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HISTOIRE

DES

È TATS-UNIS D'AMÉRIQUE

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS

JUSQU'À NOS JOURS

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CHAPITRE PREMIER

Epoque préhistorique. Les Constructeurs de monts'; leurs travaux.

Incertitudes au sujet de leur provenance et des causes qui amenèrent leur disparition totale. Les Indiens. Description du type indien. Déformation artificielle des crânes. Les Esquimaux et leurs mæurs. – Division des Indiens en cinq catégories de peuples : l• les Algonquins; 2° les Hurons-Iroquois; 3" les Cherokees; 4° les Mobilians; 5° les Dakotas. Langues indiennes. Caractère et mæurs des Indiens. Condition de la femme chez ces peuples. Façon de combattre des Indiens. Férocité de certaines tribus. La danse de guerre. Tortures infligées aux prisonniers. Organisation intérieure des tribus. Croyances religieuses des Indiens; les « pays de chasse bienheureux. » Culte des morts. Disparition future de l'Indien.

Des vestiges découverts à des époques différentes et dans diverses parties de l'Amérique ont démontré qu'au temps où le mastodonte existait dans ces contrées, le continent américain était habité par des hommes dont il a été impossible de définir ni la race,

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ni la couleur, ni les meurs, ni le degré de civilisation. En France, on a pu trouver, parmi des débris de mastodontes et de mammouths, de grossiers dessins de ces animaux gravés sur des ardoises ou de l'ivoire, mais en Amérique aucune indication de ce genre n'a été recueillie dans les gisements d'os humains et d'animaux que l'on y a découverts.

Cette première partie de l'histoire d'Amérique reste donc entourée d'une obscurité difficile à pénétrer, et nous arrivons immédiatement aux premiers habitants réels du continent américain qui furent les « Constructeurs de monts » (Mount-Builders), nom qu'ils tiennent de leurs remarquables ouvrages en terre. C'est d'ailleurs la seule preuve de leur existence qu'ils aient laissée, mais on découvre dans leurs travaux la marque de telles connaissances que l'on est forcé, après examen, de leur accorder une certaine habileté et un certain degré de civilisation.

C'est surtout dans la vallée du Mississipi qu'on rencontre ces grands ouvrages qui leur ont valu leur dénomination de Constructeurs de monts. Le plus remarquable, sans contredit, est celui du comté d'Adams, dans l'Etat d'Ohio : il représente un immense serpent de mille pieds de long et de cinq de large, s'étendant sur une éminence qui domine un torrent. Cette construction, faite principalement en terre, reproduit tous les contours d'un serpent dont la queue est enroulée trois fois; la bouche ouverte tient un monticule figlie rant un cuf.

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D'autres ouvrages semblent avoir été faits pour la défense du sol: ce sont des fortifications, des remblais, des fossés, etc., qui témoignent d'une véritable science militaire. Ailleurs, car c'est dans toute l'étendue des États-Unis qu'on a découvert de pareils travaux, ce sont des éminences de terre dont les côtés sont garnis de tables en pierres ou en briques et qui ont servi soit d'autels, soit de sépultures. En outre, on a re. trouvé des vases de terre dont l'extérieur surtout était décoré de figures d'animaux et d'oiseaux; de même, dans une mine de cuivre sur les bords du lac Supérieur, auprès d'une masse de ce métal pesant près de six tonnes, détachée du filon et reposant sur des pièces de bois maintenant pourries, on a trouvé des instruments en bois et en pierre, tels que marteaux, ciseaux et coins de bois en abondance. Malgré toutes ces découvertes, on ne saurait établir l'époque où ces populations qui, à en juger par l'importance de leurs travaux, devaient être nombreuses, habitaient l'Amérique. Sur les terres qui avaient été rejetées de la mine dont nous avons parlé, s'élèvent des arbres âgés aujourd'hui de plus de quatre cents ans; on doit en conclure que les Constructeurs de monts vivaient à une époque encore plus reculée.

Quant à savoir les pays qu'ils quittèrent pour s'établir et se fixer ensuite sur le continent américain, ce point demeure un mystère, mais il est permis de supposer que leur berceau fut l'Asie: ils en seraient venus soit volontairement, alors que, suivant quelques savants, le

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détroit de Behring n'existait pas et que les deux continents étaient unis l'un à l'autre, soit accidentellement par suite d'un naufrage sur les côtes américaines. Les naufragés, n'ayant aucun moyen de retourner dans leur ancienne patii., ni même d'en retrouver la route, se seraient décidés à habiter ces nouvelles contrées.

Pour ce qui est des causes qui amenèrent leur départ en masse ou leur extermination sur le sol qu'ils cultivaient, un vaste champ est ouvert aux conjectures, car rien n'est venu encore révéler les motifs de leur émi gration ou les détails de leur complète destruction; toutefois, il est permis de croire qu'en butte aux attaques perpétuelles des Indiens, ils ont été repoussés par leurs tribus sauvages jusque dans l'Amérique méridionale.

Quoi qu'il en soit, les Constructeurs de monts avaient disparu depuis longtemps lorsque les Européens abordèrent en Amérique. Ceux-ci se trouvèrent en face d'une race d'hommes dont l'aspect autant que les mæurs les remplirent d’étonnement. Teint rouge, pommettes saillantes, yeux noirs, cheveux plus noirs encore, tels étaient ces indigènes qui adorèrent les blancs comme des demi-dieux et que les blancs devaient traiter en esclaves. Nous les avons déjà nommés, ce sont les Indiens.

Mais qu'est-ce au juste que les Indiens et d'où sontils venus? C'est ce qu'il est difficile d'établir. — Leur nom ne nous apprend rien, puisqu'il leur a été donné par Christophe Colomb et n'est que le résultat d'une erreur. On sait en effet que ce grand navigateur crut avoir abordé aux Indes, et c'est à peine si quelques historiens hasardent cette conjecture que certaines ressemblances physiques entre les Indiens et les populations riveraines de l'Indus contribuérent à l'induire en erreur. L'étude du type indien actuel ne nous est pas d'un plus grand secours. Nous en avons déjà esquissé les principaux traits, ajoutons que leurs che.veux ne sont pas laineux, mais longs, lisses et si roides qu'on les a comparés à des crins de cheval. Les sourcils et les cils sont épais, mais la barbe, les moustaches et les poils sont rares. Les paupières présentent toutes les variétés observées sur l'ancien continent, tantôt bridées et obliques, tantôt horizontales. Mieux que ces renseignements relativement secondaires, l'étude des crânes nous permettrait d'arriver à des conclusions plus sûres si cette étude pouvait se faire scientifiquement en Amérique, mais les déformations artificielles du crâne déroutent l'observation la plus attentive. Encore si ces déformations pouvaient toutes se rapporter à un même système, il y aurait quelque parti à tirer pour la science de ces coutumes ethniques. On pourrait reconnaître une race à la forme sinon naturelle, du moins artificielle et voulue des crânes. Du Caucase jusqu'en France, on a ainsi suivi comme les traces d'un même peuple important partout et imposant son système de déformations crâniennes. Aucune induction de ce genre n'est possible dans le pays dont nous nous occupons. En effet, les crânes qui sont réu

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