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D'autres ouvrages semblent avoir été faits pour la défense du sol: ce sont des fortifications, des remblais, des fossés, etc., qui témoignent d'une véritable science militaire. Ailleurs, car c'est dans toute l'étendue des États-Unis qu'on a découvert de pareils travaux, ce sont des éminences de terre dont les côtés sont garnis de tables en pierres ou en briques et qui ont servi soit d'autels, soit de sépultures. En outre, on a retrouvé des vases de terre dont l'extérieur surtout était décoré de figures d'animaux et d'oiseaux; de même, dans une mine de cuivre sur les bords du lac Supérieur, auprès d'une masse de ce métal pesant près de six tonnes, détachée du filon et reposant sur des pièces de bois maintenant pourries, on a trouvé des instruments en bois et en pierre, tels que marteaux, ciseaux et coins de bois en abondance. Malgré toutes ces découvertes, on ne saurait établir l'époque où ces populations qui, à en juger par l'importance de leurs travaux, devaient être nombreuses, habitaient l'Amérique. Sur les terres qui avaient été rejetées de la mine dont nous avons parlé, s'élèvent des arbres âgés aujourd'hui de plus de quatre cents ans; on doit en conclure que les Constructeurs de monts vivaient à une époque encore plus reculée.

Quant à savoir les pays qu'ils quittèrent pour s'établir et se fixer ensuite sur le continent américain, ce point demeure un mystère, mais il est permis de supposer que leur berceau fut l'Asie: ils en seraient venus soit volontairement, alors que, suivant quelques savants, le

détroit de Behring n'existait pas et que les deux continents étaient unis l'un à l'autre, soit accidentellement par suite d'un naufrage sur les côtes américaines. Les naufragés, n'ayant aucun moyen de retourner dans leur ancienne patii, ni même d'en retrouver la route, se seraient décidés à habiter ces nouvelles contrées.

Pour ce qui est des causes qui amenèrent leur départ en masse ou leur extermination sur le sol qu'ils cultivaient, un vaste champ est ouvert aux conjectures, car rien n'est venu encore révéler les motifs de leur émigration ou les détails de leur complète destruction; toutefois, il est permis de croire qu'en butte aux attaques perpétuelles des Indiens, ils ont été repoussés par leurs tribus sauvages jusque dans l'Amérique méridionale.

Quoi qu'il en soit, les Constructeurs de monts avaient disparu depuis longtemps lorsque les Européens abordèrent en Amérique. Ceux-ci se trouvèrent en face d'une race d'hommes dont l'aspect autant que les mœurs les remplirent d'étonnement. Teint rouge, pommettes saillantes, yeux noirs, cheveux plus noirs encore, tels étaient ces indigènes qui adorèrent les blancs comme des demi-dieux et que les blancs devaient traiter en esclaves. Nous les avons déjà nommés, ce sont les Indiens.

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Mais qu'est-ce au juste que les Indiens et d'où sontils venus? C'est ce qu'il est difficile d'établir. Leur nom ne nous apprend rien, puisqu'il leur a été donné par Christophe Colomb et n'est que le résultat d'une

erreur. On sait en effet que ce grand navigateur crut avoir abordé aux Indes, et c'est à peine si quelques historiens hasardent cette conjecture que certaines ressemblances physiques entre les Indiens et les populations riveraines de l'Indus contribuèrent à l'induire en erreur. L'étude du type indien actuel ne nous est pas d'un plus grand secours. Nous en avons déjà esquissé les principaux traits, ajoutons que leurs che.veux ne sont pas laineux, mais longs, lisses et si roides qu'on les a comparés à des crins de cheval. Les sourcils et les cils sont épais, mais la barbe, les moustaches et les poils sont rares. Les paupières présentent toutes les variétés observées sur l'ancien continent, tantôt bridées et obliques, tantôt horizontales. Mieux que ces renseignements relativement secondaires, l'étude des crânes nous permettrait d'arriver à des conclusions plus sûres si cette étude pouvait se faire scientifiquement en Amérique, mais les déformations artificielles du crâne déroutent l'observation la plus attentive. Encore si ces déformations pouvaient toutes se rapporter à un même système, il y aurait quelque parti à tirer pour la science de ces coutumes ethniques. On pourrait reconnaître une race à la forme sinon naturelle, du moins artificielle et voulue des crânes. Du Caucase jusqu'en France, on a ainsi suivi comme les traces d'un même peuple important partout et imposant son système de déformations crâniennes. Aucune induction de ce genre n'est possible dans le pays dont nous nous occupons. En effet, les crânes qui sont réu

nis à Philadelphie, ne se ressemblent que sur un point : ils paraissent être les moins capaces de l'humanité. Suivant une coutume, le crâne était aplati d'avant en arrière. On voit clairement, suivant une autre, que la tête de l'enfant était pétrie entre les mains ou enserrée entre deux planchettes appliquées l'une sur le front, l'autre sur l'occiput. Ici, la déformation était pratiquée sur les enfants des deux sexes; là, sur les mâles seulement. Cependant, deux méthodes plus communément employées, celle des Nahuas d'une part, celle des Aymaras d'autre part, semblent indiquer deux races prédominantes dans l'Amérique du Nord.

Ce n'est là d'ailleurs qu'une hypothèse. Peut-on en former d'autres plus vraisemblables en s'appuyant sur l'usage d'une même arme : le boomerang en Australie, dans le Dekkan, en Égypte et en Amérique?

La coutume de scalper les ennemis vaincus nous mettrait-elle sur la trace d'autres inductions? Fautil attacher une grande importance aux récits qui nous montrent les Nahuas émigrant de la Floride, abandonnant le Mexique, les uns remontant le Mississipi vers le nord, les autres descendant vers le midi par l'isthme de Panama? Y a-t-il quelque parenté à établir entre les races européennes parties du Caucase et les races américaines?

A ces différentes questions, comme nous l'avons déjà indiqué, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de répondre. Nous nous contenterons donc de

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montrer ce qu'étaient les Indiens au moment où ils vinrent à être connus des Européens.

On a divisé les anciens habitants du Nouveau Monde en cinq catégories de peuples. Nous en ajoute ́rons une pour les Esquimaux dont le nom veut dire : « mangeurs de viande crue. » Ils habitaient cette partie du nouveau continent située au-dessus du 11o degré de latitude nord, et s'étendant du Labrador à l'Alaska. Leur manière de vivre à l'époque reculée dont nous parlons était peu différente de ce qu'elle est encore aujourd'hui. Ils se nourrissaient presque exclusivement d'huile et de viandes grasses, enduisaient leurs membres et leur visage de matières huileuses, et pouvaient ainsi supporter les hivers les plus rigoureux.

Les cinq autres races de l'Amérique du Nord sont : 1° Les Algonquins. Ils habitaient au sud des Esquimaux et occupaient presque toute la partie de l'Amérique qui est située à l'est du Mississipi, audessus du 37 degré de latitude nord. Ils étaient plus de 250,000 au commencement du dix-septième siècle, nombre considérable, si l'on songe que dans toute l'Amérique du Nord on a évalué qu'au moment de la découverte il n'y avait que 400,000 Indiens. Les premiers établissements européens trouvèrent la race des Algonquins déclinant avec rapidité. Des maladies pestilentielles avaient dépeuplé des villages entiers, et il ne restait plus que quelques misérables hordes d'Algonquins, fiers encore de l'ancienne influence de leur race.

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