Indiens beaucoup plus farouches. Un an à peine après leur arrivée, la guerre leur fut déclarée par les Indiens Pequots. Toutes les colonies de la Nouvelle-Angleterre durent y prendre part, et certainement elle aurait eu des résultats plus sérieux si Roger William, ayant appris que les Pequots devaient recevoir l'aide des Narragansetts, et, oubliant les torts de la population de Massachusetts, dont les Indiens voulaient l'anéantissement complet, ne s'était rendu à leur camp seul et au risque de sa vie. Il y rencontra les envoyés pequots, et, après trois jours d'insistances auprès du chef des Narragansetts, il obtint que sa tribu combattrait avec les blancs.

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Les Pequots, furieux de la perte importante qu'ils venaient de faire par la défection des Narragansetts, assaillirent avec rage les plantations du Connecticut. En 1637, une expédition, forte de 90 hommes blancs et de plusieurs centaines d'Indiens alliés, se mit en marche, sous le commandement du capitaine John Mason, pour aller attaquer la forteresse que les Pequots åvaient élevée sur les bords de la rivière Mistique, à l'endroit où est aujourd'hui bâtie la ville de Stonington. Cette forteresse, d'une superficie d'un arpent, était entourée d'un mur de près de douze pieds de haut, fait de troncs d'arbres enfoncés solidement en terre et serrés les uns contre les autres. Le 4 juin, au point du jour, John Mason et sa troupe arrivèrent sous les palissades du fort. Pendant qu'ils prenaient leurs dispositions pour l'attaque, un chien qu'ils avaient avec eux éveilla, par ses aboiements, la sentinelle endormie qui se mit à crier : Owanux !! Owanux ! !(les Anglais !) Le combat s'engagea aussitôt; les colons et leurs alliés pénétrèrent à l'intérieur des palissades, et les Indiens se trouvèrent en un instant entourés par leurs ennemis. Le capitaine John Mason saisit une torche enflammée et, la jetant au milieu de l'espace circonscrit par les Pequots, mit le feu aux wigwams que ceux-ci protégeaient. L'incendie se propagea rapidement, détruisit tout le camp, et la plus grande partie des Indiens fut tuée par les Anglais.

Cette expédition frappa de terreur les autres tribus et permit aux colonies de la Nouvelle-Angleterre de

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