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ordonna qu'un monument en marbre fût élevé sur sa tombe avec cette inscription:

« AUX ROYAUMES DE CASTILLE et de Léon,
COLOMB DONNA UN NOUVEAU MONDE. »

Puis, plus de deux siècles se passèrent, et ce ne fut qu'en 1796 que les restes mortels de Colomb furent transportés à la Havane en grande pompe et inhumés définitivement dans la cathédrale.

Christophe Colomb s'est montré toute sa vie animé d'une grande piété; au début de toutes ses entreprises, il invoqua régulièrement la protection divine, et dès qu'il mettait le pied sur une terre nouvelle, il s'agenouillait pour remercier Dieu des grâces qu'il lui avait faites. On ne peut, non plus, l'accuser d'avoir, pendant le cours de sa vie, donné aucune preuve d'un esprit égoïste et soucieux d'amasser des richesses, car Colomb, qui n'avait demandé aux souverains de l'Espagne de garder pour lui une partie des bénéfices de ses découvertes qu'afin de pouvoir fonder des églises et des asiles d'orphelins, Colomb mourut pauvre.

A l'appui de ce que nous venons de dire et pour terminer cette histoire abrégée de la vie de Christophe Colomb, nous devons citer le portrait que fait de lui son fils Ferdinand Colomb dans l'Historia del suo Padre : « Il avait le visage long, le teint animé et marqué de quelques taches de rousseur, le nez aquilin, les os de la pommette un peu saillants; ses yeux gris clair semblaient commander l'obéis

sance. Ses cheveux de couleur claire avaient commencé à blanchir dès l'âge de trente ans. Il était très-frugal et simple dans sa mise; il s'exprimait facilement et avec éloquence; il était d'une douceur et d'une bonté extrêmes, qualités qui attachaient vivement à sa personne ceux qui le voyaient dans l'intimité. Naturellement irascible, il était parvenu à dompter son caractère et montrait dans ses manières beaucoup de réserve et de distinction. Il était toujours attentif à remplir les devoirs de la religion et sa piété consistait surtout à dire du bien à ses semblables. >>

Ne quittons point le sujet de la découverte de l'Amérique sans dire comment les frères Pinzon, les deux principaux compagnons de Colomb, se conduisirent pendant son premier voyage et ce qu'il en advint dans la suite. Le mérite de ces deux hommes est d'avoir été prompts à embrasser les idées de celui que l'on accusait alors de folie. Mais tandis que Vincent-Yanez resta le fidèle ami de Colomb, et le sauva du péril qui le menaçait quand le vaisseau qu'il montait, la SantaMaria, alla échouer sur un banc de sable des côtes de Saint-Domingue, Martin Alonzo devint son rival. La Pinta, dont il avait le commandement, devançait toujours les deux autres bâtiments. Il prétendit avoir le premier découvert le Nouveau Monde, et fit tous ses efforts pour être le premier à annoncer la découverte à la cour d'Espagne. Il arriva, en effet, le premier, mais le roi lui refusa l'audience qu'il demandait. Il fut

témoin des honneurs accordés à Colomb et mourut de rage. Grâce aux services rendus plus tard par son frère à la marine espagnole, la famille des Pinzon fut anoblie, mais cette famille, qui doit sa noblesse à VincentYanez, n'en vénère pas moins religieusement la mémoire de Martin Alonzo. Elle maintient son antagonisme avec le grand amiral, en inscrivant sur son écusson cette devise qui est une contrefaçon de l'épitaphe de Colomb:

A CASTILLA Y A LEON

NUEVO MUNDO DIO PINZON.

CHAPITRE IV

Jean Cabot et son fils Sébastien Cabot. Découvertes qui leur sont dues. Vasco de Gama trouve la route orientale des Indes. - Alvarez Cabral découvre le Mexique. Imposture d'Améric Vespuce. Son nom est donné au nouveau continent. Ferdinand Magellan atteint le détroit qui porte son nom et pénètre dans l'océan Pacifique. Premier voyage autour du monde. Ponce de Léon découvre la Floride; il cherche à la coloniser. Balboa prend possession de l'océan Pacifique au nom du roi d'Espagne. Narvaez entreprend la conquête de la Floride, mais sans résultat. Ferdinand de Soto reprend cette tentative sans plus de succès. Enfin, Mélendez réussit à y fonder Sainte-Augustine. Cortez explore la Californie. Cabrillo visite les côtes de l'océan Pacifique. — Espejo explore le Nouveau-Mexique et y fonde Santa-Fé. Pizarro conquiert le Pérou. Possessions espagnoles à la fin

du seizième siècle.

Les événements que nous venons de raconter avaient causé une vive impression dans toutes les cours d'Europe, et lorsque la nouvelle en arriva à Londres, le roi d'Angleterre, Henri VII, quoiqu'il dît hautement que c'était une chose divine plutôt qu'humaine, conçut un violent dépit de ce que cette découverte avait été faite au profit d'un autre pays. Il organisa immédiatement plusieurs expéditions dont l'une, sous la direction de Jean Cabot, originaire de Venise, eut l'honneur de la découverte du cap Breton, probablement en 1494. Toutefois, nous devons faire remarquer que Cabot suivait les plans et les projets de Christophe

Colomb; car ce qu'il cherchait était la route maritime les Indes, et au moment même où il découvrait le cap Breton, il croyait être arrivé au royaume et aux territoires du « Grand Khan » de la Tartarie.

Son fils, Sébastien Cabot, naquit à Bristol, en Angleterre, en 1467. Employé par le gouvernement pour reprendre et continuer les recherches entreprises par son père, il découvrit, le 24 juin 1497, l'île de TerreNeuve, puis l'île Saint-Jean et toute la partie septentrionale du Nouveau Monde. Il acquit en même temps la certitude qu'il ne s'agissait pas de la côte occidentale de l'Asie, mais bien au contraire d'un continent nouveau. Il fut, après quelques autres voyages entrepris pour son gouvernement et pour celui de l'Espagne, nommé gouverneur de la Compagnie des Marchands formée pour la découverte de nouvelles terres.

C'est à cette époque qu'il faut placer, pour bien faire comprendre l'excitation fébrile que ces découvertes produisirent dans toute l'Europe, la première expédition de Vasco de Gama en 1497, sur les côtes d'Afrique et de l'Inde. Elle fut entreprise sur l'ordre du roi de Portugal Manoël, qui lui fournit les moyens de la mener à bonne fin. Vasco de Gama doubla le cap de Bonne-Espérance et trouva enfin la route des Indes depuis si longtemps recherchée à l'est.

Trois ans après, en 1500, Pedro Alvarez Cabral marcha sur ses traces et, poursuivant ses explorations, découvrit le Brésil et ajouta cet immense territoire à la couronne de Portugal.

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