Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

du puritanisme républicain, Boston est encore une ville de puritains. Dans les colonies du sud, la religion anglicane dominait, mais sans évêques, Au nord il y avait plus de petits propriétaires travaillant de leurs propres mains; au sud, plus de riches planteurs entourés de leurs noirs ou d'autres serviteurs. Voilà entre deux groupes de colonies des différences fondamentales que deux siècles ne suffiront pas à faire disparaître; mais il ne faudrait pas croire que deux colonies prises dans un même groupe, deux colonies du nord, par exemple, se ressemblassent de tous points. De nos jours, toute divergence n'a pas disparu, New-Hampshire écarte les catholiques des emplois, tandis qu'un Etat voisin, New-York, a, depuis longtemps, aboli cette clause d'incapacité politique.

Ces remarques ne doivent pas cependant nous fermer les yeux sur l'unité d'origine et d'esprit qui devait, un jour, réunir en un seul faisceau et pour défendre une même cause, toutes les forces de l'Amérique. Pouvons-nous mieux faire ici que de citer les paroles d'un des plus grands hommes de la république américaine, de John Adams? L'abbé de Mably avait manifesté devant lui l'intention de faire l'histoire de la révolution des treize colonies. Adams lui écrit pour lui donner ce qu'il appelle la clef de cette histoire :

« Il y a une analogie générale dans les gouvernements et les caractères de tous les treize Etats; « mais ce ne fut que lorsque les débats et la guerre ◄ commencèrent dans le Massachusetts, principale

« province de la Nouvelle-Angleterre, que les institu<tions primitives firent leur premier effet. Quatre de «ces institutions devraient être bien étudiées et amplement examinées par quiconque voudrait écrire « avec connaissance de cause sur ce sujet; car elles « ont produit un effet décisif, non-seulement dans les « premières déterminations des débats, dans les conseils publics et les premières résolutions de résister par les armes, mais aussi par l'influence qu'elles «< eurent sur les esprits des autres colonies, en leur « donnant l'exemple d'adopter plus ou moins les « mêmes institutions et des mesures semblables. Les « quatre institutions mentionnées sont les villes ou «< districts (townships), les Eglises, - les écoles,

« la milice.

<«< 1o Les villes sont de certaines étendues de pays <ou districts de territoire, dans lesquels étaient le « Massachusetts, le Connecticut, le New-Hampshire « et le Rhode-Island. Chaque ville contient, l'une dans l'autre, six milles ou deux lieues carrées. Les « habitants qui vivent dans ces limites doivent for« mer, en vertu de la loi, des corporations ou corps « politiques, et sont investis de certains pouvoirs et « priviléges, comme, par exemple, de réparer les « grands chemins, d'entretenir les pauvres, de choi« sir les élus, les constables, les collecteurs de taxes « et autres officiers, et surtout les représentants pour « la législature; comme aussi du droit de se réunir, << toutes les fois qu'ils en sont avertis par leurs élus,

dans les assemblées de villes, afin de délibérer sur les affaires publiques de la ville ou de donner des « instructions à leurs représentants. Les conséquences « de cette institution ont été que, tous les habitants ayant acquis, dès leur enfance, une habitude de « discuter, de délibérer et de juger des affaires publi«ques, les sentiments du peuple se sont formés prea mièrement et que leurs résolutions ont été prises a depuis le commencement jusqu'à la fin des débats et de la guerre.

2o Les Eglises sont des sociétés religieuses qui « comprennent le peuple entier. Chaque district cona tient une paroisse et une Eglise. La plupart n'en ont « qu'une, et quelques-uns en ont plusieurs. Chaque « paroisse a une maison d'assemblée et un ministre « entretenu à ses propres dépens.

3° Il y a des écoles dans chaque ville; elles sont « établies par une loi expresse de la colonie. Chaque " ville, consistant en soixante familles, est obligée, sous « peine d'amende, de maintenir constamment une « école et un maître qui enseigne à lire, à écrire, l'arithmétique et les principes des langues latine et « grecque. Tous les enfants des habitants, ceux des < riches comme ceux des pauvres, ont le droit d'aller « dans cette école publique.

[ocr errors]
[ocr errors]

« 4° La milice comprend tout le peuple. En vertu « des lois du pays, chaque habitant mâle entre seize « et soixante ans est enrôlé dans une compagnie et

[ocr errors][merged small]

«ses officiers. Il est obligé de tenir toujours dans sa « maison et à ses propres dépens un mousquet en bon ordre, une corne à poudre, une livre de cette pouadre, douze pierres à feu, vingt-quatre balles de < plomb, une boîte à cartouches et un havre-sac.

« Voilà, dit en concluant Adams, l'esquisse des « quatre sources principales de cette sagesse, de cette « habileté, de cette bravoure, qui ont produit la ré«volution américaine. »

Ces quatre sources, il a raison de les chercher dans chacune des colonies que nous avons passées en revue. Cette organisation puissante et libre, ayant sa base dans l'éducation, est l'unité intime qui, triomphant de la diversité apparente, fera, le jour venu, de l'Amérique du Nord, un seul parti, une seule nation.

CHAPITRE XVI

Sentiments des Indiens à l'égard des premiers colons. Défi envoyé par les Indiens Narragansetts aux habitants de Plymouth; réponse du gouverneur. Soin apporté par les Européens pour vivre en paix avec les Indiens. Les Indiens Pequots déclarent la guerre aux colons de Connecticut. Dévouement de Roger William. Dévastations commises par les Indiens. Attaque de leur forteresse par les blancs. Mise en déroute des Indiens. Répit qui suivit. Les puritains de Massachusetts entreprennent la conversion des Indiens. Les missionnaires jésuites persévèrent dans l'œuvre qu'ils ont commencée. - Guerre du roi Philippe. Union des tribus indiennes. Attaque commandée par le roi Philippe; sa défaite. Extension des hostilités. Horreurs de la guerre. Expédition organisée contre les Narragansetts. Anéantissement presque total de cette tribu. Mort du roi Philippe. New-York, la Virginie, la Pennsylvanie et NewJersey souffrent aussi des attaques des Indiens.

Peu de temps après l'arrivée des pèlerins à Plymouth, ceux-ci furent, un matin, très-étonnés de voir s'avancer, au milieu de leur campement, un Indien qui leur souhaita le bonjour en mauvais anglais. Ils le questionnèrent et apprirent de lui qu'il s'appelait Samoset, qu'il était le chef d'une tribu d'Indiens, et que, vivant habituellement beaucoup plus à l'est, sur les rivages de la mer, il s'était souvent rencontré avec des pêcheurs anglais. Il resta un jour avec les pèlerins qui lui donnèrent, à son départ, un couteau, un bracelet et une bague, et il leur promit, à cause des

« VorigeDoorgaan »