relever. Le colonel Arnold fut lui-même grièvement blessé quelques instants après. Leurs divisions, décimées par le feu plongeant de l'ennemi et se trouvant prises dans les retranchements qu'elles avaient vaillamment conquis, perdirent courage et durent capituler. Québec restait donc au pouvoir des Anglais. Le gouverneur de la ville, Carleton, fit enterrer solennellement le corps de son adversaire, le général Montgomery, pendant qu'Arnold, qui avait réussi, malgré sa blessure, are, à percer les lignes ennemies, les lignes ennemies, ralliait ce qu'il pouvait de ses soldats, et, les réunissant aux deux autres divisions américaines, continuait à tenir la ville en état de blocus. CHAPITRE XXII 1775-1776 Seconde réunion du congrès continental. Décisions prises par cette assemblée. Création du papier-monnaie. Nomination de George Washington au commandement en chef de l'armée américaine. Premières années de la vie du général Washington. Description de l'armée américaine. Situation de l'armée anglaise dans Boston. Bombardement de Boston par l'armée continentale. Evacuation de la ville par les Anglais. Le gouvernement anglais augmente le chiffre de son armée. Mercenaires employés dans l'armée anglaise. - Réflexions du docteur Franklin touchant le temps et l'argent nécessaires à la Grande-Bretagne pour soumettre ses colonies. Le congrès songe à déclarer l'indépendance des colonies. Avant la bataille de Bunker-Hill, le congrès continental avait déjà déclaré l'armée provinciale qui assiégeait les Anglais dans Boston, armée nationale, et avait voté la levée dans les autres provinces de troupes complémentaires. Le 10 mai 1775, le congrès continental se réunit pour la seconde fois à Philadelphie, malgré les ordres expédiés par le ministère anglais aux gouverneurs provinciaux pour en défendre la réunion. Cette fois, les élections se firent esque partout par des conventions populaires; comme elles précédèrent la rencontre de Lexington, les mandats donnés aux députés eurent un caractère pacifique. Franklin, qui avait quitté l'Angleterre lorsque les affaires de son pays avaient pris une certaine gravité, et était arrivé à Philadelphié cinq jours auparavant, fut nommé à l'unanimité, par l'assemblée de la province de Pennsylvanie, délégué au congrès. Convaincu alors de l'impossibilité d'une réconciliation, il consacra dès ce moment toute son énergie à la résistance et au succès de la lutte engagée pour l'indépendance des colonies. Il s'occupa constamment de stimuler le patriotisme de ses compatriotes, les poussant à résister aux ordonnances anglaises et activant ainsi les progrès de la révolution. --. Peyton Randolph fut réélu président du congrès, et Charles Thomson, secrétaire. Mais Randolph donna bientôt sa démission, et fut remplacé par John Hancock, riche négociant de Boston, qui, comme nous l'avons vu dans les pages précédentes, s'était signalé tout particulièrement à la haine et à la vengeance de l'Angleterre. Au sein du congrès, les mesures militaires étaient votées concurremment avec les protestations de loyauté au roi. Ses membres déclaraient qu'il fallait laisser entrer les troupes à New-York, tout en restant sur la défensive et en se préparant à soutenir la lutte en cas d'attaque. Le 26 mai, l'assemblée décidait qu'on devait mettre les colonies sur le pied de défense, et, en même temps, elle arrêtait que des négociations seraient ouvertes « afin d'accommoder les malheureuses disputes qui « existaient entre la Grande-Bretagne et les colonies. » Deux adresses étaient, en outre, envoyées, l'une au roi, et l'autre au peuple anglais. Dans ces deux adresses, les délégués déclaraient qu'ils avaient gémi de ce qu'ils avaient été obligés de faire, et qu'ils n'avaient pas appris à se réjouir d'une victoire remportée sur les Anglais. Pour soutenir la lutte, le congrès vota la levée d'une armée de vingt mille hommes, l'émission d'un papier-monnaie garanti par toutes les colonies, l'arrêt de toute exportation de provisions aux stations de pêches anglaises, ainsi qu'à toute colonie ou île qui continuait à obéir au gouvernement anglais, enfin la création de la poste dont la direction fut confiée au docteur Franklin. C'est d'après les conseils de cet homme illustre que le papier-monnaie fut adopté par le congrés, et Franklin se servit de son influence sur la population pour lui faire accepter une mesure sans laquelle la résistance à la Grande-Bretagne eût été faible et de courte durée. La première émission de papier-monnaie eut lieu le 25 juillet suivant, pour la somme de trois millions de dollars (15,000,000 de francs), sous la promesse d'échanger les billets pour de l'or et de l'argent dans l'espace de trois ans. Vers la fin de 1776, une nouvelle émission de vingt-un millions de dollars fut faite. Le congrès commença alors à se sentir très-embarrassé, ne sachant pas s'il serait jamais possible de racheter une aussi forte somme de billets; ses membres s'adressèrent en cette circonstance à Franklin, qui leur fit la réponse sui vante : « Ne vous désolez pas à ce sujet. Continuez à « éicettre votre papier-monnaie aussi longtemps que « son émission paiera pour le papier, l'encre et l'im« pression, et nous serons capables, par ce moyen, « de liquider toutes les dépenses de la guerre. » Dans une des séances postérieures du congrès, John Adams, après avoir rappelé les qualités nécessaires à un général en chef, proposa inopinément de nommer à cette haute fonction le colonel George Washington, présent à cette réunion, comme représentant de la Virginie. Quoique tous les membres de l'assemblée fussent assez surpris de cette proposition à laquelle ils ne s'attendaient pas, cependant leurs suffrages unanimes ratifièrent ce choix. Le colonel George Washington, qui venait d'être appelé par ses compatriotes à ce poste aussi glorieux que difficile, était un riche habitant de la Virginie. Né dans le comté de Westmoreland (Virginie), le 11 février 1732, il avait alors quarante-trois ans. Il est à remarquer que beaucoup des hommes qui s'illustrèrent en Amérique n'ont reçu qu'une éducation élémentaire, et ont été, en quelque sorte, les fils de leurs euvres. Comme plus tard Lincoln, il fut d'abord arpenteur, mais, contrairement à Franklin et à Lincoln, il n'eut jamais que peu de goût pour l'étude des livres; né pour la vie active, il préféra étudier les hommes et les choses tels qu'ils se présentaient à ses yeux, tels qu'il les voyait dans la vie de chaque jour. Doué de qualités plus réelles qu'éclatantes, il gagne 1 |