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Philomélus, furent les véritables causes de cette guerre que la politique de Philippe sut prolonger jusqu'à ce que les choses en fussent venues au point où il les voulait. La dilapidation des trésors déposés dans l'enceinte de Delphes devint aussi funeste à la Grèce que tous les ravages dont elle fut le théâtre. Une guerre excitée par des animosités personnelles, conduite par des intrigues et à l'aide de troupes mercenaires, et terminée enfin par l'intervention d'une puissance étrangère, était en effet bien propre à détruire entièrement ce qui restait de moralité et de patriotisme parmi les Grecs.

Sentence des Amphictyons contre Sparte, à cause de la surprise de la citadelle de Thèbes par Phébidas, vingt-cinq ans auparavant, et contre les Phocéens pour avoir labouré des terres sacrées dans le territoire de Delphes, 357. Philomléus, nommé général des Phocéens, s'empare du trésor de Delphes, ce qui lui donne les moyens d'avoir à sa solde des mercenaires d'Athènes et d'autres pays, et de soutenir la guerre contre les Thébains et leurs alliés les Locriens, comme exécuteurs du décret des Amphictyons. Philomélus ayant été tué, en 353, Onomarchus, son frère, encore plus habile que lui, en fait de guerres et d'intrigues, lui succède; mais, dès l'année 352, il périt dans un combat contre Philippe, en Thessalie, et est remplacé par Phaylus, le dernier des trois frères. Dès lors Philippe tente de pénétrer dans la Grèce par les Thermopyles, mais il en est empêché par les Athéniens. Aussitôt après la paix avec Athènes, 347, il poursuit l'exécution de son plan, et après avoir obtenu que les Phocéens fussent exclus du conseil amphictyonique, il se fait donner à lui-même le droit de séance et la voix qui leur appartenait.

39. Au point où il en était, Philippe se trouvait désormais à peu près en mesure de décider du sort de la

Grèce, quoique l'éloquence de Démosthène lui opposât des obstacles qui le forcèrent de différer l'entière exécution de son projet, jusqu'au moment de sa seconde invasion, occasionée par un décret de condamnation porté par le conseil amphictyonique contre les 338 Locriens. (Voy. la section suiv.) La bataille de Chéronée mit définitivement toutes les républiques grecques sous sa dépendance, et le titre de généralissime des armées de la Grèce dans la guerre contre les Perses servit à sanctionner son usurpation. Sa mort, arrivée bientôt après, par un assassinat, ne changea rien à la situation des affaires, à cet égard.

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QUATRIÈME SECTION.

HISTOIRE DE LA MONARCHIE MACÉDONIENNE.

PREMIÈRE PÉRIODE.

DEPUIS SON ORIGINE JUSQU'A LA MORT D'Alexandre-leGRAND, DEPUIS L'AN 800-323.

SOURCES.

DOURCES. Aucun historien n'a écrit l'histoire de la Macédoine, en particulier, avant Alexandre. On trouve sur l'histoire ancienne de ce royaume avant Philippe, quelques renseignemens épars dans Hérodote, Justin, Thucydide, Arrien, et plus particulièrement dans Diodore de Sicile. Pour l'histoire de Philippe, Diodore est encore le premier écrivain à consulter, parce que les ouvrages des autres historiens ont été perdus; mais on peut faire usage aussi des harangues de Démosthène et d'Eschine, toutefois en les lisant avec la critique historique. Sur Alexandre-le-Grand, Arrien est encore le principal auteur à consulter, après la perte de tant d'écrivains, à cause du discernement avec lequel il a su choisir ses autorités; à côté de lui se place Diodore, dans le XVIIe livre de son histoire. La vie de ce prince par Plutarque contient une foule de détails et d'anecdotes précieuses; et

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Quinte-Curce même, malgré son peu de critique, nous offrirait un assez grand nombre de faits intéressans, s'il avait mis plus d'exactitude dans ses récits.

Parmi les modernes (indépendamment de l'histoire universelle de Guthrie et Gray, 3 partie, Hübler, partie 1, 2 3, etc., voy. p. 2). Voyez ci-dessous les écrits sur Philippe et Alexandre.

1. Une colonie grecque d'Argos, qui sous la conduite des Téménides, de la race d'Hercule, alla s'établir dans l'Émathie, jeta les fondemens encore faibles et mal assurés du royaume de Macédoine, devenu si puissant dans la suite. Cette colonie non-seulement se main tint contre les naturels du pays, mais ses rois étendirent même successivement leur domination par la réunion ou la soumission de plusieurs peuplades voisines. Cependant son histoire primitive, et même les noms de ses rois, sont environnés de ténèbres, jusqu'à l'époque de l'invasion des Perses.

Hérodote ne fait aucune mention des trois premiers rois de Macédoine: Caranus, qui, dit-on, régna vingt-huit ans; Cœnus, vingt-trois ans, et Tyrmas, quarante-cinq ans; mais il nomme comme le fondateur de cet empire, Perdiccas, 729-678. Tout ce qu'on sait de ce prince et de ses successeurs, Argée, mort l'an 640; Philippe I, mort l'an 602; Eropus, mort l'an 576; et Alcétas, mort l'an 547 ; c'est qu'ils soutinrent des guerres mêlées de succès et de revers contre leurs voisins, particulièrement les Piériens et les Illyriens, qui avaient leurs rois particuliers.

2. Lorsque les Perses commencèrent à faire des irruptions en Europe, la Macédoine était, par sa situation, la première contrée qu'ils devaient trouver sur leur passage. Déja sous Darius, fils d'Hystaspe, les rois

de Macédoine avaient été assujétis à payer un tribut aux Perses, et ce ne fut pas à leur valeur, mais aux victoires des Grecs qu'ils durent d'en être affranchis. La bataille de Platée (479) rendit aussi au royaume de Macédoine son indépendance, quoique les Perses ne l'eussent pas reconnue formellement.

Après l'expédition contre les Scythes, 513, Amyntas (mort l'an 498) fut assujéti à payer le tribut aux Perses, aussi-bien que son fils et son successeur Alexandre (mort l'an 454), qui fut forcé d'accompagner Xerxès dans son expédition contre la Grèce.

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3. Mais l'expulsion des Perses donna bientôt aux rois de Macédoine d'autres voisins redoutables, d'un côté dans les Thraces, qui, sous Sitalcès, et sous Seuthès, son successeur, formèrent le puissant empire des l'an Odryses; d'un autre côté, dans les Athéniens, qui, au moyen de leur puissance maritime, rangèrent sous leur obéissance toutes les colonies grecques situées le long des côtes de la Macédoine. Cependant plus ce voisinage pesait sur les rois de cette contrée, plus ils se trouvèrent promptement et profondément engagés dans les affaires de la Grèce.

Commencement des querelles avec Athènes sous le règne de Perdiccas II, 454-413, parce que cette république avait soutenu contre lui Philippe, son frère.-Révolte de Potidée; les Grecs de Chalcis et d'autres villes voisines se fortifient dans Olynthe, 432. Néanmoins comme Potidée dut se rendre aux Athéniens, 431, Perdiccas sut jouer son rôle avec tant d'adresse dans la guerre du Péloponnèse qui éclata alors, qu'il parvint à tromper les Athéniens, tandis qu'il détournait l'attaque de Sitalcès par le mariage qu'il fit de sa sœur avec Senthès, l'hé

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