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deux proposèrent à Colomb de partager les hasards et les dépenses de l'expédition.

Ce fut donc avec les trois bateaux qu'il était ainsi parvenu à réunir et dont deux n'étaient que des barques légères, non pontées, appelées caravelles, que Colomb entreprit la découverte du Nouveau Monde '.

Toutefois, il ne faudrait pas s'étonner outre mesure du courage qu'aurait témoigné en cette circonstance Colomb, car dans son journal de bord parlant des trois navires composant son expédition, il les trouve convenables pour une pareille entreprise. »

très

Christophe Colomb arbora son pavillon sur la SantaMaria, et les deux autres bâtiments, la Pinta et la Nina, eurent, comme commandants, les deux frères Pinzon.

Enfin, le vendredi 3 août 1492, après avoir entendu la messe et reçu la communion des mains de son ami le prieur de la Rabida, Juan Perez, Colomb, plein de confiance dans la protection divine, partit du port de Palos.

On relâcha, d'abord, aux îles Canaries pour réparer l'un des vaisseaux, puis les trois navires remirent à la voile pour se lancer dans l'entreprise la plus audacieuse dont l'histoire fasse mention.

Un mois s'était à peine écoulé depuis leur départ que le mécontentement et les murmures commencèrent à se faire entendre parmi les compagnons de Colomb :

1 Biographie universelle de Michaud.

plusieurs, le traitant de fou et d'halluciné, proposèrent de le jeter à la mer et de retourner en Espagne. Colomb s'aperçut de la disposition de leurs esprits et imagina de les tromper en faussant sur les livres de loch (et à cause de cela il eut soin de les tenir en double) la longueur du parcours déjà fait que chaque jour il inscrivait.

Après avoir apaisé plusieurs révoltes que les équipages des trois vaisseaux avaient commencé à soulever contre lui, Colomb, les 16 et 17 septembre, vit flotter sur la mer des herbes qui semblaient détachées de rochers; en ayant recueilli, il y trouva un crâbe vivant, indice certain, disait-il, de la proximité de la

terre. >>

Chacun reprit courage et, le 18 septembre, MartinAlonzo Pinzon, commandant de la Pinta, aperçut une multitude d'oiseaux voler vers le couchant; ce fait lui fit concevoir, ainsi qu'à Christophe Colomb auquel il en fit part, l'espérance de découvrir la terre avant que le jour ne fût passé.

Les preuves de l'existence d'une terre voisine devinrent de plus en plus fréquentes et entretinrent ainsi les espérances de tous, mais bientôt elles disparurent et ce n'est que le 1er octobre que des indices analogues furent de nouveau aperçus.

Le 11 octobre, la Pinta recueillit sur la mer un bâton artistement travaillé et dans un genre inconnu jusque-là. Dans la soirée du même jour, pendant les premières heures de la nuit, on aperçut, au loin en avant,

une lumière et, peu de temps après, un marin de la Pinta, nommé Rodrigo de Triana, vit une masse obscure dans laquelle, quand elle devint plus nette, on reconnut la terre.

C'est donc le vendredi 12 octobre 1492, à deux heures du matin, que le Nouveau Monde fut découvert par Christophe Colomb, après une traversée qui n'a vait pas duré moins de soixante et onze jours.

La terre sur laquelle le lendemain les trois équipages débarquèrent, cette terre, promise par Christophe Colomb, était l'île San-Salvador, nom que lui donna Colomb en en prenant possession au nom de ses royaux protecteurs.

Sur les indications que lui donnèrent les naturels de l'île, Colomb repartit avec ses navires à la recherche d'autres îles et découvrit ainsi les îles Santa-Maria, de la Conception, Fernandina et Isabella, et arriva enfin à Cuba. C'est dans cette dernière île que les Espagnols virent, pour la première fois, des Indiens qui tenaient à la main des rouleaux minces de feuilles sèches allumés par l'un des bouts et dont ils aspiraient la fumée. Les Indiens nommaient ces rouleaux « tabaccos, » mot dont les Français ont fait «< tabac '. »

Après une exploration des côtes et de l'intérieur de Cuba, Colomb remit à la voile et arriva à l'île de SaintDomingue qui, pendant longtemps, garda ce nom, mais qui, depuis l'insurrection des nègres, a repris son

1 Biographie générale, tome II.

ancien et premier nom de Haïti. La dernière descente que fit Colomb dans les nouvelles terres qu'il visitait fut sur la côte, à peu de distance du lieu où depuis a été bâtie la ville du Cap français.

Ayant laissé trente-huit hommes de son équipage dans un fort qu'il avait fait construire dans l'île Espanola, autre nom de Haïti, dont le cacique ou roi était devenu de ses amis, Colomb retourna en Espagne pour y rendre compte de sa mission. En route, il fut assailli par une violente tempête, et obligé de relâcher dans le Tage. Il envoya aussitôt demander au roi de Portugal la permission de mouiller, jusqu'au beau temps, dans le port de Lisbonne, ce qui lui fut accordé avec beaucoup d'empressement. Puis, s'étant rendu à la cour, sur l'invitation que lui en avait faite le roi, Colomb Ꭹ fut reçu avec tous les honneurs dus à son mérite et à son rang, et le roi écouta avec admiration le récit merveilleux de son voyage'.

Sept jours après, Colomb continuait sa route, et le 15 mars 1493 à midi, il entrait dans le port de Palos, après une absence de sept mois et douze jours.

Son arrivée à Barcelone, où se tenait la cour, fut un véritable triomphe. Les deux souverains Ferdinand et Isabelle le comblèrent d'honneurs et de marques de distinction; tous les priviléges qui lui avaient été promis lui furent confirmés et alors, enfin seulement, les habitants de la ville de Gênes s'enorgueillirent d'être ses compatriotes.

1 Le Monde, tome X.

Six mois plus tard, le 25 septembre 1493, Colomb, muni de pouvoirs illimités, partait de Cadix, certains auteurs disent de Palos, avec une flotte de dix-sept navires pour aller fonder des établissements dans les contrées qu'il avait découvertes. Mais bientôt après, il revenait en Espagne pour se disculper des imputations fausses et mensongères que des envieux avaient fait parvenir jusqu'à la cour. Lorsque le roi et la reine l'eurent entendu, ils firent bonne justice de la calomnie et des calomniateurs, ordonnèrent l'arrestation et le châtiment des coupables et accordèrent à Colomb de nouvelles faveurs.

C'est seulement à son troisième voyage qui eut lieu, après cet incident, au mois de mai 1498, que Colomb, escorté de six vaisseaux, connut le continent du Nouveau Monde qu'il crut être les Indes occidentales. Il atteignit l'embouchure de l'Orénoque et le prit pour le grand fleuve Gihon ayant sa source dans le jardin d'Eden; jusque-là il n'avait fait que découvrir et visiter les îles qu'il avait rencontrées.

Christophe Colomb fit en 1502, accompagné de son frère Barthélemy, un quatrième voyage qui le tint éloigné d'Espagne pendant plus de deux années. Durant cette dernière expédition, il eut beaucoup à souffrir des rhumatismes qu'il avait contractés au cours de ses longues traversées, et il mourut, à son retour, d'un accès de goutte, le 20 mai 1506, à Valladolid, âgé de soixante à soixante-neuf ans.

Quelques années après, en 1513, le roi Ferdinand

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