Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Mais, suivant la géographie politique des Romains, elles ne faisaient pas partie de l'Italie; elles étaient seulement des provinces dépendantes de l'empire. Quoique les côtes deces îles fussent possédées par des étrangers, cependant les anciens habitants en occupaient l'intérieur; parmi ceux-ci, les plus connus sont les Sicules, qui, sous la conduite de leurs rois, passèrent d'Italie dans l'île à laquelle ils ont donné leur nom. Sur les villes qui s'y trouvaient, dont les unes, plus considérables, étaient en partie d'origine phénicienne, et surtout d'origine grecque, voy. ci-dessus, p. 35, 184 et suiv.

PREMIÈRE PÉRIODE.

DEPUIS LA FONDation de rome jusqu'a la conquête de L'ITALIE ET au commencement des guerres avec cARTHAGE. 754-264 (a. u. c. 1—490).

SOURCES. L'écrivain qui a traité avec le plus de détail l'histoire ancienne de Rome et de l'Italie, et qui ( à son système près de considérer tout dans Rome comme venant de la Grèce, et malgré sa prolixité) a cependant le plus de critique, est Denys d'Halicarnasse, dans son Archéologie, dont il ne nous est resté que les onze premiers livres, qui vont jusqu'à l'an de Rome 433; auxquels il faut rapporter les extraits des neuf livres suivants (Liv. XII-XX), découverts et mis au jour en 1816, par l'abbé Mai à Milan. A cet historien on joint Tite-Live, dont les premiers livres sont une des sources principales, jusqu'à l'an 292. C'est encore à cette période que se rapportent les vies de Romulus, de Numa, de Coriolan, de Publicola et de Camille, par Plutarque; ces vies, pour la

connaissance et la critique des sources, ont presque un plus haut degré d'importance que Tite-Live et Denys (1). Les sources de l'histoire romaine, dans les plus anciens temps, étaient d'espèces très-différentes. Les traditions des pères furent en partie conservées dans des chansons historiques (il n'est pas question d'une grande épopée); dans ce sens, il existait une Histoire poétique : mais ce n'était pas pour cela une histoire purement fabuleuse; car déja les traditions des institutions de Numa n'ont rien de poétique. L'art d'écrire étant connu en Italie avant la fondation de Rome, on ne sait jusqu'où pouvaient remonter les annales publiques, comme les Libri Pontificum. Beaucoup de récits sont évidemment relatifs à des familles, soit qu'ils aient été conservés par des traditions orales, ou par des documents écrits. A quoi il faut ajouter les monuments, tant les édifices publics et les ouvrages de l'art, que les traités gravés sur des tables d'airain, mais dont, au reste, on paraît avoir fait trop peu d'usage. Les Romains n'apprirent que des Grecs l'art d'écrire l'histoire, et la leur a été écrite de bonne heure, et peut-être aussi souvent en grec qu'en latin, non-seulement par des Grecs, comme Dioclès de Péparèthe (une des Sporades), mais encore par des Romains, comme Fabius Pictor. C'est donc dans ces dernières sources qu'ont puisé Denys et Tite-Live. L'histoire qu'ils ont donnée des premiers temps de Rome repose donc en partie sur les traditions et la poésie, que l'art oratoire, surtout celui des Grecs, a fort amplifiées; mais ce ne sont pas là ses seuls fondements. On ne peut déterminer, en général, l'époque où l'histoire romaine perd entièrement son caractère poétique; car quelques parties isolées en offrent encore des traces, dans la période qui suit le

(1) Voyez mes Dissertations: De fontibus et auctoritate vitarum Plutarchi, dans Commentationes recentiores Soc. Scient. Gott. Comment., I, II, Græci ; III, IV, Romani, et imprimées à part, Gottingæ, 1821, apud Dieterich, pour servir d'appendix aux éditions de Plutarque, par Reiske et par Hutten.

bannissement des rois jusqu'à la conquête de Rome par les Gaulois. Pour la chronologie, ce qu'il y a de plus important sont les Fasti Romani, qu'on trouve en partie dans les inscriptions (Fasti Capitolini), et en partie dans les manuscrits. Ces fastes ont été rassemblés et complétés par Pighius, Noris, Sigonius, etc., in GRAEV. Thes. A. R. vol. XI, et dans ALMELOVEEN Fast. Rom. I, II; Amstel. 1705, etc.

PIGHII Annales Romanorum Anteverp. 1615 fol. 2 vol. Essai de chronologie; il va jusqu'à Vitellius.

Parmi les modernes, indépendamment des ouvrages sur l'histoire ancienne en général (voy. p. 2), l'histoire romaine a été traitée souvent à part, et d'une manière très détaillée. Nous indiquons seulement les plus remarquables.

Histoire Romaine depuis la fondation de Rome jusqu'à la bataille d'Actium, par Rollin; 13 vol. in-8°. Paris, 1823 (édition revue par Letronne (elle va jusqu'à l'an 89 avant J. C.); continuée et terminée par Crévier.

The History of the progress and termination of the Roman Republic by Ad. FERGUSSON, 3 vol. London 1783. Au total, c'est l'ouvrage le mieux fait sur l'histoire romaine et qui a fait oublier le travail plus ancien de Goldsmith sur le même sujet.

Histoire critique de la république romaine, par P. Ch. Lévesque, 3 vol. Paris, 1807. Celui qui veut encore conserver son enthousiasme aveugle pour la gloire de l'ancienne Rome ne doit point lire cet ouvrage.

Histoire Romaine par B. G. Niebuhr (en allemand), première partie 1811, seconde partie 1812. Cette histoire va jusqu'à l'an de Rome 417. Cet ouvrage est plutôt critique qu'historique; l'auteur s'y efforce sans cesse de renverser tout ce qui a été admis jusqu'ici. La subtilité d'esprit n'est pas toujours le sentiment de la vérité : et on ne croit pas aussi légèrement à une constitution, qui non-seulement est contraire à l'esprit dominant de l'antiquité, mais encore, suivant l'aveu de l'auteur lui-même, t. II, p. 5, contraire à toute analogie dans l'histoire. Car les inductions qu'on tire de quelques passages

isolés ne suffisent pas pour invalider ce qui est confirmé par tous les autres. Cependant la vérité gagne toujours, même lorsque la critique est injuste ; cela ne doit point faire méconnaître le mérite de quelques recherches des plus approfondies. Sur ce sujet, voyez :

Recherches sur l'histoire ancienne de l'Empire Romain par W. Wachmuth, Halle 1809 (en allemand).

Commentatio de fontibus T. Livii in prima historiarum, Decade auctore C. F. Lachmann, Gottingæ 1821. Dissertation qui a remporté le prix.

Pour les ouvrages sur la constitution romaine, voyez ci-dessus à la fin de cette période, et au commencement de la troisième.

Une foule d'écrits très-importants sur les antiquités romaines se trouvent dans le grand recueil :

GRAEVII Thesaurus antiquitatum Romanarum, Lugd. Bat. 1694; 12 vol. in-fol. ; et dans SALLENGRE, Thesaurus antiquitatum Romanarum. Venet. 1732; 3 vol. in-fol.

Plusieurs excellentes dissertations dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions.

Pour la connaissance du local de l'ancienne Rome, indépendamment de NARDINI Roma vetus, in GRÆVII Thes. A. R., T. IV, l'ouvrage le plus important est toujours:

VENUTI Descrizione topografica della antichità di Roma. Part. I. II. Roma, 1763. Surtout la nouvelle édition donnée par Visconti, en 1803.

Pour la meilleure représentation des monuments de l'ancienne Rome, voy. PIRANESI, Antichità di Roma; 3 vol. in-fol,

1. L'histoire romaine n'est jamais, sous un certain point de vue, que l'histoire d'une seule ville, en ce sens que, depuis sa fondation, jusques et y compris la période des empereurs, Rome eut toujours la domi

nation absolue de son immense territoire. Mais sa constitution intérieure se forma dans toutes ses principales parties, dans cette première période; et, considérée sous ce point de vue, on ne peut lui refuser un haut degré d'intérêt, même à cette époque. C'est une question de peu d'importance que de savoir si chacune des institutions fondamentales de Rome a pris naissance dans l'année où elle fut fondée; toujours est-il sûr qu'elles s'établirent dans cette période, et la marche que la constitution a suivie dans son développement est tracée avec une exactitude qui ne laisse lieu à aucun doute.

L'histoire primitive de Rome ne peut pas plus que celle d'Athènes, ou de toute autre ville de l'antiquité, se ramener à une vérité historique rigoureuse, puisqu'elle repose sur des traditions transmises par les poètes et les rhéteurs, et qui different beaucoup entre elles, ainsi que le montre la vie de Romulus par Plutarque. Mais la connaissance de ces mêmes traditions, telles qu'elles sont consignées dans Denys et TiteLive, se lie à tant d'autres objets, qu'elle ne doit pas être négligée; et ce qu'elles contiennent de vérités, à côté même des fictions, nous fait connaître clairement les institutions politiques, dont elles expliquent l'origine, et qui se montrent déja d'une manière certaine dès cette époque. Prétendre tirer une ligne de démarcation rigoureuse entre les temps mythologiques et historiques, c'est ne pas connaître l'essence de la mythologie.

Sur l'incertitude des cinq premiers siècles de l'histoire Romaine, par L. de Beaufort, nouv. éd. à la Haye, 1750; 2 vol. in-8°. Tout ce qu'on peut dire contre l'authenticité de l'histoire des premiers temps de Rome est développé par de Beaufort avec beaucoup de sagacité.

2. Quelque fabuleuses que soient les anciennes traditions sur l'origine de Rome, elles s'accordent cependanț

« VorigeDoorgaan »