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Nouveaux Pays-Bas, mais, plus lents dans leurs entreprises, ils n'y fondèrent aucune colonie véritable avant l'arrivée d’Adrien Block en 1614.

Cette division du territoire entre les Espagnols, les Français, les Anglais et les Hollandais n'eut pas grande importance tant que les établissements créés par chaque nation furent séparés par des centaines de milles couverts de forêts et de plaines incultes, mais lorsque les colonies devinrent plus vastes, chacun alors crut les droits de son gouvernement lésés par les empiétements du voisin; ces contestations furent la source de fréquentes querelles et de guerres 'sanglantes.

CHAPITRE VIII

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Troubles causés en Angleterre par l'adoption du protestantisme

comme religion d'Etat. Emigration des puritains séparatistes en Hollande et en Amérique. – Fondation de la colonie de Plymouth; difficultés éprouvées par les premiers colons. Inconvénients reconnus du communisme qu'ils avaient adopté. Ils obtiennent le monopole du commerce. Prospérité de la colonie. Les puritains anglais émigrent aussi en Amérique. Ils fondent une colonie sur les bords de la baie de Massachusetts. Conditions générales de la charte qu'ils avaient obtenue. Formation d'autres colonies appelées Charlestown, Dorchester, Watertown, Lynn, Cambridge et Boston. Elles se réunissent sous le nom de « Colonie de la baie de Massachusetts. » - Roger William; fondation de Providence.

Les quakers; origine de leur secte; leurs principes et leurs mours. Ennuis qu'ils causèrent aux habitants de la baie de Massachusetts ; leur expulsion. Ils se réfugient à Providence. Fusion des colonies de Plymouth et de la baie de Massachusetts. Union des diverses colonies anglaises sous le nom de « Colonies. Unies de la Nouvelle-Angleterre. »

A partir de ce moment, les Anglais furent la seule nation qui eut une influence directe sur l'histoire de l'Amérique du Nord. Le pays était principalement occupé et colonisé par des émigrants venus de la GrandeBretagne, et toutes les colonies, dont nous allons maintenant raconter la première origine, devinrent des provinces dépendantes de ce royaume.

FONDATION DE LA COLONIE DE PLYMOUTH.

En 1558, cinquante ans environ avant l'arrivée des émigrants envoyés par les Compagnies de Plymouth et de Londres, un fait d'une importance extrême s'était accompli en Angleterre, par la seule volonté de la jeune reine Élisabeth qui venait de succéder sur le trône à sa sœur Marie : le protestantisme était devenu, à la place du catholicisme, la religion de l'État. Quoique ce changement satisfît la majorité de la population, il se trouva, pourtant, un grand nombre de personnes appartenant au clergé et au peuple qui ne se contentèrent pas de ce qu'ils appelaient « une demimesure;» il fallait, disait-on, une révision et une purification plus complètes des anciennes pratiques et doctrines religieuses. A cause de cela, on appela ces mécontents « Puritains. » Ils voulaient que la reine fût à la tête de l'État et de l'Église, qu'elle eût la nomination des ecclésiastiques et qu'elle fixât la forme du culte. De plus, ils demandaient que les autorités civiles contraignissent le peuple à exécuter ces ordon

nances.

Le gouvernement non-seulement rejeta leurs demandes, mais infligea des punitions à certains membres du clergé pour n'avoir point employé les rites prescrits. Il se produisit alors dans le camp des puritains une division en deux partis; pendant que l'un accep. tait simplement les ordonnances du gouvernement, l'autre, niant sa compétence en matière religieuse, déclarait qu'une réunion de chrétiens pouvait se constituer Église, choisir ses propres vicaires et être indépendante de toute autorité extérieure. Ils se séparèrent ainsi de l'Église d'Angleterre, et furent appelés pour cette raison « Séparatistes et Indépendants. » Tandis que les puritains pratiquaient tranquillement la nouvelle religion réformée, les séparatistes étaient en butte à la plus rigoureuse persécution. C'est à la suite de ces incidents que les séparatistes émigrèrent en masse en Hollande et en Amérique, désireux de vivre en paix et de prier Dieu suivant leur conscience, sans être exposés à d'incessantes persécutions.

En 1620, une centaine de ces puritains dissidents frétèrent un vaisseau, « Fleur de Mai », et s'embarquèrent à Southampton pour le Nouveau Monde. Pendant la traversée, ils rédigèrent une convention stipulant que tous les membres de la colonie auraient des droits égaux dans l'administration, et ils choisirent John Carver pour leur premier gouverneur.

Après une traversée pénible, tourmentée par une suite de tempêtes qui les éloignèrent du fleuve Hudson où ils s'étaient proposé de s'arrêter, ils débarquèrent dans la baie de Plymouth, précédemment visitée

par un navigateur anglais, le capitaine John Smith, qui lui avait donné le nom qu'elle portait. Trouvant l'endroit favorable pour leur établissement, ils commencèrent immédiatement à s'y bâtir des huttes, et apportèrent de leur vaisseau tous les objets et outils dont ils s'étaient munis, et dont une grande partie, religieusement conservée, est exposée dans le palais des pèlerins (c'est le nom qui était employé pour les désigner à cause de leurs changements constants de résidence) à Plymouth.

Débarqués au commencement de l'hiver sur cette terre froide et humide, ils eurent beaucoup à souffrir des intempéries de la saison, à cause de leur mauvaise installation. En outre, les vivres leur manquaient souvent, et, quoiqu'ils se procurassent la plus grande partie de leur nourriture en chassant et en pêchant, l'un d'eux a écrit « qu'il vit des hommes marcher en trébuchant, affaiblis qu'ils étaient par le manque de vivres. » Les Indiens heureusement ne les inquiétèrent pas; les rapports qu'ils eurent avec les nouveaux colons devinrent bientôt très-amicaux, et ceux-ci apprirent d'eux à se servir de l'aro pour tirer sur les poissons et à faire sortir de la vase, par le piétinement, les anguilles qui s'y cachaient.

Lorsque le printemps vint et fit disparaître avec les neiges une grande partie de leurs maux, ils se comptèrent et reconnurent que leur nombre était réduit de moitié. Beaucoup d'entre eux n'avaient pu résister aux fatigues et aux maladies auxquelles ils avaient été exposés pendant l'hiver. Cependant il ne s'en trouva pas un seul qui demandât de retourner en Angleterre. Tous préféraient la vie dure et laborieuse, mais libre, qu'ils menaient, au confortable et aux jouissances matérielles qu'ils eussent eues dans leur patrie.

En arrivant sur la côte américaine, quand ils cher

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