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tout-puissant en Asie, décida en faveur d'Hyrcan, 64. Le parti d'Aristobule n'ayant pas voulu se soumettre à cette décision, Pompée se rendit maître de Jérusalem, éleva Hyrcan à la dignité de grand-prêtre et de prince, lui imposa un tribut, et emmena Aristobule et ses fils prisonniers à Rome. Mais ils parvinrent ensuite à s'échapper, et excitèrent encore de grands troubles. L'État juif, désormais dans la dépendance de Rome, y demeura encore davantage, parce qu'Antipater et ses fils se firent une règle de se dévouer entièrement aux Romains, pour parvenir, par cette voie, à chasser entièrement du trône la famille régnante. Dès l'an 48, Antipater fut nommé procurateur de la Judée, par César, auquel il avait porté des secours dans Alexandrie; et son second fils Hérode, commandant dans la Galilée, devint bientôt si puissant, qu'il fut en état de menacer Hyrcan et le Synedrium, 45. Il sut encore se maintenir au milieu des tempêtes qui, après le meurtre de César, 44, ébranlèrent l'univers romain, en gagnant la faveur d'Antoine; cependant le parti opposé aux étrangers était encore si puissant, qu'il mit à sa tête Antigone, le dernier des fils d'Aristobule, à la place de l'infortuné Hyrcan, et avec le secours des Parthes, alors si redoutables, il le plaça sur le trône, 39. Mais Hérode, qui s'était enfui à Rome, non-seulement y reçut un accueil favorable de la part des triumvirs, qui disposaient alors de tout, mais même il fut nommé roi par

eux.

Quatrième période. Rois de la famille d'Hérode, depuis l'an 39 avant J.-C., jusqu'en 70 après J.-C. Hérode-le-Grand 39-1 après J.-C. Il s'empare de Jérusalem et de toute la Judée, 37, et s'affermit sur le trône en épousant Mariamne, de la maison des Machabées. Malgré ses cruautés envers le parti d'Antigone et la maison des Machabées, sans l'anéantissement de laquelle il ne se croyait point en sûreté, la Judée; entièrement dévastée, avait un tel besoin de repos, que son règne, au moins sous cet unique rapport, peut être regardé comme heureux. La liberalité d'Auguste, dont il sut gagner la faveur après la défaite d'Antoine, 31, ajouta successivement

à son royaume la Samarie, la Galilée, la Pérée en-deçà du Jourdain, l'Iturée et la Trachonite (ou la Palestine tout entière) avec l'Idumée, dont il percevait les revenus sans être luimême tributaire. Le dévouement qu'il témoignait à Rome pour tant de bienfaits était une politique naturelle, et il n'y avait que l'étroite bigoterie des Juifs qui pût lui faire un crime de sa conduite sous ce rapport. Les exécutions qu'il fit dans sa famille doivent bien plus être imputées à cette famille ellemême qu'à la cruauté du prince; heureux si le glaive n'eût pas souvent puni l'innocent au lieu du coupable! La naissance de Jésus-Christ arriva dans la dernière année de son règne (1). -D'après son testament, auquel Auguste ne changea que trèspeu de choses, son royaume fut partagé entre les trois fils qui lui restaient. Archélaüs en obtint la plus grande moitié avec le titre d'Ethnarque : c'étaient la Judée, Samarie et l'Idumée. Les deux autres prirent le titre de Tétrarques; l'un d'eux, Philippe, eut une partie de la Galilée et la Trachonite; et l'autre, Antipas, eut la Pérée avec une partie de l'Iturée : mais, depuis ce partage, la destinée de chacune de ces portions du royaume d'Hérode ne fut pas la même. Archélaus, par sa mauvaise administration, perdit ses États dès l'an 6 de l'ère chrétienne; et, par suite, la Judée et Samarie furent ajoutées comme province romaine à la Syrie, et soumises à des procurateurs, parmi lesquels Ponce-Pilate, 27-36, est le plus connu. C'est sous lui que le divin fondateur de notre religion fut condamné, et souffrit, non comme réformateur politique, quoique cela lui ait été imputé, mais comme réformateur moral. Ces procurateurs étaient dans la dépendance du gouverneur de Syrie. D'un autre côté, Philippe régna dans sa tétrarchie jusqu'à sa mort, arrivée l'an 34 de l'ère vulgaire ; après quoi son territoire eut le même sort que la Judée et Sa

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(1) C'est-à-dire d'après la chronologie ordinaire de Denys-le-Petit, qui a été faite dans le sixième siècle de l'ère vulgaire; car, suivant le calcul plus exact des chronologistes modernes, l'époque précise de la naissance de J.-C. remonte quatre ans plus tôt.

marie. Cependant, dès l'an 37, ce pays fut donné par Caligula, avec le titre de roi, à Agrippa, petit-fils d'Hérode par Aristobule, à cause du dévouement qu'il avait montré pour la maison de Germanicus. Ce prince déposséda, 39, Antipas, qui désirait de faire un traité avec lui, obtint sa tétrarchie, 40, et, bientôt après, 41, y ajouta ce qui avait formé le territoire d'Archélaüs, ainsi que toute la Palestine. Après sa mort, 44, tout ce pays fut réduit en province romaine, et ajouté à la Syrie sous le gouvernement des procurateurs, après qu'on eut donné à son fils Agrippa II, mort en 90, qui fut de nouveau reconnu pour roi, d'abord Chalcis, 49, et ensuite toute la tétrarchie de Philippe, 53. L'oppression des procurateurs, particulièrement de Gessius Florus depuis l'an 64, porta les Juifs à une révolte qui finit par la prise et la ruine de la capitale et de son temple, détruits par Titus, dans l'année 70 de l'ère vulgaire. La dispersion des Juifs par tout le monde alors civilisé, qui avait déja commencé auparavant, fut accélérée par la prise de Jérusalem, et, en se répandant dans tout l'univers, ils facilitèrent la grande propagation du christianisme. Cependant, malgré la conquête, Jérusalem, non-seulement continua d'être considérée comme une ville, mais encore comme le principal point de réunion de la nation. Et la tentative qui fut faite sous Adrien, pour y établir une colonie romaine, excita une violente sédition.

Histoire et religion des Juifs, depuis J.-C. jusqu'à présent, par Basnage; à La Haye, 1716, 15 vol. in-12. Les deux premières parties seulement appartiennent à cette période; mais les suivantes contiennent également des recherches historiques très-précieuses.

Histoire des Juifs et des peuples voisins, depuis la décadence des royaumes d'Israël et de Juda jusqu'à la mort de J.-C., par Prideaux. Amsterdam, 1722, 5 vol. in-8°. Cette traduction française, par la manière dont elle est disposée, a de grands avantages sur l'original anglais : The O. and N. Testaments connected in the history of the Jews and their neighbou

ring nations; London, 1714, 2 vol. Cet ouvrage et le précédent ont toujours été regardés comme fondamentaux pour cette partie de l'histoire.

Les remarques jointes aux traductions ( allemandes) des livres d'Esdras, de Néhémias et des Machabées, par J.-D. Michaëlis, renferment des renseignements historiques impor

tants.

Histoire de l'agrandissement de l'État Juif, depuis Cyrus jusqu'à son entière destruction, par J. Remond; Leipsick, 1789 (en allemand), production soignée de la jeunesse de l'auteur. Aux ouvrages cités ci-dessus (pag. 38), il faut encore ajouter, pour l'histoire ancienne des Juifs, le suivant :

Manuel de l'histoire des Hébreux, depuis leur établissement jusqu'à leur ruine, par G.-L. Bauer (en allemand); Nuremberg, 1800, 2 part. in-8°, jusqu'ici la meilleure introduction critique, non-seulement pour l'histoire, mais aussi pour les antiquités de la nation juive.

Parmi les écrits de J.-J. Hess, c'est ici que se rapportent: l'Histoire de Moïse, l'Histoire de Josué, l'Histoire des rois de Juda, 2 part.; l'Histoire des rois de Juda et d'Israël, 2 part. (en allemand). Le sujet y est envisagé particulièrement sous le point de vue théocratique.

CINQUIÈME SECTION.

HISTOIRE ROMAINE.

Notions préliminaires sur la géographie de
l'Italie ancienne.

L'ITALIE

'ITALIE forme une presqu'île, bornée au nord par les Alpes, à l'ouest et au sud par la Méditerranée, à l'est par la mer Adriatique. Sa plus grande longueur, du nord au sud, est de deux cents lieues; sa plus grande largeur, au pied des Alpes, de cent trente-cinq lieues; mais, dans la presqu'île propre, seulement de trentecinq lieues; sa superficie contient treize mille lieues carrées. La principale montagne est l'Apennin, qui se dirige du nord au sud, quoiqu'il coure plus à l'est vers le milieu de l'Italie, et plus à l'ouest dans l'Italie inférieure. Dans les premiers temps de Rome, il était couvert de bois épais. Fleuves principaux : Padus (le Pô), Athesis (l'Adige), qui se jettent dans la mer Adriatique ;

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