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de peuples ont eu une influence aussi considérable sur la marche de la civilisation du genre humain. Les premiers événements qui devaient amener l'indépendance des Juifs datent, à la vérité, de l'an 167; mais leur constitution intérieure s'était formée en grande partie long-temps auparavant; et leur histoire, à partir du retour de la captivité de Babylone, se partage dans les quatre périodes suivantes : 1° sous la domination persane, 536-323; 2° sous les Ptolémées et les Séleucides, 323-167; 3° sous les Machabées, 167-39; 4° sous les princes de la maison d'Hérode et les Romains; 39 avant J.-C., 70 après J.-C.

Première période sous les Perses. Suivant la permission qui leur est accordée par Cyrus, une colonie d'environ quarantedeux mille ames des tribus de Juda, de Benjamin et de Lévi, rentrent dans leur patrie, en 536, sous la conduite de Zorobabel, qui était de la famille des anciens rois, et sous celle du grand-prêtre Josua. Mais la portion de beaucoup la plus nombreuse et la plus riche demeura de l'autre côté de l'Euphrate, où elle était établie depuis 70 ans, et où elle continua à former un peuple nombreux. Cependant la nouvelle colonie ne parvint que difficilement à s'établir, principalement à cause des querelles qui s'élevèrent entre elle et ses voisins les Samaritains, qui étaient aussi Juifs. d'origine; querelles auxquelles donna lieu l'intolérance des nouveaux venus, relativement à la construction du temple, en sorte que l'arrivée de la colonie n'occasiona que des dépenses aux Samaritains. La construction d'un temple qui leur était propre et qu'ils bâtirent à Garizim près de Sichem, vers l'an 336, nonseulement occasiona une séparation complète entre les deux peuples, mais fut même la source de la haine nationale qui depuis subsista toujours entre eux. De là, la défense que les Samaritains firent faire aux Juifs de rebâtir leur ville et leur temple, d'abord sous Cambyse, 529, et sous Smerdis, 522;

tellement qu'il ne fut relevé que sous Darius, fils d'Hystaspe, en 520. La nouvelle colonie ne commença à avoir une constitution intérieure stable que sous Esdras et sous Néhémias, qui y amenèrent de nouveaux habitants, l'un en 478, l'autre en 445. Le pays était soumis aux satrapes de Syrie; mais, par le progrès de la décadence du royaume de Perse, les grandsprêtres devinrent insensiblement les véritables chefs de la nation. Cependant les Juifs, dans le temps de la conquête d'Alexandre, 332, paraissent encore avoir donné des preuves de leur fidélité envers les Perses.

Seconde période sous les Ptolémées et les Séleucides, 328167. La Palestine, par sa situation, dut, après la mort d'Alexandre, partager le sort de la Phénicie et de la Cœlésyrie (voyez ci-dessus pag. 274), du moment où elle tomba en partage aux rois de Syrie. Prise de Jérusalem par Ptolémée Ier, 312; il emmène à Alexandrie une nombreuse colonie de Juifs qui, de là, s'étendirent jusqu'à Cyrène, et peu à peu au-delà du nord de l'Afrique, ainsi que vers l'Éthiopie. Mais, entre les années 311-301, les Juifs furent sous la domination d'Antigone. Après le bouleversement de son royaume, ils restèrent sous celle des Ptolémées, 301-203. Dans cet intervalle, leurs grands-prêtres les plus connus sont, Simon, surnommé le Juste, mort en 291, et ensuite son fils Onias I, mort en 218, qui, par le refus qu'il fit de payer le tribut à Ptolémée III, mit la Judée dans un grand danger. — Mais dans la seconde guerre d'Antiochus-le-Grand contre l'Égypte, les Juifs se soumirent volontairement à ce prince, et l'aidèrent à chasser les troupes égyptiennes qui, sous la conduite de Scopas, s'étaient emparées du territoire et de la forteresse de Jérusalem, 198. Antiochus confirma les Juifs dans tous leurs priviléges; et, malgré sa promesse de donner ce pays avec la Colésyrie et la Phénicie pour dot à sa fille, lorsqu'elle épouserait Ptolémée Épiphanes, il resta néanmoins sous la puissance des rois de Syrie; seulement les contributions furent partagées pendant un certain temps entre l'Égypte et la Syrie. -Les grands-prètres, qui prenaient eux-mêmes les titres

d'Ethnarques ou d'Alabarques, demeurèrent à la tête de la nation; cependant il est aussi fait mention, à cette époque, d'un sénat (Synedrium). Mais la victoire des Romains sur Antiochus-le-Grand était déja un acheminement éloigné au malheur des Juifs. Le défaut d'argent qu'éprouvèrent à cette occasion les rois de Syrie, et l'immense richesse du temple, accrue par l'impôt général consacré à son entretien, et par les of frandes, rendirent la dignité de grand-prêtre vénale sous le règne d'Antiochus Épiphanes, ce qui fit naître des dissensions dans la famille sacerdotale, et donna ainsi lieu à des factions dont Antiochus voulut tirer parti pour subjuguer les Juifs, en introduisant chez eux les mœurs des Grecs. Expulsion du grand-prêtre Osias III, que son frère Josua dépouille de sa dignité, en achetant la protection du roi de Syrie, et en consentant à introduire les mœurs grecques, 175; mais il est chassé à son tour par son jeune frère Ménélaüs, 172. Pendant la guerre intérieure qui est excitée par ces querelles, Antiochus Épiphanes (vainqueur dans ce temps-là même en Égypte, voyez ci-dessus pag. 265) se rend maître de Jérusalem, 170, favorisé par la situation même où se trouvaient les Juifs, qui s'étaient révoltés contre Ménélaüs; et l'oppression dont il les accable ensuite, en employant la violence pour leur faire adopter les mœurs grecques, excite bientôt la révolte sous la conduite des Machabées.

Troisième période sous les Machabées, 167-139. Commencement de la révolte contre Antiochus IV par le grand-prêtre Matathias, 167, auquel succède presque aussitôt Judas Machabée son fils, 166-161. Il défait, dans plusieurs combats heureux, les généraux d'Antiochus, qui se trouva attiré dans l'Asie supérieure, où il mourut, 164. Le fanatisme de son parti est la principale cause de ses succès, et il commence à s'appuyer de l'amitié des Romains. Cependant l'objet des Juifs, au commencement de la révolte, n'était pas l'indépendance, mais la liberté religieuse. La guerre continue avec succès sous Antiochus V, tant contre lui que contre le grand-prêtre Alcimus, sa créature, 163. Judas étant mort peu de temps après qu'il

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eut été repoussé par Démétrius Ier, son frère Jonathan lui succède, 161-145. La mort du grand-prêtre Alcimus, 160, lui permit d'aspirer à cette dignité, qu'il obtint par la guerre qui éclata entre Demétrius Ier et Alexandre Balas, 153 (voyez ci-dessus, pag. 268), parce que les deux princes le sollicitaient de se joindre à eux. Il prit le parti de Balas, et par-là devint chef légitime de toute la nation, au lieu que jusque-là il n'avait été que chef de parti. On continua cependant de payer tribut aux rois de Syric. Quoique Jonathan fût resté attaché à la cause de Balas, Démétrius II, après avoir renversé cet usurpateur, confirma le grand-prêtre dans sa dignité, 145, et il marcha bientôt après au secours de ce prince, appelé à Antioche par une grande révolte qui y avait éclaté. Toutefois il passa encore, 144, du côté d'Antiochus, fils de Balas (voyez ci-dessus, pag. 269), et il obtint, par une ambassade, l'amitié des Romains; mais, l'année suivante, il fut pris par la trahison de Tryphon, et mis à mort, 143. Simon, son frère et son successeur, 143-135, non-seulement fut confirmé dans sa dignité par Démétrius II, qui se déclara contre Tryphon, mais il obtint même de ce prince l'abolition du tribut; il eut en outre le titre de prince (Ethnarque), et il paraît qu'à cette occasion il fit frapper des médailles. Antiochus Sidètes lui conserva aussi ses prérogatives, tant qu'il eut besoin de lui contre Tryphon. Mais, après la mort de celui-ci, il fit attaquer Simon par Condebæns, qui fut battu par le fils du grandprêtre. Après la mort de Simon, assassiné par Ptolémée, son gendre, qui voulait s'emparer du gouvernement, 135, son fils Jean Hyrcan lui succéda, 135-107. Il fut obligé de se remettre sous la domination d'Antiochus Sidètes; mais ce prince ayant été défait et tué par les Parthes, 130, il recouvra son entière indépendance. La décadence complète du royaume de Syrie, les guerres intestines dont il était sans cesse le théâtre, et le renouvellement de l'alliance avec Rome, 129, facilitèrent à Hyrcan les moyens, non-seulement de maintenir son indépendance, mais même d'agrandir son territoire par la victoire qu'il remporta sur les Samaritains et les Iduméens. Mais avec

lui finit la suite des héros; et à peine fut-il délivré de l'oppression du dehors, que les Pharisiens et les Sadducéens, qui n'avaient été jusque-là que des sectes religieuses, firent naître des dissensions intérieures; parce que Hyrcan, offensé par les premiers, qui voulaient, à ce qu'il paraît, que la dignité de prince fût séparée de celle de grand-prêtre, passa dans le parti des Sadducéens, 110, car ces deux sectes étaient devenues alors des partis politiques; celui-ci se composait des Orthodoxes, comme est presque toujours celui de la multitude, et l'autre formait le parti des Novateurs, et, comme professant des principes plus modernes et plus relâchés, avait pour lui la classe des riches. L'aîné des fils d'Hyrcan, le cruel Aristobule, lui succéda et prit le titre de roi, 107; mais il mourut l'année d'après, 106; en conséquence, son jeune frère, Alexandre Jannæus, prit sa place, 106-79. Son règne fut d'abord une suite continuelle de petites guerres avec les peuples voisins, parce qu'il voulait jouer le rôle de conquérant; et comme il eut en même temps l'imprudence d'aigrir les Pharisiens, qui étaient puissants, ceux-ci, en l'outrageant publiquement, excitèrent une sédition, 92, qui dégénéra en une sanglante guerre civile qui dura six ans. Quoiqu'il parvînt à se soutenir pendant tout ce temps, il était si loin d'avoir abattu le parti qui lui était contraire, qu'après sa mort Alexandra, sa veuve, à laquelle il avait légué le royaume, sans faire mention de ses fils, le faible Hyrcan ( qui pourtant obtint la dignité de grand-prètre) et l'ambitieux Aristobule, forma le dessein de se joindre aux Pharisiens, qui, en conséquence, disposèrent du gouvernement pendant tout son règne, 79-71, et ne lui laissèrent que le nom de reine. Aristobule indigné tenta de s'emparer de l'autorité peu de temps avant sa mort; et quoiqu'elle eût nommé Hyrcan pour son successeur, il vint à bout de son dessein. Mais, excité par son confident, l'Iduméen Antipater (auteur de la maison d'Hérode), Hyrcan fit la guerre à son frère, avec le secours d'Arétas, prince arabe, 65, et l'assiégea dans Jérusalem. Les Romains se portèrent pour arbitres dans cette querelle, et Pompée, qui était alors

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