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5. L'Arménie fut une province du royaume de Syrie, jusqu'à l'époque de la victoire que les Romains remportèrent sur Antiochus-le-Grand, 190. Alors ses gouverneurs Artaxias et Zariadras s'affranchirent de l'obéissance due aux rois de Syrie, et ils formèrent les deux royaumes de la grande et de la petite Arménie (cette dernière à l'ouest de l'Euphrate). La famille d'Artaxias conserva la grande Arménie sous huit rois consécutifs (sous dix selon d'autres) jusqu'à l'an 5 avant l'ère chétienne.-Le plus célèbre d'entre eux est Tigrane 1, 95-60, gendre et allié de Mithridate-le-Grand, et en même temps maître de la petite Arménie, de la Cappadoce et de la Syrie. Mais ayant été obligé de céder tous ses états par la paix conclue l'an 63, l'Arménie demeura dans la dépendance des Romains, jusqu'à l'an 5 avant Jésus-Christ, qu'elle devint un sujet éternel de contestations entre les Parthes et les Romains, parce que les uns et les autres aspiraient à lui donner des rois, afin de mettre leurs provinces à couvert. Enfin elle devint une province du nouveau royaume de Perse dans l'année 412 de l'ère vulgaire. Les descendans de Zariadras régnèrent dans la petite Arménie, toujours dans la dépendance de Rome; et après sa défection, sous Mithridate-le-Grand, elle fit ordinairement partie de quelqu'un des royaumes voisins, jusqu'à ce qu'elle devînt province romaine sous Vespasien.

VAILLANT, Elenchus regum Armeniæ majoris, dans Histor. Imp. Arsacidarum.

4. Indépendamment de ces petits états, il se forma encore des débris de la monarchie macédonienne deux grands empires dans l'Asie intérieure, le royaume de Bactriane et celui des Parthes, tous deux ayant d'abord fait partie de l'empire des Séleucides, dont ils se séparèrent sous Antiochus II. Le royaume des Parthes ou des Arsacides, 256 avant J.-C.,-226 après J.-C., comprenait, tant qu'il conserva toute son étendue, les pays situés entre l'Euphrate et l'Indus; et son histoire, ou du moins, ce que nous en connaissons, se partage en trois

périodes (voy. ci-après); malheureusement, nous sommes si mal instruits de tout ce qui concerne les Parthes, excepté les faits de guerre, qu'à peine pouvons-nous faire quelques conjectures sur les points les plus impor

tants.

Faits principaux sur l'histoire et la constitution du royaume des Parthes, a. Il fut formé, comme l'ancien royaume de Perse, par un peuple grossier et montagnard, dont la langue et le genre de vie attestaient encore long-temps après l'origine scythique, ou tartare, du milieu de l'Asie; mais ces conquêtes ne furent pas si rapides que celles des Perses. b. Il s'agrandit aux dépens du royaume de Syrie, à l'ouest, comme le royaume de Bactriane, à l'est, sans pouvoir néanmoins étendre sa domination d'une manière durable sur l'Euphrate, l'Indus et l'Oxus. c. Ses guerres avec Rome, depuis l'an 53 avant Jésus-Christ, qui eurent presque toujours pour objet la possession de l'Arménie, furent long-temps fatales aux Romains. Ce ne fut que lorsque Rome eut trouvé l'art de se faire un parti dans le royaume, en appuyant les prétendans à la couronne, qu'elle obtint des succès auxquels contribuèrent encore la situation défavorable de Séleucie, capitale du royaume, près de Ctésiphon, qui était proprement le séjour de la cour. d. Le royaume était à la vérité divisé en satrapies, au nombre de dix-huit; mais il comprenait aussi plusieurs petits royaumes comme la Perside, etc., dont les rois avaient obtenu de n'être que tributaires. Les colonies grecques macédoniennes, comme Séleucie, où l'on frappait les médailles des rois Parthes, jouissaient de grands priviléges et de franchises fort étendues, et avaient leur constitution civile particulière. e. La constitution était monarchique et aristocratique (à peu près comme celle de la Pologne sous les Jagellons). Le roi était assisté par un conseil d'état (Senatus, vraisemblablement ce qu'on appelait les magisthanes,) qui pouvait déposer le monarque, et qui probablement aussi lui confirmait cette dignité avant le couronne ment qui se faisait par la main des généraux (Surénas). La

succession était déterminée seulement en ce que l'on ne pouvait élire qu'un prince de la famille des Arsacides. Les nombreux prétendans à la couronne, que suscitait sans cesse un pareil vice dans la constitution, ne firent que multiplier de plus en plus les factions et les divisions intestines, qui devinrent doublement dangereuses pour l'état, lorsque les étrangers commencèrent à y intervenir. f. La monarchie des Parthes avait une grande influence sur le commerce de l'Asie, en ce qu'elle interrompait les communications immédiates entre les nations de l'Occident et celles de l'Orient, d'autant plus qu'ils avaient pour maxime de n'accorder le passage à aucun étranger sur leur territoire; et en s'emparant de tout le commerce intermédiaire, ils y mettaient des entraves très-gênantes. Toutefois cet inconvénient fatal au commerce ne se fit sentir dans toute sa force que dans la troisième période de leur empire, parce qu'il fut la suite naturelle de leurs guerres multipliées avec les Romains, et de la méfiance qu'elles devaient faire naître. En conséquence, le commerce des Indes-Orientales s'ouvrit une autre route par Palmyre et Alexandrie, qu'il rendit florissantes. g. Peut-être est-ce aussi cette cause, qui empêcha le luxe effréné qui régnait chez les autres peuples dominateurs de l'Asie de pénétrer au même degré chez les Parthes, malgré leur grande prédilection pour la culture et la littérature grecque, qui s'étaient alors étendues dans tout l'Orient.

Suite des rois. 1. Période des guerres continuelles avec les Seleucides, jusqu'en 130. Arsace 1, 255-263, il fut le fondateur de l'indépendance des Parthes, en assassinant Agathoclès, gouverneur de ce pays pour les rois de Syrie, qui avait outragé son frère Tiridate. Arsace 11 ( Tiridate I), frère du précédent, mort en 216. Il s'empara de l'Hyrcanie, vers 244, affermit le royaume des Parthes par sa victoire sur Séleucus Callinicus, en 238, et fit ce prince prisonnier en 236. Arsace III (Artaban I), mort en 196. Sous son règne, Antiochus III tente vainement d'attaquer les Parthes, et, par le traité conclu en 210, il est forcé de renoncer à l'Hyrcanie et à

la Parthie; de son côté, Arsace s'engage à l'assister dans la guerre contre la Bactriane. drsace IV (Priapatius), mort vers 181. Arsace V ( Phraates), mort vers 144. Il vainquit les Mardes, peuple des bords de la mer Caspienne. Arsace VI ( Mithridate 1), frère du précédent, mort en 136. Il éleva le royaume des Parthes, assez borné jusqu'alors, au rang des grands empires du monde, en s'emparant, après la mort d'Antiochus Épiphanes, de la Médie, de la Perside, de la Babylouie et d'autres contrées, et reculant les limites de son royaume, à l'ouest jusqu'à l'Euphrate, et à l'est jusqu'à l'Hydaspe en-deçà de l'Indus. La guerre que lui fit Démétrius 11, roi de Syrie, appuyé par le soulèvement des peuples vaincus, finit par captivité de ce prince, qui tomba entre les mains d'Arsace. Arsace VII (Phraate II), mort vers l'an 127. Sous son règne Antiochus Sidètes attaque la Parthie, 132, où d'abord il est vainqueur; mais bientôt il est exterminé avec son armée tout entière, 131; depuis ce temps le royaume des Parthes fut délivré pour toujours des attaques des rois de Syrie.

2. Période de la guerre avec les peuples nomades de l'Orient, depuis 130-53. Depuis la chute du royaume de Bactriane, qui avait servi jusque-là comme de rempart au royaume des Parthes du côté de l'Orient, il se trouva exposé à de grandes guerres avec les peuples nomades du milieu de l'Asie (Scythæ, Daha, Tochari, etc.), dans lesquelles Arsace VII fut battu. Arsace VIII (Artaban II) eut le même sort vers l'année 124. Arsace 1X (Mithridate II), mort en 86. Il paraît, par les grandes guerres qu'il soutint, avoir rétabli le repos dans l'Orient; mais il trouva un rival redoutable dans Tigrane I, roi d'Arménie. C'est sous son règne qu'eurent lieu les premières relations entre Rome et les Parthes, par le moyen de Sylla, qui était alors propréteur de la Cilicie. Arsace X (Mnaskiras), mort vers 76, soutint une longue guerre pour défendre ses prétentions au trône contre Arsace X1 (Sinatrockes), qui lui succéda à l'âge de soixante-dix ans et qui mourut vers l'an 68. Guerre malheureuse avec Tigrane 1; le royaume des Parthes fut alors très-affaibli, tant par les guerres civiles, que par

celles qu'on eut à soutenir contre Tigrane, et par la puissance redoutable de Mithridate-le-Grand. Arsace XII (Phraate III), mort en 58. Contemporain de la troisième guerre entre Mithridate et les Romains. Avec quelque empressement que les deux partis recherchassent son appui, il observa, néanmoins, une neutralité armée, et sut faire respecter la limite de l'Euphrate. Ni Lucullus ni Pompée n'osèrent l'y attaquer. Mais la ruine de Mithridate et de son royaume fait une époque remarquable dans l'histoire des Parthes, parce que dès-lors les deux empires, celui des Romains et celui des Parthes, se trouvèrent immédiatement voisins. Arsace XIII (Mithridate 111), mort en 54. Chassé par son jeune frère Orodes, après plusieurs guerres, et enfin mis à mort après l'invasion de la Babylonie, où il s'était réfugié.

3. Période romaine; depuis 53 avant J.-C., jusqu'en 226 après J.-C., période des guerres avec Rome. Arsace XIV (Orodes I), mort en 36. Sous son règne eut lieu la première guerre avec les Romains, par l'entreprise de Crassus contre les Parthes elle finit par la perte de ce général et la destruction de l'armée romaine, l'an 53. Par cette victoire, la puissance des Parthes devint tellement prépondérante, qu'ils attaquèrent la Syrie, 51 et 52, et agirent souvent en maîtres, dans la partie de ce pays qui est au-delà de l'Euphrate, tout le temps que durèrent les guerres civiles. - Dans la guerre entre César et Pompée, les Parthes inclinèrent en faveur de ce dernier, et fournirent ainsi à César un prétexte pour entreprendre l'expédition qu'il allait faire contre eux, lorsqu'il fut assassiné, 43. Ils favorisèrent encore le parti républicain dans la guerre des triumvirs contre Brutus et Cassius, chefs de ce parti, 42. Après la défaite de ces deux illustres Romains, à la sollicitation du lieutenant Labienus, ils se répandirent dans toute la Syrie et l'Asie-Mineure, sous la conduite de ce général et de Pacorus, fils aîné d'Arsace, 40. Mais ils en furent chassés par Ventidius, général d'Antoine, après avoir été réduits à de fâcheuses extrémités; Pacorus périt dans cette expédition, et son père en mourut de chagrin, 39-38. Arsace XV

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